Si j'ai adoré
Toute passion abolie, le premier roman que j'aie déjà lu de
Vita Sackville-West, je ne peux pas en dire autant de ce recueil de six nouvelles publiées en 1922, 1930 et 1932.
C'est la première, Son fils, que j'ai vraiment appréciée : j'y ai retrouvé la finesse de l'analyse des caractères, toute en suggestion, la subtilité des rapports humains entre une mère et son fils qui revient au domaine familial après cinq ans passés à l'étranger, rapports empreints d'un vernis de bonnes manières, de codes sociaux très formels qui, évidemment, empêchent toute spontanéité et rendent la blessure attendue d'autant plus cruelle.
La deuxième nouvelle, Patience, était elle aussi assez agréable à lire, encore une fois marquée du masque des convenances, de la politesse, alors que le personnage principal meurt de nostalgie en évoquant les souvenirs d'un amour lointain, on sent le feu sous la glace de l'ennui conjugal bienséant… La troisième, Fiançailles, raconte aussi le décalage entre les deux protagonistes d'une histoire d'amour, leur impossibilité à dépasser les paroles convenues.
Et ensuite je me suis globalement ennuyée… parce que les situations me paraissaient tirées par les cheveux et (tirées) en longueur, comme dans Liberté (un bien improbable ménage à trois) et Justice (encore un ménage à trois doublé d'une vengeance pour le moins déstabilisante).
En fait j'ai l'impression que le format court est trop… court pour
Vita Sackville-West et surtout j'ai regretté que l'humour fin et féroce qui faisait tout le charme de
Toute passion abolie était complètement absent de ces nouvelles. A ce propos, la photo de couverture, si évocatrice de légèreté et de fête, me paraît bien peu appropriée… J'espère apprécier davantage un autre roman de la dame de Sissinghurst.
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