Yumi et le peintre de cauchemars

Tout d'abord, merci à Babelio pour l'opération masse critique et la maison d'édition de m'avoir permise de lire ce phénomène ! Je ne pensais pas que j'en serai gâtée ! Je ne suis pas du tout habituée à lire de la SFFF entremêlée. Fantasy sans souci, je m'en mange par dizaines chaque année mais un mix ? Je ne m'attendais pas ainsi à apprécier ce mélange d'univers si atypique et étrange.

Avec un démarrage assez lent pour bien nous imprégner dans les mondes de Yumi et du Peintre, j'ai fini par dérouler ma lecture en très peu de jours car j'avais hâte de savoir la suite de mes suppositions de fin et j'ai beaucoup aimé le parti pris de l'auteur qui a su rester à la fois réaliste et doux rêveur. C'est en fait ça ce Lien qui unit nos 2 héros si différents. En se rencontrant, ils ont fait exploser leur train-train quotidien si strict d'un côté et si morose de l'autre par un regard réaliste mais aussi artistique.
Franchement, c'était bien dosé ces 650 pages et je peux vous dire que je ne pensais pas pouvoir le finir avant ma deadline perso (des bébés à faire naître, on ne choisit jamais vraiment leur deadline XD).

Premier roman que je lis de l'auteur ! Si j'en ai la possibilité, je me perdrai bien de nouveau dans ses écrits secrets à pavé.

Verdict, j'ai été captivé par la partie poétique et le monde novateur que Sanderson nous décrit. Il n'y a pas à dire, il sait comment créer des univers.

Cela aurait été un 10/10 si une fois de plus il ne nous ressortait pas sa morale mormone, bizarrement mélangée au trope de la "Sexy Babe" : "Les filles traditionnelles qui suivent les règles, qui sont toujours adorablement confuses, se sacrifient jusqu'à l'excès (comme toutes les femmes devraient évidemment le faire !), et ne plaident jamais en leur propre faveur sont en réalité les plus fortes !!! Ne challenger le système que si quelqu'un d'autre peut le faire pour vous.

Un petit plus sur les apprentis sorciers de la technologie qui mèneraient la société à sa perte...

Je remercie les éditions le livre de poche et le site Babelio (Masse critique) pour cette découverte, je n'avais jamais lu de roman de cet auteur et cette première expérience fut très chouette. Si le roman n'est pas parfait ou un coup de coeur pour ma part, j'ai été charmé du début à la fin, j'ai passé un bon moment avec, et je lirais probablement d'autres récits de l'auteur.

J'ai trouvé l'univers de ce roman passionnant, d'un côté un monde ancré dans la culture coréenne ancienne, de l'autre un monde proche d'un japon contemporain. Il y a beaucoup de références à la culture asiatique, à la spiritualité avec le métier de Yumi ou à l'art avec le métier de Peintre. L'univers est super bien expliqué, s'installe doucement, se précise au fil des chapitres, se complexifie à la fin pour des révélations intéressantes.

J'ai été conquise par ce que l'auteur nous présente au niveau de l'art, de la méditation, du monde des cauchemars. Sans compter qu'il exploite des thématiques intéressantes sur l'acceptation de soi et des autres, la confiance, les différences et le respect des traditions, c'était dense et bien exploité. Il y avait un équilibre maîtrisé – peut-être trop – entre action et contemplation, d'autant que plus que l'intrigue introspective et intimiste ne permet pas des péripéties rocambolesques.

Personnellement, j'ai adoré cette histoire centrée sur les personnages et la relation entre Yumi et Peintre qui doivent se comprendre, se respecter, s'entraider pour parvenir à découvrir ce qui leur arrive et sauver leurs mondes. C'était élégant et subtil, la romance s'installe sur la longueur, sans être mielleuse, sans être expéditive, avec douceur. Les deux personnages principaux sont intéressants, loin d'être parfait, ils ont leur histoire, leurs défauts, leur caractère et les voir évoluer au fil de leurs discussions, des rencontres, c'était reposant et captivant.

Alors oui, pour les défauts, les petits couacs, les petites choses qui font que ce roman sera pas pour tout le monde, c'est ce rythme lent, cette intrigue introspective, cette romance douce, ces deux personnages qui peuvent parfois avoir des réactions ou des comportements pas toujours agréables. Les enjeux pour sauver le monde arrivent après la moitié du récit, j'ai ressenti un petit creux sur la fin juste avant le final qui lui est prenant, tendu et amer. La plume de l'auteur était fluide et agréable à lire, simple et soignée, j'ai adoré découvrir les lieux et les émotions à travers cette histoire que je trouve apaisante et touchante.

