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EAN : 9782075103046
56 pages
Gallimard Jeunesse (08/10/2020)
4.46/5   48 notes
Résumé :
Pour célébrer la nuit du nouvel an, le Roi d'un immense empire offre une fête en son château. De tout le Royaume, les nobles invités se pressent pour déposer aux pieds de Sa Majesté des cadeaux rivalisant de splendeur. À minuit, Johann Kepler, jeune mathématicien de la cour se présente devant le Roi avec pour unique cadeau, un flocon de neige...
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Cet album est vertigineux… comme un flocon. Oui, vous lisez bien : comme ces conglomérats d'infimes cristaux et de milliards de molécules, prodiges de chimie, de thermodynamique et de symétrie, qui révèlent leurs motifs envoutants pour peu qu'on les examine d'assez près.

De même, les somptueuses illustrations gothiques de Laurent Gapaillard charment dès le premier coup d'oeil, mais ne livrent leurs mille détails qu'à celui ou celle qui prend le temps de s'y plonger (extrait accessible via le lien ci-dessous). Quel fourmillement de vie dans les entrelacs gelés du paysage hivernal de la couverture ! Tel des flocons composant des motifs uniques à partir de plusieurs structures, ces arabesques à l'encre de Chine évoquent à la fois les gravures de contes de Gustave Doré, les lithographies qui suscitèrent tant de passions scientifiques à d'autres siècles et des caricatures. L'illustrateur y glisse malicieusement des motifs de flocons un peu partout, des collerettes des femmes à la ronde des invités…

Le texte astucieusement rimé voltige à la lisière entre conte, fable et poésie. En quelques mots s'installe une atmosphère de fin du monde qui place la soirée d'étrennes impériales sous tension : le ciel menace, une mystérieuse comète interpelle l'assemblée qui reste malgré tout accaparée par de futiles préoccupations. Arrive Johann Kepler avec, dans le creux de son gant, un concentré de révélations que la foule n'est sans doute pas prête à recevoir.

Pour la petite histoire, le véritable Johann Kepler fut mathématicien impérial pour le compte d'un Habsbourg. S'il est plus célèbre pour ses travaux sur la révolution des planètes, il signa l'une des premières études consacrées aux cristaux de neige, intitulée L'Étrenne ou la neige sexangulaire. Il fallait l'esprit de Bertrand Santini pour imaginer, à partir de cette anecdote, une fable sur la vanité des Hommes qui se croient au centre de la création et ne veulent pas voir que le véritable danger ne vient pas des cieux, mais d'eux-mêmes… La métaphore de cet univers qui fond sur le doigt humain est saisissante.

Jamais la rencontre entre science et philosophie n'aura été si belle. Un album splendide, à lire et relire.
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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« Le flocon » est l'adaptation dans d'un conte fantastique du XVIIème siècle, accompagné d'illustrations noir et blanc d'une minutie à couper le souffle entre tradition graphique du XVIIIeme et modernité du XIXeme siècle. Comme tous propos de l'époque l'histoire interpelle le lecteur et relève davantage de la fable philosophique dans les interrogations soulevées : Qui sommes nous, pauvres humains, pour nous croire supérieurs à la puissance de la nature ? le savoir, les certitudes scientifiques, et l' opulence, sont-ils plus précieux que la simple et pure beauté qu'offre celle-ci, tel un flocon, éphémère, dérisoire, qui, vu à la lunette magique révèle une source d'émerveillement inépuisable ?

