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Citations sur Philosophie sentimentale (9)

Notre savoir n'est autre que ce que notre pensée parvient à saisir du chaos avec le moins de confusion possible. Entre une croyance et une vérité, il n'y a pas une différence de nature mais de degré de précision — raison pour laquelle Montaigne en appelle pour lui-même à un gai savoir comme à une docte ignorance.
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L’amour est la forme la plus exquise de l’inconfort de vivre..
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Lors des interminables réunions entre professeurs qui me retiennent au lycée, je feins de m’absorber dans l’étude de tel ou tel document que l’on m’a distribué et dans lequel je cache mon bouquin. Serais-je moins bien élevé, je m’évaporerais pareillement quand je me barbe avec des proches. Même si je n’ouvre pas le livre que j’ai avec moi, sa présence me rassure. Je tiens là, à portée de main, un ami prêt à me faire franchir à tout moment la ligne de démarcation qui sépare la zone de la vie sans l’esprit, occupée par les forces de la bêtise, de la vulgarité ou de la platitude, de la zone libre où l’esprit circule de l’imaginaire à l’intelligence. Je ne cherche pas dans les livres un dépaysement. Si je pratique la lecture comme art de me transporter mentalement ailleurs, ce n’est pas dans le but de changer d’horizon, mais, au contraire, de retrouver mes pénates les plus intimes.
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Je tiens depuis que philosopher ne consiste pas à enseigner à vivre ou à mourir, encore moins à nous consoler de notre finitude, mais à examiner la pertinence de notions tenues pour évidentes, à démystifier des foutaises ronflantes, à mettre un nez rouge aux idoles. En m'adonnant à ces exercices de lucidité, je ne vis pas mieux: je me divertis un peu.
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Montaigne est nihiliste parce qu'il est l'homme d'une pensée unique, la pensée de la mort. Il ne pense pas la mort, puisque la chose est impossible. "La mort, nous ne la pouvons essayer qu'une fois; nous y sommes tous apprentis quand nous y venons." En revanche, il pense à la mort - la sienne propre, celle des autres, celle de toutes choses - et en dépit du ton plaisant avec lequel, souvent, il en parle, il ne peut cacher qu'elle l'épouvante. Quand il lit chez Epicure que "la mort n'est rien pour les hommes", dans la mesure où "tant qu'ils vivent, elle n'est pas", et que, "quand elle est, ils ne vivent plus", il se demande si ce philosophe ne se paie pas de mots. "N'ayons rien si souvent en la tête que la mort", lui rétorque-t-il, même si pareille pensée en augmente la frayeur.
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Mon pessimisme n'a jamais été une conception philosophique consistant à affirmer que le monde est régi par le Mal plutôt que le Bien, ni même un trait de caractère qui me ferait voir tout en noir, mais l'idée très claire et, au fond, banale, que vivre c'est souffrir au sein d'un univers qui n'est pas un cosmos mais un chaos.
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Nietzsche: "le travail est la meilleure des polices " parce qu'il "tient chacun en bride et entrave puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance"
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Molière nous décrit tous les radins dans L'Avare ; tous les hommes qui aiment les femmes dans Dom Juan ; tous les faux-culs dans Tartuffe. Le fabuleux bestiaire de La Fontaine nous rappelle combien les mœurs ne varient jamais malgré le temps. En peignant la cruauté des hommes ou les saccages du temps, Bosch, Goya, Schiele nous surexposent la douleur d’exister en son essence même.
Dans Madame Bovary Flaubert démonte les mécanismes mortels de nos illusions narcissiques, Kafka, dans Le Procès, les rouages étatiques qui nous écrasent, Houellebecq, dans Les Particules élémentaires, les ressorts déprimants de notre plaisir sexuel.
Le temps de la contemplation picturale, de la représentation théâtrale, de la lecture poétique ou romanesque, nous accédons à une connaissance claire, distincte et jubilante de tout ce que produit la Volonté dans l’univers et en nous-mêmes. En cela, toute grande œuvre répond exactement à la définition scolastique de la vérité : une adéquation entre la conscience et la réalité.
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Nihiliste, je ne dirais pas que je suis convaincu que tout n'est que hasard et mort, mais que j'en ai la nette impression — la différence entre une conviction et une nette impression étant que rien de net ne caractérise une conviction et, surtout, que c'est ce flou même qui la rend convaincante.
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