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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Othello, le Maure de Venise. Dès le titre, Shakespeare introduit le thème de la différence - et de sa perception - qui régit une grande partie de la pièce.
Mais qui est Othello exactement ? Ou plutôt, quelle image nous donne-t-on d'Othello ?
Othello est un général - venu d'Afrique du Nord, donc - crédule et aveuglé par le cocon, son second "chez lui" qu'il s'est créé avec son amour pour Desdémone au retour de batailles contre l'empire ottoman. A la différence de l'homme idéal de l'époque élisabéthaine - qui est bien sûr Anglais et protestant - Othello est un homme faible, car il se laisse guider par ses passions - faute qui chez le Barde mène toujours à une fin tragique.
D'un point de vue plus personnel, j'ajouterai qu'Othello n'est pas un personnage sympathique, non pas à cause de sa "faiblesse" mais car c'est un personnage sans grand relief qui se cache derrière la question de l'honneur et de ses exploits militaires pour ne pas montrer qu'il s'aime lui plus que tout autre chose - ou personne.
C'est grâce à cette faille narcissique que Iago, vexé de ne pas avoir eu le poste qu'il convoitait, réussi peu à peu à manipuler le Maure.
Dans cette pièce qui a de fortes ressemblances avec Roméo et Juliette (dont je ne suis pas une grande fanatique..), c'est bel et bien Iago qui donne toute sa saveur à l'intrigue. Il met en avant tout ce qui "gêne" dans l'homme (la fourberie, l'envie, la rancoeur, l'orgueil) mais qu'on préfère taire. Shakespeare lui donne, en quelque sorte, le rôle qu'ont les fous dans ses autres pièces : celui de révélateur, de miroir du genre humain.
Tout l'intérêt de la pièce se trouve dans les stratagèmes dont Iago use (et abuse!) pour installer le doute de façon permanente dans l'esprit d'Othello. Pour cela il passe par des arguments et scénarios parfois invraisemblables, mais qui répétés deviennent vérité ; il en vient même à se lamenter du fait que les bonnes intentions ne sont jamais récompensées. Au final, cette séduction par le discours rend Iago indispensable pour Othello car il se met en position d'être le seul qui puisse le comprendre. En cela on peut aussi voir la modernité de l'oeuvre de Shakespeare, car depuis quelques années c'est bel et bien ce que décrivent les psychologues lorsqu'ils parlent des pervers narcissiques.

Comme le Tartuffe de Molière, Iago se pare des masques de l'honnêteté et de la loyauté et nous montre à nous lecteurs/spectateurs que les mots, comme les apparences, peuvent être trompeurs et des armes bien affutées pour tromper.
En dehors de la vision simpliste de l'Autre pendant la Renaissance anglaise avec le noir contre le blanc (Othello contre Desdémone) et toutes les associations encore plus simplistes qui y sont associées ; Shakespeare a tout de même su montrer la difficulté de rencontrer l'Autre avec ses différences et la méfiance qu'elle engendre. Paradoxalement, il nous montre Othello croyant dur comme fer aux pouvoirs mystiques du mouchoir mais demande d'abord des preuves "visibles" de la trahison de Desdémone. Une fois de plus, cette faiblesse se retournera contre lui...

Même si je n'ai pas trouvé cette pièce génialissime, on y trouve quand même tout le talent de Shakespeare qui sait définir ce qui fait l'être humain quelle que soit l'époque - et dit avec une langue superbe, bien que la traduction d'Yves Bonnefoy, beaucoup plus ampoulée que celle du Barde de Stratford ne rende pas cette dimension.
Et surtout, ce contre quoi Shakespeare nous met en garde une fois de plus : les "coups de sang" et l'impatience qui peuvent amener l'être humain à perdre en une fraction de seconde ce qu'il avait mis beaucoup de temps à construire.
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Tous les vices convergent vers le mensonge, alors celui de Iago est le plus fin, le plus délicat qu'il est bon à boire comme le monde, comme l'histoire... un serpent aussi venimeux à mille têtes mobiles comme des antenne qui ne laissent rien échapper comme opportunité pour nuire à tort et à travers.

