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L'Irrésistible Récit Autobiographique Narré par une franco-iranienne

▼Première bande dessinée iranienne de l'Histoire, sous forme de quatre albums illustrés en noir et blanc aux éditions « L'association », Persépolis est magnifiquement raconté par Marjane Satrapi, scénariste et dessinatrice, retraçant sa propre histoire à travers le personnage de la touchante fillette de dix ans Marji (son diminutif).

▼En 1979, désirant devenir prophète plus tard, Marji rêve d'un monde meilleur en Iran alors que la vraie révolution, la révolution islamique iranienne, est en marche, chassant le Shah du pouvoir.

▼Redoutant le changement radical pour la société iranienne, la famille de Marji, riche et politisée, voit d'un mauvais oeil l'arrivée au pouvoir des religieux.

▼Sous le regard parfois naïf mais ô combien juste d'une enfant, Marji se pose mille et une questions sur des sujets aussi difficiles que le port du voile obligatoire désormais à l'école, les droits bafoués de leur bonne à la maison ou encore le Matérialisme dialectique de Karl Marx.

▼En dessinant les évènements, même dramatiques, tels qu'une enfant les perçoit, Marjane Satrapi se permet d'aborder de nombreux sujets avec humour et dérision qui font tout de même rire jaune au final.

▼Pourquoi et comment le père du Shah, aussi incompétent soit-il, est-il arrivé au pouvoir cinquante ans auparavant ?

▼Ou encore, quel a été le sort réservé aux militants politiques sortis de prison à la révolution islamique, à l'image du héros de Marji, l'oncle Anouche ?

▼Loin d'un cours historique barbant sur l'Iran, Persépolis se révèle à la fois instructif, drôle et touchant.

▼Inévitablement, une fois la dernière page tournée, comment ne pas succomber à l'album suivant débouchant sur la guerre contre l'Irak malheureusement ?

▼Sortie en 2000, cette bande-dessinée passionnante parait tellement d'actualité, avec les révolutions aux lendemains difficiles que connaissent aujourd'hui de nombreux pays, qu'elle reste une lecture indispensable !
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A chaque relecture ou visionnage de Persépolis, je suis surprise d'y retrouver une telle intensité. Cette fois-ci, je me suis arrêtée au premier tome. L'introduction - absente de la version intégrale - relate l'histoire de la Perse qui deviendra l'Iran, les nombreuses invasions et dominations qu'elle a connue, le tout illustré par Marjane Satrapi.
Puis on y découvre, donc, Marjane, Marji, petite fille irannienne croyante confrontée au doute et qui ouvre les yeux sur sa situation privilégiée; elle découvre que tout n'est pas tout noir ou blanc, qu'on ne peut pas toujours pardonner, même si c'est ce que sa mère lui a tout d'abord conseillé.
Et puis, emplie de fierté, elle apprend également l'histoire des martyrs résistants de sa famille, emprisonnés, torturés, avant de comprendre que tout ceci est bel et bien une tragique réalité et non des histoires que des enfants se racontent pour s'impressionner les uns les autres.
Par ce tome, on comprend mieux la connaissance que Marjane a, adolescente ensuite à Vienne, de la politique et de la philosophie marxiste.
Teinté d'humour, ce roman est malgré cela très fort, dur, beaucoup plus dur me semble-t-il que son adaptation au cinéma, que je trouve au demeurant très belle.

Persépolis est pour moi un roman, ou un film, à côté duquel on ne peut pas passer; il faut le lire, il faut le voir. Et cette narration par le regard d'une petite fille ne rend cet épisode de l'Histoire que plus fort, parce que si réel et (presque) dénué de bons sentiments.
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En 1980, Marjane avait dix ans à Téhéran et les petites filles furent séparées des garçons à l'école et durent porter le foulard. Mais qu'importe pour cette petite fille fougueuse qui ambitionne d'être la dernière des prophètes !

