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sur 2064 notes
Un jeune-homme se réveille dans une grotte du site de Jeita, au Liban, il fait tout pour éviter les humains qui se trouvent là, il n'y en avait pas autant quand il s'y était endormi. Rapidement, nous comprenons que son sommeil a duré quelques décennies.
Ayant rejoint la ville de Beyrouth, il s'informe des changements intervenus et s'étonne de certains faits :

""Réchauffement climatiques" ? Noam ignore ce que cela signifie…
En quelques articles, il saisit : la température du globe monte. Les zones désertiques s'étendent ; les régions naguère tempérées se désintègrent, sujettes à tempêtes et canicules.[…] Soit l'eau manque et rien ne pousse, soit l'eau s'abat et dévaste tout. Des photos alarment Noam : les glaciers alpins qu'il avait gravis ont fondu : les ours polaires qu'il avait chassés, énormes, athlétiques, menaçants, traînent maintenant leur misérable carcasse à la lisière des cités." p 28

Puis la fumée d'un important incendie oblige la population à se confiner à l'intérieur.
La situation du monde actuelle lui fait véritablement peur. Bien qu'il ait toujours tu son destin particulier, une idée le pousse à écrire, ainsi Noam nous conte sa vie commencée il y a... huit mille ans.

Eric-Emmanuel Schmitt nous passionne prodigieusement sur plusieurs niveaux… avec l'aventure romanesque d'un Noam du néolithique ; avec des apartés du Noam actuel pour des précisions historiques ou philosophiques sur l'évolution de l'humanité… des civilisations, de la société, de l'alimentation, de l'agriculture, de la science, de la foi, de la religion, etc. etc.
Les sujets de réflexion ne manquent pas !
Bien souvent, quand les notes de bas de page sont nombreuses, elles déconcentrent et perturbent la lecture, mais ici, j'ai apprécié cette façon de faire intervenir Noam, on ne quitte pas l'histoire tout en approfondissant de nombreux sujets.

"Des colonnes de migrants, j'en ai croisé pendant des siècles. Non seulement elles n'ont jamais cessé, mais elles ont crû avec le temps. Leur fréquence a augmenté, ainsi que le nombre de marcheurs qui les composent, passant de cette trentaine d'individus à plusieurs centaines, plusieurs millier, progrès indiscutable ! Aujourd'hui, sur les écrans, j'aperçois des familles hagardes qui échappent aux coups d'une tyrannie ou aux bouleversements du climat […] Pourtant, ceux qui ne fuient pas refusent cette réalité. Provisoirement à l'abri, campés sur leur terrain ainsi qu'un chêne dans le sol, prenant leurs pieds pour des racines, ils estiment que l'espace leur appartient et considèrent le migrant comme un être inférieur doublé d'une nuisance. Quelle bêtise aveugle ! […) Il n'existe pas d'humain plus légitime à habiter ici que là. le migrant, ce n'est pas l'autre ; le migrant, c'est moi hier ou moi demain. Par ses ancêtres ou par ses descendants, chacun de nous porte mille migrants en lui." p 392

Un roman historique, un roman d'aventure, un roman philosophique. Bref, un roman captivant et intelligent, avec des personnages attachants et de l'émotion.
Une magnifique épopée sur l'humanité qui démarre fort et me rend impatiente de découvrir la suite.
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Comme beaucoup, je me suis laissé tenter par cette série fantastique, cette traversée de notre Histoire depuis ses fondations. On y fait la rencontre de Noam, homme sédentarisé du néolithique. Il prend la plume pour nous raconter son histoire d'homme immortel qui a atteint les 8000 ans. C'est une très belle histoire, très prenante. Les personnages, bien que très éloignés de nous, sont très réalistes, crédibles. J'ai adoré découvrir tous ces détails dans la façon de vivre de cette période. On y découvre la transition, parfois difficile, entre une vie de nomade et les débuts de la sédentarisation, dans laquelle s'installe de plus en plus la hiérarchie d'une vie en société.
J'ai également apprécié la construction de ce roman, car Noam nous conte son récit alors qu'il est déjà à notre époque. Il a donc beaucoup de recul sur les évènements de sa vie. Il fait des parallèles entre d'autres évènements plus tardifs, il compare les façons de vivre des différentes sociétés qu'il a connu, ce qui laisse présager une suite très prometteuse.
Par cette série déjà célèbre, je découvre aussi Eric-Emmanuel Schmitt que je ne connaissais pas. Je découvre donc aussi son écriture fluide et agréable, avec un vrai talent de conteur. Une chose est sûre, je ne resterai pas sur ce tome 1 et je poursuivrai avec plaisir cette Traversée des Temps.
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Enaurme ! Comme dirait Lucchini…
Le projet, d'abord : faire de Noam le fil conducteur de l'histoire de l'humanité en huit volumes.
Ensuite, le premier volume de quasiment six cents pages qui se lit comme un conte fantastique.
Enfin, le plaisir de tourner les pages d'un aussi gros pavé ; plaisir, comme la mer, « toujours recommencé ».

