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3,61

sur 2041 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Le roman Lorsque j'étais une oeuvre d'art d'Eric-Emmanuel Schmitt propose une réflexion sur l'importance donnée à l'apparence physique au détriment de la beauté intérieure.

Qu'est-ce que l'art ? Éric-Emmanuel Schmitt se pose la question dans cet ouvrage qui s'inscrit en plein dans notre époque par une réflexion candide sur le pouvoir de l'image et des objets. »
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Mot d'ordre : Originalité

👍 Points forts : Lecture facile et prenante. Je lis pour ne pas voir le temps passé, challenge accompli avec ce bouquin.

👎 Points faibles : Peut-être un manque de complexité dans la structure narrative et quelques personnages.
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Lorsque j'étais une oeuvre d'art/Eric Emmanuel Schmitt
Il y a une quinzaine d'années, j'avais été enthousiasmé à la lecture de ce livre qui venait de paraître. Sa relecture aujourd'hui me confirme dans l'idée que EE Schmitt est un des meilleurs écrivains de notre époque. Son art du dialogue est inégalé et son sens de l'humour dans les pires situations fait partie du charme de bon nombre de se oeuvres. Il sait allier le tragique et le comique avec sérieux pour notre plus grand plaisir.
Le thème de cette fiction est très intéressant car être admiré de tous est un vieux rêve que chacun porte en soi.
le dernier des frères Firelli, Tazio le narrateur, est en pleine dépression : il a 20 ans mais le suicide lui paraît l'évidence. Mais rien ne va se passer comme il a prévu…quand survient à l'ultime seconde le sieur Lama, un artiste excentrique qui se prend pour un génie :
« Je suis un génie. Je n'en serais pas un si je l'ignorais, d'ailleurs. Je me suis fait connaître à l'âge de 15 ans par mes peintures sur savon noir. À 20 ans je sculptais la paille. À 22 j'ai colorié le Danube. À 25, j'ai emballé la statue de la Liberté dans du papier tue-mouches… »
Et Lama va proposer à notre candidat au suicide une alternative originale. Il lui offre une vie annoncée comme facile contre sa liberté : devenir une oeuvre d'art moyennant quelques retouches.
Satire des temps modernes où la chirurgie esthétique est devenue une alternative pour accéder au plaisir d'être admiré ? L'art a-t-il des limites dans son expression ? La superficialité et l'apparence sont-elles seulement un effet de mode ? Quel serait le statut juridique d'une oeuvre d'art vivante ? Que vaut la célébrité face à la vie et la liberté ? Autant de questions que l'auteur nous conduit à nous poser.
Toujours est-il que ce livre nous incite sainement à tenter de voir au delà des apparences.
Et puis l'amour comme toujours peut sauver la mise.
Une histoire originale qu'il faut appréhender au second degré.
Extrait du discours de Zeus Lama à Tazio alias Adam Bis :
« Mon jeune ami, chacun de nous a trois existences. Une existence de chose : nous sommes un corps. Une existence d'esprit : nous sommes une conscience. Et une existence de discours : nous sommes ce dont les autres parlent. La première existence, celle du corps, ne nous doit rien, nous ne choisissons ni d'être petit ou bossu, ni de grandir ni de vieillir, pas plus que de naître que de mourir. La deuxième existence, celle de la conscience se montre très décevante à son tour : nous ne pouvons prendre conscience que de ce qui est, de ce que nous sommes, autant dire que la conscience n'est qu'un pinceau gluant docile qui colle à la réalité. Seule la troisième existence nous permet d'intervenir dans notre destin : elle nous offre un théâtre, une scène, un public… »
Pour moi, ce livre est avant tout une critique de notre époque où l'apparence est ce qui importe pour nombre de gens, avec comme corollaire « l'achat de biens et de services qui changent ou améliorent notre apparence – vêtements, régimes, coiffures, accessoires, voitures, produits de beauté, produits de santé, produit de standing, voyages au soleil, opérations chirurgicales. »
La conclusion revient à Hannibal le peintre aveugle, qui lors du procès déclare :
« L'art est fait pour l'homme, par l'homme, mais l'art n'est certainement pas un homme. »
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J'adore Eric Emmanuel Schmitt notamment pour sa diversité littéraire : des romans, des nouvelles, des pièces de théâtre... Je n'ai encore jamais été déçue, souvent agréablement surprise!
Ce livre là me reste le plus en mémoire. Je suis restée accrochée tout au long du roman. Mais à la fin de ma lecture je ne sais dire si j'ai aimé ce livre je peux surtout dire que j'ai trouvé cette histoire bizarre je dirais même bizarrement scotchante... Encore une autre facette de l'écriture de ce grand auteur!
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Mon avis sur ce livre va être concis:
J'ai vraiment adoré l'intrigue, l'histoire du protagoniste et même les personnalités de chacun. Ce roman peut paraître étrange à première vue, mais par la suite, c'est une vrai claque pour ma part.
La plume de l'auteur m'a conquise également, je vous le conseille bien évidemment :)
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Un très bon livre qui montre bien l'importance du regard des autres au travers duquel on se définit.
C'est l'histoire d'un jeune homme désespéré qui signe un pacte avec le diable. Il met tout son être, son existence entre les mains d'un artiste renommé qui fait de lui une oeuvre d'art. A partir de ce moment, il n'est plus maître de sa vie, il est traité comme un objet sans âme et se retrouve exposé au regard de tous.
Les hommes ont un besoin impérieux de reconnaissance. Mais est-ce que cela en vaut vraiment la chandelle.
L'auteur nous livre une critique de l'art moderne. Y a-t-il des limites? Jusqu'où peut-on aller?
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Alors qu'un jeune homme s'apprête à se suicider pour la énième fois du haut de la falaise de Palomba Sol, une voix résonne derrière lui : « Donnez-moi vingt-quatre heures ».

