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sur 1407 notes
Eva écrit à son mari l'histoire de sa vie pour mieux la comprendre et y déceler les failles. Kévin, son fils est l'auteur d'une tragédie monstrueuse dans son école et ne semble pas être pris de remords. Qu'est-ce qui peut justifier un tel acte? Au fil des pages nous découvrons cet enfant diabolique.
Je dois avouer que j'ai passé un temps terriblement long à lire ce roman épistolaire et que j'ai été forcée de lire des bandes dessinées entre temps tellement il m'a marquée!
J'ai l'impression de sortir d'un ring de boxe et d'avoir pris tellement de claques que j'en suis sonnée. Mais n'est-ce pas ce qu'on demande à un livre: de nous marquer et de nous laisser une trace? Pour sûre, elle sera indélébile !
Ce livre est une pépite d'horreur (inspiré d'histoires vraies) et déchirante dans laquelle les protagonistes sont tous détestables.
Si par moment on plaint la mère, on la blâme aussitôt. Quant au fils, c'est le démon incarné. A croire que la mère est une affabulatrice qui mériterait un oscar.
La vérité est que j'ai eu peur tout le long de croiser ces personnages, un jour, en rentrant chez moi ou encore pire comme fréquentation de mes enfants.
J'ai détesté ce livre d'une force indéfinissable autant que je l'ai aimé pour la force des sentiments que j'ai éprouvé. J'ai plusieurs fois hésité à l'abandonner tant la nausée me guettait mais je voulais connaître la suite. A croire que l'aveu des crimes et la sentence m'aiderait à me sentir mieux...
Ce livre est à la hauteur du film Elephant de Gus VAN Sant ou encore de Bowling for Columbine: un chef d'oeuvre teinté d'horreur.
Lire pour trembler et espérer que de telles histoires ne nous touchent jamais.
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Je n'ai pas réussi à lire ce livre, très bien noté mais probablement pas pour moi , ou pas commencé au bon moment ! Ce sont des choses qui arrivent. Je ne me suis pas identifiée à Éva , je ne suis peut être pas allée assez loin pour découvrir Kevin et sa personnalité.
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Il faut qu'on parle de Kevin est un roman épistolaire qui aborde un sujet difficile et sensible : la vie dramatique de la mère d'un tueur. Malgré ce sujet délicat, Lionel Shriver parvient à éviter les clichés larmoyants et ne tombe pas dans le mélodramatique. C'est un roman bouleversant, dérangeant mais très prenant.
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Eva écrit des lettres à son mari dans lesquelles elle se confie sans réserves ni tabous sur sa relation tourmentée avec son fils, Kevin, duquel, dès sa naissance, elle s'est sentie éloignée. La maternité, elle ne l'a pas vraiment désirée et quand elle a mis au monde ce garçon inerte et ombrageux, elle n'a pas su/pu l'aimer. Ainsi, dans cette correspondance très dense et nourrie en analyse car ces lettres sont une introspection nécessaire et cathartique, Eva revient sur la trajectoire tragique de sa famille qui a implosé ce fameux JEUDI, journée noire durant laquelle Kevin a tué neuf de ses camarades. Ce roman est un coup de poing ! Il happe le lecteur et l'entraîne dans cette relation mère/fils terriblement toxique. Il écoute cette femme qui se livre avec une sincérité mordante, troublante, qui force le respect aussi et assiste, impuissant, à l'anéantissement de cette famille. C'est éprouvant, on se sent comme vidé à la fin de cette lecture. Un roman extrêmement puissant !
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J'ai été surprise par la finesse et la précision de l'analyse psychologique de l'auteure. En créant ses personnages, elle a eu à coeur de creuser leurs incohérences, leurs motivations, leurs peurs, leurs faiblesses, et Eva (la narratrice, mère de Kevin) décortique méthodiquement sa relation à son mari, s'efforce de remettre précisément chaque rouage à sa place.
Cela prend du temps. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce roman n'est clairement pas un roman d'action. Personnellement, j'ai été happée par cette analyse, m'y reconnaissant à plusieurs reprises (tout particulièrement dans Eva, mais dans les autres aussi). Eva, en effet, est quelqu'un de fier qui renie sa féminité et a besoin de se lancer continuellement des défis. C'est quelqu'un de cosmopolite, qui aime passionnément un homme très différent d'elle – et la chanceuse ! Il le lui rend bien… – une personne qui aime comprendre et qui ne juge pas sur l'instant, mais après avoir mûrement réfléchi et englobé tous les paramètres de la situation.

