AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,14

sur 495 notes
On fait la connaissance de trois amis : Alex, Margot et Jacques. Tous les trois tentent de faire le bilan de leur vie. Alex est compositrice, on lui doit des BO et des albums, son talent est reconnu mais elle ne se sent pas très à l'aise à Paris depuis quelques temps déjà.

Elle a eu des aventures avec des hommes et des femmes, elle assume plus ou moins sa bisexualité. Elle a eu une histoire avec Jean ; ils sont passé de l'amitié à une relation amoureuse mais cela ne lui ne convenant guère, elle décide de ne pas continuer ce qui provoque une réaction brutale de la part de Jean qui l'exclut complètement de sa vie.

Elle décide de partir, pour une nouvelle expérience en Bretagne, dans une maison sans confort qu'elle a choisie au dernier moment sur Internet, et pense pouvoir dans la solitude se remettre à composer un nouvel album.

En fait la maison est sinistre, loin de tout, la région peu fréquentée durant la saison et sans voiture cela se révèle compliqué : le taxi pour aller au magasin le plus proche ou alors se déplacer à pied. Mais, en dépit du froid, de l'humidité, il y a les promenades au bord de la plage (il faut marcher assez longtemps pour y arriver mais je leu en vaut la chandelle.

Coincée dans les problèmes domestiques, elle se rend vite compte que les amis ne viendront guère, les relations via internet ou téléphone sont de plus en plus compliquées car l'éloignement physique provoque l'éloignement des relations : on échange de moins en moins longtemps, de plus en plus rarement, chacun étant pris dans sa propre vie.

"Elle a compris qu'elle ne leur manque pas, que ça leur suffit de l'avoir au téléphone régulièrement, qu'ils sont trop pris par la ville pour ressentir son absence physique, mais eux, est-ce qu'ils se demandent de quoi elle a besoin. Est-ce qu'ils se disent que s'ils lui manquent trop, elle prendra le train pour revenir les voir ?"

Elle croise, lors de ses longues promenades Léo, un jeune homme durement fracassé par la vie, depuis une agression aussi violente que gratuite l'a cloué de longs mois à l'hôpital alors qu'un poste important l'attendait. Il a tenté une carrière aux USA mais désenchanté il a fini par revenir et fuir, lui-aussi vers la Bretagne.

Il tombe sous le charme d'Alex mais elle le voit à peine. le confinement survient alors et complique encore les choses. On peut fuir mais on ne se fuit pas soi-même…

Ann Scott parle très bien des crises de milieu de vie, de la sexualité, de la solitude, des bilans, des réseaux sociaux et leurs dérives, des vies fracassées des protagonistes qui ont perdu leurs illusions tandis que la pandémie vient rendre la vie encore plus compliquée. L'auteure se livre à une analyse sans pitié de la société actuelle.

Après avoir eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, car les personnages étaient à des années lumières de mon monde, (je les trouvais assez nombrilistes, mais je connais mal le milieu artistique a fortiori parisien !) je me suis attachée peu à peu à Alex car son histoire pourrait être la mienne, celle de chacun de nous. Ce roman ne va pas arranger le pessimisme, ou la sinistrose ambiante alors à éviter en cas de blues…

C'est le dixième livre de l'auteure et, en ce qui me concerne, c'est une assez jolie découverte qui me donne envie de lire un autre de ses livres, peut-être La grâce et les ténèbres

Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Commenter  J’apprécie          310
Comment faire renaître l'espérance lorsque les illusions se sont évanouies? Comment vivre l'amour, l'amitié, la création artistique après cinquante ans à l' approche des rivages de la vieillesse?

Alex/Ann Scott va chercher les réponses à ses questions en s'éloignant de Paris, dans le Finistère précisément, où elle va louer une maison pour passer le confinement.

Dans ce roman profondément intimiste, Ann Scott confronte Alex à elle-même : “il n'y a rien ici, rien d'autre que ce qui se passe en dedans”. En donnant à son personnage le bénéfice de la solitude volontaire, Alex a tout le loisir de repenser sa vie sentimentale et sexuelle à l'aune des changements de notre époque “elle ne sait plus, elle n'a pas besoin de savoir, contrairement à nombre de gens maintenant qui veulent tellement qu'on sache ce qu'ils sont qu'ils ajoutent des sous-catégories à l'intérieur d'autres sous-catégories au cas où ce ne serait pas assez précis.”
Ann Scott fait ainsi écho aux réflexions de Maria Pourchet avec son Western, tout en étant très lucide sur le temps qui passe “de toute façon, à partir de quarante ou quarante-cinq ans, ça n'existe plus trop de tomber sur des gens pour lesquels on va avoir du désir tout en partageant des goûts, des objectifs et même une façon de voir la vie”.

