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sur 570 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il était une fois un vieil homme qui avait rencontré un petite fille. C'était sur la route à mi-chemin entre le Château d'Avant et la Cité d'Après. Il y avait là une colline d'où le vieil homme, qui venait du château d'Avant, pouvait observer ces deux lieux. Il s'était tout particulièrement pris d'affection pour cette petite fille, elle vivait dans la Cité d'Après. Et comme vous vous en doutez, il l'avait surnommée " Petite Poucette "…
Le Château d'Avant était là depuis des siècles. Il tenait debout sur de profondes fondations. Des fondations de papier imprimé et d'apprentissage méthodique. Au Château, le savoir se transmet par les livres et les doctes enseignants qui patiemment professent à la masse ignorante et transie de leurs descendants. Mais n'imaginez pas les habitants du Château comme d'horribles réactionnaires, durant des siècles, ils avaient fait progresser leur société, connu souffrances, privations, guerres et révolutions et s'étaient établis sur des institutions telles que l'église, l'armée, la classe, le marché.
La Cité d'Après n'avait pas de murs et expérimentait encore les processus de son établissement. Ici le savoir s'était affranchi du papier, mais pas encore de l'écrit ; Il s'échangeait librement entre pairs et se construisait en collaboration de tout un chacun sans le carcan des disciplines d'Avant. Au sein de la Cité, les communautés s'organisaient en réseau d'affinités multiculturelles qui repoussaient vigoureusement les anciennes filiations. N'avaient-ils pas raison de rétorquer que ces filiations s'étaient majoritairement constituées dans le sang...

Et le vieil homme observait les échanges entre ces deux mondes ; Plus particulièrement le phénomène de la transmission des connaissances : Ceux d'Avant voulaient bien faire profiter ceux d'Après de leurs leçons, mais comme ils les avaient apprises. Et ceux d'Après semblaient prétendre connaître déjà ces leçons et rêvaient d'en apprendre d'autres, professées autrement...
Le vieil homme n'avait qu'un rêve. Lui dont on disait pompeusement qu'il était " une vigie plantée sur le mât de notre époque ", qu'on appelait même " oracle " ! Lui voulait retrouver sa jeunesse... Pour pouvoir comme la petite fille exercer la dextérité digitale de ses pouces pour inventer le monde de demain...

Il était une fois... demain ? Hier ?... Maintenant ?...
Certainement maintenant lui ferai plaisir. " Main-tenant " tenant en main... cet outil numérique ultra-connecté qui caractérise tellement cette nouvelle citoyenne. Car la virtualité et l'immatérialité de ses échanges ne doivent pas conduire à penser qu'elle se désintéresse du monde qui l'entoure. Ce qui déconcerte, c'est que ce nouveau monde, il est en train de s'inventer au jour le jour... S'éloignant des axiomes et considérant du monde d'autrefois selon une évolution bien plus rapide.
Mais notre aîné ne nous parle pas de ce monde qui émerge. Il nous parle de cette petite fille et de ses conceptions qui la motivent. Il nous parle avec tendresse d'elle. Elle qui aujourd'hui est en âge d'avoir des descendants à son tour...
Puissions-nous vivre une époque intéressante... Michel Serres ne nous maudit pas, il nous ouvre les yeux. Les perspectives qu'il propose semblent vertigineuse tant elles donnent l'impression que ces jeunes à la moderne habileté palmaire et aux " neurones du numérique " sont différents de tous ceux qui les ont précédés.
Continuons à faire une optimiste confiance comme celui d'Avant en as en celle d'Après...
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Alors que se termine (enfin !) une campagne présidentielle qui s'est surtout employée à mobiliser les peurs et les émotions, remercions l'académicien Michel Serres de s'adresser à notre intelligence pour tenter de nous faire saisir les changements du monde et les formidables défis que vont devoir relever les nouvelles générations.

Le constat : un nouvel humain est né depuis nes années 1970, qui n'a plus le même rapport à la nature (de l'agriculture à la nature-loisir), à la santé (douleur, espérance de vie,..), à l'Autre (multiculturalisme), aux médias.. Ce nouvel humain, que Serres baptise Petite Poucette, n'a plus la même tête, le même corps, la même langue (alors que 4 à 5.000 mots entraient à chaque révision du dictionnaire, ce sont 35.000 mots qui feront leur apparition dans le prochain).

