Bon San A
Ce n'est pas ma période préférée, j'ai eu un peu de mal à plonger dans la lagune avec Béru et San A. Les invraisemblances m'ont rebuté au départ, puis celles-ci se multipliant, on s'y fait finalement et on attend la prochaine en espérant qu'elle détrônera les précédentes (la presque noyade de San A, un nouveau type d' arme secrète etc...). Brèfle, un bon cru en fait, avec notamment un Béru très en forme, on passera sur des discours limite misogynes, limite homophobes en 2018.
Allez, un petit extrait prémonitoire (le livre date de 1976) :" ... J'ai un dossier chez les Ricains! le bouquet! Y'en a un peu classe de cet univers fiché dans lequel on vit. Tout est répertorié, catalogué. A peine au monde, les hommes sont plongés dans le bain redoutable des ordinateurs. On est programmé, les gars. On ne peut plus échapper au système. Finitas: la Société t'a, te tient, te garde. Tu lui appartiens pour la consommation des siècles et des siècles..."
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92ème roman de San-Antonio publié le 20/10/1976.
L'histoire se déroule à Venise pendant les primaires des élections présidentielles américaines de 1976
Histoire : Pour la deuxième fois, le Vieux sollicite San-Antonio : suivre un ancien chef de la Mafia, Carlo Spontinini, pendant sa venue en Europe. Accompagné par Bérurier, l'enquête les emmène à Venise.
Cinquième affaire de la Paris-Détective Agency avec uniquement San-Antonio et Bérurier.
Une histoire sympathique avec, en arrière-fonds, une allusion à la seconde guerre mondiale. le tandem fonctionne toujours aussi bien et Bérurier est toujours fidèle à sa réputation.
Frédéric Dard s'étend plus sur les scènes grivoises par rapport au roman précédent.
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Le voici qui va à la gravosse, lui rabat sa part de couvrante, retrousse sa chaste chemise, lui desserre ses dociles jambons et te l'embroque sans autre forme de procédé, d'un élan vigoureux et régulier qui enchante le sommier et dont la cadence amène un sourire de bienheureux sur le masque cocufique de l'époux.
On aperçoit bien deçà et delà quelques gonzesses, mais même en leur coulant la dextre à l'ogne, tu parviendrais pas à déterminer s'il s'agit de travelos ou de véritables mégères.
Il a toussoté le vieux bougre. Et cette toux, je la connais bien, elle accompagne toujours ses petites arnaques. C'est le pot d'échappement de sa conscience. Sa manière d'expulser les brimborions de respect humain qui s'accrochent encore à sa belle âme de flic-Dieu.
Les portes sont béantes. On voit trembler la lumière des chandelles sur les porte-cierges. Y a les bougies à 500 lires qui t'assurent des petits passe-droits gentils du Seigneur, et puis des à mille lires pour les grands coups de main en catastrophe.
Que même les animaux, à part un macaque peut-être s'il veut jouer à l'homme, même les animaux ne dansent pas. Ou alors dans un cirque, quand ils sont ours, bourrin ou toutou et ceux-là on les traites d'animaux "savants". J'adore l'expression : "savants" ! Savants pour les avoir emmédiocrés, ridiculisés à coups de fouet et de susucres.
*RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* :
San-Antonio, _Réflexions définitives sur l'au-delà,_ morceaux choisis recueillis par Thierry Gautier, Paris, Fleuve noir, 1999, 120 p.
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