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3,78

sur 593 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Souvenir médiéval, souvenir génial ; souvenir d'enfance, souvenir intense !

Qu'il est loin le temps où pendant les vacances d'été chez mes grands-parents, je me repassais inlassablement ce roman illustré sur ce qui constituait, sans que je le sache, l'archétype du héros romantique ! Hauts faits chevaleresques, ambiances de tournois et attrait pour le Moyen Âge : tout m'a tout de suite charmé dans l'Ivanhoé de Walter Scott. Il est vrai qu'avec le temps, de nombreux détails et personnages passent à la trappe, comme la jeune Rebecca ou la dénonciation des inégalités de cette société anglaise (qu'elles soient entre Saxons et Normands ou bien entre chevaliers et paysans, voire même entre chrétiens et juifs).
Pour autant, je ne saurais davantage conseiller d'aborder le Moyen Âge par la vision romantique des auteurs français et anglais du XIXe siècle : bien sûr, ça pullule d'archétypes à chaque page, mais ici au moins on ne parle pas de vision « moyenâgeuse ». Seules les inégalités mises en avant peuvent faire figure de critiques, mais renvoient bien souvent à celles largement présentes dans nos sociétés actuelles. Au moins, avec Walter Scott comme figure de proue de ce renouveau du Moyen Âge il y a 150 ans, on sait ce qu'on peut aimer dans cette période : les actes héroïques et les belles parades ; c'est déjà pas mal.

Evidemment, le lien est très fort avec le fameux Robin Hood et des thèmes lourds sont évoqués dans ces pages : le retour malheureux de la croisade, les amours contrariées, le poids de la religion. C'est ce qui fait naturellement le charme de ce genre de littérature : les clichés sont légion, mais l'ambiance est telle que cela se lit toujours avec un grand plaisir.

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Ce qui est bien avec "Ivanhoé" - en plus de m'évoquer quelques uns de mes plus beaux souvenirs d'enfance - c'est qu'on a quasiment deux romans pour le prix d'un. En effet, un autre héros anglais, non moins légendaire que le preux chevalier amant de la belle Lady Rowena, parcourt ses pages : Robin des Bois. Ajoutons à ces deux joyeux compères le fier roi Richard Coeur de Lion, et le tiercé est complet.

Et en parlant de tiercé, il est bien sûr beaucoup question de chevaux et d'héraldique dans ce joli pavé écrit d'une main de maître (et traduit par Alexandre Dumas et sbires, pour mon édition, excusez du peu). Combats singuliers sanglants, tournois flamboyants, batailles féodales, hors-la-loi réprouvés mais valeureux... ah ça, on ne peut pas dire que la période ait été tranquille, loin s'en faut, mais, soyons honnête, c'est bien cela que je cherchais en me plongeant dans les aventures du chevalier Wilfried d'Ivanhoé, le noble saxon, bras droit de Richard Plantagenêt.

En cette fin du 12ème siècle, en Occident, mieux vaut en effet être rangé du côté du fort et du puissant. Mieux vaut aussi ne pas être femme, ni juif, et encore moins une femme juive, comme le prouve le récit de Walter Scott, très intéressant sous cet aspect historico-social.

Je me suis vraiment régalée des aventures d'Ivanhoé et de Robin des Bois, et des amours de Rowena et de Rebecca, prenant plaisir à me remémorer le film grand spectacle de Richard Thorpe, vu et revu enfant, avec mes frères.

Du grand roman d'aventures, résolument indémodable.


Challenge PAVES 2015 - 2016
Challenge 19ème siècle
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Par Saint Georges ! Ainsi voilà le fameux récit chanté à la face de la Terre par le fameux ménestrel Walter Scott. Par ma foi, il m'a été donné de lire une bien belle prose en ce jour d'hui, assez belle pour suggérer cette fantaisie au style de ma plume.

Le barde a dessiné une Angleterre qui, tout en suivant les routes principales de la réalité, s'en écarte néanmoins pour s'égarer par les chemins de traverse du rêve.
Le temps est celui de Richard 1er que l'on surnommait « Coeur de Lion », et bien que cent années soient devenues poussière depuis la conquête de l'île par les Normands, les Saxons continuent à les nommer « envahisseurs », ou plus grave « Français », et à espérer qu'un valeureux descendant des Sept Royaumes les rejettera à la mer. Ces Saxons ont l'âme conservatrice, eux qui ont gardé les noms que leurs ancêtres se donnaient quand ils affrontaient Charlemagne : Athelstane, Wilfried, Rowenna, eux qui ont oublié qu'en leur temps ils étaient aussi des envahisseurs en Angleterre.

