Rebelle et révolutionnaire
Cette biographie de
Pierre-Antoine, marquis d'Antonelle, par
Pierre Serna est magnifique !
Elle est parue primitivement en 1997 et réécrite en 2017.
Je connaissais peu cet homme (Antonelle) ; premier maire élu de sa ville de naissance, Arles, de février 1790 et juillet 1791, puis député des Bouches-du-Rhône à l'Assemblée législative, et juré au tribunal révolutionnaire c'est un personnage atypique que nous décrit
Pierre Serna.
Une biographie originale qui commence par la mort d'Antonelle en 1817 ! Pour montrer la notoriété de cet aristocrate qui a choisi la voie de la Révolution, et aussi le ressentiment des autorités ecclésiastiques qui lui refusent une cérémonie digne de lui. Ce que vont obtenir les citoyens en pétitionnant…
Le plan de l'ouvrage :
I Emeute autour d'un cadavre
II Couper la tête du vieux monde
III Entrer en résistance, inventer le complot (1795-1797)
IV L'inventeur de la démocratie représentative
V Un retraité extrêmement dangereux dans les souterrains de la République
VI D'une jeunesse pour rien au vide du monde ancien
VII L'amour giflé. 1789, pour la vie
VIII 1789, Arles est sienne.
Cela n'est pas gênant de lire cette biographie à rebours, grâce au style enjoué et aux explications de
Pierre Serna.
Qualifié d'Invariable, il n'a jamais dévié de ses buts et de son engagement, sauf sa dernière lettre où il soutient une monarchie constitutionnelle…
En tant que juré du Tribunal criminel, il est le seul à publier sa décision et ses motivations !
C'est pourquoi, il est incarcéré en mars 1794 et sortira après le 10 Thermidor (juillet 1794).
Il continuera son engagement en s'associant à la conspiration de Babeuf. Jugé innocent, il poursuivra son action en éditant son Journal des Hommes Libres et s'investira en Italie pour la défense de la République.
De retour à Arles après le coup d'Etat de
Bonaparte, résistant solitaire à la dictature napoléonienne, avant de subir la Restauration, comme ultime échec d'une vie par ailleurs consacrée aux modestes, aux sans-paroles, aux sans-culottes, aux sans-fortunes, aux sans-dents de la République…
Un sacré bonhomme, fidèle à ses engagements, libre, dans ce moment de girouettes !