Qui dit que seuls les justes triomphent toujours dans les combats de la vie? Qui dit que le coeur juste ne périt jamais tant que la justice ne lui est pas faite? Hé bien faux, nous dit cette tragédie de Shakespeare...
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Ma grand-mère avait coutume de dire qu'un coup de langue pouvait se faire battre des montagnes... J'ignorais qu'elle avait connu Shakespeare, mais il s'est manifestement inspiré de son adage pour écrire son Othello !

Iago est jaloux. Vert de rage même : alors qu'il espérait être nommé lieutenant d'Othello, le More, non seulement, il n'en sera que l'enseigne (le porte-drapeau, la honte !), mais en plus le poste de ses rêves a été attribué à un florentin, Michel Cassio... Déjà qu'il ne portait pas "le lippu", comme il l'appelle dans son coeur... (J'ai cherché, mais apparemment SOS Racisme n'avait pas encore été crée à l'époque de ma grand-mère, donc Shakespeare, n'ayant aucune poursuite à craindre, met dans la bouche de Iago de nombreuses répliques tendancieuses...). La coupe est pleine, c'est décidé, Iago va se venger !

Et tout au long de la pièce, on voit Iago à l'oeuvre, ourdissant ses machinations, répandant son venin, dressant sournoisement Othello contre son épouse, Desdémone, et Cassius. Car alors que Desdémone et Cassius entretiennent des relations moralement honorables, Iago parvient à convaincre Othello qu'ils sont amants...

Rien d'étrange ni de bizarre, dans cette pièce de Shakespeare : ni sorcières, ni spectres, ni tortures, ni coup d'état... Une trame bien construite, et un fauteur de troubles pousse au crime qui ne s'en tire pas à si bon compte...

J'ai beaucoup aimé le personnage d'Emilia, la femme de Iago, qui a le courage de s'opposer aux vils agissements de son mari, et les malheurs de l'hypocrite Brabantio, le père de Desdémone, prêt à cirer les pompes du grand Othello, mais pas à lui accorder la main de sa fille.

Ma grand-mère avait coutume de lire Harlequin plutôt que Shakespeare, mais je suis sûre qu'elle aurait aimé cette pièce.
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Lire le théâtre m'a toujours paru artificiel. Il me manque quelque chose. Certes, tout ceci est admirablement construit, le personnage d'Iago perfide à souhait, celui d'Othello à la fois victime naïve et cruel assassin, mais il me manque la scène, la vision du sang qui coule lors de la boucherie finale, la voix des personnages. Lire le théâtre, et peut-être plus particulièrement le théâtre de Shakespeare, ou celui de Molière, le grand théâtre, c'est un peu comme lire un livret d'opéra. C'est certes intéressant mais ça ne suffit pas. L'oeil et l'oreille sont frustrés. Je ne doute pas du caractère impressionnant du final de cette pièce, de la richesse du spectacle que donne cet homme que la jalousie égare totalement (même s'il reste encore bien loin de l'égarement du personnage-narrateur inexistant de la Jalousie), du génie maléfique d'Iago, mais je demande à voir et à entendre. Il n'y a pas dans le texte de théâtre cette totalité que l'on trouve dans le roman. Il y a juste un aperçu de chef-d'oeuvre.

