Cette série m'avait tapé dans l'oeil, mais dans la 1ère édition la colorisation n'allait pas du tout avec le grain du papier… Là, avec cette nouvelle édition le problème est en grande partie résolu donc en tant que grand amateur de peplum je n'ai pas su résister !
Les auteurs se proposent de nous faire revivre le règne de Justinien et de sa tentative de reconstituer l'Empire Romain, et ce à travers les yeux de Maxence, officiellement maître des dresseurs de fauves de l'hippodrome, officieusement maître des services secrets de l'empire…
J'ai tout de suite vu les références à "Théodora, impératrice de Byzance", un bon film du bon Riccardo Freda sorti en 1954 avec Georges Marchal dans le rôle de l'Auguste et Gianna Maria Canale dans le rôle de l'Augusta. On y comptait une belle histoire d'amour entre un patricien de nom mais plébéien de coeur et une plébéienne de nom mais patricienne de coeur, l'ancienne roturière ne ménageant pas ses effort pour se hisser au niveau du néo-aristocrate. Ici les partis pris sont différents puisqu'on oppose de manière assez manichéenne un empereur quelconque, simple et indécis à une impératrice sublime, géniale et impitoyable… du coup la romance se situe plus entre l'ancienne dresseuse de fauve belle gosse et le nouveau dresseur de fauve beau gosse, toutefois le prologue nous indique dans des planches clairement inspiré par "The Dark Knight Rises" de Christopher Nolan que notre héros prénommé Maxence est en fait de noble ascendance !
Ce tome 1 nous refait revivre les sombres heures de la sédition Nika, où le trône de l'empereur byzantin a vacillé avant que l'ordre soit rétabli à coup de dizaines de milliers de morts. A l'hippodrome des chars auraient été sabotés : les Verts réclament justice ! Les troubles se multiplient dans la nuit et à l'aube on retrouve le chef du parti adverse assassiné : les Bleus réclament vengeance ! Émeutiers et fanatiques s'en donnent à coeur joie et les Verts et les Bleus pourtant ennemis depuis toujours finissent par joindre leurs efforts pour assiéger le palais du Basileus !!!
Il y a un volet politique avec les autorités impériales qui tentent de calmer le jeu, puis de reprendre la main avant de se contenter de sauver leur peaux, et un volet policier avec Maxence qui enquête sur les événements déclencheurs des émeutes, avant de recouper indices, preuves et témoignages et remonter aux instigateurs du complot contre l'Empire.
L’histoire est plutôt bien, mais il y a des facilités qui empêchent l’aboutissement du truc. le scénariste est le romancier français Romain Sardou, et dans cette configuration je m'attendais à une plus-value au niveau de la narration alors qu'en faite j'ai plutôt senti l'inverser avec des coupes, des raccourcis et des simplifications. Mais je ne veux pas dénigrer le travail effectué, c'est peut-être juste des maladresses dues au changement de média.
Les graphismes du dessinateur brésilien Carlos Rafael Duarte sont très agréables à l'oeil : à l'image du travail de Philippe Xavier on fait la part belle aux beaux gosses torses nus et aux belles gosses légèrement vêtues sans pour autant sacrifier aux décors, au découpage et à la mise en scène. J'ai peut-être quelques réticences sur les couleurs, car j'ai l'impression que le résultat serait meilleur en noir et blanc… Il y a aussi un esprit comic dans les graphismes, mais ici on serait les comics high level genre Paul Renaud ! ^^
Un pur 3,5 étoiles, mais j'aime le peplum et j'ai retrouvé ici les sensations des sagas "Alix", "Vasco" et "Thorgal"… le potentiel de la série est très intéressant, et je ne m'enlève pas de la tête cet essai anglo-saxon qui démontrait qu'en fonction des relations personnelles entre leurs dirigeants, les empires romains et sassanides pouvaient être alliés fidèles ou ennemis mortels !
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On suit ainsi avec plaisir l'enquête menée par Maxence sur ordre de la troublante Théodora. Et ce personnage de dresseur de fauves, auquel on s'attache facilement, garde assez de mystère(s) pour donner envie d'en apprendre plus dans de futurs épisodes.
Lire la critique sur le site : Auracan
Maxence, la Sédition Nika, est finalement une bonne surprise. Un divertissement de qualité qui nous en apprend beaucoup sur une certaine période de l'histoire, celle de Constantinople sous le règne de Justinien 1er.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Ce premier tome laisse un sentiment d'autant plus mitigé que la matière est bien présente, à commencer par ce halo de mystère qui entoure le héros et ses relations avec Théodora.