Dès lors on suit avec attendrissement son éveil politique à travers un récit plein d'humour. Issue d'un milieu bourgeois et cultivé où la parole est libre, Marjane n'a de cesse d'interroger les adultes et d'essayer de comprendre l'histoire douloureuse de sa famille intiment liée à l'histoire chaotique de son pays. On lui achète des livres sur l'histoire de son pays, elle lit Marx…
Marjane peut se vanter auprès de ses copines à l'école « Dans ma famille, il y a eu beaucoup de héros. Déjà mon grand-père était en prison. Mon oncle Anouche aussi : neuf ans ! Il a même été en URSS. Mon grand-oncle Fereydoune a proclamé un état démocratique puis a été… » « Trop délire » Et puis il y a sa grand-mère, un personnage haut en couleur avec qui elle entretient une relation complice.
Le regard porté par cette fillette un brin espiègle sur les soubresauts politiques de l'Iran est irrésistible et a bien plus de résonance qu'un long discours ennuyeux.
D'emblée le récit autobiographique de Marjane Satrapi séduit pour son authenticité, on attend avec impatience les tomes suivants !
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C'est l'histoire de Marji, petite iranienne, âgée de 8 ans en 1979, quand commence la révolution islamique. Ce premier tome d'une BD autobiographique s'achève sur l'agression de l'Iran par l'Irak l'année suivante. Au fil du temps Mariji ne croit plus en Dieu, observe les contradictions des adultes et se fait des idées bien arrêtées sur le monde qui l'entoure. Son regard a la franchise et la naïveté d'un enfant qui découvre la complexité du monde. C'est une histoire triste bien sûr mais racontée avec un humour rafraîchissant. le graphisme y est aussi pour beaucoup, très dépouillé, uniquement en noir et blanc, avec de grands aplats, mettant en valeur les expressions du visage. Une BD que je voulais découvrir depuis longtemps et dont je vais lire la suite dès ce soir. Il faut dire que la dernière planche, en pleine page, presque entièrement noire y incite (et en plus j'ai emprunté les quatre tomes !)
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La première chose qui m'a sauté aux yeux en commençant cette bande dessinée, ce sont les yeux. Oui, les yeux avec un foulard tout autour. L'image suivante il y avait une série de visages semblables avec les mêmes yeux.

L'auteur continue son chapitre avec le même foulard. Pourtant, nous n'avions pas encore assisté à la révolution islamique.

Ces yeux et ces visages presqu'identiques résume assez bien ce qu'a été la révolution islamique pour les femmes. Elles ont perdu leur personnalité pour devenir des objets sortant de la chaîne de production. Du moins c'est ce que ces fanatiques ont tenté de faire avec elles.

L'autre chose qui m'a frappé a été l'évolution de la religion pour la jeune fille. Très religieuse dans le premier chapitre. Elle voulait devenir prophète et parlait avec Dieu. Pourtant à la dernière page, elle invective ce même Dieu : « Alors toi, ta gueule! Sors de ma vie!!! Je ne veux plus jamais te voir! Dehors! » le Dieu qu'elle avait connu avant la révolution islamique n'était pas le Dieu de ces fanatiques.

Les révolutionnaires laïques dans l'entourage de Marjane lui ont fait apprendre l'ABC du Marxisme mais c'est à travers sa bonne qu'elle saisit toute l'ampleur du clivage des classes dans l'Iran du Shah.

Un dernier grain de sel avant de vous quitter. Marjane était probablement trop jeune pour saisir le sens de prisonniers politiques mais elle l'avait senti avec ses tripes en considérant tous les prisonniers comme des héros et en ajoutant que : « Ainsi tous les révolutionnaires d'hier devinrent les ennemis jurés de la république. »

Bien entendu, il y a beaucoup plus dans cet oeuvre très dense mais si vous voulez le connaître lisez vous-mêmes la bande dessinée ou les autres critiques qui sont beaucoup plus complètes que la mienne.

Moi, je ne voulais qu'ajouter mon grain de sel.
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Comme beaucoup, j'ai connu Marjane Satrapi grâce à l'adaptation de son roman graphique au cinéma. Restait à savoir combien de temps il me faudrait pour lire la version "papier" - en bonne boulimique de lecture que je suis, je le devais bien !

