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Coeur de fer, le chouan bleu tome 1 sur 3
EAN : 9782367601649
346 pages
Erick Bonnier (21/02/2019)
1.83/5   3 notes
Résumé :
Un polar historique sous la Révolution française
1789, Jean-Eudes de Kermorgan, jeune noble Normand attiré par les idées nouvelles, va voir son destin contrarié quand tout semblait lui sourire. Hussard de la République, nommé commandant au feu à Jemmapes à vingt-cinq ans. Il fréquente et admire Robespierre, Danton, Marat, montagnards et girondins. Un bel officier de hussards qui a tout pour plaire. Bertille Valentin, sociétaire de la Comédie Française, adulé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'attendais beaucoup de ce roman historique et cela principalement parce qu'il porte sur cette période de la Révolution Française qui me captive.

Ma déception fût à la hauteur de mon enthousiasme. Et cela est dû essentiellement à ce phrasé du XVIIIe siècle, ces mots et expressions qui ne sont plus usités depuis plus d'un siècle et demi.
Il semblerait que, ce faisant, l'auteur ait voulu nous immerger dans l'atmosphère de l'époque... ce qui, pour ma part, a eu l'effet inverse. D'autant que tout le roman est rédigé dans ce phrasé.
Au départ de ma lecture, j'ai fait l'effort puis, la lassitude s'est installée et le désintérêt avec. C'est un peu comme si quelqu'un me racontait son voyage à Shanghai en se sentant obligé de prendre l'accent chinois. Ça va cinq minutes mais ça devient vite lourd.

Se greffe à cela une relation des événements passablement décousue qui fait que, à chaque changement de situation, un petit temps d'adaptation est nécessaire pour comprendre où l'on est et de quoi ou qui l'on parle.

J'y ajouterais des fautes d'accord et autres fautes d'orthographe... Petit exemple :
Page 298 - "La deuxième salve commandée cette fois par le compte de Kermorgan..."
Il faudrait savoir, soit c'est "pour le compte de Kermorgan", soit c'est "par le comte de Kermorgan".
Satané correcteur automatique qui, dès lors que le mot existe, on le laisse passer ! On ne peut que regretter que depuis deux ou trois décennies, les éditeurs ont priorisé la facilité à leur éthique professionnelle.

Mais tout n'est pas négatif dans ce roman et ce qui fait que ma note n'est pas aussi catastrophique que je l'envisageais, réside dans un chapitre de la dernière partie du livre où, de manière totalement arbitraire et disproportionnée, le marquis local "usant de son droit de haute et basse justice" avait requis les services du bourreau de Béthune avec la complicité et, pis encore, la complaisante participation de Monseigneur l'évêque à la torture puis à l'exécution du malheureux précepteur de son fils.
À savoir qu'à ce spectacle, aussi morbide que sadique, étaient conviés tous les notables du coin dans une ambiance de fête et de ripailles.

On connaît tous les abus de pouvoir de la noblesse et du clergé de l'époque mais d'en prendre connaissance de manière aussi précise me laisse à penser qu'il était plus que salutaire que la Révolution Française mette un terme à leur toute puissance obscène.

Il n'empêche que j'adresse tous mes remerciements aux Éditions Erickbonnier pour leur envoi gracieux en souhaitant que ma modeste, mais non moins sincère, chronique ne les heurtera pas.
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Coeur de fer, le Chouan bleu est un polar historique se situant en pleine Révolution Française, entre la Normandie et Paris.
On y suit les aventures d'un comte devenu Hussard, qui va se retrouver au coeur d'une vengeance orchestré un un mystérieux cercle, celui de la "rose noire".
Ce sera l'occasion pour l'auteur de nous emmener de Paris jusqu'en Normandie, d'y découvrir les prémices de la Terreur, les guerres entre républicains et chouans.

Le côté historique est très documenté, l'auteur écrit par ailleurs dans le langage de l'époque qui ne facilite pas la lecture mais l'a rend d'autant plus véridique et instructive.
La plume est intelligente, emprunte d'humour et le contenu est réellement riche de cette période.

En revanche, le côté polar me laisse plus dubitative, l'histoire d'un cercle secret n'est pas nouvelle et rien ne très surprenant dans la quête du coupable ...

