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Fils des brumes tome 1 sur 4

Mélanie Fazi (Traducteur)
EAN : 9782360510108
616 pages
Orbit (17/03/2010)
  Existe en édition audio
4.37/5   1111 notes
Résumé :
Vin ne connaît de l'Empire Ultime que les brumes de Luthadel, les pluies de cendre et le regard d'acier des Grands Inquisiteurs. Depuis plus de mille ans, le Seigneur Maître gouverne les hommes par la terreur. Seuls les nobles pratiquent l'allomancie, la précieuse magie des métaux. Mais Vin n'est pas une adolescente comme les autres. Et le jour où sa route croise celle de Kelsier, le plus célèbre voleur de l'Empire, elle est entraînée dans un projet fou : renverser ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (172) Voir plus Ajouter une critique
4,37

sur 1111 notes
Le très bon 1er chapitre nous immerge d'emblée dans un univers sombre et désespéré au sens propre comme au sens figuré (univers que le personnage principal n'aura de cesse de détruire, comme Paul Atréides dans "Dune"). Et avec le recul, ce 1er tome de Mistborn ressemble fort à un remake fantasy de "V pour Vendetta". Kelsier, transfiguré par son martyr, à la fois fantasque et tourmenté, combat seul contre tous un système totalitaire auquel tout le monde s'est résigné.
N'y-t-il que lui pour résister au vil oppresseur ? Que nenni, mais c'est bien le seul à croire en une possible libération. Mais Vin l'adolescente, qui alterne séances de level-up et atermoiements de midinette, n'arrive pas à la cheville d'Ivy. Fin du rêve…

Ne revenons pas sur le duo Kelsier / Dockson et leurs équipiers, qui rappelle le duo Locke Lamora / Jean Tannen et leurs amis, qui rappelait le duo Georges Clooney / Brad Pitt et leurs camarades, qui reprenait les rôles de Frank Sinatra / Dean Martin et leurs compères du Rat Pack… Mais on peut regretter que nombre de personnages potentiellement très intéressants ou à défaut très sympas ne soient qu'esquissés alors qu'on subi l'impératif de besoin de mettre en avant une héroïne adolescente (censée amener un lectorat adolescent ?).

Ne revenons pas sur les références aux kung-fu movies : les lignes bleues de l'allomancie remplacent les lignes vertes de 0 et de 1 de la Matrice, et les tractions / répulsions allomantiques remplacent les câbles du cinéma HK… Mais cela fait plaisir de voir des auteurs de chorégraphier leurs scènes d'action pour rendre leurs récits immersifs et donc captivants. Dommage que l'auteur abuse quelque peu de la ficelle au point de rendre parfois ses combats illisibles, et pire encore répétitifs.

Et je vous laisse le plaisir de la découverte concernant le très réjouissant système de magie : l'allomancie et la ferrochimie. Simples, cohérentes, efficaces et fascinantes… On se surprend presque à trouver tout cela très naturel !

Un autre point fort du roman c'est de dépeindre une révolution et donc de développer des thèmes sociopolitiques de bon aloi. La tyrannie du Seigneur-Maître s'appuie sur des aristocraties collaboratrices bouffies d'orgueil pour asservir les masses laborieuses. On s'inspire plus volontiers des luttes des classes du XIXe siècle que du médiéval fantastique, même si aux niveaux économiques et technologiques on doit naviguer quelque part entre la Renaissance et le XVIIIe siècle. En tournant les pages, on peut revoir "Les Misérables" de Victor Hugo, "Le Germinal de Zola", "Les Mystères de Paris" d'Eugène Sue… Mais avec l'économie de plantation et les problèmes de métissage l'auteur doit davantage se référer aux États-Unis esclavagistes.

