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4,3

sur 1396 notes
Kevin, le fils d'Eva et de Franklin, à 3 jours de son 16ème anniversaire, le 8 avril 1999, massacre, au sein de son lycée, 9 personnes : 7 camarades de classe, une enseignante et le serveur de la cafétéria.
Eva tente de comprendre comment il a pu en arriver à une telle horreur ; elle le fait sous forme de lettres à son mari, dont elle est séparée, du 8 novembre 2000 au 8 avril 2001, dans une forme de thérapie. Nous n'aurons que le point de vue de la mère.
Eva retrace ce que fut sa jeunesse, le couple qu'elle formait avec Franklin lorsqu'ils n'étaient que tous les deux. Elle ne souhaitait pas d'enfant car sa vie était agréable, avec un travail épanouissant ; elle ne se sentait pas prête à être mère ; c'est pour faire plaisir à son mari qu'elle accepte l'idée d'un enfant alors qu'elle a 37 ans. Mais dès la naissance, un rejet mutuel s'installe : Kevin refuse le sein et Eva ne ressent rien pour Kevin alors qu'on le pose sur sa poitrine. Les 18 années qui suivent vont être un combat sans trêve entre mère et fils, le fils refusant tout ce qui vient de sa mère, détruisant tout ce qui peut être important pour elle, la mère ne pouvant créer de lien avec son fils, malgré des efforts, le prenant en grippe. Une petite fille, Celia, naît alors que Kevin à 7 ans et Eva ressent enfin le sentiment maternel. Mais rien ne s'arrange, bien au contraire. On sent, de façon palpable, la peur d'Eva, face à son fils, qu'elle sent et sait dangereux.

Ce livre est bien sûr un réquisitoire contre la violence de la société américaine, où chacun est libre de détenir des armes et de potentiellement s'en servir, et en particulier contre les massacres en milieu scolaire qui frappent régulièrement et dramatiquement les États-Unis. C'est aussi une peinture du système éducatif : le père est très à l'écoute, copain plutôt que père, permissif, la mère est plus stricte ; nous pénétrons également dans une école Montessori dont les faiblesses sont soulignées.
Mais c'est surtout un roman qui interroge sur ce qu'est être une femme, une épouse, une mère et ce qui est attendu dans chacun de ces rôles par la société. Il brise principalement deux tabous profondément ancrés dans notre inconscient : celui de l'instinct maternel inné et celui de l'enfant, par essence, innocent. Ce livre est une illustration fictionnelle mais convaincante d'une théorie défendue par Elizabeth Badinter : « on ne naît pas mère, on le devient » (ou pas), paraphrasant la célèbre formule de Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme, on le devient ». le sentiment maternel ne serait pas inné mais acquis, imposé subrepticement aux femmes par la société au fil des siècles.
Le personnage incarné par Eva est d'une sincérité absolue en ce qu'elle admet et revendique ses émotions, ses sentiments même si ce ne sont pas ceux qui sont attendus culturellement. Elle fait montre de beaucoup de courage car il est toujours douloureux d'aller à contre-courant de la pensée générale. Elle se révolte contre l'idée que, si quelque chose ne va pas chez un enfant, c'est forcément de la faute de la mère même si la culpabilité de n'avoir pas su communiquer avec son fils l'habite.
« Il faut qu'on parle de Kevin » est percutant, dérangeant et fait profondément réfléchir sur tous les sujets évoqués. L'écriture est brillante, l'ironie mordante, la fin est glaçante. J'ai eu du mal à rentrer dans le roman car le rythme est lent mais cependant nécessaire pour établir la profondeur psychologique des personnages, quelques longueurs auraient probablement pu être évitées, mais j'ai fini par me laisser happer par le destin d'Eva et je ressors secouée de ma lecture.