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Jean-Eudes de Kermogan est un hussard à l'époque de la Révolution Française. Il est accusé d'avoir assassiné une comédienne et sa domestique. Le jeune homme fuit en Normandie sur les terres de son père car il est recherché. Il se réfugie à la Huschaye, un lieu isolé dans le pays De Caux, non loin d'Ambreville. Il y rencontre la femme de sa vie, la belle Hermine. Il prend ensuite la décision de revenir à Paris pour confondre ses accusateurs mais la Révolution et ses mouvements sont en marche.

Il est précisé un peu plus bas sur la quatrième de couverture "Jean-Claude Sacerdot, on aime ou on déteste !" Je fais partie des lecteurs qui n'ont pas du tout aimé ce roman. J'ai choisi ce livre car il était question de la Révolution Française, d'un polar historique et de la Normandie. Ce sont trois thèmes qui m'intéressent et qui sont développés dans l'ouvrage sans toutefois répondre à mes attentes.

Le style de l'auteur n'est pas agréable à lire, l'utilisation d'anciens mots français pèse sur le récit et sur la lecture. Les passionnés de linguistique seront comblés mais je n'en fais pas partie. On retrouve aussi quelques mots de cauchois qui sont en italique dans le texte mais cela est moins gênant dans la lecture.

Les personnages ne sont pas très attachants et l'histoire ne m'a pas paru très originale. Il y a peu d'enquête policière au final.

Le seul point positif, c'est que l'auteur est très documenté sur la période de la Révolution. Il fait état d'un certains nombre d'événements qui se sont déroulés dans la grande Histoire de France et qui servent de toile de fond pour son intrigue.

Merci aux éditions Erick Bonnier et à Babelio.
Lien : https://lilasviolet.blogspot..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
L'adolescent avait été tenu d'assister au sort réservé par son père à son galant magister. Usant de son droit de haute et basse justice, il avait requis les services du bourreau de Béthune et ordonné une de ces fêtes dont il avait le secret. On se pressait à l'étage, ce beau soir d'automne, toutes fenêtres ouvertes. S'y trouvaient massés sur les balcons de la salle principale, les notables de la région et nombre de jolies femmes de tous âges. On ne manquait jamais au marquis, jusques et y compris Monseigneur l'évêque qui s'en faisait un devoir.

... Le tribunal sous la douce férule de Monsieur le marquis, ordonnait que le coupable soit mis à mort sur les terres désignées par l'accusation, aux bons soins et ordonnancement du père de la victime, Monseigneur le Marquis Valéry-Maxence Thiébaudet de Champereux de Gènefon.
Le marquis savait faire les choses et chacun d'en être convaincu.

... Le maître de céans avait fait monter des vins de Champagne et des laquais en grand habit et perruque immaculée, présentaient aux convives, petits pâtés chauds et godiveaux de quoi s'égayer le bec avant le spectacle et le souper.

... L'arrivée du bourreau en grande tenue de cuir, casaque rouge et capirote noir, fut chaudement applaudie. On s'impatientait. On savait notre marquis peu avare et adepte de folles gaîtés.

... Le précepteur éploré aperçut soudain la robe violette de l'évêque. Il se débattit pour marquer un temps d'arrêt, juste celui d'adresser supplique au prélat.
- Ayez grande pitié Monseigneur et considérez mon infortune. Venez à mon secours pour que pareil calvaire me soit épargné. Si je dois mourir, faites que ce ne soit point par de longues et répugnantes souffrances. [...]
- Alors repens-toi sincèrement mon fils et songe au courage de notre Seigneur Jésus, à son calvaire ! Aurais-tu prétention à ce que le tien soit pis que le sien ? Prie plutôt pour le salut de ton âme et sache te tenir devant si belle assemblée. Allez va, mon fils, sois fort ; offre à ce bel et pieux aréopage, noble et courageux trépas.

... On lui enserra chevilles et poignets dans de solides courroies de cuir, serrant tout fortement. Les aides s'écartèrent aux fins de laisser le bourreau officier.
Il sut avec adresse maintenir en vie l'objet de sa maîtrise. Qu'on sache qu'il offrit à la vue des convives, prenant bien son temps : "chausses" "manches" et "corset", à savoir écorchement des cuisses de la cheville à l'aine, et chacun des bras du poignet à l'aisselle. Découpant l'échine, faisant fine incision autour des reins et tour du col, il n'eut qu'à trancher poitrine de haut en bas, pour extraire le "gilet" tout en conservant tétons et duvet en l'état. Quand les cris devenaient par trop acuminés, l'orchestre donnait la mesure et couvrait en belle partie les hurlements de l'écorché. Chacune des pièces prélevées, était rincée dans une solution saumâtre et de soufre, sommairement séchée et présentée à la foule, soit sur éventaire, soit en bout de pique.