Dans ce chant, ces Saxons sont preux, qu'ils soient nobles ou serviles. Les Normands sont marqués du sceau de l'infamie : nobles méprisants, vils, brutaux ou sournois, à l'instar du prince Jean qui se veut leur chef et compte bien supplanter définitivement son frère Richard disparu lors de son retour de la croisade. Richard, néanmoins, échappe à ce jugement félon. Il est Normand, mais il est le roi, un roi à l'âme de chevalier errant, aimant la mêlée, la bière et le chant avec de braves compagnons. Un roi qui n'est pas un roi en somme, qui peut être accepté par les Saxons.

En dessous de ces deux races se tient une troisième, méprisée et haï par les deux autres et cependant indispensables à leur économie : ce sont les Juifs. Quel sort est le leur ici, alors que le serf Saxon le plus débile refuse de partager une chambre avec le plus prospère d'entre eux. Ils sont obligés de plier le genou, d'arrondir le dos, d'employer une voix humble et mielleuse et d'écouter les sempiternelles insultes des Normands aussi bien que des Saxons guère moins arrogants à leur égard.

Walter Scott a écrit là un roman, certes, et cependant il ne peut échapper qu'il s'agit aussi d'une volumineuse pièce théâtrale prenant appui sur la tragédie aussi bien que sur la comédie. La prose de Shakespeare irrigue le récit comme un système sanguin ; les héros de l'histoire portent leurs sentiments au-delà du raisonnable et déclament des tirades insensées à la face du monde. Certaines mises en scène ne sauraient que rappeler le théâtre antique ou classique, telle la description de la bataille du château de Torquilstone que la superbe juive Rébecca fait pour les oreilles d'un ivanhoé blessé incapable de se déplacer. Pour aimer ce long conte, il faut aimer le théâtre, il faut aimer les personnages surjoués. Et par ma barbe, j'aime cela.

ivanhoé, ivanhoé. Nonobstant les qualités déployées au plus haut degré par cet idéal chevaleresque, il m'apparaît que nommer ce chant du nom de ce personnage sonne comme une duperie. Car il s'agit ici d'un roman dit « choral », où nombreux sont les personnages qui marquent l'esprit bien plus que le valeureux paladin. Faut-il tous les nommer ? Point ! J'évoque les incontournables : Cédric, père d'ivanhoé, Saxon presque fanatique quoique noble, implacable dans les arrêts de sa conscience et si peu disposé à accorder son pardon. Wamba le fou, au verbe impertinent et drôle, fils spirituel du fou du Roi Lear et père spirituel du fou de l'Assassin Royal. Athelstane, ultime descendant des rois Saxons, espoir de Cédric de rétablir la dynastie mais plus intéressé par l'heure du souper, un Averell Dalton en somme. Et Isaac le Juif, partagé et parfois écartelé entre l'amour de l'or et l'amour pour sa fille. Et bien d'autres encore qui épicent vigoureusement ce récit.

Ce roman plaira à ceux qui aiment la chevalerie et ne sont pas rebutés par le style 19ème siècle. Il est long, de temps en temps ennuyeux, mais le plus souvent plaisant, irrigué d'humour, d'épiques batailles et de chanson. Gageons que je n'en ai pas fini avec Walter Scott.

Que cet humble avis vous ait plu ou non, je ne saurai trop vous conseiller d'aller consulter celui de la Dame du Vent. Lady TheWind m'a accompagné tout le long de ce voyage en ce Moyen-Age fantasmé. Et elle a souvent dû m'attendre sur la route alors que je paraissais ne plus avancer. Je lui présente ici mes plus sincères hommages.
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Ivanhoé.
Ce mot à lui seul fleure bon le Moyen-âge, évoque les aventures chevaleresques, les tournois, les châteaux-forts assiégés et nous rappelle combien on a aimé ces personnages valeureux du Moyen-âge : Robin des bois, Quentin Durward...

Tout d'abord, resituons un peu l'histoire :
Cela se passe en 1194. Richard Coeur de Lion, roi d'Angleterre, de retour de la Terre Sainte, est retenu captif en Autriche. Son frère, le prince Jean, tente de s'emparer du trône. Deux camps opposés, chacun tenant pour l'un des frères, s'affrontent. Ajoutez à cela, l'éternelle bataille entre Normands et Saxons et vous comprendrez l'ambiance joliment querelleuse de l'époque.
ivanhoé, fidèle bras droit de Richard, rentre secrètement en Angleterre et participe à un tournoi où il défie de nombreux partisans du prince Jean, sous les yeux émerveillés de deux belles jeunes femmes : Lady Rowena, son aimée depuis toujours mais promise à un noble saxon et Rebecca, fille d'un marchand juif, dont la beauté attise bien des regards et convoitises.

