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3,51

sur 149 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La collection Une Heure-Lumière des éditions le Bélial' a une forte coloration science-fiction, toutefois, une fois de temps en temps, il est possible de trouver une novella fantastique ou fantasy, c'est le cas des Attracteurs de Rose Street.

Une intrigue fantastique sur un fond scientifique
Samuel Prothero est aliéniste – il étudie les problèmes mentaux et cherche à adoucir la peine des aliénés – et vit à Londres à la fin du XIXe siècle. Il recherche la bonne compagnie afin de se faire une place dans la société. Parmi les membres du Club des Inventeurs qu'il veut rejoindre, une personne semble quelque peu à l'écart des autres membres influents : ce Jeffrey Richmond l'attire chez lui pour lui demander d'utiliser ses qualifications professionnelles afin de résoudre un problème personnel. Il le mène à ce qu'il désigne comme des « Attracteurs » : astucieux, ceux-ci servent à capter l'humidité ambiante du quartier de Rose Street afin de désépaissir le fameux smog qui inhibe la vie londonienne. L'invention est bien trouvée et adaptée à l'esprit de l'époque. Toutefois, et c'est là le coeur du problème, l'invention de Richmond a son revers de la médaille : il a de fâcheuses conséquences en rapport avec le décès récent de la soeur de ce dernier. Pour résoudre cette affaire, l'aliéniste Prothero doit donc mêler science et goût pour le surnaturel.

Une ambiance victorienne à souhait
Comme convenu en lisant le titre et la quatrième de couverture, l'ambiance victorienne est au rendez-vous. On peut même dire que les premières pages débordent d'éléments caractéristiques pour bien se positionner sur cette époque spécifique. Tout d'abord, l'auteur décrit avec force détails la misère des rues londoniennes, et notamment ce quartier en marge qu'est Rose Street, plus privilégié que Whitechapel, mais pas au point de bien y vivre quand on est miséreux au XIXe siècle. de plus, ce qui nous met le pied à l'étrier dans cette histoire est la propension de cette société à être conservatrice : le milieu bourgeois est dans l'entre-soi, se recommande en son sein et adopte des théories au détriment des classes populaires (vive le XIXe siècle !). Enfin, l'ambiance se révèle volontairement gothique où des bâtiments bourgeois projettent leur ombre terrifiante sur des quartiers malsains. Pour le coup, Aurélien Police a encore diablement bien capté (c'est le cas de le dire) la substantifique moelle du récit avec une couverture qui joue d'abord sur l'aspect architectural.

Une novella à fond sur les problèmes psychiatriques
Pourtant, le coeur de cette novella n'est ni son contexte victorien, ni son intrigue « fantômesque », mais bien le fonctionnement psychologique des personnages. En effet, les secrets qui sont progressivement dévoilés sur certains d'entre autres en disent bien plus sur la misère humaine et sur la pauvreté de certains rapports sociaux. Pour aborder ces sujets, on sent que l'auteur convoque un peu de freudien et un peu de lacanien, tant on parcourt les méandres malsains des fantasmes parfois lubriques des personnes rencontrées. Dans cette optique, sont convoqués à la fois des aspects terrifiques dignes d'un récit d'horreur et des esprits fantomatiques, qui d'abord viennent bousculer la rationnalité des personnages, mais ensuite servent surtout à confronter le lecteur à des situations dérangeantes. du coup, la psychologie des personnages est particulièrement approfondie et cet aspect qui colle à l'esprit de l'époque est sûrement le plus réussi. Cela est d'autant plus le cas que la chute de cette novella résoud l'intrigue d'une façon tout à fait bien trouvée et qui confronte un des protagonistes à ce qui justement le hantait.

En conclusion, petite déception pour ces Attracteurs de Rose Street même si la fin est parfaitement maîtrisée ; pour autant, il faut que la collection Une Heure-Lumière poursuive dans cette voie de proposer de tout au sein des littératures de l'imaginaire (Science-Fiction comme Fantasy et Fantastique).

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Une petite novella qui empreinte au genre policer (enquête) et fantastique (fantômes), dans un univers Steampunk.

Samuel Prothero, nouveau membre du prestigieux club des inventeurs, est missionné par un mystérieux savant Richmond (l'inventeur des fameux « attracteurs ») pour enquêter sur la mort de sa soeur.

Je n'ai pas été emballé par ce texte de Lucius Shepard. de cet auteur, je connaissais la nouvelle « Salvador » dont les envolées psychédéliques et psychologiques m'avaient bluffé. En commun : les thèmes de la mort et des esprits. C'est tout.

