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Ma découverte de George Sand s'est faite avec Lelia, chemin risqué et plutôt éloigné du parcours plus traditionnel de ses contes et autres romans champêtres.
Si c'était à refaire, je recommencerai à l'identique et sans hésitation !

'Lelia' est puissant, profond, intense, cynique, noir, sublime, magique, délicat ; tout ça à la fois - un chef d'oeuvre.
J'ai connu deux chocs dans ma courte vie de lecteur qui me font dire "il y a un avant et un après telle oeuvre" : le premier avec Anna Karénine, le second avec Lelia.
Dès les premières lignes, je me suis senti en phase, en connexion avec George Sand, ou devrai-je dire Lelia. A la fois mentor, amie, amante et guide, Lelia m'a emporté à bras ouverts ; j'étais comme hypnotisé par sa sagesse, sa connaissance, ses visions et autres lucidités.

Lelia est noire. Lelia est 'fanée' par la vie et les Hommes mais qu'importe. je suis tombé éperdument amoureux.

Ce livre est sublime.
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C'est le livre le plus difficile que j'ai lu de George Sand mais il est très profond et révèle beaucoup de nos pensées spirituelles. C'est triste mais c'est beau. Un grand livre.
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"Qu'est-ce donc que Lélia ? Une ombre, un rêve, une idée tout au plus. Allez, là où il n'y a pas d'amour, il n'y a pas de femme."

Étrange objet que celui-ci ! Touffu, foisonnant, ce roman de jeunesse au lyrisme gothique ne cesse d'interpeller. La première partie est intrigante qui voit se dérouler un dialogue désincarné par chapitres interposés : on ne comprendra que plus tard qu'il ne s'agit pas là d'un échange entre télépathes mais d'une correspondance tronquée entre une glaciale adorée et son ardent admirateur. le rideau du castelet ouvert, se meuvent alors des marottes figées et le lecteur est plongé dans un roman faussement vampirique : l'exsangue Lélia, escortée de l'austère Trenmor ("Traîne-Mort" ?), fascine Sténio l'enfançon a[sthéni]que. le ton, éthéré et distancié, semble celui d'une fable ésotérique quand une ligne de points, coupant abruptement le livre, nous plonge dans un récit soudain au présent, comme pour nous mettre à l'épreuve du réel.

Revenue du royaume des ombres, strige cruelle ("Voyez, on s'écarte de vous, on craint de toucher votre linceul, on ose à peine vous regarder au visage ; le silence de la crainte plane autour de vous comme un oiseau de nuit. Votre main est aussi froide que le marbre d'où vous sortez."), Lélia suce métaphoriquement le sang de sa pauvre victime, Sténio qui, ballotté entre amour et répulsion, se vide petit à petit de ses talents de poète et se dessèche. C'est que la désirable goule est en fait une femme frigide, blessée par un premier amour et qui ne connaîtra jamais l'extase des sens. Allumant les désirs autour de son image de sphynge (le prêtre Magnus, tout droit sorti de chez Lewis avec ses yeux exorbités par la lubricité, ne s'est-il pas damné pour elle ?), Lélia s'est enfermée dans un sarcophage d'orgueil et de dédain pour mieux nier son anaphrodisie. Toute pièce ayant son revers, Pulchérie la soeur de notre iceberg est une courtisane sensuelle : leur rencontre au mitan du roman résonne comme les dialogues de Justine et Juliette, les frangines sadiennes, chacune défendant ses infortunes et ses prospérités.

Au final après avoir subi moult conversations métaphysiques, discours mystiques, débauches cythéréennes, prêches enragés ou envolées poétiques, le trop fragile Sténio, en bon "enfant du siècle" se suicidera-t-il d'avoir trop et trop mal aimé. So romantisch !

