Le soleil ne brille pas pour tout le monde.
Le destin n'est pas le même pour chacun.
"Y en a qui lisent de la poésie en rêvant de voyage, y en a qui fondent une famille et cherchent à être tranquilles. Et y a ceux qui veulent pas se poser, qui savent pas attendre".
Stéphane, lui, n'appartient à aucune de ces catégories, parce que de sa vie, il n'attend rien, ou semble ne rien en attendre.
Laisser le temps défiler en journée, pour s'empêcher de cogiter, avec pour seul but de s'écraser dans un sommeil sans rêves le soir.
Son quotidien bien rôdé, le bar de Fredo qui commente la politique, les infos du jour, qui l'aide de ci de là, de petits boulots en infos.
Il y a Kahina aussi, serveuse rayonnante, naïve, du bar de Fredo.
Une Alice au Pays des Merveilles dans la noirceur du destin.
Kahina qui croit en un avenir, la part solaire de cette histoire, qui a des projets, des rêves, qui veut se sortir d'un destin dont elle ne veux pas, qui crée, ose, espère.
Un sourire lumineux comme un rayon de soleil, des rêves plein la tête, l'espoir surtout.
Et puis, il y a la vie, Marseille, ses quartiers chauds si bien décrits d'une écriture vive, précise, ciselée, acérée.
On s'y sent, on y est,
Audrey Sabardeil nous a pris par la main pour nous emmener là-bas, dans ces quartiers où s'entremêlent la drogue, les politiciens véreux, les caïds, ceux qui veulent en sortir, ceux qui n'ont d'autre avenir que d'y trouver leur voie.
Une fois plongée dans la lecture de cette histoire, je n'ai pu m'en détacher. le sentiment de l'inéluctable, d'un tourbillon dans lequel nos protagonistes sont pris, des événements qui les aspirent dans un labyrinthe dont ils ne pourront pas s'échapper.
Si j'osais la comparaison, je dirais qu'il y a de "L'étranger de Camus" là dedans, ce sentiment que le destin est en marche, que Stéphane l'a accepté, quel qu'en soit le prix, qu'il se laissera porter par les événements.
Une auteure que je découvre, je suis scotchée par son écriture, son rythme, sa manière de nous happer avec son récit, sa manière de nous emmener là-bas, tout là-bas, là où
le soleil ne brille pas pour tout le monde...
Un sentiment diffus en moi, l'injustice de la vie, la nostalgie de ce qui aurait pu être, l'amertume de ce fichu destin qui amène l'ombre sur le soleil, la noirceur sur la lumière.
Chapeau bas
Audrey Sabardeil! Vous avez réussi à me sortir de ma zone de confort de lecture et que je lise votre roman en quelques heures, toute immergée que j'étais dans ce Marseille là
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