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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quatrième de couverture intrigante, couverture bleutée un brin étrange, citations d'Andersen et de Brecht en épigraphe… Ce roman néerlandais avait de quoi piquer notre curiosité !

D'emblée, une tragédie semble se nouer : la tempête monte, le phare ne s'allume pas, un bateau fait naufrage. Responsable du désastre, le gardien de phare est incarcéré et sa fille Loupiotte envoyée travailler dans la Maison Noire. Celle qui abriterait un monstre, selon la rumeur… Quels sont les secrets enfermés dans la petite chambre du haut ? La quête de vérité de la fillette l'entraînera à la rencontre de personnages aussi bizarres qu'inoubliables !

Les mots de Annet Schaap sont puissants. Ils brillent, résonnent comme un conte ou même comme une comptine. Ils rendent les personnages presque tangibles, déploient un univers dense, sombre et étrange, mais où l'espoir luit comme un phare.

Peut-être induite en erreur par la gaieté de la couverture (celle qui a été choisie en Allemagne donne d'emblée une tonalité toute autre, vous pouvez vous faire votre propre idée en cliquant sur le lien ci-dessous), j'ai d'abord été surprise par la noirceur du propos. Une noirceur de ces contes (là encore) où les pères sont dysfonctionnels, les mères disparaissent et les enfants ne sont à l'abri de rien.

Mais Loupiotte porte bien son nom, elle rayonne, scintille même. Elle ne se laisse pas arrêter par les barrières sociales et les préjugés ; elle sent bien que l'amour, l'amitié, l'authenticité sont plus importants. Elle apprend à faire confiance à l'autre pour prendre confiance en elle-même. C'est beau de la voir, portée par la force de l'entraide, voguer irrésistiblement vers la liberté.

La narration, qui fait bifurquer l'intrigue à plusieurs reprises, aurait sans doute gagné à être plus linéaire. Il y a peut-être quelques longueurs au milieu du roman alors que le dénouement est très rapide. Je n'en suis pas moins ravie d'avoir découvert une vraie belle plume.

Un roman poétique, à la fois décalé et intemporel qui a fasciné mon moussaillon de onze ans et demi.
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Annet SCHAAP. La fille du phare.

Encore une fois c'est la couverture qui m'attire. Cette sirène qui se fraie un passage au sein des flots bleu. Au loin ce phare qui éclaire la houle… Les tons pastel indiquent de la douceur, de la tendresse, de l'amitié, de l'amour… .L'histoire débute de façon extraordinaire. Une petite fille, Emilia, dite Loupiote, brave la tempête afin de ce rendre au village pour acheter des allumettes. Sans ces précieuses allumettes, le phare ne brillera pas cette nuit et un naufrage se produira. Comment une petite fille d'une dizaine d'années peut-elle emprunter ce gué particulièrement dangereux, alors que Augustus, son père demeure au foyer. Il a perdu l'usage d'une jambe et à sombré dans l'alcoolisme…Les corvées sont dévolues à Loupiote….

Suite à ce naufrage, et à la perte d'un bateau, le shérif décide de condamner le père et sa fille à dédommager le préjudice. le gardien du phare va être cloîtrer à demeure dans le phare. La porte d'entrée est scellée. Il devra, chaque soir gravir la soixantaine de marches pour allumer la mèche du phare et l'éteindre chaque matin. Il ne pourra plus sortir de ce lieu  : chaque jour une vieille lui portera son repas. Il faut régler une somme de 5000 dollars pour éponger la dette occasionnée par le fracas sur les rochers du bateau. Et Loupiote va devoir gagner la Maison Noire de l'Amiral où elle effectuera de nombreux travaux. On dit qu'un monstre habite ce manoir… Il faudra sept années à ce père et à sa fille, pour apurer la dette ! Martha, l'employée de maison règne sue cette vaste demeure en l'absence de son propriétaire. Elle a un fils Lennie, un peu attardé. Il y a fort à faire dans cette vaste propriété. La poussière abonde et les araignées tissent leurs toiles, la vaisselle est entassée dans l'évier, les pelouses doivent être tondues, les arbres taillés. Et ce monstre que personne n'a vu !