C'est la première fois que je lis Shakespeare. Ce qui me frappe, c'est la difficulté que j'ai à classer cette pièce dans un genre. Certes le dénouement est tragique, mais le ton ne semble (il faudrait entendre le ton) pas toujours grave. Iago est à la fois ignoble et drôle. La scène dans laquelle Othello se fait duper est une scène typique du théâtre comique, le faux cocu trompé par son valet, une scène qui me fait penser à Molière. Ce mélange des genres surprend le lecteur de théâtre français que je suis, tant semblent s'y joindre Racine et Molière, mais je suis bien incapable de dire l'effet de ce mélange, s'il nuit à l'unité de la pièce ou s'il lui donne une vitalité qui manque bien souvent à la tragédie française. Encore une fois, il faudrait voir la pièce.
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Pourquoi ai-je du mal avec Shakespeare?
Pourtant c'est bien écrit, c'est une histoire recherchée (peut-être trop), les personnages sont profonds et la théâtralité de qualité. Mais je n'ai pas accroché, c'est dommage. Je dois réessayer un autre William.
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De l'amour, de la jalousie, de la trahison. Voilà ce que nous promet cette oeuvre ! En somme des thèmes chers à Shakespeare et que l'on retrouve dans nombre de ses oeuvres.
L'intrigue est intrigante (sans blague ?), les dialogues s'enchaînent (étonnant pour une pièce de théâtre !).
Cette première expérience de lecture Shakespearienne fut intéressante, mais ce n'est pas l'oeuvre qui m'a le plus marquée. J'ai trouvé les personnages très inégaux. Autant j'ai aimé découvrir le cheminement de Iago pour porter le coup de grâce à Othello, j'ai apprécié voir comment il va se servir de tout un chacun pour réussir à discréditer le maure. Autant, j'ai trouvé que les gentils étaient bah… trop gentils et trop naïfs.
Quand on lit une pièce de théâtre, en général on ne s'embarrasse pas de descriptions à foison concernant les décors ou les habits. Nous savons le minimum nécessaire nous permettant de situer l'action ou les personnages. L'avantage, c'est qu'on se concentre vraiment sur l'intrigue en elle-même, et non sur les à-côtés. L'inconvénient, c'est que j'ai le sentiment qu'il me manque quelque chose. Je ne parle pas d'Othello en particulier, mais de la lecture d'une oeuvre théâtrale en général. Je n'ai jamais vraiment adhéré à la lecture du théâtre, considérant que ces oeuvres sont faites avant tout pour être jouées et non lues. Car ce qui fait tout l'intérêt d'une pièce comme Othello, ce sont les personnages, mais surtout leurs dialogues.
J'espère donc avoir l'occasion de voir Othello au théâtre, car en soi, j'ai trouvé l'histoire vraiment intéressante.
Lien : http://desliresdestoiles.wor..
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Encore une fois, Shakespeare prouve la richesse de son esprit et de son talent.
Mélangeant une pièce exotique et violente, on y trouve aussi un sujet intemporel qui donne à l'intrigue un goût d'actualité (la situation de l'étranger et des clichés qu'il porte avec lui en l'occurrence). Ainsi, l'histoire ne se déroule pas en un seul lieu, mais se voit mouvoir à travers différentes terres. On se trouve un instant en Italie pour se retrouver finalement à Chypre, lieu fort divergeant de l'ambiance anglaise. Sans oublier la caractéristique du héros éponyme, qui tout More qu'il est, ainsi que l'invasion des Turcs, nous rappelle que le monde ne se concentre pas uniquement autour de l'Europe. Ce petit dépaysement dont le dramaturge a toujours le secret, entraîne rapidement le lecteur dans cette pièce où moult actions se déroulent.
Notamment avec une violence et un suspense fort. le premier thème s'exprime en grande majorité par la parole, en partie par les propos d'Othello lorsque celui-ci se voit ronger par la jalousie. Mais également par les mots d'Iago vis-à-vis des femmes, où sa langue est loin d'être tendre pour le beau sexe. L'atmosphère de bataille et des anciennes péripéties du More n'échappent pas non plus à cette connotation de violence qui vient presque à se mélanger à la folle passion des personnages de la pièce. Car si la parole et les actes sont noirs par leur thème, il y a aussi cette force des sentiments qui saisit le lecteur par la gorge, comme témoin d'une belle chose qui vous prend à revers par son mauvais côté. Oui, Shakespeare fait comprendre à travers cette pièce que, tout bonne émotion qu'elle est, une fois dans l'excès, elle en devient nocif vous menant parfois à votre perte. Et cela, hier comme aujourd'hui.