Oui, comme la mer. Car il s'agit bien de la mer ici, la mer qui remplace le lac originel. le lac qui vit naître Noam/Noé et les siens. le lac fut longtemps leur unique horizon, le lac qui les a nourris, le lac qui les a protégés. Jusqu'au jour où… le DELUGE ! et l'errance qui les conduit sur une terre qui ne semble pas avoir été touchée par la furie des eaux. le Mont Ararat ?

Eric-Emmanuel Schmitt « revisite » − le mot est à la mode − les textes fondateurs de notre civilisation, philosophiques, religieux. Trente en de gestation et de recherches ont conduit l'auteur à cette érudition qui porte le texte sans l'alourdir inutilement.
Ajoutons à ça ce talent de conteur qui lui confère la possibilité de créer des personnages attachants, denses, complexes… Que ce soit Noam, Barak, Noura et même l'insondable Derek… Tibor, le guérisseur, aussi…

Le projet fait traverser les âges à Noam le foudroyé, l'immortel, l'éternellement jeune… Quelque chose me dit qu'il n'est pas le seul à avoir rencontré l'immortalité.

Le tome 2 est à paraître prochainement. Autant dire qu'il est attendu avec impatience.
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Voici un roman historique, un peu fantastique.
C'est l'histoire de Noam, héros préhistorique, intègre et courageux ; cela va de soit.
Il y a tous les ingrédients pour plaire : la vie dans un village, parfois dans des cavernes, un chef, le fils du chef, le frère, les alliés et les ennemis.
Et puis bien sûr de l'amour, des trahisons (beaucoup), du courage, des morts, la maladie et la vie.
Des personnages hauts en couleurs attachants ou détestés.
La nature sauvage, accueillante ou meurtrière.
Bref une épopée, un style, un rythme, un pavé qui vous attrapent et ne vous lâchent plus.
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« Avant l'écriture, les génies écrivaient sur le vent. » P 536

E.E.S. invente le néolithique avec un personnage, Noam, qui va connaître le Déluge et traverser les âges.
D'après l'auteur, la Terre était un paradis avant que l'homme n'y mette son grain de sel, son grain de sable. C'était un monde où l'homme ne soumettait pas la Nature, mais faisait partie d'elle, à l'instar de la flore et de la faune.
Un livre qui ne se résume pas, mais qui se déguste.
Alors, bonne lecture.
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Cela fait trente ans qu'Eric-Emmanuel Schmitt désire réaliser ce magnifique défi : raconter 8 000 ans de l'histoire de l'humanité, à travers la voix de Noam. Ce dernier est né, pendant l'ère du Néolithique et a traversé les époques. Il a été le témoin de toutes les évolutions et de toutes les révolutions. Dans le prologue de ce premier tome, alors qu'il est à Beyrouth, à une époque à laquelle des gens écrivent des messages, sur des boîtes plates lumineuses, il décide de raconter son épopée à travers les siècles. Dans la première partie, intitulée le lac, il ne sait pas encore qu'il est immortel. Il conte sa vie auprès des siens, au temps de la Préhistoire. Il est le fils aîné du chef du village, un homme très respecté. Il admire son père et aspire à être aussi juste et bon que lui. Mais ne dit-on pas qu'il faut tuer le père pour grandir ? Noam décrit la vie des villageois sédentaires, le quotidien, les découvertes, les règles qui régissent la vie en communauté, etc. Les Hommes ne se considèrent pas supérieurs à la nature : c'est elle qui est souveraine.


