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4,3

sur 1391 notes
Ce livre est extrêmement dérangeant et je pense que je m'en souviendrai longtemps.

Il s'agit d'un roman épistolaire. La mère de Kevin écrit au père de son fils, pour revenir sur leur histoire, depuis leur désir (ou non) d'enfant jusqu'au drame, ce jeudi où quelques jours avant ses 16 ans, Kevin a tué une dizaine de camarades de classe et une professeure.

La mécanique fonctionne à merveille. Lionel Shriver n'hésite pas à percuter la morale et la bienséance. Dès sa naissance on sent le malaise, les tensions dans le couple, l'accouchement difficile, les difficultés de l'allaitement, les pleurs du nourrisson… combien de millions de femmes se retrouveront dans ces épreuves à la naissance de leur premier enfant? et pourtant… quelque chose ne va pas… Eva est persuadée qu'il y a un problème, elle va multiplier les exemples et les doutes, pourtant elle est la seule à s'en rendre compte. Mais construit-elle, elle-même la double personnalité de son fils? Ou est-il vraiment le dangereux psychopathe manipulateur qu'elle imagine?

Je ne crois pas que la réponse soit claire dans le livre, je crois que l'auteure nous laisse libre d'y réfléchir…
Et le récit ne va faire que monter en tension jusqu'à l'abominable final qui a largement surpassé mon imagination… TERRIFIANT!

En tout cas ce n'est pas, comme je l'imaginais un livre sur le port d'arme aux US (puisqu'il utilise une arbalète).

J'ai aimé la réflexion sur la responsabilité qu'on fait peser sur les mères lors de ces drames. On reproche toujours aux mères d'avoir été trop absentes ou trop exigeantes. Mais rarement aux pères d'avoir repris leur activité professionnelle par exemple. Il y a une vrai réflexion sur la répartition des rôles au sein du couple. Leur relation et les conflits inhérents à l'éducation des enfants sont très bien transcrits.



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Un livre dérangeant, un peu énervant au début avec une mère narratrice pas vraiment sympathique. Et puis, au fil des chapitres, les faits se précisent et l'analyse prend de la consistance. le livre est techniquement très réussi, mais la froideur des personnages et la méticulosité de leurs réflexions me laissent un peu sur ma faim, trop huilé pour être vraiment crédible. C'est malgré tout une lecture très intéressante et les 600 pages passent comme une lettre à la poste.
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Je viens de relire en mode 10% ce livre déjà lu il y a quelques années, parce que je suis à nouveau tombée dessus par hasard et... Vraiment, quel choc, ce roman ! On voit souvent des romans qui parlent du lien entre une mère et son enfant, que ce soit le point de vue de l'un ou de l'autre qui soit choisi, avec des variations dans les relations qui vont de très bonnes à compliquées.
Mais là... On part dans l'extrême.
Dès le départ on sait que Kevin a tué des camarades de son lycée. Dès le départ on sait que la mère, bien sûr, a été tenue pour responsable de l'état mental du fils. Eva adresse des lettres à Franklin, le père de Kevin. Comment se passe le quotidien de la mère d'un adolescent tueur de masse ? Que dira-t-elle de ce qu'il s'est passé, de "comment en sommes-nous arrivé là?"
Cette conversation épistolaire à sens unique (nous n'avons que les lettres d'Eva) est un véritable choc, de bout en bout. le texte est précis, riche, j'ai beaucoup aimé les tournures de phrases, les descriptions ne viennent pas "illustrer" mais apportent de nombreuses informations au dossier : être mère d'un meurtrier.
Oui le titre est vraiment bizarre, ce n'est pas du tout une mauvaise traduction (We need to talk about Kevin) mais peut-être une clé indispensable à toute parentalité : nous devons parler de nos enfants, de ce qui nous relie, de ce qui nous écorche, sans nier les choses désagréables ou socialement impossibles à avouer.

Cette lecture fait partie des quelques lectures "qu'on n'oublie pas". A l'instar de Triste tigre, de Neige Sinno, j'hésite toujours de conseiller ce genre de livres et pourtant, il me semble indispensable de se confronter parfois aux extrêmes de l'(in)humanité. Donc, c'est un gros coup de coeur, que je conseille chaudement, tout en vous prévenant : attention lecture difficile.
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Ce roman est un uppercut pour moi!
Ça ne m'arrive pas souvent mais j'ai dû, à un moment, fermer le livre tant j'étais bouleversée. Je le regardais et je m'interrogeais sur mon envie d'en connaître la suite et celle d'abandonner si proche de l'épilogue. J'y suis retournée après une courte pause et, même si j'avais deviné la fin, je n'ai pas été déçue. Jusqu'au dernier mot, ce récit vous prend aux tripes.