Comment un enfant se transforme-t-il en tueur ?
C'est la question à laquelle elle tente de répondre – en vain. Car le postulat de l'auteure, c'est qu'il y a une nature en chacun de nous. On nait avec, on vit avec et on meurt avec. L'expérience de la maternité d'Eva montre que Kevin était monstrueux dès la sa naissance, que chacun de ses gestes, de ses cris, était destiné à nuire… Et cependant, sa mère était la seule à se rendre compte du mal qui exsude de cette petite personne – et comme c'est elle qui raconte l'histoire, on éprouve cet affreux sentiment d'incompréhension. Cassandre des temps modernes.
Mais si elle se trompait ?
Elle y a pensé plusieurs fois : pourrais-je avoir tort et Franklin aurait-il raison d'aimer son fils ? Voire même : n'est-ce pas à cause de moi, de mon désamour que mon enfant est aussi mauvais ? le roman apporte une ébauche de réponse :
Je n'aime pas le postulat de ce roman. Pas du tout. C'est beaucoup trop fataliste pour me plaire, et je préfère me dire que chacun d'entre nous se construit jour après jour et peut choisir de ce qu'il devient – à condition de le vouloir et de faire des efforts. Tout le monde peut mal tourner, il suffit d'être mal entouré.
À l'inverse, tout le monde peut devenir quelqu'un de meilleur.

La raison pour laquelle j'ai mis une note si basse pour un livre que j'ai pourtant vraiment aimé, c'est donc à cause de ce point de vue fataliste auquel je n'adhère pas du tout (Kevin aurait pu naître dans n'importe quelle famille de n'importe quel milieu, cela n'aurait rien changé)

Malgré ses 600 et quelques pages, Il faut qu'on parle de Kevin se lit très bien et plutôt vite. Certaines réflexions trainaient un peu en longueur, certaines facilités étaient un peu trop présentes . Cependant, ce roman aborde des thèmes forts : l'amour maternel n'est pas une gageure, l'innocence des enfants ne les empêchent pas de commettre des actes terribles (sans aller jusqu'au meurtre, beaucoup rackettent, lynchent et violentent gratuitement leurs camarades), même l'amour le plus profond ne protège pas du divorce, même la meilleure éducation n'empêchera personne de mal tourner.
Un roman enrichissant, mais que je ne pense pas relire. C'est le genre d'histoire qui est meilleure quand on la découvre.
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Magistral. J'ai rarement lu une narration si maîtrisée, avec des éléments clefs soigneusement dilués, des personnages détestables et pourtant captivants. Les lettres d'Eva sont l'occasion de revenir sur la jeunesse de Kévin mais aussi de faire la critique d'un pays malade et hypocrite.
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J'ai été complètement bouleversée par la lecture de ce livre !

Si j'ai eu du mal à me plonger dans les premières lettres dans lesquelles le personnage de la mère revient sur la période avant la grossesse, je n'ai ensuite plus réussi à décrocher de ma lecture.
L'ensemble des personnages est complexe et passionnant.
La description des relations mère/fils mais également mère/père met mal à l'aise et invite à s'interroger sur la nature de nos échanges.
A la fin de la lecture, une question non résolue : naissons-nous méchants, le devient-on par incompréhension ou du fait de l'image que nos proches nous renvoient de nous-mêmes ?
Le livre regorge d'affaires de carnage similaires.

