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EAN : 9782226423931
256 pages
Albin Michel (29/03/2017)
3.67/5   6 notes
Résumé :

Finaliste du Prix Pulitzer pour son formidable roman Swamplandia, la jeune Karen Russell, à l'imaginaire débridé, excelle dans tous les registres et s'impose une fois encore, avec ce recueil, comme un maître du réalisme magique.Des fillettes retenues prisonnières dans une manufacture japonaise sont lentement métamorphosées en vers à soie...

Une masseuse se découvre dotée d'étranges pouvoirs en manipulant les tatouages d'un jeune soldat revenu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'ai entendu parlé de ce recueil de nouvelles à sa sortie en 2013. L'article lu faisait mention d'une nouvelle avec la métamorphose d'anciens présidents des USA en chevaux 😉

Voici un recueil enthousiasmant et quelques mots sur chaque nouvelle (tournées résolument vers le fantastique…)

1- Des vampires dans la citronneraie : Italie : il s'agit de la nouvelle qui donne le titre au recueil.
Un vampire (très vieux et très humain) nous parle de son coup de foudre pour Magreb une vampire. Fabuleusement écrit : moins qui n'aime pas le citron, j'en avais l'eau à la bouche…

2- de la soie pour l'Empire : Japon : L'histoire est racontée par une jaune fille de 23 ans qui se retrouve dans une usine surréaliste où des jeunes filles après avoir bu une substance étrange ont du fil de soie qui leur sort des mains….Étrange et envoûtant

3- Une armée de mouettes à Strong Beach 1979 : Un jeune garçon bascule à 14 ans dans la précarité car sa mère a été licenciée et ne retrouve pas de boulot….Percutant

4- La fenêtre de la Hox River : Comment devenir propriétaires en 1872 au USA (Arkansas) ? Nous suivons un petit garçon dont le père a donné un message à faire parvenir aux voisins (une demi journée de cheval pour les voisins les plus proches..). Un effrayant jeu de miroirs…

5- La Grange à la fin de notre mandat : Il s'agit de la nouvelle qui m'a incité à acheter ce livre : des présidents américains se réincarnent en chevaux.
Bizarrement ce n'est pas ma nouvelle préférée même si le propos m'a intéressée.
Peut être parce que je n'ai pas compris toute la subtilité de la nouvelle (n'étant pas très au fait des présidents cités)

6- Règles à respecter pour soutenir son équipe dans l'Antarctique
11 règles très drôles pour toutes les femmes (ou ex-femmes) de supporters sportifs.
Je ne vous dis pas qu'elle est l'équipe que soutient le narrateur mais elle vaut le déplacement (indice : cf le titre de la nouvelle : Antarctique)
Un ton très drôle pour moi mais qui ne serait peut-être pas apprécié par un supporter sportif tellement c'est caustique…

7- Les nouveaux vétérans
La rencontre entre Beverly, kinésithérapeute aux USA, qui reçoit comme patient Derek
Sur le dos de Derek un paysage et une scène a été tatouée : En Irak, pendant le guerre l'ami de Derek meurt sa jeep explose suite à un attentat.
Beaucoup de tendresse dans cette nouvelle. Beverly tente de soigner Derek de son traumatisme suite à cet attentat.
Le ton est fantastique : Beverly voit elle réellement la scène sur le dos de Derek s'animer ?

8- La marionnette sans sépulture d'Éric Mutis : Un groupe de 4 garçons trouve un épouvantail qui ressemble à Éric Mutis. le narrateur remonte le fil de sa mémoire, 8 mois plus tôt, alors que les garçons harcèlent Éric.Celui-ci part de l'école. A-t-il déménagé ? A-t-il été enlevé ? A-t-il existé ?
Une nouvelle très intrigante sur ce qui se passe dans la tête de jeunes ado d'un milieu pauvre.

L'auteure est comparée sur le net à Flannery O'Connor. Pour ma part, je citerai plus Raymond Bradbury.

En conclusion : A lire ! pour le côté fantastique et caustique
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C'est la quatrième de couverture de ce recueil qui a attiré mon attention. Et je n'ai pas été déçue ! Des vampires dans la citronneraie est un superbe recueil où chaque nouvelle se situe sur cette frontière mouvante qui sépare le réalisme du fantastique. Difficile, donc, de coller une quelconque étiquette de genre sur ces textes, aussi nous contenterons-nous de celle de « réalisme magique« .

De quoi parlent ces textes ? La nouvelle d'ouverture, Des vampires dans la citronneraie, nous présente des vampires qui cherchent à étancher leur soif inextinguible à l'aide de citrons. On trouve d'emblée le cadre réaliste (l'Italie contemporaine) et la touche fantastique (les vampires), bien que les créatures aux dents longues en question n'aient que peu de rapport avec celles du folklore. L'histoire est à l'image des citrons : acidulée, tirant même sur l'amer. Karen Russell a su bien rendre la quête de ces êtres pour apaiser leur soif.

