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sur 1473 notes
Une dystopie, dans la même veine que 2084 - La fin du monde de Boualem Sansal, où J. C. Rufin décrit une démocrature parfaite (i.e. dictature se parant des vertus d'une démocratie achevée) où toutes les vrais libertés sont supprimées au profit de la satisfaction des besoins les plus bas de l'être humain (consommation à outrance, quasi éradication de la mort, etc.) sous la direction de grands monopoles économiques qui ont effacés la politique de la vie de la cité.
Cette fable visionnaire sur la mondialisation, écrite en 2004, (il y a 20 ans !) préfigure bien l'évolution de notre monde, où les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, et Microsoft) sont déjà plus puissants que bien des pays, où les lobbys économiques dictent la politique de l'UE, vers un tout économique où l'humain ne sera plus qu'une variable d'ajustement des profits et où toute la mémoire de l'humanité sera confisquée pour éviter que certains puissent mettre en cause la pensée unique.
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Je viens de le relire, 20 ans après sa parution. Et bien Globalia est de moins en moins une dystopie... Ce fantasme de démocratie mondiale ultra-libérale-écolo-transhumaniste semble bien moins exotique maintenant qu'en 2004. le totalitarisme de Globalia est finalement raccord avec un certain progressisme actuel, et c'est ça qui est intéressant, car l'auteur vient titiller nos contradictions. Un grand roman, qui mériterait d'entrer dans l'histoire.
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Globalia...
Globalia...
Globalia...
Ce nom synonyme d'ensemble, pourrait être positif, cependant, il résonne pourtant à l'oreille, comme un écho synthétique, froid et inquiétant aux relents d'une dystopie annoncée.
C'est le titre de l'excellent roman de Ruffin évoquant une société planétaire mondialisée et libérale économiquement, où les libertés individuelles semblent respectées, ainsi qu'avec des garanties sociales, sécuritaires, et d'hygiènes optimales.
Alors, en quoi tout ceci serait dystopique. Justement, c'est là que tout devient intéressant et bien sûr angoissant, sinon on s'ennuierait. La jolie démocratie libérale vendue en vitrine, n'est qu'un leurre, en réalité, les citoyens ont été transformés en consommateurs aseptisés et serviles de biens, de services, de loisirs, leur bien-être et leur sécurité étant assurés 24 heures sur 24, mais…
Parce qu'il y a un, mais… En échange de tout cela, ils ne doivent pas critiquer le régime, le système en place et surtout ne jamais s'aventurer en dehors des zones protégées, car une partie de ce monde globalisé idyllique a été transformée en prison à ciel ouvert, pour les récalcitrants et les marginaux en tous genres où règne la loi de la jungle façon Mad Max.
Globalia renouvelle vraiment la dystopie par une approche résolument moderne, en s'attaquant au mythe de la démocratie libérale mercantile, synonyme de liberté pervertie par un carcan sociétal et sécuritaire défini, rendant les citoyens prisonniers de leur propre univers. Alors que le roman 1984 montrait plutôt une critique d'un régime totalitaire sans pitié à la noirceur exacerbée, l'auteur se rapproche plus du livre le meilleur des mondes avec sa société de castes et son eugénisme à but mercantile, la volonté affichée d'effacer un passé culturel et historique, ainsi que par le parcage dans des zones spéciales des individus non conformistes.
A noter également, un réalisme pertinent avec l'évolution de certains pays dans le monde actuel vers ce style de régime autoritaire, sous couvert de liberté de consommer et de mise à l'écart de certaines populations comme en Chine ou en Inde.
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Un roman dystopique qui se passe dans un futur pas si éloigné que ça et qui explore les thèmes de la liberté, du totalitarisme, de la mondialisation, de la manipulation des masses, des inégalités sociales et de l'illusion du bonheur absolu. Globalia est un monde où la sécurité et la prospérité se construisent au prix d'un système ultra contrôlé et surveillé, fondé sur la peur, où tout est réglementé, y compris les naissances, les relations, et les déplacements ; où le pouvoir est au mains de l'économie et non plus du politique et où une partie de l'humanité reléguée dans les "non zones" est simplement abandonnée à elle-même dans l'insécurité permanente des guerres et des famines. La grande force du récit, c'est que tout se fait en douceur, pas de violence gratuite ni d'effusions de sang chez Rufin, la vraie liberté s'achète par la culture et les livres (introuvables ou presque dans ce monde ultra connecté). Au centre de ce récit, l'action d'un homme et d'une femme cherchant simplement à s'en sortir pour se retrouver, est grandement suffisante pour nous faire entrer dans l'enfer de Globalia maquillé en paradis par ses dirigeants. Magnifique !
Lien : https://www.babelio.com/list..
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J'aime bien faire des critiques courtes. Globalia est mon premier Jean-Christophe Rufin. J'ai été un peu déçu par le style, le manque de crédibilité de l'univers et des personnages peu attachants. Il y a toutefois de bonnes idées et une légèreté d'écriture qui permettent d'apprécier dans une certaine mesure cette distopie (qui ne fait pas envie).
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Une dystopie rigoureusement construite géographiquement, politiquement contre l'ennemi commun (à créer), socialement.
Un style précis avec ses personnages des différentes contrées.
Des qualités sérieuses. le souci du détail.
L'importance de certains thèmes: l'effacement volontaire de l'histoire propre aux dictatures qui ne disent pas leur nom, cachées sur le mieux vivre (ensemble?).
Mais il manque...quelque chose: le souffle, ce qui fait qu'un roman dans au fond de vos yeux quand vous le quittez...
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J'aime beaucoup les livres de Jean Christophe Rufin et c'est donc avec bonheur que j'ai attaqué cet ouvrage. Je me suis vite laissée prendre par cette dystopie (alors que c'est un genre que d'habitude j'apprécie peu) qui décrit les effets pervers d'une démocratie ayant atteint ses limites dans un monde qui par certains côtés ne semble plus très éloigné du nôtre. Une intrigue prenante, des personnages finement dessinés, une analyse subtile des mécanismes qui régissent les équilibres et les déséquilibres d'une société, de l'humour... tout ce qu'il faut pour faire un bon bouquin et prolonger la réflexion post lecture...
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Une projection (hélas) réaliste et plausible de la démocratie poussé à son extrême. Ce livre fait prendre conscience du... reste de chemin à parcourir.
Et de la fragilité de la civilisation actuelle. Les "travers actuels" sont là et on voit aussi leur paroxysme.
Bien analysé le ressort de la peur distillé pour assurer la cohésion de l'entité globalisante ainsi construite et manipulée par une petite oligarchie issu du business.
Sur le plan strictement formel, bien construit avec un souci de la description "à l'ancienne", peut-être un peu long et...prévisible.
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Bonne dystopie, où la liberté et la sécurité deviennent l'oppression.
Belles idées d'un ennemi créé de toute pièce et d'aventure dans un monde hors zone.
La peur et le dégoût de la jeunesse et le culte de la consommation sont critiqués et la puissance des industriels.
La fin est un peu décevante, il manque de l'espoir, de la noirceur et un peu plus de ruse
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Rufin s'aventure dans le genre dystopique. Globalia est une sorte de 1984 inversé mais tout aussi totalitaire. Les Globaliens vivent dans des sortes d'immenses bulles surprotégées où tout le monde est libre de jouir de la société de consommation à outrance tandis que des canons à beau temps maintiennent une température toujours parfaite. Les progrès de la médecine et de la chirurgie esthétique sont tels que l'on vieillit pas. Les organes sont remplacés au fur et à mesure de l'usure. Les enfants, ceux qui ont vocation à prendre leur place, ne sont plus désirés par ces vieux qui visent à l'immortalité. Les quelques jeunes font peur par leur beauté naturelle.