Boursoufflé (avec ses tunnels interminables), crispant, provoquant, ce terrible roman n'a cependant rien du pensum grâce au style de Sand d'une maîtrise totale, qui alterne lyrisme romantique et sécheresse philosophique. Il flamboie tout au long de son récit certes mal fichu ("j'écrivis Lélia, sans suite, sans plan, à bâtons rompus (...)" mais dans lequel la féministe culottée explore des thèmes stupéfiants pour son époque : le plaisir sensuel, la sexualité des femmes, le sapphisme,... Liberté, égalité, sororité !

Ses personnages ont beau être de carton-pâte (abstraits, ils sont avant tout des "types"), on est touché par Lélia qui se refuse à Sténio comme Dieu se refuse à elle et dont l'absolue impossibilité de vibrer comme une harpe éolienne aux souffles du désir la condamne à une morgue inaltérable et à une éternelle errance.

Bon mais indigeste...
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Acheté à l'époque de mon cégep, c'est-à-dire il y a une dizaine d'années, alors que je m'étais prise d'une passion pour les classiques qui s'est vite calmée quand j'ai constaté que seules quelques-unes de ces oeuvres me plaisaient, ce livre a vite été oublié dans ma bibliothèque.
Non seulement le moment n'était jamais opportun pour lire cette oeuvre, mais en plus son épaisseur, des multiples notes de bas de pages et les caractères minuscules m'intimidaient grandement. Au mois de janvier dernier, j'ai décidé qu'il était grand temps de le lire. J'étais loin de me douter que j'en ressortirais seulement cinq mois plus tard.
En effet, Lélia est une oeuvre extrêmement dense, pas du tout le genre qu'on lit pour se changer les idées le soir avant d'aller se coucher. Sa lecture demande une attention de tous les instants, ne serait-ce que pour décoder toutes ces longues phrases interminables ponctuées de figures de style pas toujours évidentes.
La lecture de ce roman demande aussi une assez bonne connaissance de la religion chrétienne, en particulier catholique, de même que de l'époque dont il est question, car les personnages baignent dans une religion qu'ils mettent en doute tout en se voyant obligés de s'y contraindre.
Finalement, il ne faut pas s'attendre à une histoire avec une intrigue en tant que telle. Il n'y a pas du tout d'action, ce qui peut être ennuyant.
À vrai dire, j'ai eu l'impression de lire une succession de litanies de personnes de la haute société qui ont beaucoup trop le temps de penser et qui en oublient de vivre. le personnage de Lélia, apparemment à l'image de Sand, m'a paru froid, hautain et terriblement pessimiste. le personnage de Sténio m'a paru encore plus pathétique dans son amour désespéré pour une femme incapable d'aimer. Par moments, j'ai pensé aux tragédies de Shakespeare, tellement les paroles des personnages manquent de naturel.
Ne vous méprenez cependant pas, je sais que ce livre est le reflet d'un passé révolu, et que pour son époque, Sand avait une pensée remarquablement divergente des autres femmes de son époque. Je comprends aussi que toutes ces phrases longues et difficiles à décoder sont le reflet d'une mode passée.
Malgré tout, je ne peux pas dire que j'ai apprécié ma lecture. Trop de religion, trop de négativisme, trop de drame, trop de plaintes. Ce n'est pas pour rien que j'y ai mis cinq mois, entrecoupant chacune des parties d'un ou deux livres plus légers. Si je m'étais écoutée, je l'aurais abandonné une bonne centaine de fois.
N'empêche que j'y ai trouvé plusieurs belles citations, que j'ai trouvées réfléchies et habiles. C'est sans doute ce qui m'a permis de résister pendant toute ma lecture.
Il est à noter que mon édition contient une réécriture de Sand faite six ans après la première parution de Lélia. Je n'ai tout simplement pas pu me résoudre à la lire. Je ne peux donc pas donner mon opinion sur cette réécriture qui est apparemment plus optimiste. Tant pis.