J'ai regardé le film quelques jours après avoir fini le livre mais les personnages y sont beaucoup moins approfondis, notamment celui de Kevin.
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Ce n'est pas une grande claque, mais plutôt une secousse sismique.
J'éprouve des difficultés à me remettre de cette lecture. Mon sommeil est encore perturbé après plusieurs jours. C'est peut être à cause de mon identification trop importante au personnage principal avec qui je me trouve pas mal de points communs dont la composition familiale (âge , sexe et certains traits de caractère des enfants et des parents ...).
Quand je lis certaines critiques pro, je m'énerve: "Mais non, ce n'est pas jute, ce n'est pas ça. Tu n'as as compris Eva; pourquoi parles-tu d'elle ainsi?" Et puis je me raisonne: "Ce n'est qu'un bouquin, ma vieille, juste un bouquin et la lecture que tu en as fait." Oui, je sais, mais quand-même...
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Ce livre est dangereux et fabuleux. Lionel Shriver est un écrivain atypique, dont je n'aime pas tous les livres, mais qui m'a collé au mur avec celui-ci. Ce roman provoque des réactions épidermiques et la mienne a été "whaou".
Quand le roman débute, on rencontre une mère qui semble avoir une vie totalement dépourvue d'intérêts, dans un logement pas terrible. Elle écrit régulièrement à son mari et à sa fille, qui est avec lui. Elle semble fuir, être très seule et va régulièrement en prison, voir son fils, Kevin. Kevin qui a tué pour le plaisir une dizaine d'élèves dans le lycée qu'il fréquentait.
Cet enfant a été le premier de cette femme et de son conjoint. Ce fut une grossesse totalement idéale avec un mari aux petits soins et une naissance qui n'en fut pas vraiment une : celle qui raconte l'histoire ne ressent rien face à Kevin, le lien ne se noue pas, l'enfant la rejette et très vite, l'enfer commence.
J'aime toujours autant ce texte qui parle de la maternité, de la paternité, de la complexité de porter un enfant 9 mois et de le mettre au monde, de ne pas savoir comment faire, de cette dualité haine/amour dont peu de personnes et surtout pas les mères, ne s'avouent facilement. Un livre qui envoie valser les clichés et remet les pendules à l'heure sur le bonheur d'être mère et surtout ses difficultés.
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J'ignore pour quelle raison me revenait sans cesse en mémoire ce poème de Victor Hugo qui commence ainsi « lorsque l'enfant paraît le cercle de famille applaudit à grands cris. Son doux regard qui brille fait briller tous les yeux ….. l'enfant innocent et joyeux… ».

C'est bien étrange car dans ce récit l'enfant qui nait n'a rien d'innocent ou de candide, bien au contraire.

J'émerge de ce roman en apnée littéralement bousculée par ce récit dérangeant, effrayant et inoubliable qui remplit la tête d'interrogations.

Dès le début, le lecteur fait connaissance avec Kevin, à peine seize ans, qui a perpétré une tuerie au sein de son lycée.

Que s'est-t-il passé dans cette famille aisée et éduquée ?

L'histoire se déroule sous la plume d'Eva, sa mère, qui écrit des lettres à Franklin, son époux dont elle est séparée.

Eva remonte le fil du temps depuis la naissance de Kévin, elle s'interroge, culpabilise, à la fois lucide et horrifiée. « Que ne donnerais-je aujourd'hui pour revenir à ces jours où je n'avais aucune idée de ce qui m'attendait ».

Un être humain peut-il naître mauvais ? Quelle est la part de responsabilité des parents, de l'éducation ? Quel chemin d'éducation emprunter ? Sur ce plan Eva et Franklin n'étaient pas en accord ; Eva lucide, terrifiée par le comportement de son fils, Franklin quant à lui jouant au papa complice et bienveillant (naïf certainement aussi).

Une foule de questions auxquelles je n'ai aucune réponse sinon l'effroi qui m'a accompagnée et la tension qui monte crescendo jusqu'au final insoutenable.

La plume est impeccable, limpide et précise, dissèque le quotidien domestique avec acuité.

Un livre qui reste longtemps en mémoire malgré le malaise ressenti.

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