Socialiste italien, Gramsci écrit les articles de ce recueil essentiellement en 1917 et 1918, les plus tardifs datant de 1921.
La lecture de ces articles dit bien de quel bord penche leur auteur et ce n'était pas celui des chemises noires. Il déplore au contraire les actions de l'Etat, qui ne tiennent aucun compte des besoins et attentes du peuple et des prolétaires. Sont privilégiés ceux qui le sont déjà. La bureaucratie est nuisible et coûteuse, les décisions entérinées dangereuses et incompatibles avec la vie du plus grand nombre car portées par des hommes sans imagination et qui n'ont pas la moindre idée de ce que peuvent être la pauvreté et le travail harassant pour un salaire de misère. Il s'élève contre la guerre en cours, naturellement capitaliste et faussée, puisque chaque antagoniste dépend de l'autre, a besoin de l'autre pour faire ses preuves. Il dénonce ces va-t-en guerre.
Gramsci ouvre des pistes de réflexion, de bon sens, réhabilite et explique ce qu'est le socialisme, pourquoi il est bon pour les prolétaires. Il dénonce au passage le manque d'éducation des gens de peu, ainsi que le peu d'effort de l'Etat pour y remédier.
Voilà en gros ce dont il est question. Je n'ai ni les connaissances ni les compétences nécessaires pour entrer dans les détails. Cela ne m'a pas empêché d'y réfléchir, de réfléchir sur moi et de mes différentes positions, de le trouver d'actualité sur de nombreux points, pris tels quels ou sous une forme différente mais avec une conséquence similaire. Gramsci a appuyé là où ça fait mal, en a payé le prix (10 ans de prison). Nos politiques devraient peut-être le (re)lire.
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A force d'entendre parler du concept d'hégémonie culturelle, je voulais lire Gramsci et approfondir le sujet.
Hélas, ce concept n'est pas abordé dans ce livre.
Le titre du livre, suggérant une analyse et une réfutation de l'indifférence, m'avait rendu curieux. La dessus aussi mes espoirs ont été douchés. le texte arborant le titre du livre, bien que fort, est bien trop court pour être qualifié d'analyse.
L'ensemble du livre n'est composé que courtes réflexions (4 à 10 pages).
Ces dernières sont inégales et trop spécifique car principalement centrées sur la situation sociale et politique de l'Italie de début du XXème siècle.
Certaines sortent du lot, notamment la critique sur les profiteurs de la guerre et l'orientation des médias.
Mes attentes, peut-être mal fondées, m'ont fait ne pas apprécier ce livre qui me semble plutôt destiné à ceux connaissant déjà les autres oeuvres de cet auteur.
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De très bonnes réflexions sur l'engagement au sens large et des idées pour l'enseignement.
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Quand on est convaincu que quelqu'un se trompe, que cette personne refuse de discuter, d'apporter des preuves en alléguant que tout à chacun à le droit de penser comme il veut - on ne peut pas être tolérant. Liberté de pensée ne signifie pas liberté d'errer et de divaguer.
Ils [les hommes politiques italiens] n'ont pas senti la souffrance : ils ont créé le chaos, ils ont laissé tout rafler à ceux qui étaient les plus forts économiquement [...]
Mais le nombre, mais la masse, a permis de créer un nouveau mythe : le mythe de l’universalité, le mythe de la marée qui monte de manière irrésistible et retentissante pour venir raser au sol la cité bourgeoise érigée sur les travées du privilège. Le nombre, la masse a entériné la conviction que chaque individu a de participer à quelque chose de grandiose qui est en train de mûrir […]
Je hais les indifférents. Pour moi, vivre veut dire prendre parti. Qui vit vraiment ne peut ne pas être citoyen et parti prenant. L'indifférence est apathie, elle est parasitisme, elle est lâcheté, elle n'est pas vie. C'est pourquoi je hais les indifférents.
L'indifférence, c'est l'a oublie, le parasitisme, et la lâcheté, non la vie. C'est pourquoi je hais les indifférents.
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Qui a dit « je suis pessimiste par intelligence mais optimiste par la volonté » ? Un écrivain italien… dans ses cahiers de prison…
« Cahiers de prison » d'Antonio Gramsci, c'est à lire en poche chez Folio.