Loupiote, très courageuse va l'affronter : quelle surprise, Edward est un enfant, comme elle mais présentant une particularité. Il n'a pas de jambes mais une queue comme les sirènes. Parviendra-t-elle à l'apprivoiser ? Les tentatives d'approche de ce garçon qu'elle nomme Poisson, complètement désorienté, condamné à la solitude, à l'exclusion vont-elles réussir ? Loupiote est fort patiente. N'ayant fréquentée l'école que deux semaines, elle lui demande de lui apprendre à lire et à écrire.

Pourquoi cet enfant vit-il reclus dans cette immense mansarde, ne voyant qu'épisodiquement son père, l'amiral ? Ce dernier parcourt les mers, les océans de longs mois et ne rentre guère qu'une fois par an ! Une amitié va naître entre ses deux êtres ; Loupiote désire remettre Poisson dans son univers. Une histoire fantastique se déroule sous nos yeux. Ce récit me rappelle : « Une sirène à Paris » de Mathieu MALZIEU ( à lire). Les sirènes, les pirates, un cirque itinérant, l'amitié, la force de Loupiote font de ce récit initiatique une belle histoire qui va plaire aux jeunes enfants. de l'irréel, de la féerie, de la magie, des relations humaines unissant les principaux acteurs font vivre toutes la vie rocambolesque de Poisson. Un hymne à l'exclusion, à la différence, à la camaraderie, à la fraternité, à la sympathie. Bonne lecture à nos chers têtes blondes. de fort belles illustrations, en noir et blanc, telles des eaux-fortes, ponctuent ce récit.
10/08/2023).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Emilia Waterman dite Loupiote vit avec son père Augustus dans un phare dont ils gèrent le bon fonctionnement sur une presqu'île ; or, une nuit de tempête, Loupiote s'aperçoit qu'il ne reste plus d'allumette pour allumer le feu au sommet du phare et malgré tous ses efforts pour rejoindre la terre ferme et aller à l'épicerie, elle échoue et un navire s'abîme sur la côte. le shérif prend l'affaire en main, Augustus est condamné à dédommager l'armateur de 5.000$ et sa fille lui est enlevée par Mlle Amalia, l'institutrice du village. Loupiote est envoyée à la Maison noire de l'Amiral où elle est accueillie par Martha, son fils Lennie et l'homme de maison, Nick ; elle est condamnée à y travailler pendant sept années pour participer au paiement des dommages causés par son père. Une légende laisse croire qu'un monstre vit dans ce manoir et Loupiote découvre qu'il y a bien une créature dans une des chambres…


Annet Schaap a étudié dans une école d'art à Kampen, une commune néerlandaise située dans la province d'Overijssel.(Christelijke Academie voor Beeldende Kunsten) et plus tard à la Royal Academy of Art de la Haye. En 1988, elle illustre son premier livre pour enfants, Joppe, Julia en Jericho de l'écrivaine autrichienne Christine Nöstlinger. Annet Schaap a continué à illustrer de nombreux livres - près de 250 oeuvres illustrées à ce jour ! - de nombreux auteurs dont Francine Oomen, Jacques Vriens, Mieke van Hooft, Thea Dubelaar, Janneke Schotveld, Liesbeth van der Jagt, Paul Biegel et Astrid Lindgren. Ses illustrations ont également été publiées dans des magazines pour enfants, tels que Okki et Taptoe.

En 2017, elle fait ses débuts en tant qu'auteur avec le livre Lampje pour lequel elle remporte le Nienke van Hichtum-prijs, le Woutertje Pieterse Prijs et le Gouden Griffel. En 2020, le livre a été nominé pour le prix Carnegie Medal, c'était la première fois qu'un livre traduit était nominé pour le prix. L'Ecole des loisirs permet aujourd'hui aux jeunes lecteurs français de lire ce texte multi-primé.


