Est-ce le soir encore
est-ce la nuit
effrayée
sur la pente du jour
est-ce moi ce noir qui hésite
sur le fil grisonnant du crépuscule
Sur le grain de la feuille la plume
traque les ombres
écoute
les frôlements du silence
il fait désert autour de celle qui écrit
Il n’y a plus de mots
il n’y a que pudeurs pas de verbes
au milieu des couleurs
parfums qu’on ne peut saisir
Dans la brunante j’écris
penchée vers ce rien
ce vol de la plume
sur le sablé du temps
Feuille tombée d’un arbre
une seule feuille contre le temps
imprégnée
de présent