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Citations sur Joseph Anton (85)

Au moment où un livre quitte le bureau de son auteur, il se transforme. Même avant que quiconque ne l’ait lu, avant que les yeux d’une autre personne que son créateur n’aient pu découvrir la moindre phrase, il est devenu irrémédiablement différent. Il est devenu un livre qui peut être lu et qui n’a plus besoin de son auteur. Il a acquis, d’une certaine façon, son libre arbitre. Il va entamer son voyage dans le monde et l’auteur n’y peut plus rien. Lui-même, quand il en revoit des passages, les lit différemment à présent que d’autres peuvent le lire. Les phrases semblent différentes. Le livre a pris son essor dans le monde et le monde peut le réinventer. (p. 112-113)
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Celui qui détruit un bon livre tue la raison elle-même... Donnez-moi la liberté de savoir, de proférer,de débattre librement selon ma conscience,au dessus de toute autre liberté.
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L'histoire de sa petite bataille, elle aussi, touchait à sa fin. (...) il aurait été facile, après tout ce qui lui était arrivé, après l'énormité du crime commis contre la ville, de se laisser à haïr cette religion, aussi bien que ses fidèles, au nom de laquelle ces actes avaient été commis. (...) Il prit le parti de croire en la nature humain et dans l'universalité de ses droits, dans sa morale et dans sa liberté, et de résister aux sirènes du relativisme qui était la source même des invectives de ces armées de religieux (..) et de leurs compagnons de route.
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Il commençait à apprendre la leçon qui allait lui rendre la liberté : se laisser emprisonner par le besoin d'être aimé revenait à être enfermé dans une cellule où l'on éprouve d'infinis tourments et dont il est impossible de s'échapper. Il fallait qu'il comprenne qu'il y avait des gens qui n el'aimeraient jamais. Il pouvait toujours expliquer patiemment son travail, préciser clairement les intentions qu'il avait eues en écrivant, ils ne l'aimeraient pas. Les esprits qui ne raisonnaient pas, qui se laissaient guider par la foi absolue imperméable au doute ne pouvaient pas être convaincus par des arguments raisonnables. Ceux qui l'avaient diabolisé ne diraient jamais : "Au fond, il n'est pas Démoniaque". Il fallait qu'il se fasse une raison. De toute façon, lui non plus n'aimait pas ces gens-là. Du moment qu'il revendiquait clairement ce qu'il avait écrit et déclaré, du moment qu'il était en accord avec son travail et ses prises de positions publiques, il pouvait supporter d'être détesté. (...) Ce qu'il avait besoin de savoir précisément maintenant, c'était pourquoi il se battait. La liberté de parole, la liberté d'imagination, la fin de la peur et cet art ancien et magnifique qu'il avait le privilège de pratiquer. Mais aussi le scepticisme, l'irrévérence, le doute, la satire, la comédie et la jubilation profane. Il ne fléchirait jamais dans plus dans la défense de toutes ces choses.

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Tandis que sa nouvelle vie en arrivait à sa quatrième année, il se sentait très souvent semblable au voyageur imaginaire de borges, isolé dans l'espace et le temps. Le film Un jour sans fin n'était pas encore sorti mais quand il le vit il s'identifia très fortement au personnage principal, Bill Murray. Dans sa vie à lui aussi, chaque pas en avant était effacé par un pas en arrière. L'illusion du changement était annulée par la découverte que rien n'avait changé. L'espoir était gommé par la déception, les bonnes nouvelles par les mauvaises. Les cycles de sa vie ne cessaient de se répéter. S'il avait su qu'il avait encore six autres années de séquestration devant lui, s'étendant bien loin au-delà de l'horizon, il aurait vraiment été saisi de démence.
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Il pensa aux écrivains qu'il aimait et tenta de combiner leurs noms. Vladimir Joyce, Marcel Beckett, Franz Sterne. Il dressa des listes de toutes sortes de combinaisons et toutes lui parurent ridicules. Puis il en trouva une qui ne l'était pas. Il écrivit côte à côte les prénoms de Conrad et de Tchekhov, et il l'avait, son nom pour les onze années à venir.
Joseph Anton.
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Les ailes, le battement d'ailes. C'était lui qui était supposé mourrir, mais les gens ne cessaient de disparaitre autour de lui.
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Il n'était plus croyant mais le sujet demeurait en lui.
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Les problèmes conjugaux, écrivit-il plus tard, sont comme l'eau de la mousson s'accumulant sur un toit plat. Vous ne vous apercevez pas de sa présence au-dessus de vous mais elle pèse de plus en plus lourd et un jour, dans un grand craquement, le toit vous tombe sur la tête.
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(...) il valait toujours mieux autoriser les discours même les plus répréhensibles que de les cacher sous le tapis, discuter publiquement et éventuellement se moquer des choses détestables plutôt que de leur conférer l'aura du tabou et que, dans la plupart des cas, on pouvait faire confiance aux gens pour distinguer le bien du mal.
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