A la fin du roman ( Non, non, rassurez-vous, je ne vais rien dévoiler..), Walter Scott qualifie l'un de ses personnages héroïques de « généreux, téméraire et romanesque ». Je reprendrai bien ces adjectifs à mon propre compte pour qualifier son roman.

Généreux, dans le sens où on sent bien tout au long du roman une volonté de la part de l'auteur de faire triompher la bravoure, la fidélité et le pardon. Il est également porteur d'un message de tolérance à l'égard de la communauté juive mais aussi de réconciliation entre Saxons et Normands.

Téméraire, bien sûr, à l'image de ces hardis chevaliers du Moyen-âge qui n'hésitent pas à combattre en lice au péril de leur vie pour l'honneur d'une dame. Ce roman historique se joue parfois de la vraisemblance des faits et tente de surprendre à bien des moments le lecteur par des rebondissements parfois curieux. Je dis bien « tente » car le dénouement général de l'histoire est plutôt prévisible. On sent bien une volonté de la part de Walter Scott d'étonner et de prendre au dépourvu ses lecteurs mais il aurait dû déposer son armure imposante et bruyante avant de crier : « Surprise ! Regardez qui voilà ! ». Oui, les révélations sur l'identité de certains personnages sont plutôt des secrets de Polichinelle et ne viennent que confirmer ce que le lecteur supputait déjà.

Oeuvre romanesque, au sens où elle s'inscrit dans les romans d'aventures largement empreints d'histoires sentimentales et passionnelles. Ici, les histoires galantes passent au second plan mais l'amour n'en reste pas moins le moteur de certains des personnages du roman. Cependant, mon côté fleur bleue se désole un peu de la platitude des aventures amoureuses des héros..On est loin de la tragédie amoureuse shakespearienne ! Et pourtant, il y avait matière à rendre l'histoire bien plus épicée côté romance en donnant une place plus importante à Rebecca et à Lady Rowena. Si j'en crois quelques extraits du film, celui-ci donne la part plus belle aux personnages féminins.

Au final, même si certains dialogues m'ont paru bien longs, je me suis laissée séduire par ce roman, qui a certes un peu vieilli mais n'en reste pas moins un roman historique de qualité qui m'a énormément fait penser à la plume d'Alexandre Dumas.Ce sont aussi ses personnages pittoresques au caractère bien prononcé, voire un peu « frappé » qui le rendent bien attrayant. Walter Scott ne fait pas dans la dentelle lorsqu'il met en scène des personnages religieux. Les moines et les Templiers sont souvent dépeints comme vils et peu consciencieux, et si ces préjugés peuvent paraître exagérés, ils m'ont plutôt amusée.


Ce roman traînait dans ma pal depuis très longtemps. Il était temps de le lire ! Merci à Relax qui m'a incité à cette lecture commune, chose que je n'ai pas l'habitude de faire mais qui fut très appréciable et intéressante.
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Ivanhoé ! Ivanhoé !

Quand retentissait ce générique dans les années 1960, nous les enfants nous empressions d'être devant nos écrans en noir et blanc pour suivre ses aventures où ce beau chevalier sur son cheval blanc venait au secours des déshérités.

Ai déniché ce petit livre de 92 pages agréablement illustré par Edouard Riou et Frédéric Lix de belles planches en noir et blanc.

J'ai retrouvé plusieurs héros qui ont bercé mon enfance, non seulement Ivanhoé mais également Robin de Locksley dit Robin des bois, le roi Richard coeur de lion et le méchant prince Jean.

Le rôle d'Ivanhoé était tenu par un grand acteur aujourd'hui disparu Roger Moore (né en 1927 en Angleterre, et décédé en 2017 en Suisse) et par ce petit billet je lui rend un hommage chaleureux pour toutes ces heures de vrai bonheur et surtout d'aventures qu'il m'a fait vivre dans mon enfance.

C'est peut-être pour cela que les petites filles de mon âge (à l'époque) qui aimaient autre chose que les poupées et les dentelles ont longtemps rêver d'un prince charmant sur son beau cheval blanc !

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Comme souvent, je découvre des auteurs classiques grâce au challenge solidaire.
ET cette année, je commence par Walter Scott, et pas n'importe lequel, Ivanohé, 880 pages ..

