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EAN : 9782824633190
193 pages
City Editions (06/11/2019)
4.17/5   6 notes
Résumé :
Après l’armistice de novembre 1918, Marie désespère de recevoir des nouvelles de son mari. Pierre a quitté la ferme familiale du Vercors lorsqu’il a été mobilisé au début de la guerre. Depuis, il n’a pas donné signe de vie et même le ministère de la Guerre est incapable de retrouver sa trace.Marie décide alors de se rendre sur la ligne de front, là où se sont tenus les combats. C’est dans un dispensaire de fortune près de Chantilly qu’elle retrouve Pierre. Traumatis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un bon roman du terroir qui se termine bien ...
J'avais connaissance que la première guerre mondiale était une barbarie et une boucherie pour le peuple sans que cela fasse sourciller les "chefs", les dirigeants. Par contre, étant, belge, je découvre à travers ce roman, le peu d'empathie de l'administration, le peu de reconnaissance de cette même administration dirigée des dirigeants oublieux des sacrifices fait par ce peuple surtout paysan.
Car oui, ce roman du terroir a surtout comme sujet la période après la guerre 14-18. C'est bouleversant, ce combat du peuple pour se reconstruire. Nous suivons, ici, la reconstruction difficile mais positive du couple Marie et Pierre. Mais à travers des personnages secondaires nous touchons aussi des parcours qui se soldent par un échec.
Instructif et un bon moment de lecture.
Merci à l'auteur.
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En général, on lit des romans sur la première Guerre Mondiale, ou qui se déroulent pendant cette période. Ici, l'auteur a centré son intrigue sur l'après.

Marie attend le retour de son époux, Pierre, depuis l'annonce de l'Armistice en novembre 1918. Les jours, les semaines passent et Pierre ne rentre pas. L'Administration lui refuse la pension de veuvage car aucun corps correspondant n'a été retrouvé. Accompagnée de son père, Jean, Marie quitte la ferme familiale du Vercors pour effectuer le trajet de Pierre et tenter de le retrouver. Elle y parvient dans un dispensaire en Picardie, à Chantilly. Mais la guerre a rendu Pierre amnésique, oubliant jusqu'à son nom. Marie et Jean le ramène chez eux, chez lui. Les semaines passent, Pierre retrouve des automatismes du travail de la ferme mais les souvenirs sont toujours enfermés profondément en lui. Un jour, une femme arrive et prétend que Pierre n'est autre que Lucien, son mari parti à la guerre et jamais rentré !
Qui est vraiment cet amnésique ? Marie est persuadée qu'il s'agit de Pierre mais Léa, sa mère, n'en est pas aussi certaine…

J'ai trouvé intéressant de parler de l'après-guerre. Il faut dire que depuis notre enfance, on étudie l'Histoire, les Guerres Mondiales, etc. Mais le côté humain de l'après-guerre est complètement occulté. On connaît les crises économiques et démographiques, mais jamais que des proches n'ont pas retrouvé leur époux, frère, fils. Que l'administration était aussi complexe et intransigeante : pas de corps, pas de preuve, pas d'argent ! Les conditions étaient très difficiles.

Je me suis rapidement attachée à cette famille de fermiers. Marie et Pierre réapprennent à vivre côte à côte, se ré-apprivoisent l'un et l'autre après quatre ans de séparation. Cette histoire familiale est touchante, bouleversante. L'arrivée de la seconde femme qui revendique Pierre comme époux, ébranle les certitudes de Marie qui va chercher au plus profond d'elle pour sauver sa famille.

L'infirmité de Pierre est mal perçue dans ces villages reculés. Alors que des hommes reviennent estropiés, lui, son handicap est invisible. A l'époque, on ne parlait pas de syndrome de stress post-traumatique, cette dénomination est encore très récente. Pourtant, c'est bien de cela qu'il est question. Si aujourd'hui, on a mis un nom sur cette maladie, elle est encore mal vue par les armées, alors imaginez en 1919 !