Toutefois 3 bémols viennent ternir une chouette histoire et un fort bel ensemble :
- un vraie hétérogénéité de rythme (défaut constant dans tout le cycle et dans tous les livres de l'auteur : un truc vraiment très pénible)
On papote, on magouille mais finalement on agit très peu, du coup s'installe une routine avec le schéma préparatifs / palabres / mission d'espionnage / boulette / cata / rattrapage de la cata avant d'enchainer sur un autre cycle du même acabit.
Bref les 500 premières pages contrastent avec les 100 dernières truffées de twists, de révélations et de nouvelles interrogations.
- le personnage de Vin, qui fait ici office d'héroïne adolescente douée de grands pouvoirs latents qui ne demandent qu'à se révéler… On ne connaît que trop bien la chanson.
- c'est ballot de développer tout un univers pour quasiment le laisser quasiment de côté : on nous tease avec un univers post-apocalyptique où domine un soleil rouge caché par les pluies de cendres diurnes… on nous tease avec un cadre urbain où dominent des palais-cathédrales aux tours gothiques masquées par les brumes nocturnes... Mais on ne va pas plus loin ! Cela pourrait se justifier par les personnages underground, mais c'est un défaut récurrent à tous ses livres.

On peut aussi faire de nombreux parallèles entre l'Empire Ultime et le "Dune" de Franck Herbert : le Seigneur Maître = l'Empereur Dieu, Les Grandes Maisons = le Landsraad, l'atium = l'épice, les Ferrisiens = les mentats, le programme de reproduction = le Bene Gesserit, les Kandras = les golems teilaxu, et je ne parle même pas des citations de début de chapitre qui ressemble beaucoup aux mémoires de l'Empereur-Dieu !!!

Si on creuse, on pourrait découvrir qu'il s'agit d'un efficace attrape-tout ("Matrix", "V pour Vendetta", "Dune"...) Mais il ne faut pas bouder son plaisir, l'ensemble est de fort belle facture.
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Après un peu d'hésitation me voilà lancée à la découverte de la conséquente trilogie de Brandon Sanderson, auteur américain qui bénéficie aujourd'hui d'une excellente réputation dans le monde des littératures de l'imaginaire (au point que ce monsieur s'est récemment vu confier la lourde tâche de terminer le cycle « La roue du temps » de feu Robert Jordan, rien que ça!). Premier constat après la lecture de ce premier tome de « Fils-des-brumes » : tous les éloges qu'a pu recevoir l'auteur sont parfaitement justifiés. Cela faisait bien longtemps qu'une série de fantasy ne m'avait pas autant enthousiasmée et transportée au point de ne pouvoir lâcher le roman des heures durant. Dès les premières pages, c'est un véritable plaisir de se laisser embarquer dans l'univers de Sanderson, monde en pleine dégénérescence régi par un roi immortel et dans lequel le peuple skaa se voit forcé de subir depuis des siècles la tyrannie des nobles. C'est dans ces circonstances qu'un homme va mettre au point le projet fou de renverser l'Empire Ultime en montant le casse du siècle en compagnie d'une bande de voleurs tous experts en leur domaine. Au programme : intrigues de cours, machinations politiques, combats d'allomancie, amitié, trahison..., bref, pas de quoi s'ennuyer !

Souvent présenté comme un Ocean's Eleven version fantasy, ce premier volume de plus de 900 pages réunit tous les ingrédients idéaux pour faire un roman d'aventure palpitant. L'univers, tout d'abord, séduit rapidement par sa simplicité et son originalité, bien que l'auteur ne nous en donne ici qu'un petit aperçu puisque l'essentiel de l'action se déroule pour ce premier tome dans la captivante ville de Luthadel. le système de « magie » élaboré est également l'un des principaux points forts du roman dans lequel le lecteur se familiarise très vite avec l'allomancie, pouvoir héréditaire impliquant la combustion de métaux afin d'acquérir des pouvoirs particuliers (l'étain pour affiner ses sens, le laiton pour apaiser les émotions...) dont B. Sanderson nous détaille par le menu le fonctionnement sans jamais ennuyer le lecteur qui découvre avec fascination ce système ingénieux et parfaitement cohérent. Les personnages, enfin, tirent eux-aussi sans mal leur épingle du jeu, qu'il s'agisse de Kelsier, voleur de génie charismatique, de Vin, jeune fille débrouillarde et attachante, sans parler de Brise, Ham, Sazed..., autant de personnages que vous ne risquez pas d'oublier de si tôt.

