Citations sur Ulysse from Bagdad (229)
‘’Le plus difficile dans une discussion n’est pas de défendre une opinion mais d’en avoir une.’’
Le bonheur qu’on attend gâche parfois celui qu’on vit.
Grâce à leurs intellectuels, Les Européens peuvent vivre à l'aise dans un monde double : ils parlent de paix et ils font la guerre, ils créent la rationalité et tuent à tour de bras, ils inventent les Droits de l'Homme et ils totalisent le plus grand nombre de vols, d'annexions, de massacres de toute l'histoire humaine. Drôle de peuple, les Européens, l'ami, drôle de peuple, un peuple dont la tête ne communique pas avec les mains.
Ces dernières siècles, les Européens, ils sont allés un peu partout, ils ont fondé des commerces un peu partout, ils ont volé un peu partout, ils ont creusé un peu partout, ils ont construit un peu partout, ils se sont reproduits un peu partout, ils ont colonisé un peu partout, et maintenant, ils s'offusqueraient qu'on vienne chez eux ? Mais je n'en crois pas mes oreilles ! Leur territoire, les Européens, ils sont venus l'agrandir chez nous sans vergogne, non ? Ce sont eux qui ont commencé à déplacer les frontières. Maintenant, c'est notre tour à nous, va falloir qu'ils s'habituent, parce qu'on va tous venir chez eux, les Africains, les Arabes, les Latinos, les Asiatiques. Moi, à la différence d'eux, je ne traverse pas la frontière avec des armes, des soldats ou la noble mission de changer leur langue, leurs lois, leur religion.
- Si je résume la différence entre nous deux, fils, mois je suis un optimiste qui dit "demain", toi tu es un optimiste qui dit "là-bas". Tu as l'optimisme déployé dans l'espace tandis que moi je l'ai planté dans le temps.
- Ne minimise pas la distance entre ton attitude et la mienne. Ton optimisme sédentaire, c'est le fatalisme.
- Et ton optimisme nomade, c'est la lâcheté de la fuite.
- Non, tu ne fais rien de mal, tu ne fais rien, strictement rien. on ne peut pas critiquer ce que tu fais, on peut juste regretter ce que tu ne fais pas.
Les hommes tentent, pour oublier le vide, de se donner de la consistance, de croire qu'ils appartiennent pour des raisons profondes, immuables, à une langue, une nation, une région, une race, une morale, une histoire, une idéologie, une religion.
Or, malgré ces maquillages, chaque fois que l'homme s'analyse, ou chaque fois qu'un clandestin s'approche de lui, les illusions s'effacent, il aperçoit le vide: il aurait pu ne pas être ainsi, ne pas être italien, ne pas être chrétien, ne pas...
-Depuis des millénaires , la terre n'est peuplée que de migrants et demain on migrera davantage , migrants politiques , migrants économiques , migrants climatiques . Mais les hommes sont des papillons qui se prennent pour des fleurs : dès qu'ils s'installent quelque part , ils oublient qu'ils n'ont pas de racine , ils prennent leurs ailes pour des pétales , ils s'inventent une autre généalogie que celle de la chenille errante puis de l'animal volant .
En me réveillant ce matin-là, lové au creux d'un fossé entre deux champs, le corps trempé de rosée, les choses me sont apparues avec netteté tandis que je fixais le ciel. L'homme lutte contre la peur mais, contrairement à ce qu'on répète toujours, cette peur n'est pas celle de la mort, car la peur de la mort, tout le monde ne l'éprouve pas, certains n'ayant aucune imagination, d'autres se croyant immortels, d'autres encore espérant des rencontres merveilleuses après leur trépas ; la seule peur universelle, la peur unique, celle qui conduit toutes nos pensées, c'est la peur de n'être rien.
Aucune civilisation digne de ce nom ne devrait exiger des certificats de naissance.