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3,51

sur 149 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Belle découverte que cette collection de romans courts qui nous emmènent dans l'univers de la science-fiction où ici, plutôt dans l'univers steampunk.
Un inventeur va faire appel à un aliéniste pour l'aider à comprendre une histoire de fantômes.
J'ai beaucoup aimé ce mélange des genres.
Le Londres du 19e siècle est bien décrit et les descriptions des quartiers mal-famés sont très réalistes.
J'ai aimé l'originalité de l'histoire qui mêle la technologie, avec la création de machines servant à purifier l'air de la ville, et les fantômes qui sont comme irrésistiblement attirés par ces mêmes machines.
Une lecture originale, courte et très plaisante.
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Bah ! Comment dire... Vous aimez les longues critiques ? Avec synopsis, extraits, etc ? Vous allez être déçus. Car elle va être courte, plus courte encore que d'habitude. Pourquoi ? Parce c'est un roman court et génial.

Cette histoire est bien sombre, comme savait le faire Lucius Shepard. J'ai retrouvé l'ambiance de Kalimantan Des personnages avec une véritable histoire : un passé, un présent et peut-être un futur. Et la fin de Richmond, peu reluisante, et digne, me semble-t-il des meilleurs pages de Lovecraft. L'auteur situe l'action dans un quartier mal famé de Londres, mais cela pourrait tout aussi bien être les bas-fonds de Providence, Rhode-Island.

Du peu que je viens d'en dire, vous comprenez qu'il s'agit d'un roman fantastique de la plus belle eau. Mais attention, il est très loin du gore avec lequel certains confondent ce genre. Pas de sang, ni de monstres tueurs. Mais à tous moments, on s'y attend.

En bref : À lire absolument. Sans retenue et plutôt deux fois qu'une. Mais Shepard a écrit tellement de belles choses qu'il serait dommage de se concentrer sur cela et rater les autres.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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Je remercie Acherontia qui m'avait envoyé ce livre surprise lors d'un concours sur son blog ! J'adore la collection Une heure Lumière du Bélial, qui regroupe des récits courts, mais qui font voyager loin dans l'imaginaire. Ici, on retourne plutôt en arrière, dans une Londres du XIXème siècle sale et angoissante. La couverture est superbe et représente avec beaucoup de détails le récit.

Samuel, jeune aliéniste qui tente de se faire un nom dans la haute société, est abordé par le sombre personnage de Richmond, inventeur reconnu, mais surtout connu pour être infréquentable. Celui-ci voudrait qu'il se charge du cas très particulier de sa soeur Christine : celle-ci est morte des mois auparavant, mais une des machines créées par Richmond pour tenter de purifier l'air de Londres a pour conséquence de faire apparaitre des fantômes à intervalle plus ou moins régulier, dont celui de sa soeur. Et pour couronner le tout, le lieu où cela se produit est situé dans le quartier peu fréquentable de Saint Nichol, dans l'ancienne maison close de Christine. Altruiste et curieux, Samuel accepte la mission, malgré sa réticence vis-à-vis de l'endroit et de l'odieux maitre des lieux.

Ce roman est présenté comme une enquête pour découvrir qui a tué Christine et permettre ainsi à son âme de reposer en paix, mais on se rend vite compte que ce n'est qu'une couverture pour explorer quelque chose de plus profond. Les révélations sur la mort de la soeur n'ont d'ailleurs pas été une grande surprise, j'avais à peu près tout deviné dès le départ. Ce qui est vraiment intéressant dans ce court récit est l'ambiance sombre, oppressante, dans laquelle les secrets, les mensonges et les non-dits pèsent lourd. Une atmosphère typique des romans anglais fantastiques.

Samuel s'éprend d'une jeune domestique, anciennement employée au bordel. Leur liaison met en lumière la différence des classes sociales de l'époque, le mépris des plus hautes classes pour les plus basses, et la difficulté de s'aimer dans ce contexte. La jeune femme a une troublante ressemblance avec l'ancienne maitresse des lieux, ce qui apporte une touche étrange, voire malsaine au tout.

Le maitre des lieux est quant à lui un être plein de sombres secrets. Il m'a fait penser à Mr Hyde ou encore à M. Rochester (dans Jane Eyre) : un homme avec une face sombre qu'il tente de cacher, mais qui ressort à la face du monde au travers de ces comportements. Un homme qui n'a que faire des conventions et des bonnes moeurs.