Une fois de plus, la plume de Jean-Louis Desforges nous immerge instantanément dans son histoire. Nous remontons le temps, nous voyageons dans la campagne. Les pages défilent malgré nous. Entre l'avancement de l'intrigue, nous trouvons des pensées de Marie qu'elle adresse à son mari, sa fille, sa mère ou son père. J'ai trouvé très bien écrit la manière dont ces parties sont incluses dans le reste de l'histoire.

Les Amants du Silence est un roman à découvrir pour les amoureux des romans de terroir et des belles romances.
Lien : https://desplumesetdeslivres..
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Ah oui, le terrible carnage, c'est cela qui l'a emporté. Le contrecoup. Si vous avez combattu, vous avez connu ce qu'il a traversé. L'année suivant son retour, il a sombré dans une grande mélancolie. Ca a duré des mois, une année, peut-être un peu plus, je ne sais pas au juste, et puis un jour, Jeanne l'a retrouvé dans la grange, pendu comme un jambon. Peuchère, personne ne voulait l'écouter parler de ce qu'il avait subi pendant ces quatre années d'horreur. Sa femme n'en pouvait plus. Moi-même, son voisin et ami, je tournais le dos quand il commençait sa rengaine. Nous refusions de rouvrir les plaies de cette foutue guerre. J'en ai le remords. Si nous avions su, nous lui devions bien un peu d'attention, eu égard à ce qu'il avait sacrifié pour nous. Un bras, ce n'est pas rien. C'est cette indifférence glacée qui l'a tué, comprenez-vous ? Le silence, c'est parfois pire que le bruit des bombes. Un obus lui a emporté un bras et notre égoïsme a fini de le massacrer.
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Elle ramènerait son époux, quel que soit son état. S’il était valide, elle se réapproprierait le bonheur et s’il était estropié, elle exigerait la pension méritée pour lui rendre la vie supportable. Elle s’était unie à un homme pour le meilleur et pour le pire. Elle avait goûté trop peu au miel avec lui, une poignée de mois seulement, le temps de faire un enfant. Elle demandait encore sa juste part de bonheur. Elle y avait droit. Elle avait résolu de le chercher, de frapper à toutes les portes, de le réclamer, de harceler les officiers planqués jusqu’à ce qu’on lui donne satisfaction : Pierre indemne ou estropié, mais vivant.
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Pour la première fois depuis une éternité, ils allaient pouvoir dormir avec un toit au-dessus de leur tête. Ils goûtèrent enfin à une forme de félicité. Un bonheur simple comme admirer une aube rouge, se laver à l’eau claire, se coucher dans l’herbe sans craindre la balle fatale. Se tenir debout en terrain découvert et retrouver la sensation de dominer le monde. Enfoui trop longtemps dans les tranchées, Pierre avait perdu la perception de sa taille, son regard se heurtait aux parois des fortifications. Ses yeux restaient en rase-mottes quand il escaladait les échelles pour observer l’ennemi, et quand il montait à l’attaque en courant, il ne regardait pas plus loin que le bout de ses godillots pour ne pas se jeter en arrière, épouvanté par la mitraille. Désormais, il se sentait grand, fort, invincible. Immortel.
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Aujourd’hui, ils osent insinuer qu’il est passé en Allemagne pour filer le parfait amour avec une Fräulein ! Il aurait oublié sa famille d’ici, sa femme, sa fille, sa ferme ? Ils attendaient tranquillement la fin, eux, dans leurs bureaux parisiens, ils avaient envoyé les autres au casse-pipe. Et c’est ainsi qu’ils les remercient ? C’est abject ! J’ai honte d’être Français ! Ah ! Elle n’est pas belle, cette France-là !
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L’horreur avait atteint un point extrême : dans le simple vocabulaire humain, il n’existait pas de mots assez forts pour décrire la barbarie. Du côté allemand, l’urgence de conclure s’imposait, on assistait à une hémorragie de déserteurs. De part et d’autre, le moral des troupes sombrait. Cette sale guerre n’avait que trop duré. Il fallait en sortir, vite, et revenir à la naïveté originelle.
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