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L'implication de son fils dans une tuerie de masse va plonger une femme, mère et ex-épouse dans l'horreur et l'incompréhension. Ce sont ces trois identités qu'elle va questionner dans le livre afin d'essayer de comprendre l'enchaînement des événements qui ont mené au drame. le récit se structure autour de lettres écrites à son ex-mari qui désacralisent la maternité à travers un regard sans concession ni tabou. "Il faut qu'on parle de Kevin" est une introspection maternelle au foisonnement incroyable dont on se demande comment Lionel Shriver s'y est pris pour donner autant d'épaisseur au personnage. le livre ne s'attarde pas sur les faits (il y fait juste allusion) mais transforme un fait divers horrible en un miroir de notre société. Une claque !
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Ce roman est un vrai uppercut qui vous cueille à froid et vous laisse groggy pour un bon moment.

Quelle intensité et quel malaise tout au long du déchirant monologue de cette mère, dont la vie a été percutée de plein fouet par le crime atroce et incompréhensible de son fils de 16 ans qui a décidé un beau jour de massacrer neuf de ces camardes de classe ainsi que leur professeur.

Car soyez prévenu d'avance, rien n'est confortable dans cette lecture. le style de l'auteure tout d'abord n'est pas toujours facile à appréhender, certaines phrases sont parfois tellement longues et les idées tellement développées qu'il faut une certaine concentration pour s'y tenir. Mais ce style colle tellement à la nature mêmes des faits qui sont relatés que j'ai fini par trouver cela naturel et servant admirablement l'histoire.

Ensuite, et sans conteste, les personnages et la plongée (en apnée) dans leur psychologie est une vraie expérience en soi. L'auteure a fait un boulot admirable à ce niveau. Chaque personnage est fouillé, sans concession et comme on peut s'y attendre, personne n'est épargné.

J'ai mis 5 étoiles à ce livre mais en vérité, c'est inapproprié car personne ne peut « aimer » un tel livre. Il fait ressortir nos plus anciennes craintes qui sont presque des tabous, sur l'enfance, la part de l'innée et de l'acquis, ainsi que sur le rôle de mère et du fameux « instinct maternel ».
On touche à des concepts quasi sacrilèges dans nos sociétés actuelles, tellement politiquement correctes, quand on évoque un enfant déviant, alors ce livre est forcément imprégné du sentiment de culpabilité de la mère qui reste, seule, emprisonnée dans l'atrocité des actes de son fils.

Et pourtant… et si certains humains pouvaient réellement naître intrinsèquement mauvais ? Telle est la question qui nous taraude tout au long de la lecture.

Un livre choc qui m'a profondément remuée et dont l'écho profond va résonner encore très longtemps en moi, en tant que femme et en tant que mère. C'est à ce titre qu'il mérite amplement ses 5 étoiles car pourquoi lirait-on si ce n'est pour être ébranlé dans les profondeurs de son être et ressentir ce malaise qui nous pousse à réfléchir et nous questionner ?
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A 16 ans, Kevin a tué plusieurs personnes lors d'un massacre dans son lycée.

Le roman est construit en lettres que Eva, sa mère, adresse à Franklin, son père.
Elle raconte les visites au parloir et se souvient de ce qui a mené au drame.

Pour ma part, j'ai pris une claque à la lecture de ce remarquable roman de l'Amérique contemporaine.