Globalia est une démocratie totalitaire au nom de la sécurité qui doit être garantit à tous ces citoyens ... Euh non c'est pas ça des citoyens !... à tous ses consommateurs qui ainsi sont parfaitement libres de faire ce qu'on leur demande de faire pour nager dans le bonheur, c'est à dire d'acheter ces merveilleux produits qui défilent sur les écrans omniprésents. Les livres, les cartes de géographie et l'enseignement de l'histoire ont disparu : trop dangereux et puis à quoi sert de se cultiver quand on peut avoir à disposition toute sorte de choses merveilleuses et aller faire des treks en salle (là j'ai quand même halluciné) qui reproduisent de merveilleux paysages.

Ceux qui s'intéressent à autre chose, ceux qui doutent ? Ils doivent être fous, comment ne pas vouloir un tel monde débarrassé de toute difficulté. Ils mettent en danger l'équilibre social... faisons les donc passer pour des terroristes !

Pour que ça marche, il faut que les citoyens consommateurs sentent la nécessité de cette protection. Il faut donc les non zones (c'est-à-dire tout ce qui n'est pas dans les bulles) dans lequel vivent des exclus de la société de consommation globalienne. Il faut des terroristes qui menacent la sécurité, rendant ainsi souhaitée la "protection sociale" qui désigne ici des forces de sécurité.

Gobaliak, c'est une division du monde en deux : le monde du bonheur sécuritaire regroupant une série de territoires à travers la planète qui partagent le même mode de vie et les non zones qui survivent dans des conditions matérielles difficiles. Les non zones comportent deux catégories de population : les terroristes qu'il faut combattre, mais pas trop car il est important qu'il continue d'exister, et les victimes des terroristes ; des pauvres gens auxquels la généreuse Globalia adresse de l'aide humanitaire, pour démontrer sa générosité afin que les citoyens consommateurs puissent continuer à consommer avec l'esprit tranquille et la conviction d'être du côté des gentils.

La société de Globalia : c'est un peu le monde vu par la chaine d'un influenceur à la mode qui fait des vidéos depuis Dubaï persuadé qu'il est le roi du monde. Et le livre a été écrit bien avant!

Je n'ai pas dit grand chose de l'histoire, car la thèse prend plus de place que l'histoire des personnages, Baïkal et Kate. Ils ne se satisfont pas de ce monde et vont se trouver mêlés à toute sorte de manipulations.

Une dystopie est le moyen d'exprimer l'avenir craint pour le monde. Bien sûr nous voyons toutes sortes de traits et de travers de notre société : l'hédonisme égocentrique, la peur de la différence, la difficulté de regarder le monde dans sa complexité et ses nuances.
Espérons que nous aurons suffisamment d'esprit critique pour percevoir les nuances..
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