Le côté inventeur rappelle la Londres victorienne steampunk, mais dans son aspect le plus sombre, avec des inventions hasardeuses qui permettent de communiquer avec les morts. J'ai aussi beaucoup aimé le côté psychiatrique, qui ramène encore une fois à des récits fondateurs comme L'étrange cas du Dr Jekyll et Mr Hyde. Et pour finir, le côté surnaturel, avec ce fantôme qui revient et qui interagit plus ou moins avec le réel est fascinant.

Un roman court, mais intense : une atmosphère sombre, malsaine et pourtant envoutante, une histoire de fantômes dans une Londres victorienne crasseuse, un jeune aliéniste fait ses premières armes sur ce mystérieux cas, tout en supportant l'odieux maitre des lieux qui lui cachent de sombres secrets…
Lien : https://livraisonslitteraire..
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Toujours dans la très belle collection Une Heure Lumière des éditions le Bélial', qui rassemble des romans courts appelés "novellas", cette petite pépite définie comme Steampunk dans le rabat de couverture..... je pense plutôt qu'il s'agit ici de Gaslamp Fantasy (si on se réfère au Guide du sieur Apophis. (Intro spéciale amateurs de genre SFFF).

Samuel Prothero, jeune homme de 26 ans, est médecin aliéniste. En cette époque victorienne à Londres, dans la suie dûe aux moyens de chauffage, de cuisson, aux industries qui sont installées en pleine ville, le brouillard, la misère, les maladies, les chassés croisés des fiacres sous les becs de gaz, les ordures qui jonchent les rues, il y a de quoi faire.. C'est une profession un peu mal vue, si on s'occupe des pauvres diables de la rue, mais qui peut vous amener un peu de renom si vous soignez ces dames de la bourgeoisie argentée, lorsqu'elles présentent des symptômes de neurasthénie...

Le jeune homme fréquente le Club des Inventeurs, un des clubs pour hommes bien nés ou très fortunés qui sont connus à Londres. Un certain Richmond y vient aussi, même si personne ne lui adresse la parole. Mais un soir, lorsque Prothero sort du club, il est rattrapé par Richmond, qui lui dit avoir besoin d'un aliéniste pendant "un jour ou deux". C'est là que Prothero lui répond : "Je ne sache pas que nous soyons en affaires", phrase qui m'a fait m'interroger tout haut et par écrit sur Facebook : en fait, c'est tout-à-fait correct. (Fin de la parenthèse spéciale conjugaison). En fait, Mr Richmond a besoin de lui tout de suite, pour deux patients : lui et quelqu'un d'autre. Et comme c'est dans le quartier de Saint Nichol, il le paiera le double de ce qu'il perçoit habituellement. Prothero, fils de bonne famille, ne fréquente que les beaux quartiers, à peine a-t-il déja posé le pied dans le quartier contigu de Bethnal Green, pourtant mal famé....

Prothero accepte, et en fiacre se retrouve dans un quartier où la puanteur et ce qu'il y voit ne ressemblent à rien d'autre qu'à l'enfer : créatures malformées, bars ressemblant à des grottes d'où sortent des créatures sales et titubantes, hurlements, suie, jets de pots de chambre par les fenêtres.. Ils s'arrêtent devant une des grandes maisons, et Richmond fait rentrer l'aliéniste chez lui. Il lui fait visiter sa maison, les six étages, et lui explique qu'il a inventé, fabriqué et installé sur son toit quatre grosses machines servant à absorber la suie de l'air de la ville, et donc de rejeter l'air purifié. le problème ici, c'est que les attracteurs n'absorbent pas que de la suie : ils ramènent aussi des spectres. Des fantômes dont celui de sa soeur, assassinée dans cette maison....



J'ai beaucoup aimé l'ambiance de ce livre, les détails de cette époque. le langage aussi est tout-à-fait adapté à cette période victorienne, et c'est un grand plaisir de lire cette novella, on se coule dans cette ambiance et on s'y sent confortablement installé pour découvrir l'intrigue. Je n'avais jamais lu d'autre histoire de genre steampunk, à part le livre "Soul of London" de Gaëlle Perrin-Guillet :

Ici https://melieetleslivres.wordpress.com/2018/11/25/soul-of-london-gaelle-perrin-guillet/

Et je ne savais pas que c'était du Steampunk-ou de la Gasland Fantasy. Mais cette ambiance, du coup, est reconnaissable entre mille, et je dois dire que.. j'adore ça ! C'est un beau coup de coeur pour moi !