A lire !
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Je ne m'attendais pas à ce que l'histoire de ce roman soit si intense. Ce livre que j'ai dans ma PAL depuis au moins trois ans, me semblait moins sombre et pose la question de l'amour maternel. Que se passerait- il en cas de rejet de l'enfant pour sa mère. C'est une réalité qui arrive parfois. L'enfant rejette le sein de sa mère préférant le biberon. Et quand en plus, l'enfant n'accepte que son père pour le nourrir, comment doit réagir la mère. Elle va sans nul doute rejeter l'enfant à son tour, déçue de ne pas être aimée comme elle le souhaitait. Mais n'est- ce pas dû au fait que l'enfant a senti dans le ventre de sa mère qu'il n'était pas désiré. Telle est la question à laquelle personne ne peut réellement répondre. Encore que, des psy s'amusent bien à trouver des explications mais qu'en est-il vraiment ? Comment être sûre. Certes, l'enfant ressent les émotions de sa mère durant la gestation alors pourquoi ne pas imaginer qu'il réagit en rejetant celle qui ne le désirait pas.
Kevin, tout petit a des réactions bizarres. Il n'interagit avec personne, fait dans ses couches jusqu'à ses six ans, se comporte bizarrement en refusant tous les jouets, voire même en les détruisant. Plus tard, son comportement empire mais son père toujours prêt à prendre sa défense, ne voit rien. Seule la mère remarque l'étrange comportement de Kevin. Il refuse les câlins, les repas, très vite il va essayer de pourrir la vie de sa mère.
Mais comment expliquer qu'à l'âge de 16 ans, ce jeune garçon se décide à tuer 11 personnes avec un sang froid incroyable. Aucun regret, aucun remords. Est-ce la faute de ses parents ? Toute la question est là.
Bien que cette histoire soit purement fictive, j'en tremble encore. Durant toute ma lecture, je me suis sentie mal, détestant ce que devenais cet enfant, plaignant ces parents d'avoir engendré un tel monstre. Et pourtant, ce qu'il a fait n'etait- il pas un appel au secours, une désespérance d'amour sincère de sa mère
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Un an qu'il était dans ma PAL.
Et là. C'était LE moment pour le lire.
❤️ALERTE COUP DE COeUR ❤️

Nan mais. .. Il FAUT QU ON PARLE DE KEVIN !!!

Eva & Franklin Katchadourian (oé à tes souhaits, Minou)
Un couple heureux et riche. Elle ne vit que pour les voyages, son boulot.
Lui, rêve de fonder une famille. >> Go.
L'équilibre vacille avec l'arrivée du bébé.
K.E.V.I.N.
Fini le job de rêve, fini l'appart à N.Y.C. place à la vie de Mère et à la maison en banlieue avec jardin.
*
Elle revient sur le massacre qu'a fait son fils, Kevin, 2 ans plus tôt, le jeudi 8 avril 1999.
Kevin, 16 ans, a pris 7 ans de prison pour avoir tué et blessé plusieurs personnes de son lycée.

Elle retrace les moments de la vie de son fils dans des lettres adressées à son ex-mari.
Elle lui raconte son désarroi, ses émotions, de la naissance de K. au jeudi de l'horreur.

Un fils qu'elle n'aura jamais compris et qu'elle a eu du mal à aimer.
L'Instinct maternel aurait dû -t-il percevoir le côté malfaisant de son enfant ?
En avait-elle conscience sans s'en rendre compte !?
Comment un bébé innocent peut-il devenir un tueur ?

LE DÉBUT
Un seul mot : DIFFICILE. Mon dieuuuuuuuu que c'est loooong.
GNé.
Me fais chier à mourir. Des phrases inteeeeermiiinaaables, une diarrhée écrite sans intérêt. Les lamentations d'une mère que d'emblée tu détestes.
(sachant qu'elle écrit à son ex-mari, tu te dis que ça devait bien le saouler, tiens)

J'ai lutté de ouf pour ne pas stopper ma lecture. Merte, un an dans ma PAL pour ça ?!?

MAIS FRANCHEMENT... tiens bon Minou.
>> allez ! tiens jusqu'à la page 150 pour que cela devienne intéressant.
SI SI. Courage.💪😏
Une fois que Kevin entre en jeu, cela change TOUT.

❤️ALERTE COUP DE COeUR ❤️

AVOIR UN ENFANT- Déjà que ce n'était pas trop pour moi à la base, ce livre m'a donnée encore moins envie !!

Pour Eva ; la naissance de son fils ne lui procure rien. La grossesse est bof, et l'instinct maternel n'est pas au rdv.
Tout ce qu'Eva retient c'est la perte des kiffs de sa vie d'avant. >> VDM.

Kevin est aussi un enfant bizarre. Un enfant aux yeux noirs, amorphe. Qui enchaine les nounous. Qui pleure et crie pour rien. Il fait des bêtises horribles et les gens se méfient de lui… (tu m'étonnes)

Une mère froide et un père qui ne voit rien, un enfant qui joue un rôle différent selon le parent avec qui il est.

