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3,14

sur 495 notes
"Les Insolents" de Ann Scott vient d'obtenir le Prix Renaudot... et je me suis demandé pourquoi au fil des pages que je lisais.
Puis, un peu avant la fin, tout un long chapitre m'a particulièrement séduit. Il est intitulé "Icarus LS1-3": Un personnage plus que secondaire dans l'histoire fait une analyse très subtile de la société actuelle, de la phase des confinements, lors des pandémies du covid, aux loisirs virtuels en passant par la société de consommation et ses aberrations; son regard bienveillant s'insurge contre la haine, sous-jacente ou pas, des réseaux sociaux. Tout cela, Ann Scott le déballe avec talent à travers ce personnage parallèle au récit. Elle m'a ainsi un peu réconcilié avec son roman.
Certaines critiques lues ne sont pas emballées par la fin; je l'ai trouvée bien dans la ligne générale de son roman, c'est à dire sans surprise mais logique...
Bien que les premiers chapitres me paraissaient prometteurs, une certaine lassitude de ma part s'est installée parce qu'il m'a semblé qu'on ne savait pas où on allait, sauf que tout ce passage que j'ai cité a relancé le fond du récit; mais il arrive vers la fin. Il donne néanmoins le "la" à l'histoire qu'on avait bien comprise: une jeunesse chahutée par la vie, blessée, plutôt marginale et qui compose un tableau en clair-obscur à cette communauté en décalage avec la société.
Un avis, donc, tout ambigu; comme ce roman.
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Je suis désolée mais je crois devoir publier ma première critique négative parmi toutes celles rédigées depuis ma venue sur le site Babelio (2020).
D'habitude, je m'abstiens mais comme ce roman a obtenu un prix littéraire, le Renaudot, je me lâche.

Dans la sélection de ce prix, deux livres le méritaient , "Les enragés" de S.Chalandon et surtout "Humus" de G.Koenig (enfin rattrapé, récompensé et couronné du prix Interallié).

Alex, compositrice de musiques de films, quitte Paris pour s'installer dans le Finistère, un endroit perdu, isolé, avec conviction, elle veut vivre autrement.
Elle quitte deux amis très chers de longue date, Jacques et Margaux.
Dixième roman de cette autrice longtemps comparée à V.Despentes, sans le mordant.
Roman d'une génération, des amis inséparables , un équilibre rompu.
Flash back qui plonge dans l'intimité de trois personnages aux traumas existentiels. Alex ne se reconnaît plus dans son époque, c'est la raison de sa fuite à la recherche de sa solitude, un mot bien mal traité dans notre société ultra connectée.
Elle s'exile pour avoir la paix, vivre son rêve, s'éloigner de ce qui déprime, de ce qui grignote notre cerveau et le temps qui passe.
Le propos est certes louable, il exprime les travers de notre société...mais j'ai décroché, je ne me suis pas amarrée en Bretagne.
L'écriture est lisse, fade, sans ressorts, aucune empathie pour les personnages paumés et tristes. La fin me semble bricolée et tombe un peu
pouf.
Voilà, il y a tellement d'autres livres oubliés dans un silence autre que celui prôné par A.Scott.
Seule consolation, la nature des bords de mer évoquée, seul élément qui m'a fait frétiller, un univers changeant dans ses couleurs, sa lenteur, son rythme immuable.




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J'ai beaucoup aimé ce livre. En effet il y a de l'insolence, de l'insouciance. Des destins différents face à la vie, chacun vit quelque chose qui transforme le chemin qu'ils avaient tracé. Rien est acquis...
C'est très profond dans la recherche des sensations, des émotions, des sentiments enfouis profondément dans l'être.
Ce n'est pas un livre où il y a de l'action mais ces gens vivent tellement de choses intérieures que j'avais vraiment envie de savoir la fin... elle ne m'a pas déçue.
C'est une recherche intense du fonctionnement humain. une partie se situe un peu avant et au début du covid.
Il y a une belle réflexion sur internet, les réseaux et leur addiction, leur influence.
Je recommande.
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J'aime écrire sur un livre juste après l'avoir terminé.
Pour rester encore un peu avec les personnages, les paysages, surtout quand je l'ai aimé.
Me rappeler les meilleurs moments,
Ceux qui m'ont parlé, dans lesquels je me suis reconnue ou entendue,
puis les évoquer alors que tout est encore à fleur de peau, présent.
Après Les Insolents, j'ai marché sur la plage avec Alex, observé l'océan.
De loin, j'ai guetté Paris, le bruit.
Comme Alex, je me suis interrogée sur le monde dans lequel on vit, j'ai écouté de la musique aussi.
Les images survenues en lisant trainent dans ma tête.
Les Insolents provoquent cela.