Dans la deuxième partie, nommée le déluge, la nature se manifeste. Cet événement dramatique marque un changement pour l'Humanité, mais aussi pour Noam. L'immortalité, est-elle un cadeau ou un fardeau ? Comment vivre au milieu des autres, avec une différence qui fait peur ?


Paradis perdus est le premier opus de la saga La Traversée des temps qui en comportera huit. Chacun correspondra à une période charnière de l'Histoire. Il y a quelques années, j'ai revu une de mes anciennes professeurs d'Histoire, à un salon, alors qu'elle publiait un recueil historique. Dans sa dédicace, elle avait écrit qu'elle espérait que je croirais à ses écrits. Elle se rappelait que, plus jeune, j'avais du mal à croire à ce qui était trop lointain. Aussi, c'était un challenge pour moi de lire un roman se déroulant, pendant la Préhistoire.


Je n'ai pas de mots pour expliquer à quel point, j'ai été captivée par Paradis perdus. J'ai été passionnée par l'aspect historique. Contrairement à ce que ma nature laisse supposer, j'ai aimé vivre au Néolithique, auprès de Noam et des siens. J'ai écouté leur philosophie qui laisse entrevoir les mutations que le progrès engendrera sur les relations entre les Hommes et sur celles entre la nature et l'Humain. Les personnages m'ont attendrie et émue. Bien sûr, Noam m'a énormément touchée. J'ai aussi eu un élan d'amour, envers Barak, un homme fort et puissant, au coeur immense et à l'affection débordante. J'ai été transportée par les histoires d'amour, que ce soient les sentiments de couple ou ceux maternels et filiaux. J'ai aimé l'ambivalence de certains personnages, qui montre que la personnalité n'est pas tranchée, qu'elle dépend de nombreux éléments, tels que les épreuves, les circonstances, etc.


Paradis perdus laissent présager une série mémorable. Je pense que cette oeuvre romanesque et historique deviendra une référence littéraire qui sera encore présentée, dans plusieurs décennies. C'est un avis personnel, cependant, j'ai un sentiment d'éblouissement pour ce projet gigantesque et pour ce texte qui m'a fait vivre une aventure livresque inédite. L'incroyable travail de documentation, retransmis avec passion, mêlé à la fabuleuse trame romanesque, me rend riche de connaissances et de réflexion profonde. La Traversée des temps relate notre Histoire. Je n'ai pas de mots pour décrire mon coup de foudre inaltérable pour ce voyage inoubliable.

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1er tome d'une série de 8, ce livre nous emmène en des temps lointains où l'homme vivait en harmonie avec la nature et pas contre elle, et où l'écriture n'avait pas encore été inventée. On fait connaissance avec Noam qui va nous faire traverser L Histoire à travers son histoire.
Personnellement, je ne saurais être impartial avec EE Schmitt car c'est un de mes auteurs préférés et je sais qu'en ouvrant un de ses livres, je me prépare à savourer un délice. Ce fut le cas avec celui ci aussi.
Les personnages sont étonnamment vivants et j'ai tout de suite ressenti de l'empathie ou du dégout pour eux. Avant tout, ils sont humains et on les voit se débattre entre leurs qualités et leurs défauts. J'ai même eu un gros coup de coeur pour Barak qui s'est comporté comme un héros du début à la fin. On ne peut que l'admirer même si on ne le comprend pas toujours.
L'histoire est vive, alerte, parsemée de rebondissements. On ne s'ennuie jamais. Et quel cliffhanger à la fin !
Bon, il ne reste plus qu'à souhaiter que tous les tomes seront de cette qualité. Cette traversée des temps s'annonce excellente !
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Tout commence par un frisson. le frisson pèse, file, s'étend, se lézarde et se multiplie.
Tout commence dans la Grotte de Jeita, au Liban.
Située à 18 km de Beyrouth, on fait la connaissance de Noam.