Annet Schaap a connu un grand succès avec ce roman aux Pays-Bas adapté en dessin animé ; après une traduction en anglais, il est actuellement traduit dans plusieurs langues et sa nomination pour le prix Carnegie Medal a renforcé l'intérêt pour ce texte. Il s'agit d'un roman fantastique sombre. L'intrigue se déroule dans une contrée imaginaire qui ressemble à la côte de la mer du Nord ou de la mer Baltique mais il y a un shérif et la monnaie du pays est le dollar et nous savons que Annet Schaap a trouvé l'inspiration lors d'un voyage autour des lacs canadiens - où elle a d'ailleurs rencontré son mari ! La jeune héroïne, orpheline de mère, pauvre et sans éducation, se retrouve dans un manoir sombre et humide où elle rencontre un triton, fruit des amours d'un capitaine de vaisseau et d'une sirène ; alors que la créature marine vit recluse et souffre d'accès de violence, l'héroïne va l'apprivoiser et découvrir son histoire.

Annet Schaap emprunte à la fois au conte la construction du récit romanesque avec le parcours initiatique de l'héroïne mais elle renverse les rôles en attribuant le rôle du sauveur au féminin et celui du sauvé au masculin ; elle s'inspire évidemment librement des contesHans Christian Andersen et tout d'abord évidemment à la petite fille aux allumettes mais surtout elle reprend le personnage de la sirène et un long passage au coeur du roman est un hommage à l'histoire tragique de la petite sirène mettant en scène la soeur de celle-ci dans une galerie de monstres.

L'action est ramassée sur quelques actions successives, l'intrigue dure peu de temps et il y a peu de lieux : le phare, le manoir, le port, le bourg, la forêt. Toute la tension provient du sentiment d'étrangeté, d'allusions horrifiques et d'un malaise lancinant. Comme dans les contes, il est question de parents défaillants et cruels, de dangers à surmonter pour rester en vie, d'omniprésence de la mort.


Le roman s'adresse à des lecteurs aguerris à des récits littéraires. Il n'est d'ailleurs pas surprenant que ce texte soit celui d'une illustratrice tant le pouvoir des images dans ce roman est envoûtant.
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Incontournable Octobre 2022


Version courte:

Imaginez une variation de l'histoire de "Édouard aux mains d'argent": la fille du gardien du phare relogée contre son gré dans un manoir lugubre, au sommet d'une colline, où l'on dit qu'il habite un monstre; elle y découvre une famille atypique, composée d'une mère célibataire un brin angoissée, de son fils adulte ayant une déficience intellectuelle, mais une dextérité fort habile pour le découpage, un mystérieux vieil homme gardien des lieux, qui a une intuition fine, et un jeune garçon à moitié poisson, qui des suites d'un intense gavage cognitif, en est rendu à se croire humain handicapé un jour capable de marcher. C'est l'histoire de personnages brisés, qui ensemble vont apprendre à faire quelque chose de difficile: faire confiance.


Version exhaustive:


Cette brique de 350 pages de la collection "Médium" de la maison École des Loisirs m'aura évoqué l'univers maritime, le conte de "la petite sirène" et le film de Tim Burton "Édouard aux mains d'argent", avec une singularité quand aux dialogues, parfois portés par les éléments et les absents. J'ai trouvé à ce roman d'origine néerlandaise un certain charme, avec ses représentations diverses et son accent mit sur les handicaps, tout en abordant des thèmes parfois difficiles. Alors, plongeons y!