Chaque questionnement est porté par des gravures qui prolongent la réflexion.
Le roi de l'histoire, un peu plus finaud que la majorité de ses courtisans l'a bien compris, mais sera cependant la victime de leur bêtise et de leur vanité…
Lien : https://liresousletilleul.ov..
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: L'auteur Bertrand Santini nous a habitué à des récits de fin d'année un peu gothiques ( sauf ses romans canins " Gerty" bien entendu, très drôle). Ces contes seront tristes, lugubres, mais tendres, dans la tradition de Hans Christian Andersen avec sa Petite fille aux allumettes. L'auteur donnera l'impression d'offrir un sens de l'équilibre dans la palette des émotions des contes de fin d'année: un sentiment fantôme flottant à la fois du merveilleux à la mélancolie Dickensienne, avec ce petit pincement au coeur pour quelque chose de perdu.
Il faut le reconnaitre, l'hiver occupe cette ambivalence, mordante, froide et réconfortante. Tout dépendra de quel côté il pourra être admiré.
Santini reste à nos yeux un adorable artiste sacripant, un coeur d'adulte conservant un vrai goût pour l'irrévérence de l'enfance, évitant trop de candeur et de mièvrerie à travers ses histoires. Ces personnages y seront à l'aise, au naturel, un peu exemptés des conventions de ce qui se fait ou ne se fait pas en bonne société adulte, ils seront des enfants.
Ainsi, lorsqu'un riche orphelin souhaitera rappeler du royaume des morts ses parents parce qu'ils lui manquent, il le pourra, même si ce n'est pas de bon ton ( " l'Étrange Réveillon" chez Gautier Languereau).

Certains de ses personnages seront étranges ou amis avec des monstres ( "Le Yark" , " Miss Pook et les enfants de la lune" et " Hugo de la nuit" chez Grasset Jeunesse). Nous ne serons pas très éloigné d'un héritage issu de l'auteur-illustrateur Maurice Sendak.

" le flocon" restera dans cette belle tendance noire et blanche affectionnée par l'auteur sur ses associations artistiques. le dessin de Laurent Gapaillard ( déja sur le " Yark"), inspirera cette fois le travail de gravure d'une autre époque , ces premiers temps de l'imprimerie, avec pour l'ensemble un vrai détail graphique offert, un soin particulier apporté sur la restitution de la nature asséchée par le froid, le jeu d'ombre et de lumière sur les squelettes gothiques, cathédrales de dentelle.
En observant la première de couverture, nous suputtons déja peut être une histoire triste, avec cet enfant planté dans un décor sec, à l'orée d'un bois, au seuil d'une ville.
Il est vêtu comme un mendiant et les animaux du bois l'observe au travers des fourrés et du haut des branches dépouillées. Il ne fait pas encore trop froid.

L'histoire.
Le dernier jour de l'année des notables et des scientifiques seront conviés à venir saluer leur roi. Chacun apportera un présent, selon lui, digne de son rang et de l'honneur qui lui est fait avec l'invitation.
Un jeune mathématicien un peu philosophe, on le devine, offrira quelque chose de très rare à observer pour le roi: un flocon.
Un royaume sera mis à l'épreuve, vous le verrez.
Le texte de Santini sera poétique.
"... les flocons sont des lettres expédiées par le ciel, messagers de la pensée des étoiles..."
Sans doute est-ce à nous dire que la beauté est là et que parfois on ne la voit pas, on la dédaigne, on ne la cherche pas là où elle se trouve.

Les auteurs remettront à niveau nos valeur avec une nouvelle quète de simplicité, une nouvelle rencontre avec la beauté naturelle et très accessible, ce qui ne gâche pas plus sa valeur.

Le flocon.
Quel spectacle kaleidoscopique!
Les images, quelle merveille!
Jeux gothiques de dentelle, des rosaces anamorphoses où l'illustrateur nous offrira des vues amples, monumentales, parfois vertigineuses. Nous nous détacherons du modèle historique à la gravure à la façon Gustave Doré bien plus statique et théâtrale. Laurent Gapaillard repoussera les limites du genre avec la fantaisie moderne.
La magie s'annoncera dans l'histoire avec l'infiniment petit et les hommes de science autour du roi s'en trouveront chamboulés.
Le roi vivra l'expérience comme une révélation. Que peut-il avoir vu en observant le flocon à la lunette?

L'auteur aura bien choisi le style graphique pour accompagner ce récit qui ressemblera fort à un nouveau mythe biblique.
" le flocon" sera un mythe plus moderne sur l'orgueil, l'impudence et l'humilité.
Et la chute sera redoutable.
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Ce conte est inspiré d'un petit traité qui étudie la forme géométrique des flocons de neige écrit par un célèbre astronome de la Renaissance. le titre en était l'Etrenne ou la neige sexangulaire et Johannes Kepler (ainsi s'appelait cet astronome) en offrit un exemplaire à un de ses amis pour les étrennes du nouvel an.
Johannes Kepler est un astronome de la Renaissance. Peut-être est-il bien moins célèbre que Galilée dont les déboires avec l'Eglise catholique ont fait une sorte de martyr de la Science. Ces deux astronomes défendaient les idées de Copernic qui pensait que le soleil était au centre du système planétaire. La postérité reconnait aujourd'hui en eux les fondateurs de l'astronomie moderne (avec Nicolas Copernic) ; c'est Kepler qui, sur la base de relevés d'observations précis, a calculé la forme de l'orbite des planètes et établi leur forme en ellipse.