Il cherche Elle. Chaque fois, de dos, il espère que ce soit Elle. Chaque fois, il regrette parce que ce n'est pas Elle.
Il a quitté le monde pour LA fuir. Ne rentre-t-il que pour la retrouver ?
Noam ne supporte plus rien. Ni le sommeil ni la veille. Ni lui ni les autres. Ni la conscience ni l'oubli. Il se découvre un des derniers contemplateurs. Lui qui prend plaisir à paresser ; le délice de manger. D'ici peu, le monde n'existera plus.
Noam est né il y a plusieurs milliers d'années, dans un pays de ruisseaux et de rivières, au bord d'un lac devenu une mer.
Il ne veut plus se résoudre au mutisme plus maintenant. Il doit agir et écrire. Écrire sa vie. Ou la nôtre ?
Noam parle plus de 20 langues.

« Connaît-on le bonheur lorsqu'on n'a plus d'illusions ? »

En très peu de pages, Eric-Emmanuel Schmidt parvient à donner densité, poids et caractère à son personnage principal, Noam, par qui le récit commence. Immédiatement, je me suis sentie proche de lui.
Une intimité immédiate.
Je me suis sentie liée à lui de suite, il partage son récit avec moi, avec toi si tu le lis. Noam partagera un morceau de sa vie et de son coeur avec toi, lecteur.
Noam qui est cultivateur, cueilleur, fils et petits fils de chefs réputés.

Éric-Emmanuel Schmidt, comme Tibor, t'apprend à percevoir la nature et à la rêver.
Paupières ouvertes et paupières fermées.
Les mystères de la terre, la richesse de la nature et sa logique, la transmission des savoirs, le respect des anciens et de la nature qui offre et reprend.
L'aube parfaite, le soleil dur, la douceur du crépuscule. L'arbre magique qui apaise quand on s'allonge sur une de ses branches. L'embrun fade, la noblesse lugubre dont une averse parait le paysage.
L'évanouissement des ombres. La simplification des couleurs.
La pluie qui allonge les objets tandis que le soleil les écrase.
La consistance des troncs, des ramures aux rochers. le spectacle enchanteur de la nature.

Philosophie et sagesse.
Poésie et leçons de vie.
Une amnistie-amnésie,
Il soulève le voile des apparences et nous éclaire de sa lumière.
C'est doux et lumineux. Ce livre palpite d'amour. L'affection d'une mère, l'amour d'un homme pour une femme.
L'auteur te montre la complexité des âmes.
Tout n'est pas peint uniformément tout en noir, tout en blanc.
Il faut accepter les multiples couleurs d'une personnalité et être capable d'en apercevoir toutes les nuances qui la composent.

Le temps qui passe, l'émergence des sentiments telle que la jalousie, l'amour, la paternité, l'exaltation de la vie qui rugit toujours plus fort.

Dans les notes de bas de page, Noam te donne des compléments d'information. Toutes très intéressantes et passionnantes.
Aussi, par exemple, tu remonteras aux origines de l'aspirine. Des éoliennes.

Ce roman est captivant, exaltant.
Je te défie de le commencer et ne pas le terminer.
Les fins de chapitres se terminent par un rebondissement ; une révélation, chaque fois si inattendus que tu ne peux que continuer ta lecture. Tu n'as qu'une envie : reprendre le livre en main et te plonger à nouveau dans ses pages qui te coupent de tout.
J'étais en immersion totale, loin de tout, cela fait tellement de bien.

Il raconte les hommes.
Il narre les femmes.
Épouses et mères, mais femmes avant tout.
Tendresse et volupté, amour moral et physique.
Féminité.
Femme-Terre. Femme-nature. Femme-matrice.
Tibor, Ponnoam, Mina, Noura, Barak, Derek, Tita. Vous restez dans ma tête.

Une écriture viscérale, minérale tu ressens au plus profond de toi ce qu'il a bien voulu te dévoiler.
Que cela soit la neige recouvrant de son manteau blanc le pays ou une grotte aux formes masculine et féminine.
Une plume animale quand il le faut, précise et pourtant concise quand il le doit, toujours juste et observatrice, il te parlera autant de la différence qui est inexistante entre homme et femme, que de bonheur.