Othello m'a aussi beaucoup captivé par ses personnages très forts en caractères. J'aimerais juste un instant mettre sous la lumière quelques-uns d'entre eux, car à mon avis, ils sont en grande partie la réussite de cette pièce.
En premier, le héros éponyme, qui dans un premier temps est difficile à cerner. Particulièrement dans le fait que le lecteur ne construit pas son avis sur ce qu'il voit mais sur ce qu'en disent les autres personnages. Ainsi, Montano le décrit comme un digne gouverneur et un parfait soldat. Desdemona continue l'éloge en le qualifiant de courageux, de fort et d'aventureux. A côté, brille la haine d'Iago et de Branbatio qui le peignent avec haine comme un voleur et un homme sans mérite. Si au début de la pièce on a tendance à rejoindre l'avis des deux premiers, la fin nous amène à nous poser des questions.
Autre personnage fort, est sans nul doute Iago. Il incarne le parfait misogyne en décrivant même la femme parfaite comme une aberration. Les seules paroles qu'il profère ne sont que des critiques et des mensonges. Pourtant, c'est lui qui mène l'intrigue et c'est sur lui qu'on pose toute notre attention. Il est celui qu'on cherche dans l'ombre afin de voir ce qu'il prépare et jusqu'où ira son vice, malgré son statut secondaire. Iago attire également par sa méchanceté ; il n'agit que par cette dernière. La seule justification à ses actes pourrait être sa jalousie pour les deux personnages les plus purs, si l'on peut dire, de Cassio et de Desdémona. le premier étant la qualification de la beauté et de l'honnêteté et la deuxième, étant méritante par ses vertus et son amour sincère. Sans doute est-ce cette perfection qui excite à vouloir tant les détruire. Ou bien est-il tout simplement scélérat.
Cependant, mon véritable coup de coeur se dirige vers l'épouse de cet homme mesquin : Emilia. Femme courageuse, elle inspire la confiance et la fidélité. Elle est le personnage qui aura le plus su garder ses convictions et son sang-froid dans toute cette intrigue manipulatrice. Loin d'être le modèle de la vertu de par son caractère ordinaire, elle n'en reste pas moins la plus méritante, la plus honnête et la plus combattante.
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Je continue ma découverte de Shakespeare et je reconnais que la plume du monsieur est toujours aussi belle et les dialogue toujours aussi plaisants à lire. Tout est très poétique même si dans cette pièce, il n'y a pas de vers, contrairement à Roméo et Juliette par exemple. Par contre la prose est splendide.

Côté histoire, j'ai envie de dire que c'est du Shakespeare, quoi. En gros vous avez les deux tourtereaux. Les personnages parfaits, plein d'honneur, de grâce toujours sincères, vertueux, etc. Bref, le couple de rêve, sans défaut. Les héros. Et puis il y a le cupide et jaloux « méchant » machiavélique qui va se jouer de la sincérité et du fait que les héros sont trop purs pour imaginer des sales coups comme les siens. Donc ce méchant vaut leur nuire, ici car notre héros Othello a été promu à un rang miliaire important à Venise et vient de nommer comme second non pas le méchant Iago, comme tout le monde s'y attendait mais un autre homme. Iago (j'ai pas pu m'empêcher de voir le perroquet de Jafar tout le long de la pièce, hahaha), qui se croit lésé, va donc mettre au point une combine pour discréditer Othello en se servant de sa « sainte et innocente femme ».

Comme dans toutes les pièces de Shakespeare l'intrigue est bien menée, les joute verbales intéressante et les revers de situations nous laisse espérer que les méfaits de notre antagoniste vont être mis au jour. Mais vous vous doutez bien que non : la vilainie du personnage va être mise au jour, à la toute fin, quand le mal aura déjà été fait. Je ne vous apprend rien, Shakespeare n'est pas reconnu comme un grand dramaturge pour rien. Car oui, il s'agit encore d'une drame à fin tragique ici.

Donc malgré une très belle écriture, je n'ai pas été plus que ça séduite par cette histoire où les personnages sont pour moi trop influençable et trop naïfs pour détecter qu'on est en train de se jouer d'eux. Souvent, j'avais envie de les secouer, pour qu'ils ouvrent les yeux. Il y avait des passages qui, pour la plupart des personnes, auraient mis la puce à l'oreille mais nos héros sont tellement purs qu'ils n'imagine même pas un instant qu'ils sont manipulé. Il faut dire que ce Iago est très doué. Il sait dire les bonnes paroles et joue sur la psychologie de ses interlocuteurs pour les emprisonner dans son filet. Un ‘méchant' très réussi et très intéressant.