Lire la critique sur le site : BDGest
Là où ça pêche véritablement, c’est au niveau du dessin. Certes, l’Argentin Carlos Rafaël Duarte a le coup de crayon professionnel et efficace. […] Mais la caractérisation sommaire de ses personnages, son dessin peu inspiré et son encrage appliqué aseptisent un récit qui méritait davantage d’investissement graphique.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
L’an 532, Justinien Ier règne sur tout l’Empire Romain. Constantinople était le joyau de l’Empire. Et l’hippodrome, le joyau de Constantinople. Les courses de chevaux étaient l’attraction favorite des Romains d’Orient. Deux camps de supporters avaient fini par se constituer : les Bleus et les Verts. Chaque citoyen de l’empire dévouait sa vie et sa fortune à la couleur dont il héritait ou qu’il adoptait. Avec le temps, la puissance et l’influence de ces deux factions irréconciliables se mesuraient à chaque compétition de chars. Pour les empereurs, l’hippodrome était une arme de stabilité du pouvoir. Tant que le peuple se divisait aux courses, le règne impérial n’était pas menacé. Diviser pour mieux régner, ce procédé fonctionna à merveille pendant deux siècles, jusqu’à cette sanglante semaine de janvier 532…
[Théodora] Il ne me resterait d’autre solution que la retraite, je dédaignerais encore à fuir ! Nous tous condamnés à la mort, mais ceux qui ont porté la couronne ne doivent jamais supporter la perte de leur dignité et de leur empire ! Je prie le ciel qu’on ne me voie jamais sans mon diadème et sans ma pourpre, que la lumière cesse pour moi, le jour où l’on cessera de m’appeler du nom de reine !
Une forteresse se dresse aux confins de l’empire perse des Sassanides. On la baptise Oblivion, la « Prison de l’Oubli ». Une loi défendait alors d’évoquer ceux qui y étaient enfermés… Le châtiment de l’oubli pouvait frapper n’importe quel sujet du vaste empire. Ce secret s’étendait au sein de la prison : les gardes eux-mêmes devaient ignorer le nom de leurs détenus.
Pourquoi oublie-t-on toujours de dire que les petits enfants sont plus près de la mort que les vieillards ? Ils en sortent, encore tout empreints de ce continent noir qui ne laisse s’échapper aucun souvenir. Parfois y ils retournent prématurément…
- Le ciel a parlé hier, ici même, à Galata !... Le miracle des pendus ! Le peuple doit s’unir et renverser Justinien et sa catin d’impératrice, dont l’existence même blesse le Très-Haut !
- Tais-toi, vieux fou ! Tu ne crois pas qu’il y a déjà assez de morts depuis cette nuit ?
- Non !! Pas assez au regard de Dieu !
Découvrez l'émission intégrale ici :
Il aurait pu choisir la chanson, comme son père. Il aurait pu choisir le cinéma ou le théâtre comme ses grands-parents. Mais non, c'est vers la littérature que Romain Sardou a choisi de se tourner, un peu comme une évidence, lui qui, tout gamin, dévorait les livres qui lui tombaient sous la main, souvent des classiques, des romans d'aventure ou des textes de théâtre.
D'ailleurs, délaissant le lycée, il prend des cours de comédie, moins pour monter sur les planches que pour se frotter au texte. Finalement, en 2002, à 28 ans, il publie son premier roman, « Pardonnez nos offenses » formidable succès de librairie avec plus de 300 000 exemplaires vendus en France et traduits en 16 langues. Ce thriller médiéval mélangeant habilement intrigues politico-religieuses et mysticisme connait une suite avec « Délivrez nous du mal » et
devrait même se poursuivre prochainement. Romain Sardou n'a pas fini d'égrener son Notre Père !
Ayant pris goût au roman historique, on doit aussi à Romain Sardou une autre saga inspirée de la création des Etats-Unis, entamée en 2012, avec « La 13ème colonie », premier tome du cycle « America ».
Mais l'auteur aime surprendre son public et se surprendre lui-même. Il s'est ainsi essayé au roman contemporain, à l'écriture jeunesse, à la nouvelle ou à la dramaturgie avec une adaptation d'Antigone, présentée au festival d'Avignon.
Bref, Romain Sardou est un aventurier de l'écriture et sait faire partager son enthousiasme.
Il signe ce nouveau roman au titre enjôleur « Je t'aime ». Mais derrière ce titre tout simple et qui pourrait paraitre tellement anodin, combien d'histoires, combien de joies, combien de peines, combien de drames. C'est ce que nous raconte Romain Sardou à travers les personnages de Camille et Camille. Dans le Paris d'aujourd'hui, nos deux héros, un homme et une femme portant le même prénom donc, vont apprendre à se découvrir et à s'aimer. Mais derrière ce couple au bonheur parfait, gravitent tous les seconds rôles qui sont sans doute les plus intéressants car ce sont eux qui racontent la vraie histoire. Ce sont eux les vrais représentants de toutes les situations amoureuses. Et comme le dit la chanson, les histoires d'amour finissent mal… en général. Un roman drôle, tendre, cynique écrit avec beaucoup d'originalité qui redistribue les cartes du code amoureux et nous permet à nous, lecteurs, de plonger dans nos propres souvenirs et nos propres histoires d'amour, celles d'hier, celles d'aujourd'hui et peut-être celles de demain…
Soulignons-le, ce livre est aussi prétexte à une balade bien sympathique dans les rues de Paris qui reste, quoi qu'on en dise, la ville de l'amour…
« Je t'aime » de Romain Sardou est publié chez XO.
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