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Citations sur Ulysse from Bagdad (230)

- (...) Tu n'es pas un modèle, mon fils!
- Un modèle de quoi?
- Pas un modèle d'Irakien. Imagine qu'ils fassent tous comme toi: il n'y aura plus d'Irak.
- Il n'y a plus d'Irak depuis longtemps.
- Fils!
- Avant d'être un modèle d'Irakien, je me soucie d'être un modèle d'homme. Je veux pouvoir travailler, gagner de l'argent, aider ma famille, assurer la survie des femmes qui travaillent à la maison et des enfants qui ont besoin d'apprendre. Trouves-tu mon comportement indigne?
- Non, mais je pensais à mon pays...
- Tu as tort. Qu'est-ce qu'un pays? Un hasard auquel je ne dois rien.
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- Pourtant, Papa, les mots ont été inventés pour que les hommes se comprennent.
- Sottise, les mots ont été inventés pour que les hommes se distinguent et se reconnaissent entre élus.
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- Des verrues, fils
(.......)
- Il y a deux solutions pour les supprimer: soit tu enduis ta peau d'une décoction de citron dans du vinaigre blanc, soit tu les nommes.
- Je choisis le remède numéro un. Je ne vois pas comment je baptiserais mes verrues...
-Pourtant, ça marche aussi. J'avais un ami qui a trimballé une verrue pendant dix ans, une solide, une tenace, une persistante dont aucun grattage, aucune potion ne venait à bout. Le jour où il l'a qualifiée de Fatima, elle a disparu.
- Fatima?
- Fatima, sa mère, une épouvantable mégère qui l'avait martyrisé sans qu'il se l'avouât auparavant. Dès que tu repères le juste titre d'une verrue, celui qui explique son origine, tu l'effaces.
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-Les verrues sont des fleurs que les âmes tourmentées font éclore sur leur peau.
Attrapant mon pied d'une main, ajustant ses lunettes de l'autre, il examina les trois marguerites opaques.
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Chez nous, les palmiers donnent le mauvais exemple. Comment le palmier pousse-t-il, en effet? Il ne s'élève vers le ciel que si on coupe ses parties basses; à ce prix, il grimpe et règne, majestueux, dans le ciel bleu. Chaque souverain arabe se prend pour un palmier; afin de se dresser et de se développer, il se coupe du peuple, s'en détache, s'en éloigne. Le palmier favorise le despotisme.
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« Les frontières, tant qu'elles existent, il faut les respecter et les faire respecter. Mais on a bien le droit de se demander pourquoi elles existent. »
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La pauvreté, c'est un maison à étages. En haut, à l'étage noble, il y a le chômeur ; c'est le pauvre accidentel, le travailleur privé d'emploi par les circonstances; soyons clairs, on l'aime bien, le chômeur, on compatit avec lui, car sa pauvreté nous dérange peu dans la mesure où elle est provisoire. En dessous, à l'étage inférieur, il y a le pauvre méritant, celui qui travaille mais dont le salaire se révèle insuffisant pour vivre; celui-là, on le tolère avec bienveillance, on lui aurait volontiers suggéré de ne jamais accepter un poste si mal rémunéré, or on se tait car, si ce n'est pas l'idiot du village, c'est l'idiot de la société, il nous offre le constant plaisir de nous sentir plus intelligent que lui. Plus bas, aux étages déclassés, il y a les pauvres par inadaptation, les clochards, les mendiants, ceux qui se montrent incapables de travailler, ou de se socialiser; ceux-là, ils ne nous effraient par car, s'excluant par eux-mêmes du système, ils le confortent. Ailleurs dans la maison, ceux qui font peur, ceux qui inquiètent, ce sont les pauvre irréguliers, les sans-papiers, les clandestins comme toi, squattant les caves, les escaliers, la cour, ces migrants économiques qui fuient un pays où, paraît-il, il n'y aurait pas de travail. Qui nous le prouve d'abord, hein? Comment s'arrangent ceux qui sont restés? Ne sont-ils pas venus plutôt pour nous voler? Des malfaiteurs! Au minimum, des parasites! Des teigneux qui survivent à tout, l'illégalité, la précarité, les intempéries, le danger, l'ignorance de la langue! Des rescapés suspects...Car mes contemporains aiment mieux penser les pauvres cons que débrouillards, ils les préfèrent idiots à courageux. Les gens comme toi, ils gênent, on s'en détourne, on préfère oublier qu'ils sont là, on ne cherche pas de solutions pour eux. Puisqu'ils se démerdent seuls, pourquoi les aider? Même si leur vie ici est rude, elles est meilleure que là-bas, non? Sinon, ils repartiraient, non? Bon, alors qu'ils se taisent, qu'on ne les entende pas, qu'on ne les voie pas, et on oubliera leur présence...Qu'ils vivent, mais avec la discrétion d'un mort. Là, mon cher Saad, on vous adresse, à vous, la pire des insultes : l'indifférence.
p291-292
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Parce que chaque individu a éprouvé ceci, ne fût-ce qu'une seconde au cours d'une journée : se rendre compte que, par nature, ne lui appartient aucune des identités qui le définissent, qu'il aurait pu ne pas être doté de ce qui le caractérise, qu'il s'en est fallu d'un cheveu qu'il naisse ailleurs, apprenne une autre langue, reçoive une éducation religieuse différente, qu'on l'élève dans une autre culture, qu'on l'instruise dans une autre idéologie, avec d'autres parents, d'autres tuteurs, d'autres modèles. Vertige!
p.259
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-autrefois je me reprochais de changer souvent d'avis, aujourd'hui je me rends compte que c'est inévitable.
-tu as raison.le + difficile dans une discussion, ce n'est pas de défendre une opinion,c'est d'en avoir une.Nous avons tous plusieurs personnes en nous.Seul l'imbécile croit qu 'il est l'unique occupant de sa maison.Il a baillonné plusieurs parts de lui et les a verrouillés ds les palcards.Du coup,il pérore clairement, d'une voix singulière.
c est à cela que l'on reconnaît le crétin,il ne se contredit jamais.Pourquoi traite t on de cloches les imbéciles?parce que la cloche ne donne qu 'un son.Nous souaiterions débiter un discours simple,ferme,définitif qui nous persuaderait de servir la vérité en tranches.Or plus l'onprogresse en intelligence, plus on perd cette ambition ,on dévoile ses complexités,on assume ses tensions.
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- Non je ne rêve pas d'être apatride, je rêve que le monde le devienne. Je rêve que le "nous" que je prononcerai un jour soit la communauté des hommes intelligents qui cherchent la paix.
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