Romain Sardou : plusieurs fois il m'avait été conseillé mais je n'avais jamais eu l'occasion de le lire. C'est maintenant chose faite grâce au club de lecture du mois de décembre. En regardant sa biographie, j'ai pu voir qu'elle était très variée. Mais je vais faire sa connaissance par un conte. Un conte de Noël, qui plus est. Tout à fait de circonstance.
Gloria Pickwick est gouvernante d'une prestigieuse famille habitant dans un non moins prestigieux quartier. Gloria est ce qu'on appelle une maitresse femme : tous le monde le sait. Il ne faut pas la contrarier, sinon les gifles volent ! Aussi, lorsque le baron Ahriman emménage dans ce quartier tranquille et qu'il refuse les invitations de ses voisins en prétextant une maladie, maladie qui ne l'empêche pas de faire une grande fête le soir de la disparition du père Noël, Gloria devient méfiante. Il faut dire que notre gouvernante a un point faible : sa fille Zoé. Or Zoé, comme tous les enfants de Londres, ne comprend pas que le père Noël n'ait pas tenu sa promesse. Elle lui a pourtant écrit une lettre, et allumé un beau sapin le soir de Noël, comme il avait demandé. Mais il n'est pas passé. Et Gloria ne supporte pas de voir sa petite fille chérie malheureuse. Elle décide de mener son enquête. Enquête qui va la conduire bien plus loin qu'elle ne le pensait et qui va bousculer beaucoup de ses certitudes.
J'ai cru comprendre que ce conte est la suite de « une minute avant Noel ». Mais la lecture peut se faire indépendamment du premier volume. Un petit livre vraiment agréable qui m'a donné envie d'explorer le reste de la biographie de
Romain Sardou. Toutefois, c'est quand même une littérature qui me semble cibler plus les enfants que les adultes. N'étant pas contre, de temps en temps, une lecture « enfantine », je me suis plongée dans l'histoire avec plaisir. Un plaisir retrouvé, devrais je dire. Ce conte se passe au XIXe siècle. Est-ce voulu par l'auteur ? Mais j'ai vraiment perçu l'ambiance des écrivains d'alors. Que ce soit dans la présentation (petites phrases résumant le chapitre et servant de titre), un peu comme dans un
Jules Verne. Que ce soit dans la description du vieux Londres et de la société, bien que rapide, qui donne un petit côté Dickens à l'ambiance. Sinon, tous les éléments du conte sont présents : des gentils biens marqués, des méchants biens reconnaissables, des créatures fantastiques moins définissables, du mystère, un peu d'humour. Nous sommes dans le domaine du conte, mais je regrette la rapidité de certaines scènes. C'est fait parfois avec conscience et un peu d'humour décalé, même si nous sommes loin d'un
Terry Pratchett, par exemple. La particularité d'un conte, c'est aussi de posséder une morale. Or là, j'attendais une punition quelconque pour notre spécialiste des gifles. Mais rien ! Cela reste jusqu'au bout une « qualité ». Malgré tout, c'est une bonne découverte mais qui est perfectible. Pour cette raison, j'aimerais maintenant lire autre chose de cet auteur et ainsi voir si c'est son style d'écriture ou un choix pour ce roman.