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Citations sur Joseph Anton (85)

(…) là où il n'y avait pas de risque d'échec il n'y avait pas non plus de possibilité de succès.
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Quelque chose de nouveau était entrain de se produire, la montée d'une nouvelle intolérance. Elle se répandait à la surface de la terre mais personne ne voulait en convenir. Un nouveau mot avait été inventé pour permettre aux aveugles de rester aveugles : l'islamophobie. Critiquer la violence militante de cette religion dans son incarnation contemporaine était considéré comme du fanatisme. Une personne phobique avait des positions extrêmes et irrationnelles, c'était donc elle qui était fautive et non pas le système religieux qui revendiauait plus d'un milliar d'adeptes à travers le monde. Un milliard de croyants ne pouvaient pas avoir tort, les critiques devaient donc être ceux qui avaient l'écume aux lèvres. Quand, voulut-il savoir, était-il deveni irrationnel de détester la religion, quelle qu'elle soit, et de la détester avec force ? Depuis quand la raison était-elle redéfinie comme la déraison ? Depuis quand les histoires fantaisistes des superstitieux étaient-elles hors d'attente de la critique, de la satire ? Une religion n'était pas une race. C'était une idée, et les idées résistaient (ou s'effondraient) parce qu'elles étaient assez fortes (ou trop faibles) pour supporter la critique, non parce qu'elles en étaient protégées. Les idées fortes accueillaient volontiers les opinions contraires. (...) C'était l'islam qui avait changé et non pas les gens comme lui, c'était l'islam qui était devenu allergique à toute une large série d'idées, de comportements et d'objets.
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 Grandir en étant baigné dans toutes ces histoires revenait à apprendre deux leçons inoubliables : d'abord que les histoires ne sont pas vraies (il n'existe pas en réalité de génies dans les bouteilles, de tapis volants ou de lampes enchantées) mais que, tout en étant infidèle à la réalité, elles pouvaient lui faire sentir et connaître des vérités que la vérité même ne pouvait pas lui apprendre, et ensuite qu'elles lui appartenaient toutes, exactement comme elles appartenait à son père Anis et à tout le monde, c'étaient les siennes tout comme celles de son père, les histoires brillantes ou sombres, sacrées ou profanes.
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C'était l'islam qui avait changé et non pas des gens comme lui, c'était l'islam qui était devenu allergique à toute une large série d'idées, de comportements et d'objets. Au cours de ces années et des années suivantes, des voix islamiques dans plusieurs parties du monde, Algérie, Pakistan, Afghanistan, s'élevèrent pour lancer l'anathème contre des pièces de théâtre, des films, de la musique, certains musiciens ou interprètes furent blessés ou tués. L'art de la représentation c'était le mal, c'est pourquoi les anciennes statues des Bouddhas de Bamiyan furent détruites par les Talibans. Il y eut des attaques d'islamistes contre des socialistes, des syndicalistes, des caricaturistes, des journalistes, des prostituées et des homosexuels, des femmes en jupe et des hommes sans barbe, et même, de façon surréaliste, contre des démons épouvantables : les poulets congelés ou les samosas.
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Il y avait certaines idées sur lesquelles il avait vécu presque sans le savoir. La liberté artistique avait été l'air qu'il respirait et, comme il en disposait en abondance, il n'avait pas été nécessaire de souligner l'importance d'avoir cet air à respirer. Mais des gens avaient entrepris de fermer l'arrivée d'air et il devenait dès l'instant très urgent de dénoncer cet acte.
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"... L'intégriste croit que nous ne croyons en rien. Dans sa vision du monde, il a ses certitudes absolues, tandis que nous sommes plongés dans des satisfactions sybaritiques. Pour lui prouver qu'il a tort, il faut d'abord savoir qu'il a tort. Nous devons nous mettre d'accord sur ce qui compte : s'embrasser dans les lieux publics, les sandwichs au jambon, les différences d'opinion, la mode d'avant-garde, la littérature, la générosité, l'eau, une répartition plus équitable des ressources de la planète, le cinéma, la musique, la liberté de penser, la beauté, l'amour. Telles sont nos armes. La guerre ne nous sauvera pas, c'est en choisissant de vivre sans avoir peur que nous les vaincrons. Vous voulez vaincre le terrorisme ? Ne soyez pas terrorisés. Ne laissez pas la peur dominer votre vie. Même si vous avez peur. "

p. 905
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"L'art d'écrire, disait Hemingway, consiste à appliquer le fond de son pantalon sur le fond du siège." Reste assis, s'ordonnait-il. Ne te lève pas. Et doucement, très doucement, son vieux pouvoir lui revint. Le monde s'effaça. Le temps s'arrêta. Il se laissa tomber avec délices vers ce lieu profond où les livres non écrits attendent d'être découverts, comme des amoureuses guettant les preuves d'une véritable dévotion avant de daigner se montrer. Il était redevenu un écrivain.

p. 626
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Cher Lecteur,
... Puis-je me permettre de rappeler cette vérité élémentaire, à savoir que la liberté d'écrire est étroitement liée à la liberté de lire, et que vos lectures ne doivent pas être choisies, interdites ou censurées par quelque clergé ou Communauté Outragée que ce soit. Depuis quand une oeuvre d'art doit-elle être définie par ceux qui ne l'aiment pas ? La valeur de l'art est dans l'amour qu'il engendre, pas dans la haine. C'est l'amour qui fait durer les livres. Ne cessez jamais de lire.

p. 465
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L'histoire de la communauté quasiment éteinte des Juifs de Kerala frappa son imagination, et il s'approcha du petit bonhomme qui servait de gardien - un vieux monsieur portant le joli nom d'Inde du Sud de Jackie Cohen - et le bombarda de questions.
Au bout de quelques minutes, M. Cohen perdit patience. "Pourquoi me demandez-vous tout cela ?" s'enquit le vieux gardien d'un air grognon. "Eh bien, je suis écrivain et j'écrirai peut-être sur cet endroit." Jackie Cohen le découragea d'un geste de son bras décharné. "Ce n'est pas nécessaire, répondit-il d'un air un peu méprisant, nous avons déjà une brochure."
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Les gens se retirent derrière leurs portes closes dans l'intimité de leur monde privé et familial, et lorsque les étrangers leur demandent comment ça va, ils répondent que tout va très bien, qu'il n'y a rien à dire, que la situation est normale. Mais en secret chacun sait bien que derrière ces portes, c'est rarement le calme plat.
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