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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le résumé du livre m'a plu.
Ce qui m'a intrigué au premier abord c'est que cet ouvrage est « le tableau de l'Amérique populaire ».
Comme je suis curieuse, je voulais savoir à quoi ressemble l'Amérique profonde, perdu dans une terre désolée.
En faite c'est le combat quotidien, d'une terre oubliée. Où chacun essaye de s'en sortir à sa manière…

J'ai trouvé ce livre très touchant. Une relation d'un gamin qui ne connaît pas son père est qui apparaît dans sa vie au compte-goutte.
Entre enfance, adolescence et adulte, ce fils partage des moments de vie avec un père hors du commun.
On rit, on pleure, on s'insurge et on espère.
Un auteur à lire…

Bonne lecture !
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Rares sont les livres qui, le dernier chapitre avalé, la dernière phrase lue et le dernier verre bu (autant le dire tout de suite, on boit beaucoup dans ce roman) vous tirent une larme. C'est le cas de ces Quatre saisons à Mohawk dans lequel le narrateur paye une dernière tournée à ce père, tellement éloigné de l'archétype idéal du pater familias, qu'il n'a pas choisi, mais qu'il a fini par aimer.
« Contrairement à beaucoup de soldats, mon père savait très bien ce qu'il voulait faire une fois la guerre finie. Il voulait boire, courir les filles et jouer aux courses. »
Entre ce père volage, fuyant, joueur et alcoolique, et une mère aimante mais dépressive et solitaire, l'enfance d'Ed, le narrateur, avait tout pour tourner au cauchemar. Ce roman, et c'est un tour de force, échappe à la noirceur d'un quotidien à priori désespérant pour dérouler la chronique, souvent gaie, toujours admirable de finesse et de sensibilité, de l'enfance et de l'adolescence d'un gamin de la classe populaire américaine des années soixante qui avait tout pour mal tourner et qui retombera sur ses pieds.
« Pendant un court moment, je suis redevenu son fils, le fils de cette curieuse femme qui avait fait de son mieux pour me sauver du probable. »
On retrouve, comme dans La Chute de l'empire Whiting, certains des thèmes et des décors chers à l'auteur. En premier lieu, il y a les femmes, dont on a tellement besoin, qu'on ne comprend pas, qui finissent par faire peur et dont on s'éloigne en s'accrochant à son verre et en se la racontant avec les autres piliers de bar. Ces femmes qui s'éloignent et qui ne sont plus là lorsqu'on se rend compte, bien trop tard, seul et prêt à crever comme un chien, qu'elles étaient une bénédiction.
« Mon père et Wussy étaient des hommes de Mohawk, c'est à dire que l'un et l'autre avaient un jour tourné le dos à une femme. Leurs compagnons étaient nombreux à en avoir abandonné plus d'une. La plupart se rendaient compte maintenant qu'ils avaient fait une connerie. Certains l'admettaient même au bout du énième verre. »
Il y a aussi le décor. L'action de l'Empire se passait beaucoup dans un grill-bar, institution tellement emblématique de l'Amérique populaire. Ici aussi, les Quatre saisons de Mohawk se déroulent la plupart du temps « Chez Mike », autour de Sam, le père, juché sur son tabouret au centre des discussions fumeuses des autres boit-sans-soif.
« A sa façon, le Grill a participé à mon éducation. J'y ai tout appris sur les chevaux et les pronostics. »
Mais il y a aussi, et c'est le thème principal du roman, ce père démissionnaire, capable de disparaitre sans un mot et de réapparaitre dix ans plus tard sans crier gare. Ce père qui vit au jour le jour, sans projets, sans attaches, et qui a toujours plus soif que faim…
"Fils !" a gueulé le pater lorsqu'il m'a aperçu. Il avait devant lui un verre de whisky vide et la bière qui va avec, à moitié pleine. Plein, lui, il l'était vraiment. »
…ce père, sans illusions sur lui-même (« Smooth lui a demandé : « Comment t'as fait pour avoir un fils aussi intelligent ? _ J'ai confié son éducation à sa mère. »), est tout de même attachant. Et le fils s'attache, de silences en réflexions amères (« j'ai quand même fait deux guerres, une contre les Allemands et une avec ta mère. »), l'affection est bien là, silencieuse mais réelle et solide quand les temps deviennent plus durs. Elle s'affirme et va grandissante jusqu'à la pirouette finale, la dernière phrase du roman, celle qui doit normalement, si vous êtes un père et que vous avez été un fils, déclencher votre flux lacrymal.
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Sam Hall, père absent se retrouve dans l'obligatiion de s'occuper de son fils Ted, alors que sa mère est hospitalisée. Mis face à ces responsabilités, commence une relation et une éducation loin du modèle familial car Sam, n'a pas l'intention de changer son train de vie (bars, jeux et femmes). Russo n'a pas son pareil pour nous faire aimer ces personnages, du duo aux personnages secondaires tout sonne vrai, Sam le père atypique, Ted, l'enfant en demande de repères et d'affection sont formidablement vivants et humains. Et petit à petit, la relation se tisse et l'éducation de Ted se fait malgré tout car Sam est au fond un être généreux. Russo décrit l'Amérique des petites gens avec une générosité et un talent de conteur hors pair. Bourrés de scènes cocasses, drôles, Russo nous emmène avec une grande virtuosité pour "4 saisons à Mohawk". Plaisir garanti.
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QUATRE SAISONS À MOHAWK de RICHARD RUSSO
Ned Hall a toujours été appelé P'tit Sam référence à son père, Sam. Il vit à Mohawk dans l'état de New York entre son père et sa mère, enfin son père c'est très théorique. Parti faire la guerre à peine marié, au retour il n'a qu'une envie, profiter de la vie, faire la fête, boire, les femmes, sortir et peu travailler, pas du tout si possible. La maison est donc un lieu de passage ce que Jenny sa femme supporte mal, les relations vont se dégrader au point qu'elle demandera le divorce…qu'elle n'obtiendra pas! P'tit Sam va donc vivre les quatre saisons selon son grand père, Quatre Juillet, La Fête Foraine, Mange Ta Dinde et L'hiver. Sam passe à la maison, disputes, réconciliations et on recommence. Personne ne sait où vit Sam, en dehors des bistrots qu'il fréquente, il n'a jamais d'argent bien qu'il fasse des chantiers à la belle saison mais c'est uniquement pour éponger les dettes contractées quand il ne bosse pas. N'étant pas divorcé il va « enlever » légalement son fils pour quelques jours ou semaines, lui apprendre à pêcher mais surtout le faire vivre dans des conditions précaires et lui faire connaître ses maîtresses et ses compagnons de beuverie.
C'est une histoire pleine de charme et curieusement d'amour que nous conte Russo, car ce père irresponsable à tous les égards ou presque aime son fils de toute évidence, même s'il est totalement incapable de le gérer au long cours. La mère au milieu de ce tumulte familial fait ce qu'elle peut et P'tit Sam va survivre et se construire malgré tout. Bien que les racines et les origines familiales soient différentes, j'ai souvent pensé à Bandini, à ce père insupportable que raconte John Fante, en lisant ce livre. On ne peut que s'attacher à ces personnages. Un très bon Russo.
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Le véritable héros de ce livre est le père du narrateur.