Avec ce premier tome des « Fils-des-brumes », Brandon Sanderson frappe très fort et nous offre un roman d'une qualité rare et qui n'est pas sans rappeler par certains côtés l'exceptionnel « Salauds Gentilshommes » de Scott Lynch (qui compte d'ailleurs parmi les amis de l'auteur). Me voilà conquise, sans réserve aucune. Lisez-le !
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Mon avis : Laissez-moi vous dire une chose : j'ai littéralement sauté de joie quand mon Chapelier fou perso m'a désigné ce titre. J'ai l'impression de l'avoir acheté il y a des mois de cela, et je n'avais jusqu'à maintenant pas trouvé le temps de le sortir de ma PAL. Maintenant que c'est chose faite, je peux vous assurer que Brandon Sanderson s'est acquis le droit de régner sur mon coeur et ma bibliothèque, aux côtés George R.R. Martin, Pierre Bottero, James Clemens... et j'en passe.
Tout a très bien commencé puisque... Il y a des cartes ! Ce n'est peut-être qu'un détail, mais J'ADORE les bouquins de fantasy qui dressent une carte de l'univers dans lequel évolue les personnages. Ne me demandez pas pourquoi, je crois que ça a toujours été ainsi.... Une sorte de fascination issue des MMORPG, je pense. Si Chéri me laissait faire, j'en recouvrirais les murs de l'appart.
Le premier tome de Fils-des-brumes prend place dans l'Empire Ultime, une contrée gouvernée par le Seigneur Maître depuis plus d'un millénaire. Personnage énigmatique au possible, nul ne sait vraiment qui il est : un dieu pour certains, un imposteur pour d'autres, il règne sur son empire d'une main de fer, délégant le pouvoir à ses hommes de main.
Vin, elle, est une skaa. Pour ne pas connaitre l'esclavage et la misère, elle a suivi les traces de son frère et est devenue une voleuse. Quand celui-ci l'abandonne, elle n'a plus d'autre choix que de subir sans broncher les fréquents accès de colère de Camon, le chef de la bande, sous peine de finir rejetée au fond d'une ruelle. Un avenir sombre et sans relief s'offre à elle... jusqu'à ce qu'elle rencontre Kelsier. D'un ego surdimensionné et d'un optimisme à toute épreuve, le jeune homme va lui dévoiler ses projets : renverser l'Empire Ultime. Mais pour cela, il semblerait que l'aide de Vin lui soit indispensable...
Hiiii, j'en suis encore toute chamboulée ! J'ai adôôôré ce premier tome, il rentre dès maintenant dans l'écurie de mes séries estampillées fantasy préférées. Hormis quelques petites longueurs deci, delà, je n'ai absolument rien à lui reprocher. Comprenez moi : je l'ai commencé mercredi et fini dimanche. 900 pages en quelques jours ! Et pourtant, je n'étais absolument pas pressée d'en voir le bout, tant j'ai été conquise par l'univers créé par B. Sanderson.
Bon, la trame est plutôt courante, vous l'admettrez : un groupe de "gentils" face à un "méchant" réputé invincible, on connait. Mais c'est le propre de la Hight Fantasy ! Cela ne m'a donc pas gênée outre mesure, surtout que Monsieur S. a très bien su se réapproprier les codes du genre pour en faire quelque chose de très original. Sorciers, elfes, nains et créatures diverses et variées n'ont pas leur place ici, ça non ! Nous découvrons à la place l'allomancie et la ferrochimie, deux magies utilisant les métaux. Pratiquée par les brumants et les fils-des-brumes pour la première, et par les Terrisiens pour la seconde, je les ai trouvées réellement... fantastiques. Elles m'ont tout simplement fascinée, j'étais à l'affût du moindre détail les concernant, de la moindre de leur manifestation. Je ne voudrais pas trop vous en dire à leur propos, pour vous laisser le plaisir de la découverte. Mais elles apportent toutes deux un intérêt fou à l'ouvrage, tant elles le distinguent du lot.