Organisé dans des espaces métriques, référés à des centres, des concentrations (l'école, la classe, l'amphi,..), l'accès au savoir est maintenant disponible partout.
L'enseignant oralisait de l'écrit; il demande le silence et il ne l'obtient plus : tout le monde veut parler, tout le monde veut communiquer avec tout le monde en d'innombrables réseaux. Victoire du savoir discuté sur les doctrines enseignées.

Concentrée dans les médias et dans des systèmes pyramidaux, l'offre politique meurt.
La demande politique, énorme, se lève et se presse: Finie l'ère du décideur, l'arène politique est désormais occupée par les décidés.
Victoire de la multitude anonyme (les révolutions arabes) sur les élites dirigeantes bien identifiées.

La naissance de Petite Poucette, c'est l'émergence d'une société immatérielle librement connectée face à la société du spectacle à sens unique.
Et le défi, formidable, de réinventer le vivre ensemble, la manière d'être et de connaître, le fonctionnement des institutions.

Voilà un enjeu majeur des échéances politiques, celle de Dimanche.. comme les prochaines, plus locales !
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Dans un style admirable, Michel Serres nous fait un constat sans concessions sur le brouhaha qui envahi nos vies... le bouquant effroyable qui nous stresse... piégé par la machine... et pourtant... Maria Montessori déjà dans ces livres nous disait qu'il était grand temps de reprendre le contrôle sur la machine... mais malgré les films... sans doute un peu trop à sensation Terminator ou bien Matrix... qui nous dénonçaient un futur ou la machine nous exploitait... l'avons nous écouté? Non... hélas... e publique n'a vue là que sensation... le message pas lu on s'en moquait... et l'oeuvre de Turing, ce bienfaiteur de l'humanité si mal traité... son oeuvre on l'a perverti... phagocytant notre temps, on e passe à éparer nos réseaux, nos ordinateurs, à chercher du travail aussi, parce que l'ordinateur nous en prive... nous sommes aussi décérébrés démédullés, mais complice de cette état...
A quoi bon apprendre, puisque l'information est là, sans qu'on est besoin de réfléchir... et pourtant Miche Serres n'en parle pas, mais Maria Montessori avait prôner le retour à l'apprentissage tactile en gérant nous même écolier notre temps pour nous concentrer à la tâche et reprendre le contrôle de ce monde qui nous échappait déjà à l'ère préindustrielle d'ailleurs, Michel Serres site AU bonheur des dames... il ne site pas Jurassique parc ou Terminator...
Nous sommes drogués aux images autant qu'à l'anti-douleur au savoir gratuit et insipide qui nous fait polluer la planète... et nous envahissons nos écrans, passifs par de la violence et du sexe... même Tolkien se retourne dans sa tombe... ses elfes, et ses très chers hobbits ne sont plus que des pâles personnages insipides de jeux vidéos... pendant que Game of Throne rempli sa très chère Fantasy de sexe de violence... se référent à notre oeuvre littéraire Française, les Rois Maudits, chef d'oeuvre qui se lit sans s'arrêté bien que comportant 6 volumes... alors qu'il n'y a de scène de sexe qu'un passage court sur les viols de guerre de Robert d'Artois, et une rapide description de Clémence de Hongrie qui découvre;.. qu'elle peut être aussi heureuse en tant que reine dans un lit.... dans tous le reste de l'oeuvre le sexe est sous entendu... et quand je vois Game of Throne, pourtant passionnée de Fantasy... et bien non... j'ai adoré Les Roi Maudits, j'ai adoré la Terre du milieu et de Harry Potter, je n'ai pas envi de lire cette infamie... Alors oui, merci de ce livre Michel Serres... et par pitié que les écrivains en écrivent d'autres sur le sujet... le livre s'est vendu à 270 000 exemplaires, c'est venté sur la couverture du livre... mais la prise de conscience on l'attend encore....
Pour résoudre le problème on multiplie les lois.... au lieu de limiter la consommation inutile qui pourtant a fait d'un névrosé le héros de Fight Club... au point d'organiser des combat sanglant pour se débarrasser de sa névrose du à de 'achat compulsif pour justifier un métier idiot : calculer si on doit rappeler les voitures défectueuses pour les remboursées ou non.. On se demande d'ailleurs, si ce film n'aurait d'ailleurs pas gagner en lisibilité de message... s'il avait été moins violent... pathétique... on distribue des Oscars pour de la violence et du sexe.... et tant pis si on en as la nausée! Alors oui, il faut parler de ce livre, mais je crois qu'alors ou j'ai vu une courte vidéo il y a seulement quelques jours de parents d'autistes, un parent à tué son gosse pour que le cauchemard s'arrête... un autre parle de suicide, un troisième parle de grève de la faim pour qu'enfin il y est des structures pour les prendre en charge... malgré Temple Grandin, rien mais absolument rien n'a été fait en France... même pas au cinéma selon Joseph Shovanec dans voyage en Autistan... et je cite ces exemples de disfonctionnement, mais il y en a tant d'autres... celui là est seulement un des plus criard qui illustre bien le livre de Miche Serres.... avec la tuerie incompréhensible d'Annecy....
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Je remercie Audiolib et les éditions le Pommier pour cette offre de lecture gratuite d'un essai de Michel Serres sur l'essor des nouvelles technologies et son impact sur les générations actuelles et futures, intitulé Petite Poucette.

