Après l'excellentissime
Persepolis, je découvre un autre album particulièrement incisif de
Marjane Satrapi :
Broderies.
Iran. Après le déjeuner, quand les hommes partent faire la sieste, la mamie de
Marjane Satrapi réunit proches et amies autour d'une tasse de thé pour débattre, discuter, se conseiller et surtout se (dé)livrer autour des relations amoureuses complexes. Des confidences intimes entre femmes de différents âges qui amènent à "se ventiler le coeur" sur des expériences qu'elles ont vécues ou dont elles ont entendu parler : mariage arrangé à 13 ans, perte de l'hymen avant le mariage, interrogations sur l'anatomie masculine, adultères subis ou consentis, chantage affectif des parents, chirurgie et la fameuse "broderie" (reconstruction du v.). Des confessions qui suscitent une multitude d'émotions: tristesse, colère, dégoût, amusement, surprise.
Dans
Broderies, j'ai retrouvé avec plaisir la griffe de
Marjane Satrapi : le trait en noir et blanc immédiatement reconnaissable, l'écriture à la première personne, le propos engagé (ici particulièrement cru), les personnages aux caractères affirmés ayant subi drames et échecs amoureux. L'autrice, comme à son habitude, ne manie pas la langue de bois, à l'image de sa mamie (protagoniste préféré), et je dois bien avouer que c'est vraiment ce que j'apprécie le plus dans ses "albums témoignages" ! Ça transpire le vécu, la rage de révéler les maux des femmes, et dans nos sociétés actuelles qui ont tendance à tout édulcorer, cette parole -qui s'élève et donne à entendre certaines thématiques qu'on tait par pudeur/honte/gêne/peur de représailles- réconforte.
Une lecture d'actualité très forte, parfois sombre qui continue de remuer et d'interroger sur le corps ainsi que le devenir des femmes.
→ BD achetée à la librarie @lacourdesmiraclescaen
📚 Vous aimerez aussi :
Persepolis