Les personnages m'ont également beaucoup plu. Éloignés de tout manichéisme, ils essayent avant tout de tirer leur épingle du jeu. La petite Vin, en premier lieu, m'a énormément touchée : elle m'a fait l'effet d'une enfant complètement effrayée, prête à sortir les griffes à la moindre alerte. Elle possède en elle une grande force, mais n'en a absolument pas conscience. J'ai aimé la voir s'ouvrir aux autres, la voir (re)prendre confiance en elle et en la vie. C'est sans conteste le personnage qui présente l'évolution la plus intéressante, et j'ai hâte de voir ce que cela donnera dans les tomes prochains.
Kelsier m'a lui aussi touchée, même si sa... légèreté peut parfois être déconcertante. Certaines de ses reparties m'ont franchement fait sourire, j'ai beaucoup aimé la relation qu'il tisse avec ses comparses. Son histoire m'a émue au possible... ENFIN BREF, je m'y suis attachée. Beaucoup.
Et parmi tous les autres... Brise, Ham, Clampin, Elend, Marsh, Sazed... Tous, je les ai tous appréciés, mais j'ai une petite préférence pour Ham. Je l'ai trouvé adorable sous tous ses muscles, très réfléchi, très... humain. J'ai regretté qu'il disparaisse pendant une bonne partie de l'ouvrage, mais je me console en espérant qu'il prendra une plus grande place dans le second tome.
Certains d'entre vous s'étonneront peut-être de retrouver en tag "Dark Fantasy". Je ne perçois pas les différents sous-genres de la fantasy comme exclusifs les uns des autres, et m'est avis que cette série n'est pas que de la Hight Fantasy, ses personnages oscillant perpétuellement entre le bien et le mal. Brandon Sanderson ne prend pas de pincettes et de nombreux passages m'ont fait frémir. Les combats sont saisissants, les scènes de torture franchement répugnantes. Mais le plus terrible reste tout de même la description du quotidien des skaa, dans la capitale de l'Empire ultime, Luthadel. Autant de détails qui m'ont poussée à taguer cette chronique ainsi...
Parlons un peu de cette contrée, justement. Elle colle tout à fait au côté sombre de l'ouvrage, le renforce et lui donne du poids. Imaginez : un paysage désolé, des cendres tombant constamment du ciel, des plantes flétries aux couleurs sombres et des brumes recouvrant tout dès la tombée de la nuit. Voilà pour la campagne... Quant aux villes, vous pouvez rajouter un monceau de ghettos, quelques masures branlantes, de nombreux manoirs hérissés de tourelles et de piques, ainsi qu'un nombre incalculable de ruelles laissées à l'abandon. Mhh, pas tout à fait la destination rêvée pour partir en vacances, n'est-ce-pas ? Cet univers a provoqué en moi une grande lassitude, un certain... désespoir. Et mon dieu que c'est bon ! Il a véritablement pris substance sous mes yeux, j'y étais. Une fois encore, Brandon Sanderson se dégage des (mauvaises ?) habitudes du genre et n'en fait qu'à sa tête, donnant dans l'originalité avec un talent certain : exit le traditionnel voyage pour dénicher le méchant, nous sommes déjà sur place. Libre à l'auteur d'imaginer alors dans les détails le paysage principal... Et pour quelqu'un qui, comme moi, aime les cartes, c'est assez jouissif. Surtout quand l'auteur en question manie avec une grande dextérité son stylo bic.
Je dois dire que j'ai été charmée par le style de Monsieur S. : fluide, visuel et efficace, il m'a permis de rentrer très rapidement dans l'ouvrage, et surtout d'y rester. Car, pour tenir 900 pages, il faut le faire. En somme, c'est un carton plein pour ce premier tome et, comme souvent quand je me plonge dans une telle épopée, j'en ressors le coeur gonflé à bloc et un brin rêveuse. C'est décidé, je ne le cache plus : la fantasy et moi, c'est une grande histoire d'amour, et B. Sanderson vient d'y trouver sa place.