... Quand on en vint à châtrer le criminel à la pince, ces dames donnèrent des avis partagés sur l'objet. Pour certaines cette "chose ridicule" ne méritait point cet excès d'honneur à être exhibée, pour d'autres en revanche, c'était : "Belle pièce, que nous avons-là !".

... Le bourreau sous les ovations, lui perça les tympans et de suite, profitant de la bouche ouverte à l'extrême, lui arracha la langue avec dextérité. Le faisant attacher sur le ventre pour laisser s'écouler les sangs de la bouche de bonne façon, il lui perfora le rectum d'une pointe rougie au feu. L'assistance était comblée bien que certains montrassent déjà sourde impatience pour passer à souper.

... Alors qu'on tenait la tête du condamné ostensiblement de côté afin qu'il ne s'étouffe pas de son sang, on le porta dans un drap blanc, vite tâché, au milieu de la cour. Le bourreau lui fit des liens de grande solidité tant aux bras, qu'aux jambes et au poitrail. Les borborygmes du malheureux égarèrent un instant les chevaux, mais ceux-ci furent fort maintenus de la bride par les aides.

... Quand tout fut prêt, le marquis, du geste ordonna le silence à l'orchestre et chacun de retenir son souffle... y compris le précepteur, ou ce qu'il en restait. Le bourreau donna ordre qu'on fasse avancer les chevaux de manière à ce que le corps du supplicié fût élevé à hauteur de garrot.

... Enfin, le seigneur des lieux lâcha son fin mouchoir que chacun suivit du regard. À peine le linge eût touché terre que le bourreau ordonna au roulier de lancer les boulonnais...
- Allez, fouette roulier, mais lentement !

... Aux balcons, gousset en main, on pariait sur la résistance du supplicié : "Lâchera du haut, lâchera du bas ?". Le marquis impassible et raide comme la justice, serrait son fils par les épaules comme pour lui inculquer sa propre force.
- Je t'aime mon fils, tu le sais...
- Moi aussi père, je vous aime, mais pourquoi se montrer si cruel ? Il a été bon pour moi savez-vous, et si dévoué. Je lui dois tant !
- Enfant que tu es. Il t'a souillé ne l'oublie point. J'eusse pu lui faire grâce s'il ne t'avait obligé à te commettre, à vivre dans une sordide mansarde, un trou à rats. Il te devait ton rang et me devait absolu respect. C'est pourquoi, il meurt aujourd'hui. Il fait beau temps, il eût pu pleuvoir. Maintenant regarde bien et souviens-toi toujours.

... C'est par le bras gauche, celui du côté cœur que le corps céda.
... Le précepteur n'était plus qu'une chose informe et hurlante. Un geyser de sang sortait de l'emplacement du membre arraché. Puis ce fut au tour du second bras et là les cris s'arrêtèrent. Juste le "glouglou" du sang qui se répandait à présent sur le sol. Encore un ordre du bourreau retransmis par le roulier, et les chevaux du bas bandèrent les muscles de leurs jambes pour arracher promptement celles de l'autre. La gauche lâcha alors que la droite résistait encore.

... Le bourreau se retourna et salua le maître des lieux. Ne restait qu'une jambe, la belle affaire !
... Mâchefer, lame de la miséricorde pointée vers le ciel, inclina la tête en direction de son seigneur et sans désemparer, taillada et trancha vigoureusement dans le haut du membre restant, qui cette fois, se décela dans un horrible bruit de chair arrachée. Ainsi les derniers sangs libérés s'épandirent sur les pavés sous les applaudissements nourris de ce beau monde.
- Ce geste de votre grâce est plein de noblesse et de belle pitié. Votre admirable mansuétude vous vaudra les Cieux, Monsieur le marquis, fit l'évêque tout de componction.
- Vos prières m'y aideront Monseigneur, j'en demeure persuadé.
- Soyez-le, Monsieur le marquis, elles vous sont acquises. Ce malheureux n'a pas été bien courageux, il me faudra intercéder pour lui auprès de Saint Georges, Saint Edmond et Saint Materne.
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