Emilia est fille du gardien du phare, mais on l'appelle "Loupiote". Un soir de tempête, la jeune fille constate avec consternation qu'il n'y a plus d'allumettes pour allumer la lentille. À bien des égards, Loupiote assume beaucoup de responsabilités dans ce phare, car son père a perdu la moitié d'une jambe et est souvent en état d'ébriété. Elle tâche donc d'aller acheter des allumettes, mais les choses ne se passeront pas comme prévu. le phare est donc resté éteint en pleine tempête, causant le naufrage d'un bateau. de cet incident va découler deux choses: le constat de la situation familiale de Loupiote et de leur dette. Barricadant le père dans son phare avec une armée d'allumettes, les instances du village envoie la jeune fille dans une grande maison sombre et isolée, celle d'un amiral, où, paraitrait-il, réside un monstre. Loupiote fait alors la connaissance de gens y vivant: Martha, domestique de son état, Lennie, son fils, Nick, sorte de gardien des lieux, et Edward, un enfant possédant des cheveux verts et ce qui s'apparente grandement à une queue. Plongée malgré elle dans un environnement plutôt hostile, la jeune fille doit travailler pour éponger la dette de sa famille, mais sa présence en ces lieux pourrait bien apporter une fraicheur grandement salvatrice.


Je disais donc que ce roman m'évoquait l'histoire d'Édouard aux mains d'argent, de Tim Burton. Tout comme dans ce film devenu culte, nous avons une résidence sombre en retrait d'une petite communauté, où suite au décès d'un homme très savant, on y découvre un "Monstre". Si Édouard et Edward n'ont pas le même handicap, l'un doté de mains ciseautés et l'autre une queue de triton, nous avons également un talent commun. Edouard avait la particularité de tailler artistiquement des buissons avec ses habiles doigts en métal, et j'observe le même talent en la personne de Lennie, avec des cisailles. le parallèle m'amuse beaucoup.


Tout comme dans Edouard aux mains d'argent, le thème de la différence est assez central. Loupiote intègre une famille atypique, avec une Martha angoissée, un Lennie qui a une déficience intellectuelle, un Edward dont on a poussé la sidération physique à un haut niveau et un Nick mystérieux, qui semble avoir une conscience aigu du monde qui l'entoure. Il est bien sur fort triste de constater que Loupiote et Edward partagent le même mauvais traitement de la part de leur père. Dans le cas de Loupiote, c'est de la maltraitance et de la parentification. Elle a des responsabilités d'adulte qu'elle ne devrait pas avoir a assumer et qui sont source de stress pour elle. Je note aussi la grande dépréciation qu'on entretient à son endroit tout comme à elle-même. Loupiote se sent stupide et on lui fait sentir qu'elle l'est. Eward, pour sa part, est l'enfant ayant une force - ses compétences aquatiques forts conventionnelles pour un triton - mais qu'on a rabaissé au statut d'handicap. Grâce à un discours qui s'apparente beaucoup à de la sidération, on a fait croire à cet enfant qu'il est malformé. Un peu comme une version réelle de l'adage "on n'apprend pas à un poisson à grimper aux arbres", Edward est contraint d'apprendre à marcher. Et bien sur, il échoue lamentablement, ce qui n'aide pas ce garçon qui cultive un gros sentiment d'infériorité. On le voit notamment dans sa façon de rabaisser Loupiote quand à son analphabétisme et sa maladresse mémorielle. Lennie, enfin, est un personnage attachant. Considéré comme un simplet, il a néanmoins de grandes forces, physiques, mais aussi affectives. Il est loyal, tendre, serviable et gentil.


Les adultes aussi sont contrastés entre eux, dans ce roman. Madame Amalia, institutrice qui a été chercher Loupiote chez elle pour la transplanter cavalièrement dans la maison de l'Amiral, père d'Edward, m'a semblé bien austère. Elle se croit dotée d'une grande bonté, alors qu'en réalité, elle semble apprécier de pouvoir imposer sa vision des choses, sans la moindre considération pour les besoins et les opinions d'autrui. Elle m'a rappelé ces individus qui allaient chercher les enfants autochtones dans leur communauté pour les mener vers un pensionnat chrétiens, alors qu'ils se croyaient investie de la sainte mission d'éduquer ces "sauvages". Des gens qui se croyaient "bons", alors qu'ils ont causer beaucoup de mal.


