Nous sommes en 1993. Depuis plus de 20 ans,
Jacques Séguéla laboure les terres de la pub à son compte. Chaque fois qu'il prend la plume, c'est pour provoquer, justifier ses choix, "évangéliser" ses troupes. Dire que cette parole ne va pas passer le temps est bien évidemment une évidence. Quoique ...
L'homme ne manque de prémonition, décelant déjà l'hégémonie des marques, la mondialisation de la com ( qui se traduira par un rachat d'agences pour en faire un des mastodontes internationaux).
Mais on est aussi en affaires : d'où le titre carrément insultant qui plaît à ce fils de médecin devenu pharmacie par tradition familiale, avant de se tourner vers le journalisme puis la pub.
Anecdotes, [faux] questionnements qu'il adorait présenter à ses équipes lors de shows mémorables ( qui ont rodé ses ouvrages), tout est au service personnage qui anticipe, analyse évalue et donne quelques oracles sur le futur. Amusant plus d'une fois, lassant si on ne passe pas au second degré,
Jacques Séguéla constitue sociologiquement ce qu'on appelle un marqueur de société : à la fois éponge et délirant sur les actualités du moment, il ne laisse pas indifférent.
L'acmé sera atteinte avec sa déclaration sur les Rolex et les 50 ans en 2009.
Alors en effet, on peut soit lui attribuer sa recette n° : "créer, c'est accepter l'erreur", soit sa n° 3 : "créer c'est penser à l'envers". Dans ces deux cas, Créer, c'est faire parler de soi ...