Frère des célèbres jumeaux Pirelli, adulés pour leur beauté extraordinaire, le jeune Tazio n'a malheureusement pas hérité de leur charisme, pire il incarne la nullité dans toute sa splendeur. du moins le croit-il. Fade, amorphe, vide et déprimé, tel est son portrait.
Un portrait que son « bienfaiteur » voudrait transformer en oeuvre d'art.
Zeus-Peter Lama, un riche peintre-sculpteur déjanté, réputé pour ses coups d'éclat médiatiques, n'en est pas à son coup d'essai.
En totale confiance et après avoir orchestré sa propre mort, Tazio accepte de devenir une sculpture vivante, abandonnant de facto son humanité. Adam bis est né, désormais adulé et médiatisé dans le monde entier.

Adam a l'impression de renaître mais une rencontre avec un peintre et sa fille sur la plage lui ouvre les yeux. Hannibal, un artiste aveugle mais qui peint l'invisible avec talent et le voit avec les yeux du coeur. Et que dire de sa fille, la merveilleuse Fiona pour qui il éprouve rapidement une passion amoureuse.

Le doute s'insinue peu à peu dans l'esprit d'Adam. Son bienfaiteur ne serait-il qu'un manipulateur dénué de scrupules, uniquement intéressé par la gloire ?
Adam est-il devenu un vulgaire objet qu'on peut vendre et acheter à souhait ?
Et dire qu'il croyait n'avoir rien à perdre, le jeune homme découvre qu'il a perdu une chose essentielle : sa liberté, sacrifiée sur l'autel des vanités de son créateur. Pour recommencer à exister, il lui faudra prouver sa condition d'être humain, un comble.

Eric-Emmanuel Schmitt réussit un véritable tour de force dans cet opus qui se veut à la fois cruel et dérangeant mais également original et interpellant. Une écriture acide sur la condition humaine, sur le culte de l'apparence si présent dans notre société qui peut pousser à des extrémités. On ne connaîtra jamais l'apparence d'Adam bis mais on devine aisément sa monstruosité. Une belle façon de rappeler que « l'essentiel est invisible pour les yeux ».
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Un livre inclassable : roman engagé qui interroge l'art et ses fondements, le génie artistique, notre humanité. Ce livre repose sur les apparences, le beau, le laid, et sur nos représentations trop souvent intolérantes et délétères.
À une époque envahie par le besoin d'être vu pour se sentir être tout simplement, le protagoniste de ce récit contemporain - comme l'art dont il s'agit - finira par prendre les pires décisions possibles, manipulé certes, mais aussi poussé par ses propres démons.
Dans une intrigue qui nous rappelle pêle-mêle le Golem, Pygmalion, la chirurgie esthétique, les diktats successifs de la mode, Dorian Gray, l'extrême maigreur - heureusement controversée - des mannequins, ou encore et surtout les scandales suscités par le "body art", l'auteur nous pousse dans nos retranchements et nous amène à nous questionner sur cette folie du paraître, et, partant, sur le sens de nos choix.
Il nous rappelle que les critères esthétiques sont aussi des enjeux de société, d'oppression, de libération ...
Qu'est-ce qui compte vraiment dans la vie ? Nous trouverons des éléments de réponse dans ce roman puissant, magistral et terrible.
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Schmitt tape en plein dans le mille avec cette confession d'une oeuvre d'art qui n'est rien d'autre qu'un être humain qui se cherche et qui se trouve (!), après s'être égaré dans les travers de la chirurgie esthétique.
L'essentiel se retrouve dans l'épilogue .... Qu'ai-je d'irremplaçable ?- se demande l'ex-oeuvre d'art- ça. Mes pensées. Mes souçis. Mes attachements. Mes amours. Leger bémol :Il est excessif. le message est intelligent mais je trouve que le moyen pour y parvenir est trop insupportable pour donner du plaisir à lire. Je continue à me passionner pour l'oeuvre de cet auteur donc assez
inconditionnelle...
Lien : https://livre.fnac.com/a1555..
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Savoureusement cruel !
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