AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,69

sur 356 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Quelle alchimie est à l'oeuvre dans l'appréciation d'un roman, d'un auteur, qu'est-ce qui revient à la qualité littéraire de l'ouvrage à nos yeux ? Et qu'en est-il de notre disposition d'esprit au moment de la lecture ? Pourquoi est-ce que la critique arrive tout naturellement une fois la dernière page refermée, et pourquoi avec d'autres romans on se demande ce que l'on va bien pourvoir en dire ? Ma réponse serait la suivante ; c'est notre capacité à accueillir le livre au moment où on l'ouvre. Si l'on est connecté au présent, si nos capacités d'attention et de concentration sont à l'oeuvre, si l'on peut lire, ne serait-ce qu'une petite heure, le temps de s'installer dans la lecture, que l'on apprécie ou non, on y est. Si je prends le livre pour lire 6 pages, x fois sur un temps long, si j'ai oublié qui est qui, je suis perdu et je traine mon roman comme un boulet, c'est pas l'auteur qui est en cause, c'est moi. Comme le dit Jean-Pierre Lepri, chacun est responsable de son bout de la relation.
Si je sais en ouvrant le livre que je vais passer un bon moment parce que c'est du John Irving, Milan Kundera ou Olivier Adam, en ce qui me concerne, je me conditionne, je suis déjà conquis. Si je laisse une deuxième voire troisième chance à un auteur avec lequel ça n'a pas matché, idem, conditionnement. Il faudrait faire des lectures à l'aveugle comme des auditions à l'aveugle ou les dégustations où l'on cache les étiquettes.
Bref cette longue introduction pour dire que cet ouvrage doit être un bon roman mais que je n'y étais pas du tout, que je me suis mélangé les pinceaux entre les personnages, ai dû faire de nombreux retours arrière. Englué que je suis dans mes problèmes, pas assez disponible. Ce n'est pas Sepulveda que je note, c'est ma capacité d'attention à sa lecture.
Mais dans ce marasme ambiant, il y a eu un instant de magie : le dialogue entre Salinas et le vendeur de poulets qui n'en a rien à battre de sa marchandise et de la relation clientèle : je vous le fait court :
- ils sont comment vos poulets ?
- à poil, morts
- oui mais ils sont frais, savoureux ?
- écoutez, je n'en sais rien, je les reçois congelés tous pareil, je les décongèle, leur enfile une broche dans le cul, et badigeonne d'une sauce livrée avec dans un pot en plastique. au bout de quarante minutes à la rôtissoire, ça devient comestible. Faites pas chier.
La réponse qu'il va donner à la cliente suivante qui vient se plaindre est encore plus drôle. J'essaierai de reproduire les extraits dans les citations.
Allez, je ferai mieux au prochain trimestre. Retraite !! Quelques soucis en moins je pense.