Ce titre peut surprendre avant que l'auteur ne s'en explique, avec humour et tendresse : c'est un clin d'oeil à la maestria avec laquelle les jeunes gens tapent des messages sur leurs téléphones portables en utilisant leurs pouces… Ce livre est d'ailleurs tiré d'un discours que l'auteur a prononcé à l'Académie Française en 2011 sur la problématique des nouveaux défis de l'éducation dans un monde en pleine mutation.
Naturellement, c'est aussi une référence à deux contes célèbre, l'un de Charles Perrault, l'autre de Hans Christian Andersen
Enfin, nous pouvons y lire une posture féministe, saluant le rôle et la place des femmes dans l'implication à la bonne marche du monde : Michel Serres est convaincu que les femmes sont plus attentives, plus appliquées, plus professionnelles, tout simplement parce que c'est plus difficile pour elles et qu'elles doivent toujours en faire plus que les hommes pour être reconnues.

Michel Serres nous explique que le monde a tellement changé qu'il faut tout réinventer pour y trouver sa place. J'ai particulièrement apprécié sa posture ouverte et bienveillante ; non, ce n'était pas forcément mieux avant, le monde a évolué et nous devons nous y adapter.
En elle-même déjà, la couverture est très parlante pour illustrer la révolution numérique, en référence à un détail de la fresque peinte par Michel Ange pour le plafond de la chapelle Sixtine, revisité en mode codage informatique.
La première partie est une sorte d'état des lieux, la seconde est consacrée à l'enseignement et la troisième à la société. L'ensemble propose de prendre à bras le corps les enjeux de la révolution numérique. Tout, dans cet essai est positif et dynamique, à la fois accessible, vulgarisateur et balayant largement les possibilités offertes.
J'ai été particulièrement sensible aux références citées, aux métaphores didactiques, à la mobilisation de tout ce qui fait un être humain : son cerveau, ses ressentis et son corpsMichel Serres mêle aptitudes et postures avec brio, fait des rapprochements particulièrement efficaces et limpides, réconcilie les anciens et les modernes en proposant des pistes de réflexion originales, novatrices et, en même temps, d'une indéniable évidence.

Par contre, je ne suis pas convaincue par la version audio de ce livre qui n'est pas, selon moi, le meilleur format pour le découvrir. Présenté comme « un enregistrement d'anthologie avec toute la saveur de la lecture faite par l'auteur lui-même », ce livre audio gagnera à être lu dans sa version papier ou numérique. Je suis d'accord sans doute pour le côté « anthologique » de la première partie qui renvoie au discours prononcé, mais pour l'ensemble, j'ai trouvé que le débit et la tonalité ne servait pas ce texte qui mérite vraiment d'être connu. J'avais plus l'impression d'écouter un grand père bienveillant qu'un grand philosophe.

Un livre à connaître, assurément.