En bref, une trilogie mêlant habilement Hight et Dark Fantasy pour notre plus grand plaisir : les personnages sont bien construits et attachants, l'univers sombre et inquiétant et les magies... Simplement merveilleuses. A découvrir d'urgence !
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J'ai longuement hésité avant de choisir la note que j'accorderai à ce livre. Finalement, je lui ai mis non pas cinq, mais quatre étoiles – pour la simple et bonne raison que L'Empire Ultime est absolument génial, mais qu'il y a quelques petites choses dont il faut qu'on discute…

Je vais commencer par parler de ce que j'aime ; et en tout premier, c'est l'univers.
Imaginez un monde recouvert de cendres où les plantes sont une denrée rare et précieuse, difficile à protéger. Où chaque nuit est envahie par une brume quasi surnaturelle par sa consistance. Où la féodalité est profondément ancrée dans les mentalités. Où un soleil rouge éclaire difficilement la terre. Voilà le cadre de Fils-des-Brumes : un écosystème affaibli où les hommes survivent comme ils peuvent – à l'exception de la noblesse, à l'abri derrière sa richesse.
J'ai adoré l'ambiance de cet univers sur le déclin, à la fois si sombre et si exaltante. Non seulement les hommes ne connaissent pas les fleurs ni les fruits, mais l'idée même d'une végétation verte les stupéfait. Les arbres sont marrons, les champs sont souvent recouverts d'une cendre étouffante pour les plantes, et si les hommes ne s'en occupaient pas, les pousses mourraient rapidement. Vivre est une lutte de chaque instant.
La société est aussi très intéressante à découvrir. Les clivages y sont extrêmement forts : jamais un skaa ne pourra devenir noble, et vice-versa. Ce sont presque deux races distinctes, comme les chiens et les loups. Les injustices et l'oppression sont des piliers de l'autorité, à tel point que les skaa sont devenus moins importants que des animaux. En plus de ces deux classes sociales, il y a aussi les obligateurs, qui auraient peut-être eu la place de prêtres dans notre France médiévale. Ils sont les yeux et les oreilles du Seigneur Maître, ratifient les documents, contrôlent les transports maritimes et terrestres, le commerce, mais aussi les bals et les fêtes de la noblesse. Et au-dessus d'eux, il y a les Inquisiteurs d'Acier, dont le nom fait trembler tout être humain. On les dit immortels, on prétend qu'ils maitrisent l'allomancie aussi bien que des Fils-des-Brumes, et personne ne sait comment ils sont recrutés et formés. Ils font partie intégrante du mystère de cette série.
Et enfin, la magie de ce monde est fascinante et originale. Elle se base sur la consommation de métaux, qui donne diverses propriétés aux personnes qui peuvent les avaler. Brandon Sanderson a préféré nous la faire découvrir petit à petit, en même temps que Vin, et on apprend les règles les unes après les autres.

Le deuxième point qui m'a le plus plu est les personnages, qui sont très travaillés et dont aucun n'est vraiment manichéen. Vin, par exemple, va beaucoup évoluer au cours de ses expériences et de son apprentissage. Elle va faire la découverte de diverses facettes de sa personnalité à cause de ce qu'elle va vivre. Je me suis beaucoup attachée à elle car elle est touchante. Kelsier, pourtant le mentor de l'héroïne (et donc modèle à suivre), se révèle avoir plusieurs défauts qui le rendent humain : son orgueil, son besoin d'être admiré… Ham, gros dur baraqué, est en fait un philosophe en herbe qui a un besoin vital de tout remettre en question, et j'ai adoré ses réflexions – même si les autres protagonistes ne les comprennent pas et/ou n'en ont rien à faire.
Le mieux, c'est que j'ai ressenti un profond attachement pour certains personnages, et une haine viscérale pour d'autres. Ça faisait longtemps que je n'avais pas été si investie émotionnellement parlant dans un roman ! Mon préféré, c'est Elend. Son anticonformiste le rend irrésistible et son goût de la lecture me le rend plus proche. Sa relation avec Vin est aussi sacrément crédible ! Les piques qu'ils s'envoient sont très drôles et bien divertissantes (ces deux-là sont explosifs !). Celle que j'ai haïe, méprisée, détestée n'est autre que Shan. Pourquoi (au nom du Ciel, pourquoi ??) Vin ne laisse-t-elle pas sa mission de côté deux secondes pour la remettre à sa place ? J'en ai rêvé, je l'ai espéré, et je suis frustrée.
Mais finalement, le personnage le plus intéressant de cette série est le Seigneur Maître. C'est un tyran immortel et invincible, apparemment sans défaut. Cependant, il n'a pas toujours été comme cela, et l'auteur joue beaucoup dessus – et ce dès le début. le plus amusant, c'est qu'il est très souvent au centre des conversations : les protagonistes tentent de l'analyser, d'anticiper ses réactions et de le cerner. Pourtant, jamais ils ne croisent sa route et jamais ils ne l'ont rencontré (à l'exception de Kelsier). Pendant la grande majorité du récit, nous ne savons pas quel genre de personne il est, ni même à quoi il ressemble. Un grand mystère plane autour de cet homme (si c'en est bien un) : que cache-t-il ? Qui est-il ? Pourquoi est-il ainsi ?
Il est considéré comme le Fragment d'Éternité, une part de Dieu qui serait en droit de gouverner les hommes. Par cette notion, Brandon Sanderson introduit la problématique de la religion. Tout culte est interdit (outre celui du Seigneur Maître), mais y-a-t-il une vérité derrière cette religion obligatoire ? le Seigneur Maître est-il vraiment une partie de Dieu ? Par conséquent, l'ordre qu'il a établi est-il le bon, le juste ordre voulu par Dieu lui-même ? Et donc, est-il légitime de chercher à le renverser ? (Merci à Ham pour toutes ces réflexions^^).