Les attracteurs de Rose Street - Lucius Shepard coll. Une Heure Lumière, le Bélial', 2018, 129 pages, 9,90€ Trad. Jean-Daniel Brèque (bravo !) conception graphique et couverture Aurélien Police.
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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On est ici pour une fois plus dans le registre fantastique que science-fiction, ce qui dénote un peu dans la collection qui fait la part belle à la SF. Une fois de plus, la novice que je suis toujours en littératures de l'imaginaire a découvert un nouvel auteur, Lucius Shepard, décédé en 2014, et primé notamment du prix Locus au cours de sa carrière d'écrivain.
Les attracteurs de Rose Street, inventions de Jeffrey Richmond sont à la base des machines qui doivent purifier l'air de Londres des particules de charbon qui l'étouffent. Mais pourquoi sont-elles basées à Rose Street ? Pourquoi l'inventeur a-t-il besoin de l'aide d'un aliéniste ?
On est dans ce court roman plongé dans un monde intriguant, presque oppressant du fait de la pollution et de la situation de l'action dans les bas-fonds de la ville. Sans compter que l'on est en présence d'un aliéniste, que l'auteur joue avec les débuts de la psychiatrie, et qu'on est en permanence aux limites de la folie. J'ai adoré ce côté de l'histoire, qui permet de jouer avec le lecteur et les différentes visions de la "réalité", et fait penser aux ambiances de romans gothiques et fantastiques comme Frankenstein.
J'ai aussi particulièrement apprécié la plume de Lucius Shepard, très fluide, très abordable, et qui arrive à nous plonger le temps de à peine plus de 100 pages au coeur de son univers, ce qui est en soi une performance, tout comme l'est d'ailleurs la traduction de Jean-Daniel Brèque qui restitue parfaitement l'ambiance du Londres du XIXème siècle.
Ce petit ouvrage (par le nombre de pages, pas par la qualité, loin de là^^) est, je trouve, une bonne porte d'entrée dans la littérature fantastique car facile d'accès avec les codes du steampunk (pourtant SF), qui nous sont souvent familiers grâce à Jules Verne entre autres... et la proximité d'univers avec des classiques comme L'étrange cas du Docteur Jekyll et Mr Hyde.
Lien : https://leslecturesdesophieb..
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Dès les premières pages, Lucius Shepard nous emmène dans ce Londres sombre et brumeux. L'ambiance victorienne est réussie notamment les descriptions des bas quartiers londoniens et de la faune qui y (sur)vit. L'écriture est soignée et recherchée et colle parfaitement à l'époque.

L'univers bourgeois du jeune aliéniste va être bouleversé lorsque celui-ci va devoir séjourner durant quelques mois dans cette maison où les fantômes cohabitent avec les vivants issus d'un milieu populaire. Alors que d'autres auraient pris leurs jambes à leur cou, il ne se découragera pas malgré ses peurs et l'irrationalité des situations.

L'intrigue fantastique est des plus immersive. J'ai aussi été séduit par les personnages à la psychologie travaillée. La résolution de l'histoire est finement trouvée. Un très très bon moment de lecture.
Lien : https://fromtheavenue.blogsp..
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Dans un Londres du 19ème, quand un chercheur, un peu savant fou fait une découverte qui n'est pas celle prévue, tout part en cacahuète. Dans les attracteurs de Rose Street, un jeune psy se retrouve à mener une analyse/enquête très particulière pour un chercheur qui ne fait que devenir de plus en plus louche. J'ai adoré cette lecture dont l'ambiance très halloweenesque est bien amenée. Les personnages et leur relations sont vraiment réussis et participent à l'atmosphère pesante qui peu à peu dévient glauque. L'histoire et la tournure des événements sont bien construites et trouvées.
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Résumé :

Samuel Prothero est aliéniste à Londres à la fin du XIX ème siècle .
Il est abordé, lors d'une réunion du club des inventeurs, par l'un de ses collègues qui souhaite avoir son avis sur une histoire personnelle.
Samuel se retrouve alors à vivre dans la demeure de Mr Richmond afin de lui venir en aide.

Mon avis :

C'est un exercice difficile que d'en dire ni trop,ni pas assez sur ce bouquin si petit.
Petit par son nombre de pages mais grand par l'immersion dans laquelle il nous plonge.