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Un essai passionnant et intelligent sur l'humain d'aujourd'hui, Michel Serres nous éclaire sur ses capacités et la façon dont tirer partie de ce changement de processus cognitif. Pour les parents, les éducateurs et les élèves aussi car Michel Serres est très lisible, sa réflexion philosophique et humaine est très facilement abordable.
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Tout à fait passionnant cette analyse de notre société avec la perspective de toute l'évolution du monde. Ce n'est ni optimiste, ni pessimiste. J'ai assisté à une conférence de michel Serres sur Petite Poucette. C'est passionnant et assurément plus facile à digérer que la lecture du livre qui pourtant est très court
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Petite Poucette est un livre de Michel Serres, publié en 2012. Regardons dans un premier temps la couverture: très simple d'ailleurs, mais qui peu nous faire réfléchir sur beaucoup de choses. de quoi va parler ce livre? Que signifie le titre? Que se cache-t il là dedans? Vous vous êtes sûrement posé ces sortes de questions comme je l'ai fais. A travers le titre, j'avais du mal à avoir des pistes. C'est plutôt grâce à la couverture toute simple, mais qui parle beaucoup malgré tout. Ce livre allait parler de la technologie! Et c'était parfait, cela m'intéressais réellement. Il fallait donc absolument que je le lise. D'ailleurs, ce livre est très simple à lire, de mon point de vue. Dans cet ouvrage, l'auteur, Michel Serres, nous laisse tout simplement réfléchir à ces diverses évolutions de la technologie qui affectent notre société, notre environnement, et surtout les dynamiques de notre société. En effet, il y a certains points de vues que je ne partage pas avec Michel Serres, cependant, je pense qu'il y a, au milieu de ce livre, de nombreuses idées, réflexions et opinions qui sont reprises et ont le mérite d'être lu et ils sont là pour nourrir votre/notre propre réflexion. de plus, je pense réellement que c'est un livre parfait pour la nouvelle génération, qui s'avère addicte à la nouvelle technologie. La "petite Poucette" en question est une jeune fille très connectée avec la technologie, les divers outils de communications, et plus encore! Par exemple, elle écrit les SMS très rapidement ou bien elle utilise le meilleur ami des jeunes d'aujourd'hui: le fameux Wikipédia. Cette oeuvre de Michel Serres vous fera, je pense, porter un autre regard sur le monde qui se prépare aujourd'hui, autour de nous. Peut-être un regard plus optimiste ou bien plus ouvert. Pour finir, l'auteur cherche à montrer dans un premier temps comment ces technologies transforment notre univers rapidement puis dans un second temps la façon dont elles modèlent quasi physiquement le cerveau des nouvelles générations et notamment entre 5 et 12 ans. Je vous conseille réellement de lire ce livre, moi il m'a plu à 200%!
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Petite Poucette représente la génération d'aujourd'hui connectée en permanence avec le monde entier utilisant ses pouces pour envoyer des textos et face à une transformation radicale de la société telle que le monde n'en connaît qu'une par millénaire. Selon l'auteur cette transformation de la société produit un homme nouveau qui doit tout réinventer: les relations, la communication, le travail, l'enseignement, le vivre ensemble, une nouvelle société où la culture et la science sont indissociables.
Michel Serres nous livre une analyse positive, optimiste des mutations en devenir et met en relief le potentiel extraordinaire que cela représente pour l'avenir.
Un livre tonique, «enchanteur» à l'écriture très littéraire qui donne une amplitude supplémentaire aux propos de l'auteur. Lisez-le !
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"Les Petits Transis ont donné naissance à une petite Poucette". Voici l'acte de naissance de ce nouveau siècle, de cette nouvelle ère. le bébé ne ressemble en rien à ses parents. Il accède à toutes les informations, ils transportent sur lui et vers d'autres l'information, il s'agite et bavarde devant tous les autels, il illustre à l'infini les concepts, et ses parents... suivent l'exemple. le monde porte sa tête, serait il libre à présent d'inventer? C'est avec confiance et tendresse que Michel Serres regarde Petite Poucette construire une nouvelle planète. Un très agréable moment de lecture qui nous permettra , toutes générations confondues, x-y-...z - de connecter notre pensée.
Astrid SHRIQUI GARAIN
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Un indispensable sur votre table de chevet!
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Certains les nomment génération Y ou "digital natives", les jeunes, (nouvelles ?), générations nous battent à plate couture devant un écran. Moi j'ai préféré les désigner sous le terme générique de ........?........

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les pouces en or
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