UN PEU BEAUCOUP...
...Follement, parfois trop, vraiment pas.
Le troisième mini recueil issu de Short-Édition - "Nitro-collection" (*) - dont je me retrouve à faire la promotion grâce aux opérations de Masse Critique chères à Babelio et à nos coeurs de Babelionautes enfiévrés. Je remercie au passage toute l'équipe ainsi que celle de "l'éditeur propulseur de littérature courte" pour l'envoi rapide et la petite note manuscrite accompagnant systématiquement ces petits bouquins.
Après « Que la lumière soit » et « Les monstres » (révélant respectivement de superbes textes inhérents aux thèmes qu'induisent assez clairement les titres), « Un peu beaucoup » traite ici de l'amour, mais sous différentes formes...
Voici d'ailleurs le préambule tiré de cet exquis livret — en espérant qu'il réussisse à faire battre vos coeurs et vibrer vos âmes de lecteurs ;
« L'AMOUR, TOUJOURS
On n'est pas forcément visionnaire, en amour, mais on a une certitude : vous avez déjà effeuillé une marguerite avec le secret espoir de connaître les sentiments profonds de votre aimé(e). On y est tous passés, voilà ! Tous égaux face à la guimauve.
Mais détrompez-vous, ce n'est pas (toujours) de la guimauve qui vous attend dans ce recueil. Ses histoires, à l'image de la délicate marguerite et de ses pétales-devins, vous proposent une immersion dans les nuances les plus vastes de l'amour. Du bébé papillon frémissant dans l'estomac aux coeurs gonflés, affolés, battant dans les poitrines ; de ceux qui ne ressentent rien à ceux qui ressentent tout.
C'est beau, oui. Ne pleurez pas. L'encre va baver. Ne bavez pas non plus.
Attrapez tout de même une boîte de mouchoirs, parce que vous vous engagez dans les montagnes russes des émotions... le grand huit de l'amour ! »
Vous l'avez compris, chaque historiette recèle sa part de mystère, d'humour, et...
...d'amour évidemment (!) - Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie. Pas du tout ? - , d'amour naissant, frémissant, ou finissant... Selon.
Neuf minuscules récits à lire, à vivre, à aimer, se répartissent comme suit :
• LA FILLE D'HOLBOX - Paul Kodama
• J'AI TANT ATTENDU TON RETOUR - Sandra Dullin
• NARCONIR - Nelly Chadour
• LES CAPUCINES - Suzanne Buck
• LA PATIENCE DE L'ASSASSIN - James Wouaal
• LE HORS-LA-LOI DU TEMPS - Jonathan Carcone
• SERIAL LOVER - Bruno Scozzaro
• DE ROUGE ET DE BLANC - Josselin Soucaille
• IL, ELLE, ILS, ELLE - Claire Fabre
Des histoires qui se suivent mais qui ne se ressemblent pas, des mots et des maux qui se ressemblent, parfois - parfois trop, parfois vraiment pas ^^
Comme on peut s'y attendre ; la taille succincte des récits - ainsi que celle du recueil en lui-même -, ne permet pas à proprement parler une immersion digne d'un roman, mais à défaut on peut emmener « Un peu beaucoup » à peu près partout (...)
À mes yeux, c'est le genre de lecture qui se révèle indispensable dès lors qu'il s'agit de patienter dans une quelconque salle d'attente ou lors d'un trajet en bus, par exemple, et ce même si l'on a déjà plongé dans un autre livre plus..., disons conséquent...
Ça se lit excessivement rapidement, et pourtant le plaisir est bel et bien ressenti tant la qualité d'écriture est présente (comme pour les deux autres titres cités supra), les différents auteurs assez peu connu malheureusement étant avant tout ici, des amoureux - de la langue française, bien entendu.
En deux mots : lisez-le ! =)
Amoureuses lectures à tous et toutes :-)
(*) NITRO-COLLECTION
« Explosive, osée, décalée...
Découvrez les titres de cette collection détonnante qui relient des oeuvres que parfois tout oppose ! »
(Pour davantage d'info...