Anne Scott nous raconte Alex, musicienne, quarantenaire qui quitte paris pour le Finistère
avec l'idée de s'isoler pour composer.
Elle nous raconte aussi Margot et Jacques, ses plus proches ami.es
A travers eux, elle analyse tout ce qui nous questionne,
les métropoles et leur violence,
les multinationales et les réseaux sociaux,
la province, la campagne, l'océan,
l'amour, l'amitié, la sexualité,
l'argent, la fête, l'alcool, la drogue, le boulot
la famille, la vie, la pandémie,
Sans raccourci.

Chaque personnage est complexe et l'on trouve dans chacun un peu de ce que l'on pense, de ce que l'on vit, de ce dont on rêve. Il n'y a pas les pour et les contres, il y a le doute et pas toujours de réponse. le temps qui passe.
Ann Scott a été, est, la contemporaine, colocataire, amie de Virginie Despentes. Ou quelque chose de cet ordre là. Je ne sais pas. Ce que je sais c'est que leurs écritures se frôlent, se rencontrent, s'apparentent. Qu'elles ont des choses en commun et que c'est bien.


instagram @mesmotsdanslesleurs
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Lire ce livre, c'est un peu comme regarder de la peinture sécher. Je suis un peu méchant, mais Les Insolents bouge à la vitesse d'un paresseux. L'idée est intéressante, on suit la vie d'une musicienne pendant le confinement. Pendant 190 pages on va vers plusieurs scenarios, et pendant les trois dernières pages, tous sont résolu sans explication. Selon moi, en ajoutant 50 pages supplémentaires, on aurait la possibilité d'en ajouter une, ou même deux étoiles.
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Aussitôt fini, il me fallait détruire toutes les preuves physiques de sa présence. Je l'ai pris dans mes mains non sans un certain dégoût pour me diriger vers la cuisine. J'ai ouvert le placard du bas pour accéder à la poubelle. J'ai fait mon devoir, j'ai refermé la porte pour empêcher l'odeur de se diffuser dans mon appartement. Quelques instants plus tard, allongée sur mon lit, je me suis promise de ne plus acheter ce genre de produits, vous savez, les prix littéraires français.
Au petit matin avant même de prendre mon petit déjeuner j'ai déposé le sac contenant le dit objet dans la rue. Je suis remontée chez moi pour me positionner devant la fenêtre du salon. J'ai attendu patiemment le camion des ordures ménagères. Ouf, il était à l'heure. C'est en le voyant s'éloigner après avoir chargé les sacs que j'ai ressenti un sentiment d'apaisement. Enfin délivrée, j'ai esquissé quelques pas de danse.
Le soir de cette même journée, j'ai regardé avec appréhension mon prochain roman. J'avais peut être des séquelles de cette dernière aventure dans le Finistère. J'ai écrit ce mot pour me rassurer, aujourd'hui c'est fini, je peux même en parler librement.
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J'ai beaucoup de peine à lire ce roman. Alex se terre en Bretagne dans un trou perdu. À la recherche d'elle-même en fuyant Paris et sa vie trépidante. Seule, sans moyens de locomotion, elle se raconte. Sa vie, sa bisexualité, ses amis. Des descriptions qui traînent en longueur. Des mots un peu snobs. Des phrases trop longues. Des paragraphes si longs qu'ils ne laissent pas le lecteur souffler. Pourquoi suis-je si souvent déçue par les prix littéraires ? Je m'ennuie en lisant ce texte.
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Étrange lecture pour qui est de la génération analogique et du sentiment amoureux transcendant, en étroite corrélation avec l'acte sexuel ! C'est dire que j'ai beaucoup appris, cherché la définition de quelques « expressions modernes » et me suis étonnée d'une sexualité débridée se résumant à une consommation anecdotique. Les personnages principaux, Alex, Margot et Jacques sont des quadragénaires (Alex a 46 ans), en fait de vieux ados mal barrés qui charrient un mal-être abyssal, voire suicidaire (Alex, au mépris de toute vraisemblance, va mettre le canon d'une arme sur sa tempe, etc.). le contexte du moment, entre Covid et complotisme, n'arrange rien. La solution à cette vie si médiocre serait-elle la solitude ? Alex qui pense que « quand