Les personnages de la foire, qui arriveront plus tard dans le roman, inspire quand à eux beaucoup de compassion. Considérés comme des "bêtes de foire", ils n'ont plus le droit à leur humanité et sont sous le joug d'un gardien imbu de sa personne. le personnage d'Oswald, de petite taille, avait pour sa part une grande empathie. C'est un de mes personnages préférés.


Je pourrais prendre encore beaucoup de temps pour détailler chaque personnage, qui sont, je le constate, plutôt nombreux, mais je condenserai en disant qu'ils sont diversifiés et assez différents les uns des autres. Mention spéciale à la maman de Loupiote, qui ne s'est pas laissée descendre au rang de "possession" par son premier mari. Et sur la maman d'Edward, un dernier mot: C'est elle qui semble inspirée du conte de la "Petite Sirène", car c'est sans voix et dotée de jambes dans un court laps de temps qu'elle rejoint l'homme qu'elle aime sur la terre ferme. Il est aussi notable que les sirènes de cette histoires sont beaucoup plus près de ce que le folklore maritime concevait des sirènes ( à savoir dangereuses et féroces) que les versions édulcorées modernes.


C'est un roman où les personnages sont bousculés par la vie, certains assurément plus que d'autres. On abordera la violence parentale, mais également le deuil, le sentiment d'impuissance, le jugement social, la peur du changement et les étiquettes stigmatisantes. Ce n'est donc pas un roman particulièrement joyeux, peu s'en faut. Toutefois, la lumière progresse dans cette histoire. Un papa qui prend acte d'être aller trop loin et qui cultive une culpabilité d'autant plus féroce qu'elle ne peut plus être noyée dans l'alcool. Un père absent qui craignait plus que tout de voir son fils être traité de montre, mais qui a fini par le traiter comme tel. Une maman décédée, qui veille sur sa fille, en dehors des frontières matérielles. Un petit garçon complexé et colérique qui tente de survivre à un monde qui n'est pas le sien. Une petite fille qui se découvre le même caractère déterminé que sa mère et qui voit au delà des jugements hâtifs. Une bande de pirates qui se montrent solidaires en dépit de leur statut de bandits. Une famille dépareillée qui s'était trouvée un équilibre grâce à une petite fille naturellement altruiste. La joie de progresser, de se découvrir des forces, de croire en soit.


Au début, il faut s'habituer au texte un peu décalé. Certains éléments, comme le vent, parlent. On ignore s'ils parlent vraiment ou si tout cela est la résultante de l'imaginaire des personnages, mais le flou entretenu peut déconcerter certains lecteurs. Je dirais que c'est un peu des deux. Parfois, quand on est proche de quelqu'un, on a l'impression qu'on peut entendre ses commentaires ou imaginer ce qu'il nous dirait. C'est à cette impression que je songe dans le cas des personnages, quand Nick entend Loupiote, quand Loupiote entend sa mère et Edward son père. On cultive un certain monologue intérieur et il n'est pas rare que l'influence des gens de notre entourage y prenne part, parfois malgré nous. Quand aux éléments, et bien, ça leur donne une personnalité le vent se montre souvent moqueur et implacable et je ne doute pas que de notre perceptive, il ait l'air de cela, en pleine tempête. Nous ne sommes pas grand chose face aux forces de la Nature. le texte a aussi parfois des alternances pas toujours évidentes entre les personnages. Je constate aussi qu'il y a relativement peu de descriptions du physique des personnages, hormis les "bêtes de foire".


