Broderies

Dans ce livre, c'est l'heure du samovar, l'heure où les femmes se réunissent après le repas pour déguster le thé et discuter entre elle. Marjane Satrapi nous fait entrer dans l'intimité de ces discussions de femmes, chargées de ragots, d'histoire de mariages arrangés, de conseils, de sexualité... enfin, tout ce qui fait les discussions entre amies. C'est à la fois fin, plein d'humour et étonnant. Une lecture trop courte mais tellement savoureuse !

Dans cet ouvrage, Marjane Satrapi nous fait entrer dans les confidences des femmes, épouses, grands-mères, cousines et amies de sa famille. Nous sommes dans le salon, après le repas, à l'heure où les hommes vont faire la sieste et où les femmes bavardent autour d'un bon thé.
Et contrairement à ce que l'on pourrait imaginer avec nos clichés européens : les femmes iraniennes se lâchent et elles ont très peu de tabous. Tout y passe : les hommes se font tailler des costards plus ou moins bien ajustés, le mariage est critiqué surtout lorsqu'il est arrangé, la satisfaction sexuelle est revendiquée, l'adultère assumé, les rêves et les désirs aussi.
Les situations qui sont évoquées sont souvent drôles mais parfois aussi tristes voire dramatiques. On a parfois l'impression que certaines femmes fabulent, mais ce qui compte c'est cette liberté de parole qui est, je pense, un vrai pouvoir.
Les graphismes sont les mêmes que dans Persepolis, avec ce trait noir caractéristique et, personnellement, j'aime beaucoup.
J'ai toujours beaucoup de plaisir à plonger dans l'univers de Marjane Satrapi et de découvrir son pays et sa culture.
Un petit bémol tout de même pour certains passages qui sont un peu longuets.

Savez-vous ce que les femmes (persanes bien sûr… pas européennes…) se racontent entre elles après le repas, quand les hommes fument ou font la sieste ? Elles se donnent des trucs pour :

- se refaire une virginité en se faisant faire une "broderie", ou en simulant la douleur et en se coupant pour que quelques gouttes de sang coulent

- plaire à son mari qui commence à regarder les plus jeunes

- ne pas se faire avoir par le riche étranger qui veut vous épouser (il est soit voleur soit homosexuel)

Je vous laisse le plaisir de découvrir les autres aspects de ces délicieuses et très réjouissantes conversations féminines animées par le trait naïf de Marjane Satrapi.

Broderies, M. Satrapi

Editions L'Association, collection Côtelettes

En cette veille de rentrée, je m'étais réservé une « valeur sûre » pour me détendre un peu, laissant de côté pour une journée Kafka sur le rivage.
J'ai découvert il y a quelques années les albums « Persépolis » de Marjane Satrapi à l'occasion de la sortie du long métrage. Dans des planches en noir et blanc qui signent son style, elle raconte avec beaucoup de second degré son enfance dans une Iran tourmentée par la révolution puis par la mise en place d'un régime autoritaire. Dans la même veine (images en noir et blanc, humour féroce), Broderies met en scène une « séance de ventilation du coeur », autrement dit, une séance de ragots réunissant notamment Marjane adulte, sa mère, sa truculente grand-mère et une tante. Derrière ces potins apparaît la difficile condition des femmes en Iran, encore tenues de rester vierges jusqu'au mariage, sous peine de recourir à la « broderie ». Malgré un sujet grave, le mariage forcé ou en tout cas, malheureux, on rit du début à la fin, notamment grâce à la grand-mère qui m'avait déjà beaucoup amusée dans Persépolis. En avance sur son temps, elle a divorcé trois fois, et son franc-parler ainsi que son caractère bien trempé en font un personnage drôle et attachant, doté d'un sens certain de la formule.


J'ai donc adoré du début à la fin et suis même déçue de l'avoir déjà terminé...

Marjane Satrapi croque avec humour et talent la vie quotidienne en Iran.
On rit de ces discussions autour du thé qui nous font entrer dans l'intimité des femmes iraniennes.
Le sujet est grave et montre la difficulté d'être une femme dans ce pays mais l'auteure nous en parle avec un ton décalé qui rend la lecture agréable et drôle.
Elle montre la capacité de résistance et d'adaptation de ces femmes aux caractères parfois bien affirmés dans une société dominée par les hommes où l'amour et le sexe ne sont pas libres.
Une belle lecture !

Broderie nous plonge dans l'univers des femmes de la famille Satrapi. Elles se réunissent pour bavarder, se raconter des commérages croustillants. Cette bande dessinée est très drôle et pleine d'humour. En même temps, Broderies nous fait découvrir une culture différente. Je m'interrogeais au départ sur le titre Broderies, je pensais ensuite à broder c'est-à-dire enjoliver les histoires puis j'ai compris à la fin: il s'agissait aussi des femmes qui se faisaient recoudre le vagin. Cette BD fait passer un bon moment mais reste très légère à côté de Persepolis.