J'ai pris mon temps car il y a beaucoup de descriptions, de chevaleries, de personnages, ...

Je ne reprendrais pas l'histoire au vue des nombreuses critiques mais apporterai juste mon ressenti.
Dépassées mes craintes autour de la chevalerie, il y a quand même l'autre pendant qui le romantisme de l'époque et qui est très agréble à lire avec la plume de Scott, j'ai apprécié ce roman où l'on retrouve les pans de l'histoire, et le fameux Robin des bois (je ne m'y attendais pas).

Les stéréotypes et caricatures attribuées aux juifs m'ont gêné au début du livre et puis, ce sont surement ses plus beaux personnages dont il s'est attaché à défendre et c'est plutôt rare pour cette époque.

Belle découverte ! A l'attaque d'un autre incontournable à présent !
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ivanhoé est un grand roman d'aventures médiévales, mais aussi et c'est plus surprenant un excellent manuel pédagogique pour comprendre la nation britannique et ses racines. Car si l'aventure, l'action, les combats flamboyants, les tournois majestueux peuplent ce roman, il ressort une trame avec un fil rouge permanent, celui de ressusciter l'unité anglaise, malgré les affrontements ethniques entre Normands et Saxons en particulier. L'auteur au travers d'un récit romanesque ou se mêle la lutte acharnée pour le trône d'Angleterre, la défense de la veuve et de l'orphelin ainsi que de nobles sentiments amoureux pour de belles dames en détresse, revient toujours à son postulat de départ, le bien doit triompher du mal pour la bonne cause et la seule qui vaille, c'est l'union de tous les anglais autour d'un roi digne de ce nom. On notera avec un grand bonheur dans ce roman, l'intégration à cet esprit national de la communauté juive décrit avec bienveillance et participant à l'effort commun dans le combat pour une nation unie.
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Quel plaisir que cette promenade en compagnie d'ivanhoé, Richard, Rebecca, Locksley et un certain moine, grand buveur devant l'éternel - et même l'abominable Bois-Guilbert! Je n'avais jamais lu le livre dans son intégralité (probablement des extraits quand j'étais enfant) et j'ai plus de souvenirs du film que du livre. Or ce pavé de 700 pages se lit avec la même facilité que frère Tuck descend les gobelets de vin !

C'est LE roman historique par excellence, celui qui a lancé le genre et c'est un sans-faute : pour la reconstitution historique, vivante et claire*, mais aussi pour les personnages, tous plus vivants les uns que les autres. On se passionne pour l'énigmatique chevalier noir ou pour la belle Rebecca du début jusqu'à la fin. Je n'ai pas boudé mon plaisir, c'est extrêmement bien "raconté" sans ruptures de rythme, et je l'ai lu en trois séances et trois coups de cuillère à pot, comme une gourmandise.

*Attention ! Ce n'est tout de même pas un livre d'histoire…
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Au 12e siècle, l'Angleterre, conquise un siècle plus tôt par les Normands, est encore divisée entre les nouveaux conquérants et les précédents habitants, les Saxons, rabaissés et souvent privés de leurs droits les plus naturels. L'absence du roi Richard Coeur de Lion et la régence de son frère le Prince Jean n'ont fait qu'amplifier jusqu'à la rendre insupportable l'oppression des Normands sur les Saxons. Certains se réfugient dans les forêts et se font outlaws, rançonnant les voyageurs qu'ils soient nobles, ecclésiastiques ou simples serfs. C'est dans ce contexte que Wilfried d'ivanhoé, fils d'un noble saxon, renié par son père pour s'être engagé aux côtés du roi dans la Croisade en Terre Sainte, revient incognito au pays. Il y retrouve la dame de ses pensées, Lady Rowena, promise à un autre. Il obtient aussi, pour soutenir l'honneur de son peuple dans un tournoi, le soutien d'un riche Juif. Blessé ivanhoé est soigné par la fille d'Isaac, Rebecca, qui s'éprend de lui même si elle sait que son amour ne sera jamais accepté par un chrétien. ivanhoé obtiendra-t-il le pardon de son père et la main de sa bien-aimée ? Rebecca échappera-t-elle à la convoitise du licencieux templier Bois-Guilbert ?

Je ne sais pas si d'autres partageront mon avis mais il me semble que ce qu'ivanhoé a de plus marquant, c'est son titre. J'ai beau avoir lu ce roman une première fois il y a plusieurs années, je ne me rappelais que très faiblement de son histoire. Certains passages, surtout, m'avaient marquée, comme le tournoi d'Ashby, mais j'avais oublié une bonne part de l'intrigue. Peut-être est-ce parce que l'auteur brode autour de son histoire tout un tas de scènes anecdotiques (mais pourtant utiles) qui diluent son histoire (la rencontre entre le Frère Tuck et le Noir fainéant, par exemple).