Bref, malgré un style d'écriture parfois un peu confondant, j'ai trouvé le tout captivant et même doté d'une centaine poésie un peu mélancolique. Oui, ça respire la tristesse, mais le tout se referme sur l'espoir. Les personnages convergent vers une fin partagée et dont certains poursuivront leur route ensembles. les personnages moins sympathiques sont en reste, ce qui demeure dans le ton du conte moderne: les gentils gagnants, les méchants perdants. Les personnages plus nuancés trouveront une chance de faire amande honorable. La fin s'ouvre sur des possibles heureux. Un bon roman qui malgré certains aspects similaires à d'autres histoires, reste original dans plusieurs angles. Et je suis toujours heureuse de voir un personnage féminin avoir suffisamment d'estime de soi pour aller de l'avant, surtout une force tranquille comme Loupiote, qui use de sa colère seulement quand il le faut. Parce que oui, la colère peut être une force, surtout quand il s'agit de se battre pour la justice, le bien-être de soi et des autres et la liberté. Ah! Et je suis ravie de voir enfin un garçon-sirène! Enfin...un triton, plutôt.


Ce roman est illustré dans les entre-parties, et s'intitule très justement "Lumière" en néerlandais, son titre original.


Pour un lectorat à partir du troisième cycle primaire, 10-12 ans.
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Si je n'ai pas mis 5 étoiles à "La fille du phare", c'est parce que j'ai trouvé le rythme de l'intrigue un peu inégal. Quelques passages m'ont semblé inutilement long ou répétitif, ce qui a pour effet de ralentir l'intrigue. Néanmoins, ces quelques longueurs se font facilement oublier lorsqu'on est plongé dans l'histoire. J'ai d'ailleurs lu d'une traite le roman !

J'ai été conquise pour le décor maritime de l'intrigue ainsi que l'ambiance mystérieuse et dramatique qui enveloppe les personnages. L'originalité du roman réside à la fois dans son histoire, qui s'inspire de la petite sirène, mais aussi dans les thèmes qu'elle aborde. On trouve parmi ceux-ci la maltraitance envers les enfants, le handicap/la différence et la tolérance. Les personnages sont fragiles, faillibles mais d'autant plus intéressants et attachants.

Un roman accessible dès 10 ans pour les bons lecteurs qui ne cherchent pas l'action à tout prix mais aiment plutôt les romans d'ambiance.
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Imaginez vous habiter dans un phare, bercer par la clapotis des vagues a longueur de journée, vous avez la même sensation que d'être sur un bateau, mais sans avoir le mal de mer puisque vous avez les pieds sur terre. Votre seule mission est d'allumer une bougie tous les soirs afin que votre lumière éclaire les bateaux dans la nuit.

Sauf que ce soir, vous avez oublié d'aller acheter des allumettes, et que malgré la tempête que vous essayez de braver pour aller sur la côte en acheter, à cause vous, un bateau va échouer sur le rivage...

Mais vous n'êtes qu'une enfant, alors on vous le pardonnera parce que n'était pas à vous de réalisé cette tache, mais à votre père unijambiste qui ne peut plus grimper tout en haut du phare. Malheureusement, vous allez devoir travailler dans un manoir pour rembourser le bateau qui a coulé.