Ann Scott, qui pour la légende fût une ancienne colocataire de Virginie Despentes, fit rentrer le grunge dans la littérature avec Asphyxie en 1996. On la retrouve chahutée par les doutes de notre temps, ce qui en fait une romancière absolument contemporaine.

C'est certainement ce que le jury du prix Renaudot a voulu récompenser en lui attribuant son prix cet automne. La présence de Beigbeder dans le jury - auteur d'Un Barrage contre l'Atlantique, dans lequel cet autre quinqua nous partageait les réflexions que lui inspirait son exil dans son pays basque natal - n'y est certainement pas étrangère.

Pour ma part, j'y ai peu goûté, peu sensible au propos et peu enthousiasmé par les qualités littéraires de l'ouvrage. Je l'oublierai vite.
Après Performance de Simon Liberati, cela fait quand même deux fois d'affilée que le prix Renaudot me déçoit, voire m'irrite fortement.
Commenter  J’apprécie          307
Ann Scott a été un phénomène de librairie il y a plus de vingt ans en publiant Superstars, un immense succès public et critique. Depuis elle n'a jamais retrouvé cette énergie et cette flamme qui a fait d'elle un auteur culte sur la foi d'un seul livre, et chacun des textes qu'elle a publié par la suite ont essayé de ranimer en vain cette vigueur.

Les Insolents raconte la fuite d'Alex, compositrice de musique de films dans une maison au bord de l'océan atlantique avec ses guitares et toutes ses affaires. Ravie de redécouvrir une denrée rare (le silence), elle est également l'archétype de la néorurale qui comprend que la vie à la campagne quand on est seule et pas du tout préparée est compliquée : allumer un feu, vivre sans voiture dans un trou paumé, qu'une maison mal isolée en bord de mer est catastrophique pour le linge, savoir changer une bouteille de gaz sous peine de voir son repas à moitié cuit… Cette chronique est entrecoupée par la vie de ses amis restés à Paris, Jacques, un homosexuel qui couche avec des mannequins, et Margot, rongée par l'anxiété. Et par les propos de Léo, un jeune homme qui a travaillé dans la Silicon Valley et se réfugie chez sa mère suite à une agression qui flashe sur Alex. Alex, c'était le prénom du musicien star dans Asphyxie, celui porté par la DJ ex de Louise dans Superstars, on peut en déduire que pour Ann Scott, quand on bosse dans le domaine, on s'appelle Alex.