Autre paradoxe de ce roman, le personnage éponyme intervient finalement très peu : il s'illustre au tournoi du début et à celui de la fin mais, entre les deux, il est hors de combat et les personnages secondaires sont ceux qui occupent le devant de la scène. Ceux-ci sont presque plus intéressants que le monolithique et un peu falot ivanhoé : son père, Cédric, le Saxon intransigeant, l'intelligente et sensible Rebecca, l'indolent Athelstane, le loyal hors-la-loi Locksley et même le terrible templier Bois-Guilbert.

Walter Scott nous régale, dans ce roman, de tout ce qu'on aime dans les romans de chevalerie : les tournois, les guet-apens dans la forêt, les sièges de forteresse... mais il n'oublie pas pour autant ces personnages qu'il dote d'une psychologie bien approfondie, y compris le "méchant" de l'histoire et y compris les femmes, souvent grandes oubliées dans les romans d'aventure de cette époque. le personnage qui m'a le plus laissée perplexe, c'est celui du Juif Isaac. À la fois, Walter Scott souligne l'injustice brutale dont était victime ce peuple à l'époque et, en même temps, il lui attribue tous les préjugés antisémites possibles en le dépeignant, notamment, comme un avare indécrottable. D'un côté, Walter Scott crée un personnage magnifique de noblesse et de courage en Rebecca. de l'autre, il fait de son père une caricature de Juif digne des plus honteuses heures de l'Europe des années 30-40. Plutôt dérangeant.

Walter Scott, ne nous livre pas une vision idéalisée du Moyen-Âge. Il met fortement l'accent sur les abus de pouvoirs perpétrés par les "dominants". le clergé, en particulier, en prend pour son grade : corrompus, immoraux ou fanatiques, les ecclésiastiques croient se "racheter" aux yeux de Dieu en tuant des Sarrasins ou en persécutant des Juifs. Singulière conception de la foi chrétienne.

En résumé : un roman de chevalerie qui ne déparerait pas parmi les romans des Chevaliers de la Table Ronde mais qui a l'avantage du recul historique. Un roman d'aventure plaisant malgré un héros un peu trop effacé, heureusement accompagné d'une galerie de personnages hauts en couleur.

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Plusieurs allusions concernant les romans de Walter Scott sont présents dans le livre de Flaubert, Madame Bovary . J'étais curieuse de connaître plus cet auteur, donc j'ai commencé par son livre plus connu (et celui qui était disponible à la bibliothèque aussi).
J'en sors complètement ravie. Si vous aimez les romans historiques, les histoires de chevalerie, de demoiselles en détresse, de complots, d'attaques de forteresses, de hors-la-loi volant les riches pour donner aux pauvres, de templiers etc. vous serez aux anges !!!
Le titre est un peu trompeur car, au début, je pensais assister à une aventure d'un certain « ivanhoé ». Certes, il fait partie de l'histoire mais d'autres personnages viennent alimenter et donner au récit une dimension encore plus étendue et complète. Pour n'en citer que ceux qui m'ont marqué, je nommerai d'abord le fou Wamba tellement j'ai rigolé en lisant ses reparties ; ensuite la belle Rébecca, Isaac le juif, le redoutable Brian de Bois-Guilbert, ivanhoé bien sûr, Cédric le Saxon toujours attaché à ces vieilles traditions, l'ermite de Compmanhurst qui m'a bien fait rire aussi…Il y en a bien d'autres encore, dont les traits de caractère sont très bien travaillés.
L'auteur décrit un Moyen-Age anglais marqué par l'avidité des membres du clergé, la cruauté et la barbarie de soi-disant nobles chevaliers, les inégalités entre Saxons et Normands, l'ordre mystérieux des Templiers ainsi que les traitements féroces et injustes infligés aux Juifs de cette époque.
Son style d'écriture est plus ou moins fluide, même si j'ai eu du mal à visualiser ces descriptions, qui m'ont paru très techniques et détaillées, dans un souci peut-être de véracité historique. Par contre, les évènements s'enchaînent bien, malgré quelques retournements de situation, notamment celui d'Athelstane que j'ai trouvé un peu trop rocambolesque.
Bon, chut, j'en dirais pas plus pour que vous puissiez découvrir ce chef-d'oeuvre ! Vraiment, vive la littérature anglaise !

Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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