J'ai adoré, tant le graphisme (des dessins simples en noir et blanc) que le scénario. Comme dans Persepolis, Marjane Satrapi montre tout en finesse la vie des femmes en Iran, à une époque non précisée. Mais en considérant qu'il s'agit d'un récit autobiographique et que Marjane y est présentée comme enfant (née en 1969), disons dans la deuxième moitié des années 1970. Et pourquoi le titre, Broderies, me direz-vous ? C'est ainsi que les jeunes filles et les femmes de ce salon nomment l'opération de chirurgie réparatrice qui consiste à reconstituer l'hymen, pour permettre un mariage "virginal".
Lien : http://vdujardin.over-blog.c..

Attention BD qui décoiffe ! Après le repas, pendant que les hommes font la sieste, les femmes (iraniennes) prennent le thé et s'adonnent à leur passe temps favori : la discussion. Mais, comme le dit la grand mère de Marjane : "Parler derrière le dos des autres est le ventilateur du coeur."


Ces dames d'âges et de situations diverses parlent très très librement de leur(s) mariages, des hommes, de virginité (comment faire si elle est "perdue"). Elles appellent un chat un chat et se moquent les unes des autres et aussi des hommes. On en apprend de belles sur ces femmes iraniennes que l'on imagine guindées et ultra religieuses.


Un récit :

J'ai trouvé le courage de quitter mon mari.

'Je m'en vais!!' 'Je ne te laisserai pas partir!' 'Ah oui?' 'Tu ne peux pas partir, tu es à moi!! Sans toi, je meurs.'

La porte claque. 'Alors, meurs!!'


Une opinion :

"Etre la maîtresse d'un homme marié, c'est avoir le beau rôle... Vous vous rendez compte ? Ses chemises sales, ses caleçons déguelasses, son repassage quotidien, sa mauvaise haleine, ses grippes, sans parler de sa mauvaise humeur et de ses caprices ... eh bien tout ça c'est pour son épouse."


Mais tout cela reste entre nous !

"Si tu apprends que quelqu'un d'autre que nous neuf ici présentes est au courant, sache que ce n'est pas moi qui ai vendu la mèche !"


C'est vraiment très drôle et on en apprend beaucoup sur cette société iranienne (d' un milieu assez favorisé quand même ). Si vous êtes habitués au graphisme assez particulier de Marjane Satrapi, par exemple par la lecture de Persépolis, cette BD devrait vous plaire. Sinon, c'est l'ocasion de la découvrir.
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..

Après l'excellentissime Persepolis, je découvre un autre album particulièrement incisif de Marjane Satrapi : Broderies.

Iran. Après le déjeuner, quand les hommes partent faire la sieste, la mamie de Marjane Satrapi réunit proches et amies autour d'une tasse de thé pour débattre, discuter, se conseiller et surtout se (dé)livrer autour des relations amoureuses complexes. Des confidences intimes entre femmes de différents âges qui amènent à "se ventiler le coeur" sur des expériences qu'elles ont vécues ou dont elles ont entendu parler : mariage arrangé à 13 ans, perte de l'hymen avant le mariage, interrogations sur l'anatomie masculine, adultères subis ou consentis, chantage affectif des parents, chirurgie et la fameuse "broderie" (reconstruction du v.). Des confessions qui suscitent une multitude d'émotions: tristesse, colère, dégoût, amusement, surprise.

Dans Broderies, j'ai retrouvé avec plaisir la griffe de Marjane Satrapi : le trait en noir et blanc immédiatement reconnaissable, l'écriture à la première personne, le propos engagé (ici particulièrement cru), les personnages aux caractères affirmés ayant subi drames et échecs amoureux. L'autrice, comme à son habitude, ne manie pas la langue de bois, à l'image de sa mamie (protagoniste préféré), et je dois bien avouer que c'est vraiment ce que j'apprécie le plus dans ses "albums témoignages" ! Ça transpire le vécu, la rage de révéler les maux des femmes, et dans nos sociétés actuelles qui ont tendance à tout édulcorer, cette parole -qui s'élève et donne à entendre certaines thématiques qu'on tait par pudeur/honte/gêne/peur de représailles- réconforte.

Une lecture d'actualité très forte, parfois sombre qui continue de remuer et d'interroger sur le corps ainsi que le devenir des femmes.

→ BD achetée à la librarie @lacourdesmiraclescaen

📚 Vous aimerez aussi : Persepolis

La femme iranienne doit être soumise à son mari.
Ça, c'est ce que l'on voit.
Car quand les femmes discutent entre amies, c'est plutôt elles qui mènent la barque, et à leurs manières.
Marjane Satrapi nous invite dans un groupe exclusivement féminin où sexualité et vie amoureuse sont discutées librement.
C'est surprenant, et finalement proche de ce que l'on connaît en occident.
Marjane Satrapi traite avec humour et dérision les rapports de couple.
Un roman graphique étonnant sur les femmes iraniennes dans une société patriarcale.