Visitez le site https://librairie.short-edition.com/)
Commenter  J’apprécie         270
C'est un recueil de 9 histoires courtes. Les histoires ont toutes un rapport avec l'amour qu'il soit tendre ou destructeur. Plus ou moins longues, cela permet de les lire d'une traite. Ce qui est non négligeable, c'est que les histoires sont bien écrites et percutantes. Gros coup de coeur pour la dernière que j'ai trouvé magnifique.
Je suis très heureuse d'avoir reçu ce livre lors de la masse critique et je remercie Short édition pour leur petit mot manuscrit et personnalisé. Une très agréable attention. La « nitro-collection » est plutôt attrayante avec son principe de textes très courts. À essayer pour ceux qui ont peu de temps, ceux qui aiment connaître la fin avant de reposer un livre ou encore ceux qui n'aiment pas trop lire. Une très belle découverte qui m'a donné envie de lire d'autres titres de la collection.
Commenter  J’apprécie         30
(...) Son médecin lui avait finalement prescrit un médicament encore expérimental : le Narconir. Le résultat avait été miraculeux. Gregorios avait enfin retrouvé un sommeil de bébé insouciant et des journées bien éveillées et productives.
Mais un effet secondaire des plus curieux était survenu au bout d’une semaine de prise : ses rêves se matérialisaient.
Si au début, Solène et lui avaient été déroutés par ce phénomène, ils avaient fini par faire contre mauvaise fortune bon cœur en s’en amusant. Et même après le retrait du Narconir et le rappel de toutes les boîtes, Gregorios se réveillait encore au milieu d’un fratras onirique qui avait pris pied dans la réalité. Le docteur Carme avait découvert que les enzymes du Narconir s’étaient durablement implantées dans le cerveau de son patient. Gregorios avait refusé les traitements qui auraient pu mettre fin à ces inconvénients. Pour les enfants. Et pour Solène, à qui ces réveils insolites avaient rendu le sourire. Jusqu’à récemment.
[Extrait de « Narconir » de NELLY CHADOUR]
Il n’arrivait pas à y croire. Il avait tellement espéré, et elle avait fini par revenir. Jeanne était là, sur la terrasse, allongée sur une chaise longue. Elle était tellement belle. Le vent soufflait légèrement le tissu de sa robe bleue, celle avec les fines bretelles qu’il lui avait offerte lors d’une escapade à Biarritz.
Il aurait aimé la rejoindre, lui tenir la main et contempler avec elle le cerisier en fleurs, magnifique en cette saison. Mais avant, il devait tout faire disparaître, effacer la moindre trace et oublier, comme si cela n’avait jamais existé.
— « Je reviens bientôt, je n’en ai pas pour longtemps », lança-t-il.
[Extrait de « J’ai tant attendu ton retour » de SANDRA DULLIN]
Lorsque je me remémore la première fois que je l’ai vue, j’en revis intégralement chaque seconde et j’en éprouve de nouveau toutes les sensations.
D’abord, la douleur qui me vrillait la tête, mêlée à la panique en réponse à ce que je venais de déclencher malgré moi. Puis le soulagement lorsque je l’avais agrippée, mon rythme cardiaque qui s’était accéléré, les gouttes de sueur qui perlaient dans mon dos... Et enfin, la sensation très nette d’avoir été victime d’un coup de foudre dévastateur.
[Extrait de « Le hors-la-loi du Temps » de JONATHAN CARCONE]
Quiconque a déjà peint des fleurs et des feuilles sait à quel point peindre une nervure est une opération délicate qui ne peut être interrompue. On utilise un pinceau extrêmement fin, à peine imbibé d’un blanc crémeux, on prend sa respiration pour éviter tout tremblement et on trace la nervure en un seul trait léger qu’on espère réussi.
[Extrait de « Les Capucines » de SUZANNE BUCK]
Il garda longtemps son doigt appuyé sur le pouls de la victime. Juste là où bat la vie en vous chatouillant le pouce. Du moins quand elle est encore là, la vie.
Après quoi il appuya deux doigts sur son cou. Il n’était pas sûr de ce qu’il faisait, il avait vu faire ce geste dans d’insipides feuilletons télévisés. Il se fiait davantage à la chaleur envolée de ce corps, pour conclure à sa mort.
[Extrait de « La patience de l’assassin » de JAMES WOUAAL]