L'écriture ne pose pas de problème ici, même si le style est plutôt plat.

Samuel Prothero est l'exemple même du personnage principal neutre dont la seule fonction est d'offrir un support à la narration. Il n'agit pas, et c'est assez agaçant pour un enquêteur.
Tout l'intérêt de l'histoire réside dans le mystère à résoudre. Or, ce mystère est factice car Richmond le connait depuis le début. On en est donc réduit à attendre patiemment que Samuel reconstitue petit à petit le puzzle (sans mérite aucun), et que finalement Richmond crache le morceau... Je sais que cette mécanique est exploitée dans de nombreux polars, mais j'ai toujours du mal avec. Quant au fameux mystère, il m'a paru des plus banals, donc bon...

Richmond est un personnage plutôt travaillé, du genre excentrique et antipathique, avec un comportement régulièrement agressif envers Samuel. Or, celui-ci ne lui doit rien, et j'ai trouvé peu crédible qu'il persiste à collaborer, même si l'auteur fournit quelques raisons.

À part l'univers steampunk qui correspond bien au scénario et aux thèmes, je reproche un enrobage assez artificiel autour d'une histoire de moeurs somme toute banale :
- le statu quo relationnel qui règne dans la demeure de Richmond est peu crédible.
- le background de Samuel (un aliéniste), n'est pas exploité.
- Son coup de foudre paraît forcé et n'apporte pas grand-chose à l'histoire.
- La fonction première des « attracteurs » – purifier l'air – ne colle pas avec le scénario : il est clair que Richmond n'a jamais été intéressé que par leur capacité à attirer les fantômes (je n'en dis pas plus).
- L'intermède de la soirée au club paraît complètement hors sujet.


Je n'ai pas non plus été convaincu par la partie Fantastique, assez importante eu égard aux longues descriptions des fantômes, lesquelles ne m'ont fait ni chaud ni froid. La chute finale est prévisible et pas spécialement renversante.
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Nouvellement installé dans la capitale, ce jeune psy adhère au Club des Inventeurs pour grossir les rangs de sa clientèle. Au bout de quelque temps, sa stratégie semble payante, un des inventeurs, M. Richmond, lui commande ses services dans un cas très particulier, doublant au passage ses honoraires. Il doit éclaircir le comportement de la soeur de ce dernier, décédée il y a quelques temps…
Un huis-clos qui file le frisson

Ce n'est qu'une fois dans la maison de Rose Street, un quartier sulfureux de Londres que la mission est dévoilée à l'aliéniste. Entouré d'âmes éthérées et de jeunes femmes bien vivantes, Samuel va tenter d'élucider la mort de Christine, et de résoudre le puzzle psychologique que lui présente les vivants et la morte.

Lucius Shepard utilise l'espace clos de cette demeure de Rose Street pour alourdir une ambiance déjà dense. La promiscuité des revenants, leurs apparitions nombreuses, le bourdonnement des machines; tout cet ensemble participe à l'immersion de plus en plus profonde dans ce conte assez macabre et oppressant. Surtout qu'au-delà de l'aspect purement fantastique se greffe une dimension psychologique tout aussi lourde et appuyée.

L'angoisse sera encore plus tenace si vous lisez la nuit à la flamme d'une bougie; la danse de la lumière venant parachever l'esquisse de l'auteur sur les diverses apparitions, notamment celle d'un être noir qui ne semble pas animé des meilleures dispositions.
Des personnages tordus

Hormis notre brave et naïf Samuel, tous les autres personnages sont plus ou moins tordus, vivant ou mort inclus. Soit la vie s'est chargée de leur faire subir un apprentissage assez coriace, effaçant leurs illusions à la lessive St marc et l'éponge à récurer, soit, psychologiquement, un truc cloche. Dans tous les cas, peu à peu l'auteur lève le voile sur les mystères demeurant à Rose Street, transférant cette lucidité dans le regard du jeune aliéniste…

critique plus complète sur mon blog
Lien : https://albdoblog.com/2018/0..
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Londres, à la fin du XIXème siècle, Samuel Prothero, jeune médecin aliéniste intègre le très sélectif Club des Inventeurs espérant y rencontrer les fortunes londoniennes et se faire un nom. Il y rencontre Jeffrey Richmond, un original, délaissé par les autres membres du Club. En effet celui-ci bien que très riche, vit dans le quartier le plus mal famé de Londres, dans la maison de sa défunte soeur. Jeffrey propose à Samuel une mission sans lui dévoiler les tenants et les aboutissants. C'est ainsi que Samuel va se retrouver au coeur d'un étrange mystère...