Challenge multi-défis 2021.
Commenter  J’apprécie          154
A Santiago du Chili, un vieil homme se promène dans une rue et reçoit sur la tête un tourne-disque lancé par un couple lors d'une scène de ménage un peu violente. Il tombe mort sur le coup. Il portait sur lui un révolver et était un ancien militant anarchiste qui allait rejoindre trois vieux compagnons qui devaient se retrouver dans un entrepôt discret après des années d'exil ou de vie clandestine. Ces hommes, tous sexagénaires, anciens maos, trotskos et autres tendances d'extrême gauche, devaient organiser leur tout dernier coup : récupérer une grosse somme d'argent détournée sous Pinochet et cachée par l'un des leurs.
Une histoire truculente de « papys flingueurs » qui, bien que sachant qu'ils ne sont plus que l'ombre de ce qu'ils ont été, sont restés fidèles à leurs rêves et à leurs idéaux de jeunesse et vont bénéficier d'une suite de coïncidences cocasses et inattendues. le style de Sepulveda est facile à lire, mais sa manière de dévoiler son intrigue par petites touches impressionnistes demande un effort certain au lecteur lequel découvrira en arrière-plan certains aspects d'une histoire politique chilienne remplie de réalités peu ragoutantes. Un livre tendrement subversif heureusement doté d'une fin réconfortante en forme de pied de nez !
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
Commenter  J’apprécie          140
C'est le troisième livre que je lis de cet auteur mais j'ai moins accroché que les deux autres. J'étais étourdie par la longueur des noms des protagonistes qui semblent tous identiques. J'ai même confondu les époques, les lieux et les personnages. En quelques mots, j'ai eu du mal à me concentrer sur ce livre et a trouvé le fil conducteur de ce récit.
Pourtant l'auteur évoque ici un pan de l'histoire chilienne : celle des troubles politiques qui ont entraîné un exil massif des communistes et une sévère répression par l'armée lors du coup d'Etat de Pinochet. Il y a une certaine nostalgie et tristesse dans ce récit : trente-cinq ans plus tard, quand les trois compères se retrouvent, ils ressassent tous ces évènements politiques qui les ont rassemblés mais qui ne sont plus que de vieux souvenirs, des sacrifices qui n'ont pas mené à grand-chose. Eux-mêmes ont été brisés par le temps qui passe.
Cette citation, issue du livre, m'a vraiment touché, peut-être parce que j'ai vécu, il y a plusieurs années, un exil (volontaire) loin de mon pays d'origine : « On ne revient pas de l'exil, toute tentative est un leurre, le désir absurde de vivre dans le pays gardé dans sa mémoire. Tout est beau au pays de la mémoire, il n'y a pas de dommages au pays de la mémoire, pas de tremblement de terre, et même la pluie est agréable au pays de la mémoire. C'est le pays de Peter Pan, le pays de la mémoire ».
Le style d'écriture est léger, agréable avec un zeste d'humour mais le récit se dévoile trop lentement à mon goût. Toujours est-il qu'il mérite quand même le détour même si je n'ai pas réussi à l'apprécier à sa juste valeur.
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
Commenter  J’apprécie          80
Avec tendresse et humanité, Luis Sepulveda dresse les portraits cocasses de trois vieux guérilleros marqués par l'exil et les grandes heures des idées. Un roman très court mais marqué par un humour magique qui font de chacun de ces héros d'antan, idéalistes et entiers, des personnages uniques et attachants. Luis sepulveda montre ici une grande virtuosité d'écriture et une vraie poésie des mots. On sent qu'il affectionne ses personnages qui nous deviennent irrésistibles. Une lecture sous forme d'hommage de l'auteur aux grandes idées perdues. Lui qui nous a quitté le 16 avril dernier du COVID livre ici un roman fort, drôle et terriblement émouvant.
Lien : https://leblogdeyuko.wordpre..
Commenter  J’apprécie          80
Luis Sepulveda fait le portrait de trois hommes, sexagénaires, chiliens, militants d' extrême gauche, se retrouvant isolés, dans un vieil entrepôt, à attendre leur chef d'antan, le spécialiste. Ils sont là, car ils croient encore à leurs idées, et sont prêts à agir encore une fois. Cependant, le spécialiste tarde à faire son apparition...
Entre histoire politique et polar, L'ombre de ce que nous avons été, c'est aussi la très belle écriture de l'auteur au service de ces vieux révolutionnaires, pas prêts à abandonner leurs idées.
Commenter  J’apprécie          80
Un bref roman de l'auteur chilien, qui commence par trois chapitres éblouissants d'humour et d'absurde, puis continue avec les retrouvailles dans un vieux hangar désaffecté d'anciens militants de gauche, perdus de vue depuis trente ans, et qui vont se remémorer à la fois leurs illusions communistes de l'époque Allende et leur activisme brouillon, mais aussi la féroce répression menée du temps de la dictature de Pinochet, les exécutions sommaires, la peur, les tortures, l'exil, les souffrances de leur génération, passée sans transition d'un optimisme illusoire à la terreur la plus impitoyable. Après tant d'épreuves, ils savent que leurs illusions sont mortes et que leur combat a été vain, pensée déprimante comme la pluie qui noie Santiago et leur vieillesse qui vient.
Toutefois le livre se conclut par une note d'optimisme à la limite du vraisemblable. Sur les conseils de l'Ombre, un anarchiste mort dans un accident stupide, ils récupèrent de façon rocambolesque un trésor de guerre de la junte, alors que sont livrées indirectement à la police, innocente de ces crimes et redevenue démocratique, ainsi qu'aux médias, les preuves accablant les membres les plus éminents de la dictature.
Revanche tardive, et peut-être illusoire elle aussi, mais posée comme un acte de foi en l'avenir.
Une impression un peu mélancolique se dégage de ce bilan amer, mais où l'humour et l'espoir veulent garder leurs droits.
Commenter  J’apprécie          75
Trois vieux anarchistes, 35 ans, après le coup d'état de Pinochet veulent remettre le couvert. Entre humour noir et histoire chilienne.
Commenter  J’apprécie          60
Le romancier chilien Luis Sepulveda est un auteur que j'apprécie particulièrement. Tous les deux ans, je lis un de ces textes souvent courts dont il a le secret. de lui, j'ai lu le fabuleux roman le vieux qui lisait des romans d'amour, et également le neveu d'Amérique ou encore le journal d'un tueur sentimental. J'ai rarement été déçu par ce romancier et nouvelliste qui, tout en travaillant au corps ses personnages, nous rend de la manière la plus simple et brève possible des séquences de vies suffisamment élaborées pour nous connecter à ceux-ci. En même temps, son propos est toujours au service d'une description de plus générale des sociétés qui alimentent son imaginaire. C'est ainsi qu'on peut y voir des thèmes de l'écologie et de la disparition des peuples de l'Amazonie.