Et voilà donc le troisième point que j'ai apprécié dans cette série : les problématiques. L'auteur aborde des problèmes de société, de religion, d'argent, de morale… Qu'est-ce que l'argent, sinon une représentation physique de l'effort de quelqu'un ? Qu'est-ce qui nous dit que ce qu'on fait est juste ? À plusieurs reprises, je n'ai pas pu m'empêcher de faire le lien entre le culte du Seigneur Maître et la religion catholique. Ses « prêtres » oppriment et contrôlent la population (et parallèlement, l'Église était extrêmement puissante au Moyen Âge, directement liée à la royauté), il a écrasé toute les autres religions en accédant au pouvoir, les rendant illégales (comme les catholiques l'ont fait avec moult peuplades, notamment les Aztèques).
Ces réflexions sont rafraichissantes en fantasy parce qu'elles sont trop rares, selon moi. Des personnages qui suivent leur instinct et agissent sans réfléchir n'ont aucun intérêt. Qui ne se remet pas en question, ici-bas ? Qui, étant investi d'un grand pouvoir, ne se sentirait pas le besoin de songer aux notions de destin, de devoirs et de justice ?

Venons-en maintenant à ce que j'ai moins apprécié.
Pour commencer : la carte. Elle est très petite et pas assez visible, et les Dominats m'ont embêtée. Ne rigolez pas, mais ça m'a vraiment perturbée (je penchais le livre pour la regarder). Anecdote : j'ai eu beau chercher, je n'ai pas trouvé beaucoup de fleuves (il y en a seulement deux : le Channerel et le Seran).
L'écriture est très fluide, mais les descriptions des combats sont plutôt compliquées car très détaillées. J'ai souvent eu du mal à les lire, car je n'arrivais pas très bien à me représenter les scènes. C'est pareil pour les déplacements avec Poussées et Tractions. Je pense que l'auteur aurait gagné à laisser un peu de flou, pour ne pas nous embrouiller.

Mais comme ce ne sont que des détails de peu d'importance, je retiendrai essentiellement de cette lecture le plaisir que j'ai pris à suivre les aventures de Vin, de Kelsier, et de toute la bande. Je retiendrai aussi l'épais mystère qui me donne envie d'avancer encore plus vite pour connaître la fin (et dire que deux milles pages m'en séparent encore...).
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J'ai ce roman dans ma pal depuis de nombreuses années. Malgré qu'il m'intéressait lors de son achat, il s'est enterré dans ma pal du fait de son épaisseur. Il aura fallu qu'un youtubeur le mette en ligne pour que je m'y lance enfin, et peut-être la trilogie complète par la même occasion.