Le Flocon de Bertrand Santini illustré par Laurent Gapaillard raconte lui aussi l'histoire d'un étrange cadeau de nouvel an ; on y fait la connaissance de Johann Kepler lui-même offrant ses étrennes au roi, son employeur : car Kepler est l'astrologue royal. Il faut dire qu'en ce temps-là, l'astrologie était encore considérée comme une science : l'esprit du temps ne discriminait pas entre connaissances et préjugés de la même façon que de nos jours. Parmi ces préjugés, il en est un qui courre peut-être encore aujourd'hui ; celui qui veut qu'on retrouve le microcosme dans le macrocosme ; que chaque partie de l'univers récapitule l'univers entier.

C'est à cette troublante pensée qui croise l'infiniment petit à l'infiniment grand, que le présent conte donne à rêver. Et l'émerveillement touchera petits et grands par le truchement d'un récit graphique extraordinaire qui mobilise toute la puissance baroque de l'esthétique du temps de Kepler.
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Coup de 🤍 tout en douceur ❄️

❄️ Poésie. S'il n'y avait qu'un mot ce serait celui-ci. Mais ce serait bien peu, aussi, pour faire honneur au travail des auteurs et de l'éditeur de ce véritable petit bijou.

❄️ Les illustrations ? Ce sont elles, qui attirent l'attention en premier. En noir sur blanc, les traits sont fins, ils pourraient être fragiles, mais portent en eux beaucoup de puissance. On se perd facilement dans la contemplation des pages, chacune étant une véritable oeuvre.

❄️ Les textes ? A l'image des illustrations : finesse ! le peu au service du mieux. Quelques mots par pages, un texte tout en vers qui tisse au fil de l'ouvrage un poème, un chant, à dire plutôt qu'à lire. Pour s'imprégner de la justesse et de la puissance des idées posées là.

❄️ L'histoire ? Elle est également simple, belle. Elle porte une morale malheureusement intemporelle.

❄️ Voici le résumé de l'éditeur : “Pour célébrer la nuit du nouvel an, le Roi d'un immense empire offre une fête en son château. de tout le Royaume, les nobles invités se pressent pour déposer aux pieds de Sa Majesté des cadeaux rivalisant de splendeur. À minuit, Johann Kepler, jeune mathématicien de la cour se présente devant le Roi avec pour unique cadeau, un flocon de neige…”

❄️ Je lis peu d'albums jeunesse. Parce que je n'ai pas d'enfants à la maison et donc peu d'occasions. Pourtant beaucoup de ces ouvrages sont de vrais trésors ! le Flocon en est la preuve. Offrir un tel livre à un enfant, c'est aussi faire un superbe cadeau à ceux qui l'entourent et partageront avec lui ce moment de poésie.
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critiques presse (1)
LeSoir
23 novembre 2020
Splendeur graphique et bijou philosophique, « Le Flocon » interroge la vanité, le Cosmos, le Tout, le Rien. Infiniment beau comme un cristal de neige.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Chaque invité,
Par la valeur de son étrenne,
Veut attester de sa grandeur
Et de son importance.

Les présents,
Offerts au Roi et à la Reine,
Rivalisent de splendeur
Et d'extravagance.
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J'ai vu que la Terre n'est pas
le centre de l'Univers,
Pas plus que l'Homme n'est
au cœur de la Création.
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Augure-t-il d'une fin
Ou bien d'un commencement ?
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Audrey Lamy incarne avec un humour ébouriffant cette irrésistible petite chienne à la langue bien pendue et aux idées rafraîchissantes. Une lecture tendre et hilarante qui séduira les lecteurs de tous âges. Le journal de Gurty 1- Vacances en Provence, de Bertrand Santini, lu par Audrey Lami, collection Écoutez lire.
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