On retrouve dans Othello tout le génie de Shakespeare et de ses drames. L'écriture est magnifique la fin tragique, qui nous révolte. Un drame Shakespearien qui vaut le détour pour le méchant mais qui n'est pas parmi mon préféré. J'ai trouvé les héros un peu niais dans cette pièce, trop gentils pour voir le mal qui les entoure et ça m'a un peu exaspérée. J'ai toujours une petite préférence pour d'autres pièces de l'auteur comme le Roi Lear et Roméo et Juliette.
Lien : http://lecturesduneguenon.wo..
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Tout dans la pièce d'Othello évoque la guerre, celle de Venise contre les Turcs, de conquête dans le bassin méditerranéen, une guerre de religion entre l'Orient et l'Occident, mais également une guerre faite contre soi-même ou contre l'autre quand il devient l'étranger qu'il faut anéantir. Iago, blessé de ne pas avoir été choisi comme enseigne d'Othello, va utiliser les blessures des autres personnages : celle de Roderigo amoureux de Desdémone, et de Brabantio, le père de la jeune fille qui ne peuvent accepter le fait qu'elle ait épousé le Maure; mais également la blessure physique du gouverneur Montano qui essaie de séparer Cassio et Roderigo, pour mettre en place dans cette scène le plan pour détruire Othello.
C'est donc avec la parole comme arme que Iago entreprends de terrasser Othello, il lui insuffle alors le doute, l'idée que Desdémone aurait pu le tromper, de surcroit avec Cassio, son homme de confiance.
Je n'apprécié pas la lecture des pièces de théâtre, je préfère les voir jouer
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Je reste persuadée que le théâtre doit se voir avec des acteurs et un décor et je suis toujours un peu déçue de ce que je lis, parce que c'est toujours un peu fade.
Je partais pourtant avec de bonnes intentions pour découvrir Othello, mais à l'arrivée, je suis un peu mitigée.

Si ce livre s'intitule Othello, du nom du général qui mène une partie de la flotte vénitienne vers Chypre pour y affronter les Turcs, le vrai génie de cette pièce c'est Iago. On a du mal à vraiment comprendre ses motivations, mais il déteste Othello et est prêt à tout pour le voir tomber, quitte à monter une machination très complexe impliquant la femme d'Othello, son lieutenant, un riche vénitien et jusqu'à sa propre femme, pour laquelle il n'a visiblement que peu d'attachements.
Les relations conjugales sont d'ailleurs assez toxiques dans cette pièce puisque celle entre Desdemonde et Othello, qui parait assez idyllique au premier abord, tourne très rapidement à la catastrophe. J'ai du mal à voir où se trouve la grande histoire d'amour quand un homme est prêt à tuer son épouse pour une rumeur que celle-ci dément pourtant (et même si elle ne la démentait pas d'ailleurs).

J'ai l'air un peu sévère mais j'ai trouvé tout ça vraiment tiré par les cheveux et j'en avais marre de voir tous ces gens tourneboulés pour un simple mouchoir tombé par terre, alors qu'il y aurait sans doute eu beaucoup plus à dire sur la façon des autres personnages de traiter Othello de Maure tout au long du récit, avec un racisme sous-jacent mais bien prégnant.

C'est Iago en fait qui tire l'oeuvre vers le haut. C'est un méchant absolument brillant et retors. Quelqu'un qui a bien cerné l'âme humaine et sait s'en servir pour manipuler les gens à son avantage.
Sa chute n'en sera que plus cruelle car il est trahi par celle qu'il a sans doute le plus méprisée, sa femme.

Othello n'a donc pas été une très grande réussite pour ma part. Je suis tout de même très contente de l'avoir lue car elle m'a permis de découvrir un personnage assez iconique et qui le mérite totalement.
Lien : https://yodabor.wordpress.co..
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