L'histoire se laisse écouter. À part quelques évènements notoires, il ne se passe pas grand-chose. Il y est plutôt question d'apprentissage à la magie, de recrutement et formation d'une armée, et d'espionnage des nobles de ce monde. Heureusement, quelques éléments m'ont intrigué et maintenu mon attention sur cette histoire : certains passages d'un journal intime (semble-t-il), l'allomancie et ses différentes utilisations, et le fonctionnement de cet étrange monde où la cendre et les brumes sont omniprésentes… Parmi les passages qui m'ont le moins intéressés et particulièrement ennuyés concernaient l'aspect sociopolitique de ce monde. J'ai fini par n'écouter ces passages que d'une oreille, ça n'a jamais été mes parties préférées. D'autant plus que je finissais par mélanger les différentes familles nobles entre elles. Ayant découvert cet auteur avec Alcatraz, je m'attendais à trouver un monde plus abouti que ça. On a les fondations d'un monde potentiellement intéressant mais sans plus… C'est un peu frustrant d'autant plus qu'Alcatraz avait un monde bien plus riche et mieux exploité que celui-ci alors qu'il ne s'agissait que de littérature jeunesse. Il faut malgré tout attendre les 100 ou 200 dernières pages pour que l'histoire bouge enfin et ressemble un tant soit peu au résumé de ce 1er tome. C'est un peu long… Par ailleurs, les scènes de combats sont sympas à écouter au début, mais cela devient vite un peu redondant quand on avance dans la lecture voire complètement embrouillées. Elles font penser aux combats aériens de certains films asiatiques comme « Tigre et Dragon ». Il y a malgré tout quelques points positifs à ce premier tome comme l'entraide de l'équipe autour de Vin, les différentes personnalités facilement reconnaissables et leurs histoires communes. J'ai fini par me prendre d'affection pour Vin, même si elle fait la midinette de temps en temps, elle m'a parue moins cruche que d'autres sachant qu'elle a toujours vécue dans la rue. Ses nouveaux amis lui apprendront beaucoup de choses qui la feront grandir au fur et à mesure de l'histoire.

Comme vous l'aurez compris, ce 1er tome a été un peu décevant par rapport à la première série lue de cet auteur. Ça reste quand même une bonne lecture dont je suis curieuse de connaître la suite. Certaines questions sont restées sans réponse et je veux voir comment l'auteur va faire évoluer son histoire et son monde. Je profite également que le second tome soit déjà mis à disposition par le youtubeur. Je vous conseille néanmoins de le découvrir pour vous en faire votre propre avis.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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critiques presse (1)
LeSoir
14 juin 2011
Entretien avec Brandon Sanderson : "J'aime les longues histoires. J'aime explorer plusieurs thèmes sur plusieurs tomes. J'aime charger mes histoires de romance, d'humour, d'action, de pensée profonde et peut-être même de philosophie. Et quand on écrit des histoires de cette taille, on a l'occasion de le faire."
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (70) Voir plus Ajouter une citation