C'est la première fois que je me confronte à l'auteur et j'ai été transporté par le style. L'écriture est immersive. La promenade dans les rues de Londres est exceptionnelle, très visuelle. La foultitude de détails distillée en quelques mots nous plonge littéralement dans cette époque victorienne.

De même les personnages sont fouillés, torturés à souhait. Pas besoin de longs discours pour poser et développer les principaux protagonistes ni oublier les seconds couteaux assez truculents.

Au niveau de l'intrigue je suis plus circonspect. Ces attracteurs qui, voulant dépolluer la ville, attirent les fantômes ne m'ont pas convaincu. le mélange entre polar noir, thriller psychologique et récit fantastique ne m'a pas emballé mais il faut dire que ce n'est pas ma cup of tea !

Pour résumer, l'intrigue et sa résolution ne m'ont pas captivé outre mesure. Par contre l'ambiance générale du livre, les personnages et l'écriture m'ont transporté. Les attracteurs de Rose Street est une novella de qualité, superbement écrite et excellemment traduite par Jean-Daniel Brèque.
Lien : https://les-lectures-du-maki..
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du steampunk ? ah bon donc ce livre aurait quelques atomes crochus avec par exemple Frankia de Jean-Luc Marcastel ? de la SF et donc Franck Herbert?...
Pas vraiment ! On serait plutôt du coté de Charles Dickens et « Le mystère d'Edwin Drood » ou plus récemment « Drood » de Dan Simmons de la SF spirite et comme il l'est dit en aparté proche de Shelley avec son Frankenstein du moins pour les machines «steampunk» machines électriques à rivets en cuivre qui grésillent sur les toits dans la nuit londonienne encore que maintenant on soit plus habitué aux ectoplasmes des hologrammes (surtout depuis la campagne électorale de Mélenchon)
Pourquoi on n'est pas dans de la SF mais dans du fantastique du XIX siècle Parce que l'histoire se passe dans l'Angleterre industrielle du XIX Siècle dans un London sordide les quartiers pauvres et très mal famés et c'est rien de le dire près de la Tamise insécurité, pollution, prostitution, criminalité. Parce que les deux gentlemans appartiennent à une société d'inventeurs, commerciale et philanthropique (le commerce et la philanthropie vont de paire Chez Albion la philanthropie à doses homéopathique mais très discutée socialement parlant permettant de faire passer l'exploitation de la classe ouvrière ) qui fleure bon l'Angleterre victorienne. Mais aussi quelques références à Austen pour la partie littéraire une valeur sûre et un spiritisme scientifiquement de bon ton
Donc rien de nouveau du convenu du fantôme qui revient titiller les vivants et qu'étudie pendant… des semaines, l'aliéniste qui n'y comprend goutte. Mais il a la chance d'être entouré par des servantes ex prostituée mises à disposition par son client Et ce qui devait arrivé arriva !
A la décharge de Lucius ces fantômes, surtout Christine, ne se contentent pas de perturber le quotidien des vivants mais ont la prétention de vouloir revenir à la vie mais en bon état pas comme des zombies
Pour corser le tout un petit goût d'inceste, d'amour interdit et diabolique qui n'est pas abouti et donc une fantôme en guêpière hard style « Suivez-moi-jeune-homme » et après tout ce temps « revenez-y jeune homme »
Lucius ne s'est pas trop fatigué et comme c'est le premier livre que je lis de celui qui encensé de partout dans le monde SF je me tâte pour la suite « Faudra faire mieux mon p'tit gars» comme disait un tonton flingueur!
Allez on a tout dit

- My god (Bon Dieu), y a une fantôme dans ma room (chambre).
- Dans ma room (chambre)!
- No (Non), dans la mienne!
- Dans la mienne! Oh what a horror! (Oh quelle horreur!)
- Oh l'andouille! (hot dog?)
- Alerte! Alerte!
- Alerte, y a une fantôme dans ma chambre!
- Miss, Christine était avec nous! Vous lui avez fait peur...
(Savoureux petit échange entre Louis de Funès et Max Montavon dans Fantômas contre Scotland Yard)
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Mon épouse, depuis quelques temps, fabrique de jolis attrapes-rêves amérindiens. Des cercles, du fil, des plumes, des perles...
Coïncidence à la croisée des parallèles avec cette novella de Lucius Shepard que je viens de terminer ? L'auteur y imagine les "attracteurs", des attrapes fantômes: du fil électrique et le courant qui va avec, des filtres à particules, du bois, de la ferraille.

