Au beau milieu de ces discussions sur la "short line" et sur les asiles d'aliénés, dans la seconde quinzaine de mars, arrivèrent — on peut dire tombèrent comme la foudre — les premières nouvelles de l'insurrection du Nord-Ouest.
Elles furent très confuses, ces nouvelles, et d'autant plus propres à causer de la fièvre. On disait que les Métis avaient banqueté Riel, en chantant des cantiques sur l'air du God Save The Queen, à peu près à l'heure où les Montréalais avaient banqueté sir John; puis qu'ils avaient pris les armes, pillé des magasins; enfin que les Gros-Ventres et autres tribus indiennes du Nord-Ouest, acceptant le tabac envoyé par les Métis en signe d'alliance, se lançaient à leur tour sur le sentier de la guerre.
Ses débuts furent empreints de modération. Puis il s'irrita des moindres résistances. Il souhaitait l'appui du clergé, qui eût persuadé les Métis de la sainteté de leur cause et le clergé conseillait la prudence, croyait aux prières plus qu'aux menaces. Plaintes, assemblées, pétitions, se succédèrent en vain. L'effervescence régna dans l'Ouest.
En juin 1884, une députation de Métis de la Saskatchewan alla trouver Louis Riel, marié, père de famille, et qui exerçait paisiblement la profession d'instituteur dans le Montana. Les Métis le prièrent de se mettre à leur tête, dans la campagne indispensable. Riel accepta.
Jean-François Nadeau est historien et directeur des pages culturelles au journal Le Devoir. Biographe spécialiste des personnages politiques, il sera avec nous pour rappeler la vie des deux derniers monuments de l'extrême droite québécoise. Nous consacrerons la première partie de l'émission à l'adaptation de sa thèse de doctorat, Robert Rumilly : l'homme de Duplessis; et l'autre à Adrien Arcand : führer canadien. Le fondateur du journal Le Couac et de la maison d'édition Comeau-Nadeau nous présentera également le livre qu'il a dirigé pour célébrer le 100e anniversaire du quotidien d'Henri Bourassa : Le Devoir -- un siècle québécois.
+ Lire la suite