Les Insolents, c'est le désenchantement des quinqua dans les années 2020, les quinqua qui ont toujours travaillé dans la musique, la mode, la culture, qui voient leurs idoles mourir les unes après les autres et ne plus être remplacées par des artistes substantiels. C'est cet angle que nous suivons, et il n'est pas inintéressant quand on sait qu'Ann Scott a longtemps été une amie de Virginie Despentes (elles ont d'ailleurs publié toutes deux leurs premiers romans chez Florent Massot à peu près à la même période) : cette génération d'auteurs amenant colère et goût de la référence musicale et cinématographique, souvent absents des romans français, et qui a conquis une frange de lecteurs ayant l'impression qu'on leur parlait enfin. Comment vieillissent ces auteurs ? L'an passé, Despentes avait globalement déçu avec son Cher connard dont l'intrigue paresseuse et les propos vus et revus n'avaient plus la force des livres précédents. Pour Ann Scott, c'est le même problème : hormis quelques réflexions désabusées plutôt bien vues sur le deuil d'un certain mode de vie et d'amitié, le livre ne va pas bien loin et tourne rapidement en rond, avec un final typique de l'auteur qui ne savait pas comment finir son livre. Notons qu'Alex n'achète pas de vélo pour se déplacer et préfère appeler un taxi pour faire les courses, mais finit par refuser de chauffer sa maison parce que ça coûte trop cher et qu'elle est trop humide, son meilleur qui a une maison dans la Drôme paie 1h30 de trajet de taxi entre la gare et sa résidence secondaire sans sourciller, donnant à l'ensemble une drôlerie peut-être involontaire des gens qui veulent la campagne profonde sans passer le permis.
Commenter  J’apprécie          271
Alex, Margot et Jacques, sont trois cinquantenaires, amis inséparables qui vivent à Paris. Alex, compositrice de musiques de films, n'en supporte plus la superficialité, l'agitation qu'elle juge stérile et part louer une maison au fin fond du Finistère, près de la mer, sans aucune commodité, où on se gèle l'hiver et qui oblige à faire une dizaine de kilomètres pour acheter quoi que ce soit, ce qui est très difficile quand on n'a pas son permis. Margot et Jacques continuent leur vie à Paris sans venir la voir. Quelques mois après son installation, débutent la crise de la Covid et le premier confinement qui perturbent les relations humaines, isolent les êtres humains. Comment ces trois personnages vont-ils faire évoluer leur relation?
"Les insolents" est le roman de la crise de la cinquantaine, connue pour être une période de profonde remise en question. Les trois personnages essayent de comprendre ce qu'ils attendent de leur vie. Chacun est marqué par la solitude que ce soit celle qui est liée aux drames vécus dont on porte la charge seul ou celle qui s'installe au milieu de la foule. le confinement va amplifier les questionnements, les rendre plus aigus. Mais un besoin reste permanent, celui de l'amitié à condition de l'approfondir.
La description de l'installation d'Alex la parisienne au fin fond de nulle part est très réaliste, loin des clichés bobos d'un Eden retrouvé : allumer un feu n'est pas si simple que cela, aucun commerce atteignable à pieds, l'humidité et le froid qui pénètrent dans la maison mal isolée, un crapaud abominable dans la maison, des fleurs qui piquent... Ton très ironique et si vrai. Mais une fois ces problèmes matériels solutionnés, c'est le retour à soi, le temps pour réfléchir, pour s'interroger, pour lâcher prise, pour cesser d'être dans le contrôle permanent.
L'auteur nous livre également une diatribe assez violente contre les réseaux sociaux, générateurs de haine, d'éloignement des autres, de rejet de la réalité, que, je dois le dire, je partage assez.
Le thème du questionnement de soi à partir de la quarantaine est abondamment traité dans la littérature et même si l'écriture de l'auteure est attachante et évocatrice, elle n'a pas traité ce thème de façon bien différente de ce que j'ai déjà eu l'occasion de lire et je ne me suis pas attachée aux personnages et à leur quête.
#LesInsolents #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          270

Ann SCOTT. Les insolents.

Un roman intimiste qui nous plonge dans l'univers musical d'une jeune quadragénaire, compositrice. Lorsqu'elle avait 20 ans, sa mère lui a offert une voyage à New-York. Elle vit son rêve, acquérir une guitare Gibson. Mais ce rêve se révélera un cauchemar. Guitare achetée, elle bénéficie du gîte offert par Richie, une junkie, cette jeune fille vole la guitare mais également tous ses bagages et son argent. Il ne lui reste plus que son billet de retour. Dépitée, elle regagne la France, rapide retour à la case départ...

Elle a 45 ans et vit à Paris où elle compose des musiques de films et se produit même dans des groupes. Elle vit quasi en autarcie avec ses amis Margot et Jacques, également musiciens. la vie parisienne ne lui agrée plus, elle aspire au calme. Elle décide de quitter la capitale afin de mettre fin à sa relation avec Jean. Elle trouve sur internet, une maison à louer dans le Finistère, à la pointe du Raz. Exil volontaire :dans cette petite demeure au confort spartiate et loin de tout. Petit à petit elle va s'adapter pour faire les courses et vivre près de l'océan…. Elle va prendre ses marques, ses repaires. Profitant de sa solitude, elle revit ses années de parisienne, faisant son introspection, nous narrant ses aventures amoureuses, ses passions…. Elle est une femme libérée, bisexuelle, menant de nombreuses liaisons avec les unes et les autres. Elle aime sa quiétude, ne renie nullement son passé. Elle attend la visite de ses amis. Ce derniers ne répondent pas à ses demandes. de plus la pandémie s'étend : nous sommes en 2020…