Comment, mais comment décrire une telle écriture ?
Un tel projet ?
C'est impossible.
Je le porte en moi désormais, Noam m'accompagnera, Noam a la main sur mon épaule, on avance l'un avec l'autre.
Il m'offre sa sagesse ; je lui ai donné mon coeur.

Écoute Éric-Emmanuel Schmidt oui j'ai bien écrit écoute, car ce livre bruisse, chante, écoute-le il a tant à te dire.
Écoute-le mieux que tu n'avais entendu. Lis-le vraiment.
Lentement. Apprécie chaque mot, chaque point, chaque geste.
Tout n'est que splendeur à celui qui saura lire entre les lignes.
Distingue les formes et les couleurs, les teintes et les nuances qui changent au rythme des saisons.
Écoute la mélopée des arbres, le chant des oiseaux, le bourdonnement des insectes.
Lis Noam te raconter tout cela et bien plus encore.

Il narre l'évolution et la décadence de l'humanité.
C'est incroyablement riche en sujets que je ne pourrais pas tous te les citer.
De l'évolution du vent à l'hygiène buccale, de Moby Dick aux éoliennes.

Un livre érudit, rempli de savoir et pourtant jamais tu ne te lasses.
Il couvre tellement de savoirs. Tellement de domaines, sans jamais pourtant te perdre.
Jamais poussif ; on sent l'homme passionné.
On lit l'auteur passionnant. Il n'écrit pas, il nous conte.
C'est la sagesse de la nature, celle des temps anciens, où l'homme était à son écoute et trouvait en elle tout ce dont il avait besoin. Aliment et médicament. Nourriture et fourrure. Gibier et foyer.
Je n'ai ressenti aucune lassitude, aucune longueur.

J'ai cheminé aux côtés de Noam durant son périple. J'ai vu comme lui l'azur vif, les torrents bavards, le murmure des ruisseaux, le chant âpre et viril du vent, la douceur du crépuscule, les questions des ténèbres, les étoiles réconfortantes, la lune coquette qui se pare d'argent ou de cuivre, les nuages qui lui rendent hommage, les rideaux d'averses.
Éric-Emmanuel Schmidt te montre la splendeur de l'univers.
Il narre
La préhistoire ocre, une âme bleue, la vie ocre, une mésange beige,
Un coeur pur, un autre lucide,

Toi aussi entame ce périple aux confins de l'univers et de ces mystères.



La nature sait. La nature anticipe. La nature calcule. La nature voit loin. Nous nous demeurons aveugles à l'avenir.
Éric Emmanuel Schmidt t'offre une porte sur ces paradis perdus que tu n'as vraiment, mais vraiment pas envie de quitter.

L'homme d'aujourd'hui a beau se glorifier il n'a rien inventé.
Pourquoi je dis cette phrase ? Il faudra lire Paradis perdus qui porte incroyablement bien son titre.

Paradis perdus a comblé plusieurs de mes facettes de lectrice.
La passionnée d'histoire, l'avide de connaissance ;
la passionnée portée par ces beaux mots, la rêveuse emmenée loin dans le temps, et maintenant l'impatiente qui n'attend qu'une seule chose : la suite de cette lecture qui m'a enivrée.
Un roman d'un homme inspiré et inspirant.
Un périple inoubliable au temps du néolithique.

Paradis perdus c'est la vie et tous ses cycles.
La vie, l'amour, la mort.
De la nature et des hommes.

Huit milliards de personnes ne veulent rien changer pendant que tout change.
Le consumérisme. le culte du faon. La conquête frénétique de nouveaux marchés.
Les glaciers alpins ont fondu, les ours polaires auparavant menaçants traînent aujourd'hui leur misérable carcasse à la lisière des cités.

J'ai fait la plus parfaite des rencontres.
Celle qui dit tout quand on ne dit plus rien.
Quelque chose de puissant. Souverain.
Je me suis sentie liée à Noam. Tellement.
Je n'aspire qu'à le retrouver. J'aime à m'imaginer en regardant le ciel qu'il est peut-être en train de marcher à Damas, où naviguer sur la mer morte. Il est là quelque part dans le monde, il attend de pouvoir continuer à nous livrer toutes ses connaissances.