Vient ensuite un texte plus dérangeant. de la soie pour l'Empire met en effet en scène des jeunes filles japonaises qui se métamorphosent lentement en vers à soie. Métaphore de l'exploitation des ouvriers par l'industrie (qu'il s'agisse de celle des animaux ou de celle des hommes), ce très beau mais très perturbant texte témoigne d'une capacité à brosser de subtils mais forts portraits de femmes. de fait, le dérangement finit par disparaître pour laisser place à un final superbe.

Alors que la nouvelle précédente laisse quand même une impression positive, Une armée de mouettes à Strong Beach, 1979 va nous entraîner sur la pente inverse. le langage de l'auteur se fait ici plus proche de la voix interne du narrateur, Nal, un jeune ado qui a vu sa seule porte de sortie vers un avenir meilleur lui être claquée au nez. Il découvre par hasard un nid formé par les mouettes qui envahissent la plage lors de cet été morne. Nid fabriqué à partir de tickets, coupons, et autres menus objets qui sont pourtant autant de facteurs d'influence majeurs sur la destinée des habitants. Une armée de mouettes à Strong Beach, 1979 nous glisse habilement dans la peau de ce garçon affligé par un avenir aussi obscur que morose.

La Fenêtre de la Hox River nous emmène cette fois au temps de la colonisation des Etats-Unis. On y suit la quête acharnée de colons pour obtenir un titre de propriété sur une terre plus que rétive à leur permettre de subvenir à leurs besoins. Très peu de surnaturel dans ce texte, cette fois, voire même pas du tout, malgré certains passages oniriques. Mais cela n'empêche pas la nouvelle de transmettre l'espoir qui confine à la folie de ces personnages qui cherchent à devenir propriétaires de leur terrain, aussi aride soit-il.

La Grange à la fin de notre mandat offre une petite pause bienvenue après ces textes qui exploraient le renoncement désespéré et l'acharnement fou. D'anciens présidents américains se réincarnent en chevaux, dans une mystérieuse Grange. Une nouvelle douce-amère dans laquelle on se laisse emmener tranquillement, en souriant parfois face à ces équidés autrefois hommes les plus puissants du pays.

On continue dans le léger, mais cette fois sous le signe de l'absurde avec Règles à respecter pour soutenir son équipe dans l'Antarctique qui évoque toute une série de conseils pour les supporters des Krills – équipe qui perd systématiquement ses matches contre les Baleines. Absurde, mais aussi un peu triste.

Retour à une nouvelle très forte avec Les Nouveaux Vétérans. Je vous défie de ne pas avoir les tripes nouées en lisant ce récit d'une masseuse qui se découvre un étrange pouvoir alors qu'elle s'occupe d'un vétéran, traumatisé par la perte d'un camarade et qui porte un tatouage à sa mémoire. le texte évoque avec brio le syndrome du stress post-traumatique mais aussi, à travers le personnage de la masseuse, le poids de certaines épreuves qui finissent par engluer dans une routine malheureuse. Les deux personnages sont construits très finement et le pouvoir de Beverly, la masseuse, va peut-être pouvoir aider ces deux êtres à retrouver une sérénité d'esprit. Peut-être.

On poursuit dans l'émotion avec La Marionnette sans sépulture d'Eric Mutis qui a pour personnage principal et narrateur un adolescent bagarreur. Habitué à harceler d'autres élèves, Larry et ses amis vont un jour faire une étrange découverte : quelqu'un a attaché à un arbre une marionnette grandeur nature à l'effigie de l'une de leurs anciennes victimes, qui a quitté la ville depuis. Dans ce texte final, l'auteur donne de la voix à ces terreurs de cour d'école. Et, au final, confronté à cette imitation sans vie d'Eric Mutis, Larry va réaliser à quel point il cherche une rédemption – en vain.

Huit textes, huit parcours de personnages aux vies désespérées lancés dans une quête du bonheur qui n'aboutira pas forcément. Huit nouvelles qui se trouvent à mi-chemin entre l'émerveillement et l'effroi et qui, servies par une plume maîtrisée, offrent au regard du lecteur l'exploration de ces failles qui hantent l'humain.

Un bijou acide, adouci par une pointe de sucre. [Lire la critique sur le blog]
Lien : https://lullastories.wordpre..
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Quelle déception.
1 livre, 8 nouvelles, 3 syllabes : É – CLA – TÉ

Une jolie couverture et surtout un titre comme je les aime qui m'a tapé dans l'oeil au premier regard. Je me suis dit que ça allait être frais, original, drôle et peut-être même un peu poétique. Bref, un bon moment lecture…une fois encore et comme toujours, Amel, tu es à l'ouest !