C'est simple : Tu ne vas aimer personne. Eva est détestable, Kevin pareil & Son père a des (putain) d'oeillères.
Quand tu lis ce que raconte Eva, tu te demandes Comment personne n'a rien vu.

La Relation complexe mère/fils est très bien écrite. Par moment tu oublies même que c'est une pure fiction, tellement les pensées et comportements paraissent réels.

LA SUITE >> DÉVORÉ DUNE TRAITE ‼️
En mode fusée ! Les pages se sont tournées toutes seules, le jour fatidique approchant.
Brrrrrr
J'ai dû finir par m'habituer au style, je me suis même radoucie concernant Eva qui a un humour décapant au final.

LE FINAL : PUTAIN – LA CLAQUE‼️
Tu sais dès le début que ça finit mal. Tu sais que tu approches doucement du JOUR J enfin, M (comme massacre)
Tu pensais tout savoir de la tuerie… QUE NENNI.
J'ai fini glacée.
Tellement ça paraissait réel.
La dernière page refermée je suis restée prostrée dans mon canapé.
Besoin de souffler.
Kevin m'a hantée quelques jours, à rôder dans mes pensées. Eva aussi.

>> BONUS 🎬
Si tu as la flemme, il y a le film. Récompensé à Cannes.

* *** *

Après des débuts difficiles ce livre est une pépite. Alors ne te laisse pas décourager, Minou et FONCE.

❤️ ALERTE COUP DE COeUR
(mais je te l'ai déjà dit je crois)
Hé bonnes vacances hein !

* A TANTOT ~ BISOUS LES MINOUS *
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Ayant vu le film un nombre incalculable de fois, j'ai mis du temps à me décider d'ouvrir ce livre. Il fallait que je me débarrasse des images, de mon ressenti, des comparaisons qu'on fait forcément quand on dissèque deux oeuvres racontant la même histoire.

Le livre est écrit sous forme de longues lettres, qu'Eva, la mère de Kevin, écrit à son mari pour lui raconter la vie qu'elle mène depuis ce JEUDI qui a fait basculer leur vie ; pas vraiment de spoil ici, Kevin ayant commis des meurtres en masse dans son lycée, trois jours avant son 16e anniversaire.

Les lettres revisitent le passé du couple, dépeignent les émotions et le caractère d'Eva, son histoire, ses idées politiques et sociales. Très vite les lettres prennent la forme d'un pamphlet contre un pays sur les nerfs, pris entre les agressions sexuelles de Bill Clinton à l'encontre de Monica Lewinsky, la tuerie du lycée de Columbine et quelques mois plus tard, les attentats du 11 septembre.

Eva, à la manière d'une Mrs. Dolloway du début des années 2000 n'épargne pas ses comparses nouveaux riches new yorkais, critique avec cet oeil acerbe lui donnant un rôle presque snob et méprisant bien qu'on la sache dévastée par cette tragédie.

Car Lionel Shriver l'a bien compris, quand un enfant est coupable, c'est souvent la mère qu'on accuse, et par le biais de son personnage principal, l'autrice dénonce le devoir de culpabilité infligée aux femmes qu'on voudrait parfaites, surtout dans le monde occidental et particulièrement aux États-Unis.

J'ai mis presque trois semaines à venir à bout de 600 pages. C'est un roman dense, et bien que je connaissais la fin après avoir vu le film, j'ai eu du mal à dévorer ce roman à toute vitesse. Besoin de poser le livre pendant plusieurs jours, pris d'étourdissement à la fin de chaque lettres, nourrissant un ressentiment certain pour l'espèce humaine. Il y a cette envie de savoir ce que l'on ressent dans ces moments là, un coté voyeur malsain à décortiquer l'âme d'une femme, de son pays, de ses proches lorsque tout s'effondre qui ne peut que donner raison aux propos du roman.

Il faut qu'on parle de Kevin est un grand roman, qu'on ne lit pas à la légère et dont les grosses cicatrices qu'il nous inflige ne se refermeront pas de sitôt.

C'était brillant, vous êtes prévenus !
Lien : https://www.instagram.com/lo..
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Kévin, un adolescent américain de 16 ans a abattu de sang froid 7 élèves et 2 adultes de son lycée.