Dans ce premier tome, "Marji" est encore une petite fille avec quelques insouciances qui lui sont permises. Avec beaucoup d'humour, Marjane Satrapi met en scène sa relation avec Dieu, qui est presque celle d'un compagnon de jeux.
Toujours avec ce même humour, je me suis régalée avec l'humour créé par le décalage entre le point de vue de la petite fille et les situations "graves" d'adultes auxquelles elle doit vite faire face. Il est beaucoup question de l'histoire - ô combien compliquée…- de l'Iran faite de multiples invasions étrangères, coup d'Etat, jeux de pouvoirs, exécutions sommaires, endoctrinement et autres réjouissances du même acabit.
Dans les années de jeunesse de Marjane, la colère gronde contre le Chah d'Iran, un dictateur assez stupide pour s'être fait la marionnette des Britanniques. Dans cet environnement où le maître-mot est la "révolution" du peuple contre cet oppresseur, Marji découvre les livres et la philosophie marxiste. L'auteur nous offre d'ailleurs un grand moment de philosophie comparée entre Descartes et Marx, puis entre Marx et Dieu : splendide !!!
Puis le père de la petite fille lui apprend la douloureuse histoire de sa famille : Marji ouvre alors peu à peu les yeux sur la cruauté du monde des adultes qui n'ont pas que de belles idées…

Puis, la fin de ce premier tome arrive, parallèlement à cette fin, c'est l'innocence de Marji qui prend fin. Mais aussi la guerre qui commence...
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Persépolis rassemble les souvenirs de la petite Marji durant la révolution islamique de 1979 en Iran. Ce premier tome nous apporte le témoignage drôle et bouleversant d'une petite fille très intelligente. On rit souvent des absurdités des intégristes mais ce monde des adultes vu par une petite fille nous touche en plein coeur. le dessin très sobre est à l'unisson du récit. de plus, l'intrigue est captivante et nous en apprend sur l'histoire du Moyen-Orient. Quelques pages suffisent à nous emmener dans l'univers particulier de Marji : incompréhension, perte de proches, manifestations, début d'adolescence. Cette bande-dessinée est à mettre entre toutes les mains, on prend réellement conscience d'une époque révoltante qui a contracté beaucoup de questionnements et d'incompréhension.
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Quelle bonne idée d'avoir débuté cette BD par une histoire synthétique de la république islamique d'Iran.
Le développement qui suit, plus contemporain est à hauteur d'enfant. Marjane dès son jeune âge est embarquée dans les bouleversements sociopolitiques de son pays mais garde son innocence. Sa famille comme, la société en est impactée. Mais alors, comment grandir quand les repères sont abscons et /ou remis en question ?
La jeune fille "entendra" certains déduire que seul le nationalisme ou la morale religieuse peut rassembler tout le monde. A quel prix ?

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Relue dans le cadre de mon métier, avec l'envie que mes élèves découvrent la BD autobiographique, entre témoignage et intimité.

À travers les yeux de Marjane, enfant, c'est à la chute du Chah que nous assistons, avec l'espoir, comme beaucoup d'Iraniens, que la république vaincra même si elle doit être gérée par des religieux ignorants. Les intellectuels en sont sûrs, le peuple finira par l'emporter, enfin !

L'histoire l'a écrit, les Iraniens ont dû fuir les purges, et n'ont eu d'autre choix que de s'agenouiller devant les religieux. La Réplique Islamique est née. Et même à travers des yeux d'enfants on devine tout ce qu'il y a de contradictoire.

Le noir et blanc accentue l'effet de fatalité, ne laissant que peu d'espoir à la liberté.
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Un coup de coeur !
1er des 4 tomes en noir et blanc, composant l'autobiographie de Marjane Satrapi, et 1ère bande dessinée iranienne.
Nous somme en Iran, pendant la révolution islamique. Maiji est une jeune fille de 10 ans, curieuse de tout. Elle a de l'ambition : elle veut devenir prophète. Elle lit beaucoup pour comprendre ce que les adultes lui taisent.
Au travers de l'histoire de sa famille, Marjane nous apprend dans les grandes lignes celle de son pays. Elle aborde des sujets sérieux avec un humour délicat, rendant la dureté des propos et situations beaucoup plus digeste.
Un témoignage émouvant.
Je suis impatiente de retrouver Marji dans le prochain tome.
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