Dans ce manoir, qui prend un peu la poussière, géré par un personnel restreint, on parle d'un monstre terrifiant qui y habite. Ce qui est magnifique, c'est que vous allez faire des rencontres extraordinaires, découvrir les secrets d'une histoire de famille, vous lier d'amitié en faisant preuve de tolérance et réaliser des rêves qui ne sont pas les vôtres.
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La fille du phare, c'est un « livre-doudou » dans lequel on s'enroule lors d'une journée froide et pluvieuse et qui nous réchauffe le coeur comme l'esprit grâce à l'esprit positif qui imprègne chacune des lignes malgré l'aspect plus sombre du début et la peur qui alourdit la première partie. En effet, on s'attache tout de suite à Loupiotte, cette enfant qui a su garder son grand coeur malgré une vie très compliquée et difficile et qui fait preuve d'un courage à tout épreuve devant ce qui l'attend. Puis, on la suit avec bonheur dans ses aventures, alors qu'elle est accueillie froidement (et maladroitement) dans cette grande et sinistre maison et qu'elle y fait la rencontre d'un être… pour le moins particulier.
Lien : http://sophielit.ca/critique..
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Je sors un peu ébranlée de ma lecture. D'un côté, je me dis que cette histoire n'est pas plus dramatique que n'importe quel conte pour enfant. D'un autre côté, j'y retrouve tellement de l'aveuglement et de l'ingérence parfois maltraitante des adultes contemporains que je n'ai pas envie de le recommander à des enfants.
Loupiote, notre héroïne (parce que oui, c'est une sacré héroïne) croit en l'amour, l'amitié, se débrouille comme elle peut avec le deuil de sa mère et l'abandon de son père, violent et alcoolique. Elle rayonne, elle distribue son énergie, ne se laisse pas embobiner par les peurs, les préjugés, la cupidité et l'orgueil des adultes... Mais... oui, il y a un mais...
Spoil de la fin :
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Embarquez au coeur d'une histoire palpitante, qui mêle un naufrage, une petite fille surnommée Loupiote en exile punitif, un manoir mystérieux “hanté” d'un monstre effrayant, des sirènes, des pirates, un cirque itinérant et un gardien de phare aussi alcoolique que bourru… le tout magnifiquement illustré par Annet Schaap, aux éditions l'école des loisirs dans la collection pour adolescents : Médium.

Le récit commence une nuit de tempête où malheureusement le phare ne s'est pas allumé causant de fait un naufrage. Dès le lendemain, la faute est alors rejetée sur le gardien de phare et sa fille. Et la petite Loupiote va être envoyée pour effectuer des travaux de servitude, dans la terrifiante “Maison Noire” une sorte de manoir lugubre, source de tous les fantasmes des villageois qui murmurent qu'il y aurait un monstre enfermé entre ces murs, dont on entend parfois les cris retentir dans la nuit. Évidemment, l'intrigue digne d'un bon roman d'initiation, tourne autour de ce que va y découvrir la jeune fille, au gré des péripéties. Et si la structure du roman ne déroge pas aux canons du genre, avec son lot d'obstacles à surmonter pour enfin se trouver et devenir soi-même, on baigne tout au long des 368 pages dans une ambiance ténébreuse à la limite du surnaturel (ce qui n'est pas sans rappeler les heures les plus sombres d'un Jane Eyre, en version ado.)

Bien que la forme demeure très classique, j'ai plutôt eu l'agréable surprise de découvrir au-delà de ce premier aspect, se dessiner en filigrane des thèmes plus actuels tels que les troubles de l'apprentissage, le handicape ou les familles dysfonctionnelles, et ce quelque soit la classe sociale. de fait, l'autrice explore tout en finesse la question des apparences, des jugements hâtifs, des rumeurs et des relations humaines. Car s'il s'agit d'une histoire sur la découverte de soi, c'est également le récit de la découverte des autres, tout comme il s'agit d'une quête initiatique de la confiance en soi, et de la confiance en l'autre pour laquelle il va falloir dépasser ses a priori et les idées reçues véhiculées par l'entourage.

Pour terminer, je voudrais souligner les magnifiques illustrations faites par l'autrice elle-même, qui ponctuent le récit. Si elles constituent un vrai délice pour les yeux, nous plongeant de plus belle dans cette atmosphère mystérieuse où l'on a l'impression que le jour ne se lève jamais, elles ne sont pas sans rappeler les images d'un Edward Gorey ou d'un Tim Burton, inscrivant là encore le roman dans la longue filiation de la littérature Gothique.

Voici donc roman qui parvient à aborder de façon intemporel et poétique le thème de la différence, à mettre entre toutes les mains de nos petites sirènes et minis pirates en herbe !
Lien : https://youtu.be/486JfxdIIZw
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