L'importance des réseaux sociaux est mise en valeur : l'isolement imposé par le Covid tend à distendre les liens amicaux : chacun s'isole dans sa bulle…. Petit à petit les contacts se distendent et vont disparaître. Les caractères des personnages sont bien décrits. Il s'agit de personnes qui ont subi des épreuves et sont plus ou moins cabossées par ces douloureux épisodes de leur existence… Les paysages de cette lande bretonne nous invitent au calme, à la rêverie et notre héroïne Alex va-t-elle pouvoir créer de nouvelles BO et sortir des CD ? Notre époque, est finement analysée par Ann SCOTT : invasion de la toile dans notre vie, dépendance à internet et au téléphone portable, tous ces réseaux sociaux qui nous bouffent à petit feu. Un roman sociétal agréable à lire. Bonne journée.
( 14/03/2024).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
Commenter  J’apprécie          230
Ça partait mal : une histoire de Parisienne bobo qui se réfugie en Bretagne… Comme un air vicié de confinement mal vécu.
Seulement voilà, en quelques pages, les personnages m'ont conquise.
Il y a Axel, la musicienne, plombée par le spleen et la misanthropie, échouée sur un bord de mer et qui « (…) ne sait pas toujours si elle est venue ici pour se sentir en sécurité ou se mettre en danger, mais si elle veut danser toute seule au milieu du salon à trois heures du matin sur « Losing my religion » à fond, elle peut ».
Il y a Margot, dont on ne sait jamais si elle tiendra parole. Imprévisible, championne de la mauvaise foi, sans « compas intérieur », tellement perchée qu'on se demande si, dans la vraie vie, elle serait autorisée à se mouvoir en société.
Mais tout s'explique, tout se pardonne. Ann Scott parvient à faire croire à ces êtres cabossés par d'insurmontables drames.
Les drames, Léo, il connaît. Sa petite trajectoire de garçon modèle a bifurqué le jour où il s'est fait tabasser sur un trottoir, sans raison, juste parce que ça défoulait son agresseur. Il est venu oublier le bitume sur la plage, et il a aperçu Axel qui déambulait près des rochers.
Le ton est juste. L'atmosphère, inquiétante et iodée, m'a vite saisie.
J'ai beaucoup aimé la tirade de l'amant éconduit (p29), les aveux de la citadine privée de confort (pages 39 et 96), les brillants passages sur les affres de la création (p166) ou la parcellisation des responsabilités (p178).
Un roman frais et lucide, comme une bourrasque en pleine poire.
Bilan : 🌹🌹
Commenter  J’apprécie          230
Ce Renaudot m'est tombé dans les mains plusieurs mois après son attribution , j'avais lu les billets parus ici, et voulais me faire ma propre idée tant elles sont variées.
« D'où nous parle l'auteur »:d'un milieu artistique parisien, bobo, aisé, lgbt,mondialiste, bien pensant.C'est peut-être ce me semble ce qui met une distance avec le lecteur lambda .
Et donc l'insolence semble être ici de l'audace , si le fait de quitter Paris pour vivre sur un bout de côte perdu de Bretagne est audacieux.
Alex quitte donc Paris pour se « retrouver » ; pas facile quand il faut prendre un taxi pour aller acheter ses yaourts, mais le confort spartiate lui convient. Elle a laissé ses amis parisiens et quelque peu paumés , et quand arrive le covid, il est difficile voire impossible de se revoir. Alex croise parfois un jeune homme sur la plage, elle le trouve trop jeune pour entamer une relation(il ne lui a rien demandé)mais lui, fantasme un peu trop quand il apprend qu'elle fait des musiques de film. Lui était avant une agression informaticien de haut niveau chez les GAFAM, d'où, lors d'une rencontre, une attaque en règle des réseaux sociaux . Ce personnage est intéressant , mais disparaît trop vite du paysage.
C'est un roman désenchanté, de l'après-covid, de la crise de la cinquantaine et des espoirs déçus. Résolument contemporain, agréable à lire, à emprunter à la bibliothèque.
Commenter  J’apprécie          222
Roman reçu lors de la dernière masse critique, un grand merci à Babelio.
Un avis assez mitigé sur ce roman. Alex, Jacques et Margot sont trois amis parisiens, artistes, ils ont presque 50 ans. Un jour, Alex, la musicienne décide de quitter la capitale pour s'installer dans une grande maison dans le Finistère. Elle va découvrir une vie assez rude sur le plan matériel surtout quand on n'a pas de voiture. Elle va surtout être confrontée à la solitude et à elle-même. Elle va s'interroger sur ce qu'elle veut faire de sa vie, penser à son passé... Ce roman se passe au moment du confinement et du Covid. Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages et me suis un peu ennuyée. Il se dégage beaucoup de mélancolie et tristesse aussi de ce texte, que j'oublierai vite. Mais, comme d'habitude, c'est juste mon avis !
Commenter  J’apprécie          192
Je suis encore très marquée, trois ans après, par la lecture de la grâce et les ténèbres le précédent roman de l'autrice. Celui-ci est très différent, et pourtant, il a eu sur moi un véritable impact.
Peu avant, j'avais lu le roman d'une autrice qui espérait que le lecteur/la lectrice se retrouverait dans un des personnages du récit, ce ne fut pas le cas. Dans Les insolents, je me suis sentie proche des personnages, non parce que l'héroïne a mon âge, non parce qu'elle est proche de ses amis (qui ne sont pas si nombreux que cela), mais parce qu'elle ne fait pas partie de ses personnages qui ont construits une vie dans la norme avec mari/enfants/maison/travail stable. Alex est seule, elle déménage, seule, et se sent parfaitement bien ainsi. Musicienne et compositrice, elle peut vivre partout, elle a simplement besoin de son matériel et de calme – et de faire des courses, pour ne pas manquer de provision. Elle et ses amis baigne dans la culture, dans un milieu où l'homosexualité est parfaitement acceptée. A mon grand étonnement, la bisexualité l'est moins, il suffit de lire les commentaires de Jean, ex-amant/ami d'Alex.
Alex, Margot, Jacques sont véritablement amis parce qu'ils s'acceptent tels qu'ils sont, sans chercher à changer l'autre. Bien sûr, cela ne l'empêche pas, parfois, de ne pas comprendre pourquoi l'autre agit ainsi, de s'agacer de certains travers, mais jamais les habitudes, les caractères, les phobies des uns et des autres n'ont distendu les fils de leur amitié – ce qui ne les a pas empêchés non plus de craindre, parfois, que leur amitié se distende.