Très curieuse de découvrir cette oeuvre, j'étais impatiente de comprendre l'univers dans lequel j'évoluais dans les premiers chapitres. Je ne savais pas où allait nous emmener l'auteur, mais ça ne m'a pas dérangé. Surtout que tout s'est éclairci progressivement et de manière limpide. Tout en gardant bien entendu une part de mystère et de suspens que j'ai apprécié. On nous transporte vers de fausses pistes, et le dénouement est très satisfaisant.
Dans ce récit, on mêle la fantasy et la science fiction pour créer des univers particulièrement bien décrits. On aurait même aimé en savoir plus.
Cette plongée dans ces ambiances à été un moment particulièrement bienfaisant dans ma lecture, et les personnages ne sont pas en reste, avec des questionnements plutôt de la sphère jeune adulte mais d'une remarquable justesse. Ils ne sont pas parfaits et ça les rend touchants.
Pour finir, les illustrations rattachées à cette édition sont extraordinaires, tout à fait ce que j'aime !
En conclusion, j'ai passé un bon moment lors de cette lecture.

Troisième projet secret de Brandon Sanderson avec cette couverture particulièrement travaillée, vraiment un beau travail éditorial sur cette collection. L'histoire est toujours mystérieuse avec ces 2 personnages qui vont nous en faire voir de toutes les couleurs.

Yumi est une yoki-hijo, une prêtresse capable d'invoquer les esprits en empilant des pierres méthodiquement et ainsi leur demander d'aider la population de la région de Torio. Sa vie est rythmée par son devoir et ne doit en aucun cas y déroger.

Nikaro dit peintre est un peintre de cauchemars, cette capacité lui permet d'enfermer un cauchemar dans une toile qu'il a peint selon l'humeur du cauchemar et ainsi l'apaiser. Toutefois, il perd ses moyens lors d'une intervention et va devoir se reprendre pour continuer à exercer son métier avec passion dans la ville de Kilahito.

Ces 2 destins bien différents et surtout vivants dans 2 époques différentes vont se croiser et échanger leurs existences et ainsi devoir apprendre l'un de l'autre.

Une petite pépite qui brille dans la nuit avec cette plume caractéristique des projets secrets, c'est vivant, humain et parfois enfantin : un conte pour adulte. Ces 2 personnages sont tellement différents qu'ils vont devoir s'apprivoiser l'un l'autre pour en finalité réussir leurs missions mais également comprendre le sens de la vie. C'est un merveilleux conte à s'imaginer Yuri dans sa longue tenue traditionnelle et Nikaro dans ce monde morne et moderne.
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Et bien nous sommes encore avec un bon petit livre de Sanderson continuant sa série des Secret Books avec ce troisième volet.
J'ai bien aimé l'idee que le héros ai un métier qui soit très différent de notre monde (Peintre) et que l'on capture les cauchemars grâce à des peintures. L'utilisation (assez particulière) des esprits est aussi une bonne idée de Sanderson.
C'est un bon livre, pour le moment Tress et la mer d'Emeraude reste mon préféré des Secret Books mais celui arrive en deuxième position.
Hâte de voir ce que nous réserve le dernier des Secret Books.

Je suis passée par plusieurs étapes dans cette lecture qui correspondraient à un découpage en trois parties de ce livre. Un premier tiers fut assez décevant, car il ne se passait strictement rien, un deuxième tiers où l'intrigue se développe et prend de la consistance et a captivé mon intérêt, puis une dernière partie qui m'a transportée par sa dynamique et sa conclusion.

J'ai trouvé l'univers tout simplement fascinant dès le début de l'histoire. Ce mélange entre le traditionnel et le moderne m'a conquise. La mise en avant de l'art est très intéressante et originale. Les personnages sont comme toujours très attachants et singuliers.

Je pense tout de même que le début aurait pu être plus concis.

Je termine ce livre en étant plutôt satisfaite de ma découverte. Une relecture d'ici quelques années serait intéressante pour y relever tous les points qui auraient pu m'alerter sur le dénouement de l'intrigue.
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Pour ce nouveau projet, Brandon Sanderson s'est inspiré des univers de Final Fnatasy X et du manga Hikaru no Go. Cela donne une intrigue au cadre japonais mêlant un Japon moderne à un autre plus ancien. Ainsi le récit suit deux personnages dont le destin va se trouver emmêler : Yumi, tout d'abord, une jeune yoki-hijo, c'est-à-dire une prêtresse qui a été désignée par les esprits et est capable de les invoquer après un rituel très particulier d'assemblage de pierres. La jeune femme a une vie extrêmement cadrée et rigoureuse, à la manière d'une religieuse, elle se consacre uniquement à son devoir envers les esprits. du côté du Japon plus moderne on suit Peintre, un jeune homme qui, de son côté, consacre sa vie à lutter contre des cauchemars. Dans ce texte, les cauchemars sont réellement personnifiés, ce sont des êtres tangibles qui s'attaquent aux rêveurs et que l'on peut chasser à l'aide de la peinture.