on est seule au milieu des autres, autant l'être pour de bon », tente le coup : elle quitte Paris pour une baraque dans le Finistère car « elle ne veut plus être en résonance avec l'extérieur, elle veut savoir ce qu'elle a à l'intérieur. » Là, elle va rencontrer Léo, 30 ans, qui n'est pas en meilleur état qu'elle. Bref, le portrait et les tribulations de ces « insolents », on se demande pourquoi cet adjectif ? j'allais écrire de ces « malheureux », laissent pantois sinon attristés. Et si on y ajoute un style assez passe-partout, c'est la tristesse qui l'emporte à la pensée que ce livre a remporté le Prix Renaudot 2023.
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C'est en effet assez insolent d'écrire un roman, sans grandes péripéties ni liant apparent.
C'est l'impression que j'ai eue au début du livre, car je ne savais pas trop où il allait.
Et finalement, Anne Scott nous propose un récit intimiste et profond : une femme, centrale, et des personnages qui gravitent autour d'elle. L'auteure épluche les liens qui unit les gens, l'envie de tout quitter, les rêves que l'on a, la solitude qu'on fuit ou qu'on adule, et les questions existentielles. Car il s'agit bien là de dépeindre l'existence, avec ses fêlures masquées ou non dites. Alex quitte Paris et part loin, seule, pour se re (trouver) dans l'inconfort d'une maison inhabitée.
C'est tellement fort, une écriture si nuancée, si fine, et si exacte. Plus que des portraits, nous avons là une immense fresque sur la présente génération (Covid, réseaux sociaux, relations…) sur les décisions et les choix que l'on fait, qui nous mènent, ou pas, au bon endroit.
Et puis, c'est quoi le bon endroit ? Et la place, on la tient ou on l'obtient ? Puisqu'on change souvent et que finalement rien ne nous retient.
Voilà un livre intime, avec quelques phrases très percutantes, très bien tournées et très représentatives des affres qui nous accablent.
C'est un texte lent, original, qui mérite l'attention, qui accorde à l'art sa place nodale. Une ode pour les artistes, ceux qui sont nés pour créer mais obligés de bosser pour autre chose. Obligés d'assumer que l'art et la beauté disparaissent, au profit de la médiocrité.
Si ce livre est beau et réaliste, il nous laisse là, assez impuissants et vides.
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La solitude qui sauve ou qui détruit !
Alex a 46 ans et décide de changer de vie et de quitter ami(e)s, amant(e)s et Paris pour s'installer seule au bout de la terre, en Bretagne, dans le Finistère. Elle ne connaît rien de la campagne, c'est une "bourgeoise" "bobo" de la Capitale. Elle est musicienne, compositrice et souhaite se retrouver avec elle-même pour pouvoir produire de nouveaux sons. Elle recherche la solitude. Elle aime sa solitude.
J'ai lu ce roman facilement mais pas avec passion. J'étais plutôt curieuse de découvrir son installation, son quotidien, ses rencontres...mais elle n'en fait pas ou refuse d'en faire car elle se satisfait à elle-même. Elle a sa vie intérieure qui lui permet d'avancer, de réfléchir, de prendre le temps. Et c'est dans ce moment de Covid et de confinement qu'elle se sent bien.
Un peu égoïste, insolente, de vouloir aller mieux toute seule, comme son amie Margot dont on découvre la vie au cours de la lecture.
Oui, il y a une réflexion sur la société, sur la vieillesse, l'amour, l'amitié et peut être sur la nature, la solitude qui sauve....ou qui guérit....le confinement qui sauve ou qui détruit mais il n'y a pas d'échanges. Je crois que j'aurais aimé qu'Alex sorte de son isolement pour regarder autour d'elle et aider un peu. Les chapitres se déroulent de manière chronologique, entrecoupés par l'histoire de Léo, la vie de Jacques et de Margot. Léo, isolé lui aussi mais par souffrance et pas par choix. Qui recherche de l'aide, une écoute qu'il ne trouvera pas. Un personnage attachant.
Anne Scott a reçu le prix Renaudot pour ce roman peut-être un peu autobiographique, sur une femme qui se retrouvant seule avec elle-même affronte cette solitude pour aller mieux.
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