J'ai lu quelque part que Lélia n'est pas le bon livre pour commencer à lire Sand. J'ai malgré tout commencé avec celui-ci, et sa lecture m'a effectivement découragée pour un bon bout de temps. Mais puisque je sais que ses autres livres sont différents, je leur donnerai peut-être une seconde chance un de ces jours. Mais pas avant longtemps.
Lien : http://lecturesdisabelle.blo..
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Voici la première fois que je n'apprécie pas un livre de George Sand, et me voilà toute marrie! Cela a été une lutte d'arriver jusqu'au bout, et je crois que c'est vraiment par esprit de contradiction que je ne l'ai pas abandonné en cours de route. D'ailleurs, la première partie finie, ça a été un peu plus facile, et heureusement, sinon je crois que j'aurais craqué!
De quoi ça parle? Et bien du jeune poète Sténio, qui est fou de Lélia mais ne la comprend pas du tout, et se trouve jaloux du mystérieux Trenmor, du prêtre Magnus à qui la beauté de Lélia a enlevé la foi, ça parle de religion, de liberté des peuples, de séduction et de philosophie...et c'est interminable et verbeux. Lélia a bien trop de temps libre et trop de moyens, finalement. Quand elle explique qu'elle veut se retirer seule dans une abbaye abandonnée pour se couper du monde, c'est tout de même avec ses serviteurs qui lui déposent le nécessaire tout le jour sans qu'elle les voit, il ne faudrait pas exagérer.
Il y aurait sans doute plus intelligent à dire sur ce roman très dense: dans toute cette matière, il y a de très belles pages qui auraient mérité que je m'y arrête plus. Cependant, rien à faire, tous ces personnages qui font leur propre malheur, et le malheur des autres, plus par orgueil qu'autre chose, n'ont su que me lasser et m'ennuyer, et les constants débats philosophiques épistolaires de Lélia n'ont franchement pas aidé!
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Lélia est très belle, Lélia est très intelligente, Lélia est très riche, Lélia est indépendante, mais Lélia est très triste. Et il lui faut 600 longues pages pour le dire. Elle est tellement présentée comme une femme extraordinaire au sens premier que j'ai pensé à Corinne de Mme de Staël, autre héroïne comme modèle idéalisé de son auteure, qui disserte elle-aussi sur de longues pages sur l'importance de l'amour idéal, sur la pureté des sentiments, et sur la beauté tragique du monde.
Sténio est jeune, Sténio est beau, Sténio est un poète de talent, mais Sténio passe son temps à pleurer sur 600 longues pages. Sténio est amoureux, mais il ne sait pas comment séduire Lélia. Et comme pour le Oswald de Corinne, il aime d'abord sans désir.
Il y a aussi un rapprochement possible entre Lélia et Louis Lambert de Balzac, tous deux partageant une théorie de la volonté, tous deux étant décrits comme tellement supérieurs aux autres qu'ils en deviennent insupportables pour moi en tant que lectrice...
Mais aux milieux de ces longues pages d'idées dépressives, ce sont les passages sur le désir que j'ai préférées, elles apportent en fin un peu d'action, permettent enfin de comprendre un peu Lélia, et révèlent le personnage de Pulchérie qui, seule, semble vivante au-milieu de ces quatre êtres dits exceptionnels mais qui passent leur vie à se plaindre au lieu de vivre. C'est assez original dans la littérature du XIXème siècle que l'héroïne parle d'amour physique, de désir et surtout de plaisir - même si Lélia se plaint de ne l'avoir jamais atteint, à cause d'un amant brutal qui ne s'occupait pas d'elle...
J'ai aussi apprécié la description du paysage montagnard sauvage, on est en plein dans la vision romantique du désert sublime - mais les montagnards ne sont que des personnages-types, des figurants au grand coeur.
Enfin, j'ai été surprise par cette fin brutale, ces dernières lignes dignes d'un roman gothique avec une figure de moine menaçant aux yeux fous, une figure étonnante de la part de George Sand.
Une oeuvre pionnière sans doute pour l'histoire de l'écriture féminine, mais trop de larmes et de plaintes pour moi.
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Lélia - George Sand