J'ai ressenti tout le collant, le poisseux, l'odorant de ce Londres sombre.
Même après un temps certain, l'ambiance reste ancrée en moi.
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Lucius Shepard est un auteur américain qui a parcouru le monde et exercé toutes sortes de métiers. Il a aussi cumulé bon nombre de récompenses littéraires grâce à sa prose. Pour ma part, j'avais tout juste entendu parler du Dragon Griaule et c'est le premier texte que je lis de lui.
Londres des bas-fonds

Cette novella nous emmène dans un Londres de la fin du XIXe siècle où l'on suit le parcours de Samuel Prothero, aliéniste de son état, qui fait son bonhomme de chemin dans la société lorsque Jeffrey Richmond, un homme à la réputation contestable, lui demande de l'aide pour un « cas » des plus étranges. Intrigué par tant de mystère, Prothero se lance dans une aventure dont il ne reviendra pas tout à fait indemne, même s'il est bien loin de s'en douter.

Le plus clair de l'action va se dérouler dans la demeure de Richmond, sise dans Rose Street, au coeur de l'un des quartiers les plus mal famés de Londres. L'arrivée de l'aliéniste sur les lieux est particulièrement glaçante et cinématographique.
Lien : https://www.lisecapitan.com/..
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Samuel Prothero est aliéniste, une profession encore sous-estimée à une époque où on traite les malades mentaux avec de bonnes décharges électriques purificatrices.

Ce jeune homme de vingt-six ans rêve d'ouvrir sa clinique pour aider l'humanité. (Le con, il n'a rien compris au capitalisme et à comment « réussir sa vie ».) Pour ce faire, il intègre le club des inventeurs de Londres où il espère trouver les relations nécessaires à son projet naïf.

Il y fait la connaissance du sinistre Jeffery Richmond qui lui propose un cas à résoudre. Et quel cas, les enfants ! En effet, sa dernière invention censée purifier l'air de Londres attire en fait les spectres de la ville, dont celui de sa défunte soeur, Christine. Moi ? Je suis calme. Pourquoi tu t'énerves ?!

Je découvre Lucius Shepard avec ce court texte d'une centaine de pages et, outre ses qualités narratives indéniables, je tiens à souligner le style de l'auteur particulièrement plaisant, élégant et accordé au ton de la nouvelle.

L'histoire, sombre et glauque, nous est contée à la première personne ce qui rend l'aventure encore plus immersive. En général, je ne suis pas fan, mais là c'était clairement le bon choix à faire. Il y a dans ce texte un petit quelque chose de Lovecraftien avec ce côté presque steampunk qui fonctionne à merveille.

L'enquête ne laisse aucun temps mort et l'histoire d'amour qui s'y mêle ajoute un aspect très humain qui contraste avec la noirceur du récit.

Les personnages sont travaillés, tant dans leur personnalité que dans leurs codes de classe sociale. le protagoniste, Samuel, nous partage ses pensées, et son humanisme ainsi que sa curiosité scientifique nous touchent. Il émane de lui une grande sincérité.

Richmond contraste avec lui de façon spectaculaire. L'homme possède un esprit brillant, certes, mais se comporte de façon grossière et peu amène. Il y a quelque chose de très sombre chez ce personnage.
Jane et Dorothea forment le duo médiateur entre les deux pôles que sont Samuel et Richmond. Elles ont chacune leur manière de voir le monde et de s'y adapter tout en étant d'une grande complicité. En effet, elles viennent du même milieu pauvre où la prostitution finit par devenir la seule solution pour survivre.
Christine, le fantôme objet de toutes les curiosités, nous apparait comme une femme jadis forte et entreprenante réduite à errer après une mort violente. Cela la rend agressive et imprévisible. Elle incarne jusqu'au bout des ongles tout le tragique de sa situation.

Avec ce cheptel de personnages, L. Shepard aborde un tabou majeur. Loin de le caricaturer en manichéisme primaire, il y ajoute toute la complexité malsaine d'une pareille situation. Je ne peux bien évidemment pas révéler le tabou en question, car cela serait du spoil, et le spoil c'est mal. Cependant, la surprise était au rendez-vous.

Pour résumé, un texte court, prenant et élégant. Je n'ai pas grand-chose à lui reprocher, sinon sa fin peut-être un poil trop abrupte. À consommer sans modération pour tout amateur de fantastique.
Lien : https://les-chroniques-d-aen..
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