Kévin tue onze personnes la veille de ses seize ans. Parmi les victimes, il y a sept camarades d'école et un professeur.
Eva sa mère, nous raconte, à travers des lettres adressées au père, le chemin parcouru par son fils jusqu'à ce jour fatidique.

Le sujet est grave mais ne verse à aucun moment dans le mélo, il n'y a pas d'apitoiement. Avec souvent un humour caustique, avec une certaine froideur que l'on peut qualifier de lucidité, l'auteur relate les faits à travers les lettres d'Eva. Cette mère qui a ressenti dès la naissance de son fils que sa relation (ou plutôt non relation) avec celui-ci marquerait tragiquement sa vie.
J'ai partagé les doutes, les inquiétudes de cette maman, perdue, seule, avec son mal-être. Une femme tiraillée entre ce que devrait être son rôle de parent et ce qu'elle vit. C'est un véritable jeu du chat et de la souris entre elle et son fils. La tension monte tout au long du récit.
J'ai craint la suite et l'ai devinée en espérant me tromper. Quant au père, Franklin, aveuglé par son amour paternel, par sa descendance mâle, j'ai eu envie de le secouer, de lui dire d'ouvrir les yeux.
Un bon suspens psychologique qui interroge sur les drames récurrents dans les écoles aux États-Unis. Une immersion pédopsychiatrique magistrale!
Il y a une adaptation cinématographique mais je pense attendre un peu avant de la visionner. le temps de me remettre de mes émotions littéraires.
J'avais beaucoup aimé A prendre ou à laisser de Lionel Shriver mais j'avoue que ce titre-ci est inoubliable et un chef d'oeuvre du genre.
Une auteure avec un talent fou, à lire !








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Un livre dérangeant ,poignant, qui fait froid dans le dos ....et pourtant qu'est ce que j'ai aimé ! Une fois commencé, impossible de le lâcher, dès que j'avais 5 minutes je m'y remettais

Eva, la maman de Kévin Katchadourian auteur d'un massacre dans son école, se livre sous forme de lettre écrite à son mari sur ses émotions, ses sentiments à l'égard de leur couple uni , sur la maternité, son "rejet" de leur fils.
Au fil des pages, elle essaie de comprendre le cheminement qui a pu conduire leur fils ,Kévin, à tué 9 personnes dans son établissement scolaire.

Je n'en dirais pas plus, la fin m'a bouleversée ...



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Ce roman noir, terrible, angoissant, horrible par moment est une merveille dans le sens où il est admirablement bien écrit et décrit. Mais attention à ne pas poser entre toutes les mains. Je remercie vivement Virginie qui me l'a offert. Bien qu'il y ait quelques 700 pages à lire - j'avoue qu'au début j'étais un peu déconcertée - ce titre ne va pas se lire d'une traite bien évidemment, mais, à chaque fois que j'ai posé les yeux et mon esprit à l'intérieur je suis passée par toutes les émotions possibles. La fin m'a percutée!

Ce texte est quelquefois dérangeant autant que captivant. On ne peut pas s'attendre à un drame pareil! Mais il est merveilleusement bien écrit. L'amour et/ou le déni maternel et/ou paternel en sont les thèmes principaux.

Un fait - pas divers - se propage et est d'actualité. Ici c'est la mère de Kevin qui écrit à son mari Franklin, elle se livre intégralement et sans tabou. On suit l'évolution du jeune garçon, ses déviances, elle se raconte aussi elle pendant sa grossesse et après. Ce Jeudi auquel elle est confrontée restera à jamais en elle. Et malgré tout c'est elle encore qui restera auprès de ce fils, qui lui exulte en détention pour avoir eu un record de meurtres…

La construction de l'enfant à l'adolescence est délicate, voir se complique lorsqu'il y a des différences de sensibilité avec un des deux parents, mais n'oublions pas la société qui l'entoure, les rencontres, les faits pas si divers que ça! Mais qui le deviennent... La reconnaissance que l'adolescent a besoin à cet âge pour passer à l'adulte, plus ou moins équilibré, dans une société qui l'est encore moins.

