Philippe avait tout calculé pour faire passer le meurtre de sa femme en un tragique accident. Il espérait bien pouvoir profiter de l'argent de cette riche héritière qui était devenu dépressive et alcoolique. Tout calculé sauf une chose : Il allait être devancé. Quelqu'un dans l'ombre avait déjoué ses plans et le jour où sa femme est morte, sans son concours, c'est bien sur lui pourtant que tous les soupçons de la police vont se porter. Il était fait comme un rat !
Second roman de Pierre Salva que je découvre dans un autre registre. Si "Copie confuse" faisait penser à du Simenon ou du Frédéric Dard, avec "La danse avec le diable" c'est davantage un scénario de Série noire (j'ai pensé au roman de Whitman Chambers : Les treize marches).
C'est une lecture agréable, sans temps morts, qui tient le lecteur en haleine au fil des pages. Pierre Salva confirme tout le bien que je pensais de lui dès son premier roman, et je vous invite chaudement pour cet été à une danse avec le diable.
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- C'est là-dedans que se fait le cognac, dans ces fûts en chêne du Quercy. Le bois donne à l'eau-de-vie une partie de son tanin, et aussi sa couleur ambrée, sans oublier un parfum qu'aucun autre bois ne pourrait lui donner.
- Pourquoi les chênes du Quercy et pas les autres ?
- Je n'en sais rien, avait avoué le père Maurice. Personne ne le sait. C'est un mystère, comme les qualités de la terre de la région.
- On sait qui a découvert cette supériorité des chênes du Quercy ?
- Oui, un dénommé Firmin Roullet, au début du dix-neuvième siècle. Mais je suis incapable de dire comment lui est venue cette idée.
Estelle a pris soin de ne pas rentrer dans l'église en compagnie de son gendre. Elle ne s'est pas tournée une seule fois vers lui, ne lui a pas accordé un regard, pour bien marquer qu'elle n'avait rien de commun avec cet inconnu, entré dans la famille par suite d'un malheureux concours de circonstances.
Elle est le chef du clan Lalande. Elle l'est devenue officiellement à la mort de son mari, des années plus tôt. En fait, elle l'était déjà depuis longtemps, du vivant de ce mari, un être tellement falot, tellement discret, tellement effacé, que sa disparition passa totalement inaperçue.
Le premier jour, Armand lui avait présenté le maître de chai, le père Maurice, un vieux petit bonhomme, sec comme un sarment de vigne, avec un visage creusé de rides.
"Il aime tellement son métier que, souvent, il ne rentre pas chez lui et couche dans un réduit qu'il s'est aménagé, contre le chai. Tout ce que l'on peut savoir sur le cognac, il le sait. Il va vous expliquer comment on le prépare."
Le père Maurice avait un teint curieusement cuivré, comme si la couleur dorée de l'eau-de-vie qu'il préparait depuis de longues années avait fini par déteindre sur lui.
C'est toujours par leurs complices que les "cerveaux" se font repérer, identifier, prendre. Utiliser des complices, c'est danser avec le diable.