Et celle qui d'après le titre du roman témoigne d' un besoin impérieux de parler de lui, c'est sa mère: Eva qui adresse au père de Kévin: Franklin, l'époux dont elle est séparée, une succession de lettres dans lesquelles elle revisite à la lueur de ce drame les vingt années de leur vie de couple et de parents.

Son regard est celui d'un archéologue ou d'un chirurgien qui recherche les racines profondes de l'acte de celui qui incarne « le Mal absolu »
Elle revient sur l'éducation différente qu'elle et Franklin ont reçue, elle réfléchit à leur rapport respectif au travail et au besoin d'enfant, elle analyse son propre ressenti lors sa grossesse, de son accouchement, de ses premiers contacts avec le bébé.
Elle rappelle à Franklin les nombreux épisodes difficiles vécus avec cet enfant intelligent mais sournois, manipulateur et considéré comme dangereux dès l'école maternelle, les moments où ils se sont affrontés sur la manière de réagir face à l'énigme que constituait la personnalité de cet enfant « différent » apparemment apathique . Difficile de « maintenir la fiction d'une famille heureuse ».....
Elle rédige aussi pour lui le récit du massacre, du jugement au tribunal, puis le compte rendu de ses visites au parloir de la prison où Kévin est incarcéré pour de nombreuses années .
Toujours partagée entre le désir d' exonération et celui d'expiation, elle ne cesse de s'interroger sur sa propre part de responsabilité dans la dérive de celui qui reste son enfant.

IL FAUT QU'ON PARLE DE KEVIN constitue l'observation d'un microcosme familial d'une rare acuité qui interroge le lecteur ( et plus encore, je crois, les lectrices ), il témoigne également d'un regard acéré sur les valeurs de l'actuelle société américaine est roman
J'ajoute que ce riche et puissant roman est habilement construit car Lionel Shiver distille au fil de ses pages quelques surprises qui jettent un éclairage nouveau sur l'ensemble de l'oeuvre
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738 pages où Eva dissèque son rapport à la maternité et à la parentalité. Pages après pages, l'on tente de comprendre le sens de ce roman magnifiquement bien écrit dans lequel chaque mot a une importance. Pendant la longue lecture de ce livre, j'ai ressenti un panel d'émotions: tristesse, colère, dégout et j'en passe.
Les vérités et informations délivrées pages après pages vous explosent entre les mains. Chaque information vient contredire, compléter ou nuancer une autre ; le tout mis ensemble se dessine la toile complexe de Kevin et de sa personnalité glaçante d'être morne et indifférente. Cheminez avec les Katchadourian, chez qui l'on sent très vite que "quelque chose va céder", "quelque chose dérange", "quelque chose n'est pas net". Vous ne sortirez pas indemne de ce livre qui dérange.
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J'ai choisi de lire ce livre parce que le titre m'attirait. Je n'avais pas lu de critiques, ni entendu parler du film qui a été tiré du livre.

Je l'ai ouvert en me posant des questions bêtes : Qui voulait parler de Kevin ? Et pour en dire quoi, au juste ?

C'est Eva qui veut parler de Kevin.
Parce que c'est un meurtrier.
Et parce que ce meurtrier est son fils.

Ce livre est une gifle.
Rien ne nous est épargné. Des doutes qui assaillent Eva en voyant grandir Kevin. Des sacrifices qu'elle fait pour lui, en vain. de sa solitude, elle qui semble être la seule à déceler la noirceur chez son fils. de la folie meurtrière qui habite ce gamin.
Ce livre est une déclaration d'amour d'une mère à son fils. Parce qu'aimer, c'est ne pas accepter le costume que la société nous propose d'endosser, ne pas détourner le regard devant l'atrocité, ne pas faire semblant que tout va bien quand rien ne va.
Ce livre est une merveille littéraire. Il y a longtemps que je n'avais pas plongé dans la littérature américaine, la vraie ! Les détails à profusion, la middle class new-yorkaise et ses écueils, les dialogues comme si on y était.

Si vous n'avez pas peur d'être bousculé, foncez.
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