Ce livre m'a été offert dans le cadre d'un pot de départ. Je vous en ai parlé, il y a quelques mois. J'avoue que vu le rythme de mes activités, certaines contraintes de lecture, je suis heureux de cette nouvelle excursion littéraire à Santiago du Chili. Pour y retrouver une bande de vieux anarchistes. Dans le monde globalisé dans lequel nous évoluons, beaucoup pourrait penser que c'est une race en voie d'extinction. Et Sepulvéda pourrait d'une certaine manière renforcer cette idée convenue. Ici, il aborde, par une forme nostalgique, cette gauche de la gauche, l'extrême gauche chilienne par le prisme de ses anciens qui ne sont plus que l'ombre de ce qu'ils ont été. Ce livre pourrait pratiquement être décrit comme une messe de requiem d'un mouvement qui a connu à la fois ses beaux jours au Chili et qui a surtout violemment réprimé après l'assassinat de Salvador Allendé. Quels ont été les parcours respectifs de quatre figures de ces mouvements qu'un facilitateur s'est proposé de rassembler pour un dernier coup d'éclat? Un dernier casse pour clore une boucle que trois anarchistes espagnols avec un compagne d'armes chilien ont ouvertes en réalisant le premier grand hold-up en 1925?

Par une structure de narration faite de ruptures, de flashbacks, de zoom sur personnages, Sepulvéda, nous parle de ces vieux qui se retrouvent après tant d'années, sinon des décennies sans s'être revus. Et pour cause. Beaucoup d'entre eux ont dû s'exiler. Vivre loin du Chili, longtemps, en nourrissant des rêves de retour dans leurs terres d'origine. Un retour pensé, idéalisé, réalisé. Ceux qui n'ont pas réussi à fuir, ont subi dans leur chair toute la prédation et la férocité du système Pinochet. du dehors comme du dedans, ce sont des hommes marqués par le poids de l'histoire et d'une vie qui aurait pu être différente. Il y a aussi ceux qui n'ont jamais cessé de combattre sous des formes multiples, attachés à un idéal transmis, portant un héritage dont ils ne sépareraient qu'une fois la mort épousant leurs volontés. Mais naturellement, avec Luis Sépùlvéda les choses ne se déroulent pas aussi simplement, ce qui donne toute la saveur à ses oeuvres.

Le corps sans vie du Spécialiste est trouvé dans une rue de Santiago, alors qu'il se rendait à ces retrouvailles. La police s'immisce dans tout cela par le biais d'un inspecteur qui en a vu d'autres et qui identifie le cadavre…

Sepulveda comme d'habitude a le don de parler simplement des choses, d'un mouvement, d'un pan de l'histoire de son pays qui ne sera plus. Si la nostalgie constitue le socle de ce roman, l'idéal de justice face à la dictature militaire en est également une composante forte. En rajoutant l'expérience douloureuse de l'exil et du retour au bercail après des décennies d'absence, ce sont des êtres en quête de repères nouveaux. Mais, là où je ne m'attendais pas à rencontrer Luis Sepulveda, c'est dans sa contestation du libre arbitre. Si la liberté absolue pour certains réside dans le choix d'arrêter de vivre au timing voulu, quelle offense n'est pas moins absolue d'offrir au hasard, à la providence de s'immiscer dans l'orientation suicidaire d'un anarchiste. Comprendra qui lira.
Lien : http://gangoueus.blogspot.fr..
Commenter  J’apprécie          60
Le début m'a bien plu, le ton, l'humour, la loufoquerie...
Puis je me suis perdue dans la lecture de ce court roman, les nombreux personnages que je confondais, et je n'ai pas compris grand chose.
Je suis d'accord avec la critique de Laurent81, qui l'exprime bien mieux que moi : c'est peut-être mon état d'esprit qui est en cause, mon manque d'intérêt, d'attention, la manière dont j'ai abordé et lu ce roman. Et non pas l'auteur.
Commenter  J’apprécie          41
Trois anciens amis se retrouvent un soir à Santiago , plus de trente ans après la lutte contre Pinochet qui les a conduits à mettre leur vie entre parenthèses, voir à s'exiler de nombreuses années. Ils attendent leur chef, le spécialiste, Pedro Nolasco, petit-fils d'un célèbre anarchiste syndicaliste. Ils sont bien décidés à reprendre du service et récupérer ce qui leur revient.
Le Spécialiste tarde, mais il ne viendra pas. Il a succombé Il a reçu sur la tête un vieux tourne-disque lancé lors d'une violente dispute conjugale entre Conceptión García et Coco Aravena.
Le ton est donné, un mélange de burlesque et d'utopie politique, un roman picaresque.
Pourtant, l'histoire du Chili est bien présente dans leurs mémoires, les exactions du gouvernement que les trois compères ont combattu, ne sont pas occultées, mais abordées de manière sobre et pudique. La lecture est facile, les personnages sont attachants et sincères, Une mention spéciale pour le passionné de cinéma à l'imagination débordante.
Un sujet grave est traité avec beaucoup d'humour, de nostalgie mais aussi d'optimisme.
Lien : https://livresdunjourblog.wo..
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (736) Voir plus



Quiz Voir plus

Le vieux qui lisait des romans d'amour

En quelle année est paru ce roman ?

1990
1991
1992

10 questions
485 lecteurs ont répondu
Thème : Le vieux qui lisait des romans d'amour de Luis SepúlvedaCréer un quiz sur ce livre

{* *}