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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Chiller aves Schiller,

Les Brigands est le succès de jeunesse de l'immense dramaturge allemand, égérie du romantisme, avec son meilleur pote Goethe.

"Hélas ! Aux coeurs heureux les vertus sont faciles !"

Charles de Moor est un damné de la terre, s'il n'y a pas d'amour heureux, comme écrivait Aragon, alors personne ne l'emportera au Paradis. Ce sanguinaire héros romantique ne saurait souffrir que d'aucun survive effrontément à son trépas. le romantisme transforme des êtres contingents et facultatifs en des vies indispensables à la nôtre et par là-même les objectivent, êtres-objets de notre possession, loin de toute la résilience et du relativisme moderne.

Il faut dire aussi que le romantisme, qui place l'amour-passion au dessus de tout, qui déborde et qui nous dit qu'il ne faut pas dominer ses passions, arrive aussi après des siècles de contraintes dans le domaine marital, c'est un exutoire, certes excessif, mais qui répond à l'excès inverse qui a longtemps prévalu. Ce jusquauboutisme, cette soif d'absolu, comme la levée d'une chape de plomb ?

Ce drame en 5 actes se laisse lire fort aisément, l'auteur l'écrit en 1781 aux prémices du romantisme: comment s'incarnera-t-il en littérature ? Une tragédie et un héros, qui se dresse face aux circonstances accablantes, inextricables, de l'existence, déchiré et trahi, mais dans un refus absolu de nuance, de sagesse, de compromis…

Mais ces héros romantiques allemands sont parfois monstrueux de possessivité, d'orgueil ce qui fait que l'on évite l'écueil du bon héros manichéen, parfois misérabiliste ou trop plein de complaisance qu'on a pu trouver chez un certain nombre de romantiques français, de Guernesey à Saint-Malo, et jusqu'aux contreforts du mâconnais… Sans une petite goutte d'ammoniaque comme disait Albert Cossery, sans un peu de la perversité d'une héroïne de Françoise Sagan ou de la rugosité d'un personnage de Simenon bref sans méchanceté on a pas l'humanité, on n'est pas crédible pour le lecteur, on n'a pas d'empathie quand tout est trop lisse et idéaliste.

L'attitude sans compromission des héros de l'époque en dit long sur le moral des jeunes artistocrates de la fin du XVIIIe siècle… le Werther de Goethe ne sera-t-il pas lui-même à l'origine d'une vague de suicides plus qu'inquiétante, suicides d'amants éconduits, mais aussi de tourtereaux, à l'image de celui orchestré par le dramaturge Kleist, à tel point que les intellectuels de l'époque, en aval de la condamnation aveugle de l'Eglise, s'emparent du sujet, à l'image de Madame de Staël et ses “réflexions sur le suicide”. L'aura de ce trépas volontaire, que chaque écrivain se refile comme le chapitre conclusif un peu facile, se poursuit jusqu'à la fin du XIXe siècle, le romantique Victor Hugo par exemple, clôt son Homme qui rit sous les flots…

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Je salue les qualités révolutionnaires de cette pièce, oui. J'apprécie beaucoup le théâtre romantique - français ou allemand, oui.
Mais ici, tout en sachant que c'est une vision anachronique de lectrice cynique, cruelle, désabusée... du XXIème siècle, j'ai préféré le personnage diabolique de Franz aux personnages principaux. Comme souvent dans le théâtre romantique - que j'apprécie particulièrement par ailleurs, qu'il soit allemand comme français, le personnage féminin n'existe que pour son amour et son amant. Mais ici, Amélie a pour originalité d'être une femme désirante, pas seulement aimante, elle parle de l'amour physique. le comte incarne le type du père aimant, trop larmoyant pour moi cependant.
Karl est plus intéressant toutefois dans ses tiraillements, entre amour filial, amour envers sa fiancée, et respect du code d'honneur des brigands qui est devenu une forme de noblesse.
Ces brigands sont d'ailleurs des brigands rêvés, courageux et braves jusqu'à l'impossible, respectueux de leur code et de leur hiérarchie. Dommage que Schiller ne fasse qu'effleurer l'idée que les véritables brigands sont les nobles privilégiés dans leurs châteaux et les usuriers qui pressurent le peuple. Trop tôt dans L Histoire peut-être...
Mais oui, c'est Franz qui m'intéresse le plus. Lui qui admet n'agir que pour lui, dans ses propres intérêts, violant les lois humaines les plus sacrés. Il n'est pas motivé par l'amour ou le désir, ne cherche pas particulièrement l'argent. Je regrette donc que ce personnage quasi démoniaque ne soit pas plus mis en valeur, Karl est déjà suffisamment transgressif à la date de l'écriture.
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"Les Brigands" de Schiller est une pièce un peu brouillonne, avec quelques incohérences, mais elle est traversée par la passion , la violence et sa lecture est captivante.

Cette pièce est une sorte de méditation métaphysique sur le mal absolu qui n'est que difficilement supprimé , surmonté, mais Karl , le bandit, un bandit tourmenté, réussit à le surmonter par son sacrifice.
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