Un jour, la vie de ces deux personnages va se retrouver mêlée, Yumi et Peintre se retrouvant chaque jour dans l'univers de l'autre. Ils prennent alternativement la place de l'autre, devant évoluer dans un univers qu'ils ne connaissent et ne maîtrisent pas. Ainsi le roman alterne les chapitres consacrés à l'univers de Yumi et les chapitres consacrés à l'univers de Peintre dans un procédé pas forcément très réaliste ni solide, mais qui permet de faire fonctionner cette histoire plutôt originale. le texte fait évoluer intelligemment les deux personnages en parallèle, montrant leur adaptation dans un univers qu'ils ne connaissent pas et comment ils vont faire évoluer les situations à leur manière, parfois au détriment l'un de l'autre. On voit également leur relation évoluer de manière douce et jamais précipitée. J'avais peur à ce que la romance soit trop présente dans ce texte, en réalité, son essence n'est pas là et l'évolution du lien entre les deux personnages auraient pu conduire à toute autre chose qu'une romance. La romance ne prend donc pas le pas sur l'histoire, et elle ne sert qu'au dénouement qui est, il est vrai, très (trop) mièvre, ce qui plaira ou pas en fonction de vos affinités avec ce genre de relations.

Yumi et le peintre de cauchemars reste de manière générale un texte touchant et lumineux avec une touche d'humour provenant des situations dans lesquelles se retrouvent les personnages. C'est un texte parfait à lire pour se changer les idées et se divertir dans un moment difficile ou après une lecture plus sombre. Comme d'habitude avec Brandon Sanderson, le texte regorge de bonnes idées, sa construction est efficace et prenante et les thématiques sont bien exploitées. Ce roman aborde particulièrement des thématiques autour de l'art, confrontant différentes visions de l'art et la manière de la pratiquer. Il confronte également croyances et réalité et la manière dont les apparences peuvent être trompeuses lorsqu'on est limité à un seul prisme. Enfin c'est un texte qui parle d'amitié, de solitude, des difficultés à assumer ses erreurs et à demander pardon.

Une fois n'est pas coutume, Yumi et le peintre de cauchemars ne convainc pas forcément au niveau de son worldbuilding. Si Brandon Sanderson nous propose encore une fois un worldbuilding très élaboré avec un système de magie original et beaucoup de révélations autour de l'univers, le texte demande une certaine dose de crédulité pour pouvoir l'apprécier. Ainsi, l'auteur s'épargne bien de nous donner certaines explications sur l'univers donnant une certaine impression de « ta gueule, c'est magique ». Malgré tout, comme pour ses autres projets secrets, on sent que Brandon Sanderson a écrit ce texte pour s'amuser et l'a destiné avant tout à ses proches, sans se prendre lui-même au sérieux. On pardonne donc cette fois-ci les approximations sur l'univers, puisqu'on comprend aisément que le but premier de ce texte était ailleurs.

Yumi et le peintre de cauchemars est un texte doux et lumineux qui rassemble deux personnages que tout oppose et qui pourtant sont liés par leur grande sensibilité artistique même si elle se déploie différemment. Brandon Sanderson nous propose un univers dépaysant dans un lieu encore inexploré de son Cosmere et même si l'on sent qu'il a moins travaillé sur la solidité de son univers, il nous offre de belles surprises et on ressent le plaisir qu'à pris l'auteur à le développer. Si l'univers aurait donc pu être plus convaincant et que le roman présente parfois quelques longueurs et répétitions, il en reste un texte efficace, un bon divertissement qui nous permet de découvrir l'auteur dans un registre différent.
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Le monde est vraiment particulier et sort des livres classiques fantasy où l'on trouve des fae, vampires, etc. Au contraire on a un mélange de réalité que l'on connaît et choses venues d'un autre monde! J'ai eu du mal à accrocher au début à cause de la mise en place du monde et de notions ou termes nouveaux qui ne sont pas forcément expliqués. On reste sur des interrogations. Même si vous vous doutez que la suite l'expliquera probablement. le récit à la troisième personne est particulier et peut déstabiliser au début. Globalement les personnages sont attachants chacun à leur manière et à leur degrés. Les dernières pages sont un sprint jusqu'au dénouement qui nous tient vraiment en haleine!