Alors, oui, cela ne manquait pas d'originalité. C'est le gros point fort de ce bouquin. Maiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis (un très grand mais), pour chaque nouvelle, j'ai eu la monstrueuse impression que l'histoire n'était pas terminée !
Je ne suis pas contre les fins ouvertes, au contraire même, j'apprécie beaucoup cela, en fait. Sauf que l'autrice nous laisse ici sur des fins qui sont archis frustrantes. C'est pas des fins ouvertes ça, c'est même pas des fins tout court. C'est inadmissible de terminer un récit de cette manière mdr. C'est comme si je venais de regarder les 20 premières minutes d'un film et qu'on me coupe la suite sans explication. Ça ne fonctionne pas comme ça ; on doit regarder le film de A à Z puis finir sur une dernière scène mystérieuse et pleine de suspense qui attise la curiosité du spectateur et le fait réfléchir dessus. Voilà, ça, c'est une fin ouverte. Sans blague, je viens quand même de lire 8 petits bouts d'histoires désarticulés sans aucun aboutissement.

La suite sur mon blog 🌈
Lien : http://difunkychronicles.com..
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Des nouvelles voguant autour des thèmes de l'obsession, la transformation, la liberté ; le tout prenant des formes différentes dans chaque histoire. Un beau tour de force même si mon engouement n'était pas le même pour chaque texte.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La Grange fait partie d’un modeste haras dont les prés moutonnent, barrés par un horizon vide et nappé de brume. Le paysage est plat, c’est une terre à maïs jaune entièrement dépeuplée. En fait, ça ressemble beaucoup aux prairies du Kentucky. Il y a des fourmilières partout, énormes, de vrais monstres.
On compte vingt-deux boxes. Parmi les pensionnaires, il y aurait, selon les estimations de Rutherford, onze anciens présidents des États-Unis d’Amérique. Les autres sont des chevaux ordinaires, qui leur coulent des regards soupçonneux. Rutherford B. Hayes est un Pinto pie doté d’une frange dorée rebelle et d’un léger strabisme. Ses contacts avec les chevaux normaux sont toujours restés limités. Les Clydesdales ont l’esprit de chapelle et les gencives toutes roses, les palominos sont des bouffons consanguins.
La proportion de présidents semble constante : cinquante pour cent. Rutherford se livre sans arrêt àdes calculs pour trouver une explication (Voyons, si je suis le dix-neuvième président mais le quatrième arrivé ici, et si onze divisé par onze, ça fait un, alors… Eux, reprenons…). Jusqu’à présent il a échoué à découvrir l’algorithme qui aurait déterminé leur réincarnation. « Une proportion constante n’est pas forcément significative », affirme James Garfield, un placide percheron gris, et Rutherford en convient. Puis il retourne à sa fébrile arithmétique.
Les présidents sont certains d’être toujours en Amérique, même si rien ne peut le confirmer. L’année – le temps passe comme avant est indéterminée. Une journée se mesure à de subtiles graduations : les variations de la luminosité sur l’herbe ; les étoiles de givre qui recouvrent la vitre de la cabine du tracteur à l’aube. Eisenhower prétend qu’ils sont dans le passé. « Le ciel est vide, dit-il. Pas de B–52 en vue. »
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LA GRANGE A LA FIN DE NOTRE MANDAT

Si seulement nous pouvions être d’accord pour considérer que c’est le Paradis, soupire-t-il. Alors nous pourrions nous résigner, profiter du vent, savourer ces carottes, admirer les couchers de soleil, respirer l’herbe tendre. Je serais libre de galoper. Mais le seul paradis pour lui, ici, ce sont des moments fugaces : le contact chaleureux d’une main, du foin bien sec, un bouquet de chardon. A l’aube, le paradis est cette émotion qui le gagne quand le vent balaie les champs. Le paradis, c’est ce vent qui courbe les blés.
Mais le soir venu, le blé s’est redressé et l’idée même d’une vie posthume le frappe par son absurdité. « Ces disputes sont vaines, dit-il à Lucy. Nous sommes encore en vie. C’est toujours l’Amérique. Les étoiles brillent comme autrefois…Et nous avons de quoi manger. Nous sommes là. »
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REGLES A RESPECTER POUR SOUTENIR SON EQUIPE DANS L’ANTARCTIQUE

Règle numéro 1 : Apprivoisez la Mort
Soutenir son équipe dans l’Antarctique, c’est du sérieux. Notre ambition est, ni plus ni moins, d’inverser l’ordre naturel. Nous voulons que les Krills battent les Baleines.
Si vous êtes attaché à votre confort, ne prenez pas la mer. Vous pouvez acheter des œufs de caille, des escargots, ou ce qui vous chante, et suivre les matches sur votre télé à écran plat. Restez à Los Angeles. Serrez votre épouse sur votre canapé cossu. Encouragez la Baleine de Minke, comme tous les cons.
Non, minute, voici la véritable Règle numéro 1 : si vous êtes un supporter des Baleines, allez vous faire foutre. Cette liste est destinée aux supporters des Krills.
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