Les lieux:
_Le Londres victorien perclus de smog et de pollution, perpétuellement enténébré et enfumé; celui de la fin du XIXéme siècle qui mord à pleines dents dans la Révolution Industrielle anglaise. Celle qui enrichit ou appauvrit, qui crée de par nature quartiers riches et bas-fonds. Contraste étonnant entre opulence ostentatoire et pauvreté ghettoïsée.
_Un sélect "Club" huppé des beaux quartiers, celui des "Inventeurs". On y joue l'éternel jeu victorien de la notabilité, de la respectabilité que rien ne doit entacher. Si ce n'est que rien ne résiste au besoin de s'encanailler dans les bas-fonds et ses bordels luxueux. Un "Club" où on pratique l'ostracisme à l'égard de certains de ses membres borderline. Ainsi à l'encontre de Jeffrey Richmond...
_Les bas-fonds de la Métropole, la misère et la loi du plus fort; un ex-boxon au détour d'une de ses rues misérables.

Les hommes:
_Jeffrey Richmond, membre du Club des Inventeurs, génial découvreur qui, curieusement et malheureusement pour sa respectabilité et son insertion, vit dans les bas-fonds de Londres dans une sombre et haute maison dont il est propriétaire depuis le trouble décès de sa soeur. C'est un ancien boxon, il y a peu encore encanaillé par la frange basse de la High Society. On y trouve Jane et Dorothéa, troubles compromis entre domestiques et sensuelles pensionnaires d'un passé récent. Trouble trio auquel s'ajoute le souvenir (et plus si affinités) de la soeur de Jeffrey, Christine, qui avait racheté la haute demeure pour qu'elle perdure dans son objectif initial.
_ Samuel Prothero, le "je" narrateur du récit, un jeune aliéniste prometteur et opportuniste, freiné dans sa progression sociale par une profession non encore véritablement reconnue, altruiste néanmoins dans son désir de monter une clinique psychiatrique destinée aux basses classes. Il est en attente de renom et d'argent pour réaliser ses rêves. Jeffrey.

Richmond va contacter Prothero pour que ce dernier, contre finances, détermine pourquoi depuis que les "Attracteurs" fonctionnent au sommet de la maison, Christine réapparaît en fantôme...

Les choses:
Les "Attracteurs" montés au sommet de l'immeuble, avaient été conçus à l'origine par Richmond comme des filtres à particules capables d'assainir l'air vicié de Londres. Si ce n'est qu'à l'usage l'invention se montre capable en parallèle de "coaguler" les fantômes de Londres, de leur rendre un semblant de vie... Christine en est bénéficiaire d'au-delà la mort.

Cette invention, tant dans sa pratique de mise en oeuvre que son esthétisme et son volume m'a paru proche de la machinerie de Frankenstein. Shepard se rapproche ici de Shelley, d'autant qu'à l'image du monstre de l'auteure Richmond essaie de faire "remonter sa soeur à la surface".

Les lieux, les hommes et les choses sont en place... ne restent que les actes: Shepard va les créer au rythme des péripéties qui s'agglutinent, des révélations qu'il va nous faire, des coups de théâtre qu'il va imaginer.

La suite appartient au récit....

Ce que j'en pense: >>>>> Sur mon blog
Lien : https://laconvergenceparalle..
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Petite déception 😞
Des enjeux faméliques enroulés autour d'un univers flageolant sur ses pâtes arrières. L' hommage au scientisme victorien est mal fichu, j y ai pas cru.
Certes, on sent bien qu'il y a un truc de pas clair dans cette histoire, comme un gros point d'acnée sur une fesse blanche... d'ailleurs le polisson mystérieux du bouquin dit des choses puis leur contraires, ça pourrait être louche!... mais c'est très loin d'être excitant. C'est mollassement mené et les motivations des personnages sont au mieux floconeuses. le sous-texte politique est dans les standards, rien de rare.
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Cette novella aborde la perte de l'être aimé et ce que cette perte peut engendrer.
D'un côté Richmond, l'inventeur, qui s'enfonce de plus en plus dans ses ténèbres afin de parvenir à son objectif, d'un autre Prothero, l'aliéniste, qui doit confirmer ou non les effets de l'invention de Richmond et entre les deux, Christine, Jane et Dorothea.
Tout ce petit monde à son propre agenda et ça aurait pu donner un récit plus palpitant cependant Prothero semble juste servir d'observateur de conscience et son implication dans l'histoire me parait superflue. Il sert à faire bouger la situation initiale mais ça n'a pas suffit à me le rendre intéressant.
J'aurais davantage apprécié suivre les évènements de point de vue de Richmond, ça aurait été bien plus malaisant et efficace puisque je suis sortie de cette histoire avec une impression d'insipidité.
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