Dans sa notice George Sand dit avoir écrit Lélia, sans suite, sans plan à bâtons rompus, et avec l'intention dans le principe, de l'écrire pour elle seule. le livre a été écrit de bonne foi, sous le poids d'une souffrance intérieure quasi mortelle, souffrance toute morale, tout philosophique et religieuse et qui lui créait des angoisses inexplicables pour les gens qui vivent sans chercher la cause et le but de la vie. le doute a été pour Georges Sand une chose sérieuse et une crise terrible.

Le coeur de Lélia est un coeur malheureux, égaré par une vaine richesse de facultés, flétri avant d'avoir vécu, usé par l'espérance, et rendu impuissant par trop de puissance peut-être !

Dans la préface Lélia est décrite comme un personnage fier et souffrant ; une femme qui se place entre ceux qui vivent et qui s'abandonnent.

Si Lélia est brossée comme une femme qui se suicide socialement, elle entraîne dans sa chute Sténio dont l'homme n'a pas la force de la femme et répond aux démons de son corps.

C'est à travers un échange entre eux, mais également d'autres personnages que l'histoire se livre dans une philosophie liée à l'amour et le rapport entre Lélia et Dieu, car lorsque l'amour est rejeté d'un côté, l'autre côté répond présent. George Sand à travers ses déboires amoureux a su dans le personnage de Lélia se recueillir dans l'amour de Dieu.

Les parties I à III m'ont particulièrement plu ; IV et V moins attrayante pour ma part. Les mécomptes jaculatoires sont dits dans la messe de l'auteure.


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La somptueuse écriture de George Sand à la précision délicieuse et à la poésie inimitable ne parvient pas à combler l'intense dépression qui ne peut que s'emparer du lecteur à la lecture de ce roman (première version). Jonchée de réflexions intéressantes sur le sens de la vie, l'oeuvre n'en est pas moins d'un pessimisme record et le personnage de Sténio, sans aucun doute inspiré De Musset, est insupportable et ridicule. Je suis lasse de ces personnages masculins aux idéaux romantiques intenables et désespérés, fragiles et finalement sans profondeur. Lélia, Trenmor et Magnus sont beaucoup plus intéressants dans leur complexité. Néanmoins, je ne recommanderai pas ce livre, qui tire en longueurs et déborde de dramatique à un point absurde.
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Surtout ne commencera pas du George Sand par ce livre. Il est long et touffu. Il est alambiqué et compliqué.
Je suis une fan de George Sand en tant que femme. Je trouve sa vie passionnante mais c est très paradoxal je n aime pas ses romans que je trouve désuets et Lelia en fait partie définitivement.
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J'aime bien, de temps en temps, lire un texte classique. Dumas, Balzac ou Sand font d'ailleurs partie de mes favoris. C'était donc avec un grand plaisir que je retrouvais la dame de Nohant pour, je l'espérais, un titre aussi séduisant que La mare au diable, La petite Fadette ou encore le magnifique Consuelo.

Pour résumer, Lélia est une très belle jeune femme autour de laquelle gravissent des hommes qu'elle rend fou : Sténio, le poète, Magnus, l'ermite, et Trenmor, un ancien bagnard. Tout ceci dans un écrin de religion exacerbée, où Dieu est omniprésent. Et c'est vraiment ce qui m'a pesé : ce carcan chrétien, cette morale philosophique à des années-lumières de mes considérations actuelles. Ces réflexions ont vraiment pollué l'histoire, et le livre m'est tombé des mains plusieurs fois.

Néanmoins, je dois reconnaître quelques touches de l'auteur qui m'ont fait me rappeler pourquoi j'aime George Sand : cet amour fou que peuvent éprouver les hommes entourant Lélia, la profondeur de leur désespoir, la beauté de leur poésie.
Lien : http://therewillbebooks.word..
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