A 13 ans, Ned devra vivre avec celui qui a refusé de divorcer d'avec sa mère et vit une vie d'anarchiste et d'anarchie, dans une petite ville paumée où ne s'est pas arrêté le boom économique.

La mère a bien tiré au pistolet une fois sur Sam Hall, le père, pétant le pare-brise et un pneu d'une grosse voiture qui a de l'allure, même déglinguée et vieille.

Mais l'affaire est sans suite, pas de psys ou de flics. On est aux USA aux années 50, et pas en France, et on a le droit encore de péter un câble sans que toutes les institutions bien-pensantes s'en émeuvent et vous broient.

Y a encore un peu de liberté chez le petit monde que décrit Russo.

Pourtant la mère est fragile, connaîtra la dépression, et finira par ne plus pouvoir assumer la garde du gamin, dès lors confié au père.

C'est-à-dire au mieux livré à lui-même, mais le plus souvent suivant le paternel dans des histoires abracadabrantesques.

C'est un festival ce père, travailleur mais éternel bringueur et anar. Entre deux bières et deux whiskys, entouré de personnages tous plus ou moins fantasques et attendrissants.

J'en dis pas plus.

Russo a l'art de vous faire aimer ses personnages, les petits, les piliers de bar, on dirait l'Amérique profonde, les exploités du système, les laissés-pour-compte. le fils grandit et finit par adorer son père.

J'en écoute Elvis, depuis.
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Une relation Père-fils sensible. Des personnages secondaires touchants. du Russo bien ficelé. Tentez Russo: vous ne le regretterez pas.
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Ce roman est une pépite, purement et simplement.
Russo porte un regard empli d'humanité envers ses personnages.
On ferme la dernière page, en ayant presque envie d'aller se poser sur un tabouret, chez "Mike", aux côtés de Sam.
Un beau voyage.
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Quelle lecture, entre fresque sociale et chronique familiale, c'est une histoire complexe prenante à souhait parfois légère parfois drôle où la satire est souvent cruelle et la désinvolture qu' apparente.
Les personnages sont tous hauts en couleurs et terriblement attachant ceux malgré leur très nombreux défauts.
Dommage toutefois que Richard Russo nous resserve certaines des anecdotes quelques centaines de pages plus loin.
Une première rencontre réussi, j'ai hâte de relire cet auteur.
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L'oeuvre de Richard Russo est d'une grande justesse
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