Vin resta un moment immobile, mal à l'aise. Puis Kelsier désigna sa chope de bière d'un mouvement de tête.
- Tu ne bois pas.
- Vous avez pu y verser quelque chose, répondit Vin.
- Oh, je n'avais même pas besoin de glisser quelque chose dans ta boisson, dis Kelsier en souriant, tirant un objet de la poche de son veston. Après tout, tu vas boire ce flacon de liquide mystérieux de ton plein gré.
Il posa sur la table un petit flacon. Vin fronça les sourcils, observant le liquide qu'il contenait. Il y avait un résidu sombre tout au fond.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle.
- Si je te le disais, ce ne serait plus mystérieux, dit Kelsier en souriant.
Dockson leva les yeux au ciel.
- Ce flacon contient une solution d'alcool et des copeaux de métal, Vin.
- De métal ? demanda-t-elle en fronçant les sourcils.
Deux des huit métaux de base de l'allomancie, expliqua Kelsier.
Nous devons faire des tests.
Vin étudia le flacon. Kelsier haussa les épaules.
- Tu vas devoir le boire si tu veux en savoir plus sur ton Porte-chance.
- Buvez-en la moitié d'abord, dit Vin.
Kelsier haussa un sourcil.
- Un peu paranoïaque, à ce que je vois.
Elle ne répondit pas.
Enfin, il soupira, s'empara du flacon et le déboucha.
- Secouez-le d'abord, insista Vin. Comme ça, vous allez boire une partie du dépôt.
Kelsier leva les yeux au ciel mais s'exécuta, secoua le flacon et en vida la moitié. Il le reposa sur la table avec un bruit sec.
Vin fronça les sourcils. Puis elle toisa Kelsier, qui sourit. Il savait qu'il la tenait. Il lui avait montré son pouvoir, il l'avait tentée par ce biais. La seule raison de se soumettre à ceux qui possèdent le pouvoir, c'est d'être en mesure d'apprendre un jour à leur prendre ce qu'ils possèdent. C'étaient les paroles de Reen.
Vin tendit la main pour s'emparer du flacon, puis en but le contenu. Elle attendit qu'il se produise une transformation magique, une vague de pouvoir - ou même des signes d'empoisonnement. Mais elle ne ressentit rien.
Pas franchement spectaculaire. Elle fronça les sourcils et se laissa aller en arrière sur sa chaise. Par curiosité, elle explora son Porte-chance.
Et sentit ses yeux s’écarquiller de stupéfaction.
Il était là, pareil à une immense réserve dorée. Une réserve de pouvoir tellement incroyable qu'elle dépassait sa compréhension
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-"Bon, il faut que nous parlions. Une tâche conséquente nous attend. Je sais ce qui doit se produire, et j'ai quelques idées quant à la façon d'y parvenir. Mais on ne réunit pas un groupe comme celui-ci pour lui dicter simplement la marche à suivre. Il faut qu'on réfléchisse ensemble, à commencer par la liste de problèmes à résoudre si on veut que le plan fonctionne."
La liste n'était pas simplement décourageante, elle était dérangeante. Vingt-mille soldats impériaux ? L'ensemble des forces de la grande noblesse ? Le Ministère ? Les Inquisiteurs d'Acier ?
-"Eh bien, dit Yeden sur un ton pince-sans-rire, si vous dressez la liste des problèmes à surmonter, vous devriez noter que nous sommes tous complètement cinglés, même si je doute qu'on puisse y remédier."
Le groupe se mit à glousser de rire et Kelsier inscrivit « Yeden et sa sale attitude » sur le tableau. Puis il recula et parcourut la liste.
-"Quand on décompose tout comme ça, ça ne paraît plus si insurmontable, n'est-ce pas ?"
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Tu es ce qu'on appelle généralement une Fille-des-brumes. Mêmes parmi les nobles, c'est incroyablement rare. Alors parmi les skaa... Cela veut dire que tu es quelqu'un de totalement unique. Que tu possèdes un pouvoir que la plupart des nobles de haut rang t'envieraient. Si tu étais née aristocrate, ce pouvoir aurait fait de toi l'une des personnes les plus dangereuses et les plus influentes de tout l'Empire Ultime. Mais tu n'es pas née aristocrate. Tu n'es pas obligé de te conformer à leurs règles. Et ça te rend encore plus puissante.
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Les hommes ont de la valeur, et par conséquent leurs croyances aussi. Depuis l'Ascension, il y a mille ans, énormément de croyances ont disparu. Le Ministère d'Acier interdit qu'on vénère tout autre que le Seigneur Maître, et les Inquisiteurs ont détruit des centaines de religions avec le plus grand zèle. S'il n'y a pas quelqu'un pour se les rappeler, elles vont tout simplement disparaître. L'Empire Ultime ne peut pas durer éternellement. J'ignore si Kelsier est celui qui y mettra enfin un terme, mais ce terme viendra. Et lorsque ça se produira, les gens souhaiteront revenir aux croyances de leurs pères. Ce jour là, ils se tourneront vers les Gardiens, et ce jour-là, nous rendrons à l'humanité ses vérités oubliées.
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Je suis stupéfait par le nombre de nations qui se sont unies derrière notre objectif. Il reste des dissidents, bien entendu et certains royaumes se sont malheureusement déclarés des guerres que je n’ai pu empêcher.

Malgré tout, cette union générale est un spectacle magnifique, ainsi qu’une leçon d’humilité. Si seulement les nations de l’humanité n’avaient pas eu besoin d’une menace si extrême pour apprendre la valeur de la paix et de la coopération.
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