On ne peut et ne doit pas juger ces parents démunis car voilà que l'on se pose soit même des questions! On fait ce que l'on peut avec nos enfants, la société, les amis, la famille, beaucoup de chose entrent dans l'évolution de ces chères petites têtes. Quoi dire de plus sur cette terrible histoire! le résumé vous donne le ton, à vous de choisir de le lire ou non.

Lien : https://passionlectureannick..
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Eva Katchadourian et son époux, un couple de new-yorkais aisé, donnent naissance à Kevin après avoir longtemps délibéré sur leur désir d'avoir, ou non, un enfant. La grossesse est pénible pour Eva, l'accouchement est une torture... Et très vite, instantanément, en fait, elle réalise qu'elle n'éprouve aucun attachement pour son fils, Kevin. 

En vérité, ce n'est pas tant de Kevin, qui grandira jusqu'à commettre une tuerie de masse dans son lycée, dont parle le roman ; plutôt, l'autrice y aborde la question de la maternité. Qu'est-ce qu'implique le fait de devenir mère ? Peut-on regretter d'avoir donné la vie ? Peut-on, en fait, ne pas vraiment aimer son enfant? Et quelles en sont les conséquences ? 

Les réponses suggérées par Lionel Shriver sont, il faut le dire, très peu encourageantes. Difficile de rester imperméable au malaise qui imprègne les pages, au sentiment d'étouffement et d'angoisse qu'inspire le foyer Katchadourian, une grande maison de banlieue sans âme, immense, neuve et vitrée, un bocal malsain qui explosera finalement sous la pression. le style est riche, l'intrigue saisissante : impossible de détourner les yeux.  
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Je termine cette lecture après 12 jours. Et je suis complètement bouleversée par ce roman.
Eva, cette mère, qui écrit à son mari tout ce qu'elle a vécu, ce qu'elle a traversé et ce qu'elle a vu. Eva qui est mère. Eva qui est une femme avant tout. Eva qui se livre sur des moments de vie. Sur ces souvenirs de famille. Sur cet enfant qu'elle a vu grandir. Ce jeune garçon qui a commis un massacre dans son école, c'est son fils. Kevin.

Ces lettres écrites par Eva retracent l'histoire d'une vie. de plusieurs, même. Et on en prend plein la figure. Ça éclabousse. Et ça fout parfois en rogne. Ça fait serrer les mâchoires, grincer des dents.

Mais c'est encore un sujet qui frappe là où ça fait mal. Et c'est bien écrit. Ça interroge, ça questionne. On n'est pas d'accord avec tout, mais on ne peut pas nier certains faits.

Ce qui est indéniable c'est la relation entre Eva et Kevin. Ce n'est pas un lien fort, pas maternel, mais il y a quelque chose que Eva voyait en Kevin que son père n'a jamais décelé.
J'avais ce roman dans ma PAL depuis longtemps et je ne suis pas déçue.

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« Il faut qu'on parle de Kevin » de Lionel Shriver est une succession de lettres d'Eva, la mère de Kevin, à Franklin, le père de Kevin.
Que se passe-t-il dans le cerveau de notre fils pour qu'il en arrive à commettre ce massacre ? Qu'a-t-on trop ou pas assez fait ? Aurait-on pu l'éviter ?
J'avoue que ce roman m'a un peu empêché de dormir… Je me suis aussi posée tout un tas de questions… car malheureusement ce sujet est brûlant d'actualité.

Je n'ai pas vu le film tiré de ce livre.
Lisez les mots de Lionel Shriver, ils sont inoubliables.
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Tant de noirceur ne vous laissera pas indemne.
Il faut s'accrocher pour plonger dans ce roman où la narratrice nous entraine, inorexablement, vers un dénouement que l'on pressent terrible mais dont on doit subir chaque étape.
Certes, cette description ne fait pas envie. Et pourtant quel voyage! Dure, implacable, sans concession, la mère de Kevin cherche l'origine du mal. Je me suis prise d'affection pour elle malgré son côté très antipathique.
Un roman rare, qui refuse les vérités et les explications faciles, qui refuse de donner des réponses mais qui pose de vrais questions sur l'altérité et l'éducation.
Un livre qui m'a profondément marqué.
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