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Dès que ce roman est sorti, j'ai eu envie de le lire, je l'attendais avec impatience ! D'abord parce que j'aime beaucoup les écrits d'Eric Emmanuel Schmitt, découvert avec La part de l'autre, et récemment avec "Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran", et parce que cette histoire de l'Humanité depuis 8 000 ans m'intéressait beaucoup.
Je n'ai pas été déçue ! J'ai dévoré ce 1er tome qui en comptera 8, un sacré défi que l'auteur préparait depuis de nombreuses années.
Au début, j'avoue avoir été un peu déstabilisée par le langage moderne, avec des expressions de maintenant alors que l'on est dans la Préhistoire. Mais on s'y fait très vite et comme le personnage principal écrit son récit de nos jours, c'est finalement logique. de plus, on va traverser toutes les périodes de l'Histoire, il fallait donc lisser tout cela de façon cohérente. Avoir choisi ce côté fantastique avec l'immortalité de Noam me semble un excellent choix pour cette épopée.

Noam, le narrateur et héros de ce roman, se réveille dans une grotte près de Beyrouth de nos jours.
Après une présentation du contexte dans lequel il arrive, Noam qui sera en fait Noé, commence à écrire l'histoire de sa vie commencée 8 000 ans auparavant. Ce besoin d'écriture, de transmission devient urgent pour ce personnage qui pressent que bientôt le monde n'existera plus.

Né dans « un pays de ruisseaux et de rivières, au bord d'un lac devenu mer » dans un paysage paradisiaque, Noam est le fils du chef Pannoam, le chef du village.
Les personnages sont très attachants, on ressent beaucoup d'amour dans ce 1er tome.
L'écriture d'Eric-Emmanuel Schmitt, toujours magnifique et addictive nous plonge dans ce passé lointain et en même temps proche de nous en ce qu'il porte déjà les erreurs qui feront de notre monde contemporain ce qu'il est, guerres politique, écologie...
Le récit d'Eric-Emmanuel Schmitt est aussi ponctué de nombreuses réflexions et références médicales, scientifiques, religieuses, philosophiques qui en font un ouvrage très riche.

J'ai adoré ce 1er tome lu en quelques jours, j'ai hâte de lire la suite !
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Eric-Emmanuel Schmitt se lance avec La traversée des temps dans un immense projet : huit tomes reprenant l'histoire de l'humanité depuis ses origines. Beaucoup d'ambition…

Ce premier roman introduit un être qui a vécu les temps originels, et le déluge, et a survécu jusqu'à connaître notre époque : Noam. Un Noam qui va d'abord connaître une vie d'enfant puis d'homme, admirant son père, puis en découvrant les travers ; ayant une vision naïve du monde, puis étant confronté aux trahisons et aux secrets de la vie et des hommes. D'abord obéissant et respectueux des anciens, puis s'apercevant que nulle raison ne peut justifier l'inégalité. Sa vie dans les temps immémoriaux au bord d'un lac dont les hommes se méfient va le conduire à endosser plusieurs vies auprès des siens : amoureux déçu, père malgré tout, puis chef après la mort de son père.

Au travers de ce récit, Schmitt rappelle que nos fonctionnements n'ont pas évolué depuis des millénaires, l'homme agit au nom des siens, au nom d'un ou des Dieux, tente de faire le bien autour de lui – et échoue bien souvent. le récit est bavard ; son Noam multiplie les comparaisons temporelles. Les destinées des personnages sont prévisibles ; les rebondissements se succèdent. Après un début des plus longuets, la vie de Noam dans son village, les obstacles familiaux qu'il doit surmonter, font remonter l'intérêt. Avec le déluge néanmoins le discours se fait plus mystique et excessif.

La lecture au long cours de ce pavé de de prés de six cent pages est par moments pesante. L'originalité du projet, certains passages assez réussis, auraient pu laisser espérer mieux de ce premier épisode...
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