Engagé dans des guerres dont il ne connaît souvent rien des véritables enjeux, l'être humain devient une quille, une cible de plus dans un champ d'obus.
L'écriture fluide et juste, la sensibilité rare ainsi que le lyrisme grave et lucide de l'auteur rend à ces hommes et ces femmes (ceux qui combattent, celles qui attendent, tous ceux qui, de près ou de loin, sont frappés par la guerre) leur individualité que les canons lacèrent.
Ses images saisissantes dépeignent avec une sombre clarté toutes leurs attentes, leurs questions, ces idéaux qui les dépassent souvent.
Par ses poèmes et ses haïkus, l'auteur emporte le lecteur dans les tranchées, sous les bombes et les balles lacérant le ciel. Elle nous laisse observer, sonder l'âme de ces soldats et ces êtres de l'ombre à qui elle rend hommage. Les ravages ou l'apaisement du temps, la mémoire ou l'oubli qui sont liés à lui ; les doutes ; les fiertés ; les instants sombres ; les fugaces armistices : l'auteur en dépeint le vivace tableau par sa plume vibrante d'émotions qui saisissent tout de suite le lecteur. Celui-ci est instantanément imprégné de cette étrange entre-deux. Entre la mort et la vie, le découragement et l'espoir, les rêves et les chutes.
Au-delà de la terrible empreinte que laisse la guerre dans les coeurs et les mémoires, c'est une prière, une supplique que nous livre
Aliénor Samuel Hervé : respecter et célébrer la vie et chaque existence. Car nul ne sait quand elle lui sera dérobée.