J'ai aimé lire ce récit, j'ai aimé croiser ces personnages, parfois bien plus cabossés par la vie qu'on ne peut le croire en s'en tentant seulement aux apparences – je pense à Léo, qui croise Alex de temps en temps, et dont nous découvrons le passé par petites touches, je pense aussi à Margot, qui ne peut surmonter un fait qui a construit sa personnalité. Un des thèmes sous-jacents est le lien parents/enfants, ou plutôt la manière dont les parents et les enfants voient ce qui les unit – quand ils ont réellement quelque chose qui les unit, quand les parents sont même capables de voir réellement leur enfant, de prendre en compte son ressenti. S'en détacher n'est pas forcément évident.
La narration nous mène dans le passé, et nous projette aussi dans l'avenir, élargissant ainsi ce récit, qui semblait pourtant contenu en un laps de temps très précis. Encore une fois, il ne faut pas se fier aux apparences.
Merci aux éditions Calmann-Lévy et à Netgalley pour ce partenariat.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
Commenter  J’apprécie          190
Comment ce roman a t'il pu obtenir le prix Renaudot de l'année 2023 ? C'est la question, que l'on peut, me semble t'il, raisonnablement se poser après avoir tourné la dernière page de ce livre .
Un titre qui cadre mal avec la personnalité des trois acteurs principaux de l'histoire. En quoi Alex, Magot et Jacques sont ils "insolents" ? Ils sont déboussolés, quelque peu immatures, mais ils ne sont ni blessants ni insultants. Alex, compositrice de musique de films et héroïne centrale du roman, a certes l'audace de quitter à 46 ans sa vie d'artiste parisienne en vogue pour tenter une expérience en solitaire dans un petit village du littoral breton. Mais ce n'est pas de l'insolence, c'est juste osé, à moins que ce ne soit une fuite en avant.
Une intrigue très contemporaine qui évoque un certain mal de vivre dans un milieu socio-culturel spécifique et éloigné à maints égards de ce qui pourrait créer une certaine proximité entre le lecteur "lambda" et ce trio d'amis . il y a toutefois une exception à ces personnages que l'on peine à trouver attachants, c'est Léo, un jeune homme sensible, de presque 20 ans leur cadet, et dont la voix sonne comme un réquisitoire violent contre un monde de solitude happé par le numérique. Il apparaît dans le roman en "Interlude", comme s'il voulait rappeler à la génération qui le précède ce que, par confort, elle a laissé s'installer.
Sur la forme, l'écriture aux accents très modernistes, est d'une navrante banalité. Aussi, pour celui qui est amateur de "belles lettres", il vaut mieux "passer son chemin".
Commenter  J’apprécie          183





Lecteurs (1140) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1090 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}