Dans La clochette sans battant, dernière pentalogie d'
Aki Shimazaki, nous avons déjà eu la fille cadette Anzu (
Suzuran), le père Tetsuo (
Semi) puis la fille ainée Kyôko (
No-no-yuri). Dans niré, le quatrième volet la narration est confiée au fils, le benjamin prénommé Nobuki (orme, arbre fidèle). Marié et père de deux charmantes fillettes il mène une vie heureuse et paisible dans l'attente d'un troisième enfant. Une seule ombre à ce tableau, sa mère Fujiko souffre de la maladie d'Alzheimer, ce qui le remplit de tristesse et de doute sur ses origines. Elle ne le reconnaît plus et l'appelle Monsieur, un gentil monsieur dit-elle qui sait se rendre aimable en lui tenant compagnie et la promenant dans le jardin.
niré est une sorte de pendant à
Semi qui focalisait sur le vieux couple dans sa maison de retraite. Tetsuo y découvrait la maladie de Fujiko, sa progression irrémédiable, sa dépendance et les incidences sur leur quotidien. Ici nous suivons Nobuki dans sa vie de tous les jours, au travail avec ses collègues, à la maison ou en promenade avec sa famille. Il se passe peu de choses, juste une certaine routine décrite simplement dans un style sobre et épuré, sans fioritures.
L'intérêt est plus ou moins relancé quand Nobuki découvre dans un vieux tiroir le journal intime de sa mère et en prend connaissance par curiosité et non sans une certaine émotion. Toutefois peu de surprises pour le lecteur, l'autrice a déjà raconté, dans les opus précédents, les infidélités et accidents de parcours du couple Testuo / Fujiko. J'ai eu l'impression parfois de tourner en rond mais me suis laissé charmer par l'attitude compréhensive et la sensibilité de Nobuki. J'ai aussi beaucoup aimé la description précise et réaliste des symptômes d'Alzheimer et la sage décision de Fujiko de consigner, dans un carnet intime, avant qu'elle ne les oublie définitivement, tous les éléments et événements de sa vie quotidienne, mais aussi quelques souvenirs et secrets de famille qui lui tiennent à coeur.
La lecture de
No-no-yuri m'avait franchement déçue, il m'avait semblé que l'autrice s'essoufflait un peu ou était en manque d'inspiration. Elle se rachète légèrement ici dans ce quatrième volet, même si à mon avis elle abuse des répétitions et coïncidences trop faciles. Ce roman, comme tous les romans d'
Aki Shimazaki, peut être lu indépendamment des autres. Il conviendrait donc mieux à des lecteurs n'ayant pas lu les épisodes précédents.
#Challenge Riquiqui 2024