Les invisibles

Depuis ma lecture du Paradis des animaux l'année dernière je suis devenue une fan absolue du genre des nouvelles (plus particulièrement les nouvelles américaines), dès lors je ne pouvais passer à côté de ce nouveau recueil dans la collection Terres d'Amérique ! Verdict maintenant !

Pour qu'un recueil soit solide il faut une certaine similarité, un équilibre qualitatif entre les nouvelles. J'aime tout particulièrement lorsqu'il y a un fil conducteur ou tout du moins que les nouvelles aient un lien entre elles soit du fait des personnages, soit de l'ambiance, du lieu ou de la thématique. Hugh Sheehy nous livre tout cela, j'ai dévoré son livre en quelques heures : une vraie apnée dans des histoires uniques, légèrement angoissantes et même parfois dérangeantes.

En effet j'ai beaucoup aimé Les Invisibles car on se retrouve dans ces petits coins reculés des USA où le shérif représente la loi, où les paumés sont légions et où tout le monde rêve d'un autre horizon. Certaines nouvelles racontent des malheurs du quotidien comme Henrik le Viking avec le récit d'un couple qui attend un futur enfant, d'autres (plus récurrentes) touchent à l'univers du crime et plus particulièrement des meurtres avec Les Invisibles, Un sourire pour Ellie ou de la délinquance juvénile/jeunes adultes avec Un âge difficile, Après le déluge ... Aucune nouvelle ne possède un réel semblant de lumière, c'est sombre, cruel et le pire c'est que cela sonne vrai...

Chaque nouvelle m'a interpellée : il y avait presque un côté "mystique" à ces histoires car malgré le fait que cela se passe à notre époque on sent que l'extraordinaire n'est pas loin tant dans les réflexions des personnages que les évènements qui se déroulent. Il y a l'exemple de la Traduction du Professeur Schwartz où le personnage devient amnésique et que l'on cherche à comprendre ce qui lui arrive et où la réponse trouve sa réponse dans une traduction d'Ovide...

L'écriture est très intéressante et vraiment belle : elle mélangeait des récits à la première ou troisième personne, il y a un aspect très poétique voire philosophique dans le style, l'auteur instille des messages à son lectorat tout en racontant des instants de vie primordiaux pour ceux qui les vivent. Je tiens à remercier Marilou Pierrat pour avoir su capter cette plume unique avec délicatesse et qualité !

En définitive, ce recueil aura su complètement m'imprégner de son atmosphère si particulière, originale et très "américaine". J'ai aimé ces protagonistes même si j'aurais aimé en retrouver quelques uns entre les histoires, ce premier livre annonce le début d'un écrivain à suivre !

Mes nouvelles préférées : Les Invisibles / En plein blizzard / Un sourire pour Ellie
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La parution d'un recueil de nouvelles est un peu le passage obligatoire pour un auteur américain, comme un avant-goût de son style, de sa narration, un prélude à ce premier roman qui ne tarde jamais à voir le jour. Regroupant alors, dans la majorité des cas, diverses collaborations avec des revues, ces nouvelles présentent au public son auteur. C'est le cas de cette nouvelle parution dans ces Terres d'Amérique des éditions Albin Michel, signée Hugh Sheehy et dont le fameux recueil, Les invisibles, est déjà couronné par un prix littéraire, celui du Flannery O'Connor Award, amplement mérité.

Composé de onze histoire, l'excellent ouvrage de Hugh Sheehy dévoile la fascination de son auteur pour l'étrange, non pas fantastique ou absurde, mais ancré dans le réel et servi par une plume drapée de noirceur. La nouvelle qui ouvre le livre, Otages, est une entrée en matière parfaite dans l'univers dérangeant de l'auteur : Maddy, institutrice dans une école primaire et alcoolique, est obligée d'attendre avec l'un de ses élèves que le père de ce dernier vienne le chercher. Scrutant la forêt qui entoure l'établissement, elle va être séquestrée avec son élève par deux toxicomanes qui se sont introduits dans l'école. L'histoire qui donnera son titre à l'ouvrage met en scène la jeune Cynthia qui, tout comme sa mère, est une invisible, une personne qui passe inaperçue, et dont les deux seuls amis sont enlevés après qu'ils aient remarqué une camionnette stationnée sur le parking d'une patinoire.

La suite sur mon blog :
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Fans de nouvelles ? Jetez-vous sur cet excellent recueil de Hugh Sheehy, qui signe là une première publication (couronnée par le Flannery O'Connor Award) d'un réalisme saisissant.
Il y évoque le marginal, le côté sombre des hommes, des vies brisées ou des personnages en perdition de manière singulière (avec une atmosphère particulière, souvent proche du thriller) et avec une justesse et une objectivité incroyables.

Très bien ancrées dans le réel (loin de l'Amérique rêvée) ces 11 nouvelles pointent essentiellement le doigt sur la solitude des gens (physique ou psychologique), et c'est aussi sans doute ce qui interpelle le lecteur, le touche et le hante. Et, même si ces histoires provoquent une forme d'inquiétude, de malaise ou de tristesse, néanmoins il en ressort aussi souvent quelque chose de positif. Heureusement, parce que Hugh Sheehy met le paquet en terme de noirceur et, en très peu de pages, l'ambiance se fait lourde, tendue et pesante. ...........................
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Toutes les nouvelles ont une ambiance très pesante qui nous met parfois mal à l'aise. La première nouvelle donne d'ailleurs tout de suite le ton avec le récit d'une institutrice séquestrée avec l'un de ses élèves. L'ambiance est si noire que l'on s'attend toujours à pire de la part de l'auteur.
J'ai particulièrement aimé deux nouvelles : Les Invisibles, qui donne son titre au recueil et La Traduction du Professeur Schwartz, ce sont les plus aboutis selon moi. Elles expriment une forte solitude des personnages face au reste du monde, l'un est amnésique et cherche à retrouver qui il est, et l'autre se considère comme une invisible, une personne dont on oublie rapidement l'existence et la présence. Ce sont deux personnages et deux histoires qui m'ont beaucoup touché.
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