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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Première de couverture trompeuse laissant imaginer un voyage en bus vers les grands espaces et ce fameux titre, Lake Success, qui n'est autre qu'une ville de Long Island.

Néanmoins, il y a de bons moments dans la lecture de ce livre dont le principal intérêt m'a semblé résider dans l'évocation des contrastes qui font l'Amérique, contrastes de richesses, de conditions sociales, d'opinions politiques, de goûts sexuels, de vision de la maternité et de la paternité. Là-bas, chacun est convaincu de détenir la vérité, sa vérité, ne souhaitant guère s'encombrer de celle des autres.

Deux héros principaux, Barry et Seema, couple qui s'est aimé, a mis au monde un enfant autiste, puis a choisi finalement une séparation non dite et, donc, Barry va entreprendre un voyage en bus vers l'ouest pour rencontrer un ancien amour de jeunesse.

Ce que j'ai perçu comme intéressant, c'est la structure du roman qui évoque en alternance le périple de Barry et le quotidien de Seema qui élève seule l'enfant autiste, pas complètement seule car elle est entourée d'un staff impressionnant, mais elle est consciente du manque du père.

Leurs vécus sont finalement assez proches, malgré des parcours différents puisque tous deux ont leurs aventures sexuelles, leurs problèmes financiers, leurs tracasseries diverses, mais c'est quand même Barry qui donne l'impression ou plutôt l'illusion de profiter alors qu'il s'enfonce dans une déchéance et une misère sexuelle frappantes.

Gary Shteyngart profite du tableau de ses deux personnages pour en peindre d'autres et sa palette est riche en couleurs et cela est quelquefois plein d'humour, mais aussi de noirceur dans cette Amérique qui s'apprête à élire président "un homme d'affaires new-yorkais profondément perturbé".

The american dream is dead.
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Est-ce anormal quand on est quadragénaire et que tout va mal, d'avoir soudain la nostalgie d'un amour d'adolescence ? Et justement, pour Barry, ça va mal, ça va même tellement mal, qu'il s'est mis dans la tête de refaire, depuis New York, le trajet effectué vingt-quatre ans plus tôt pour rejoindre dans le Sud, où elle réside chez ses parents, Layla, sa camarade de fac et petite amie d'alors. Un périple de plusieurs jours en cars Greyhound, le mode de voyage le moins cher aux États-Unis. Un véritable raid en terre inconnue, quand on a l'habitude de se déplacer en jet privé.

Car Barry Cohen pourrait symboliser le rêve américain dans sa déclinaison actuelle de royaume de la Finance. Grand, athlétique, d'origine modeste, il est à la tête d'un fonds spéculatif très important et gagne des sommes inouïes. Immersion dans l'univers des très très riches : Barry déguste un whisky japonais rare à trente mille dollars la bouteille, bichonne sa collection de montres valant chacune plusieurs dizaines de milliers de dollars et son appartement occupe un étage entier dans une tour de Manhattan. Un endroit réservé non pas aux gagnants, mais « aux gagnants parmi les gagnants ».

Barry a même des lettres. le nom de son fonds spéculatif, « L'envers du capital », est inspiré du titre d'un roman de Fitzgerald. A l'opposé des financiers casse-pieds obsédés par les chiffres et les graphiques, il séduit ses clients en leur racontant des histoires plaisantes qui leur font croire qu'ils sont intelligents. Barry est un type sympa, tellement sympa que les clients ne le quittent pas, bien que le fonds perde de l'argent depuis trois ans. Mais cela pourrait se gâter, parce que Barry est suspecté de délit d'initié et parce qu'un investissement malheureux dans un laboratoire pharmaceutique douteux pourrait faire de lui la risée de Wall Street.

Sur son nuage de candeur bienveillante, tout semblait simple et évident pour Barry. Tout a basculé quand on a diagnostiqué un autisme sévère à son fils de trois ans. Barry s'avère incapable de s'adapter pour entrer dans la sphère du petit garçon handicapé, ce qui choque et éloigne irrémédiablement de lui son épouse, Seema, la fille d'immigrés indiens, « la femme la plus belle et la plus intelligente du monde », dont il aurait voulu qu'elle soit aussi « sa meilleure amie ».

Lors de son périple en car Greyhound, pendant lequel, dans son fantasme de repartir de zéro, il a renoncé à son smartphone et à ses cartes de crédit, Barry est plongé dans l'Amérique d'en bas, ses quartiers déshérités, ses cités HLM. Il croise des femmes et des hommes de toutes diversités d'origine, de couleur de peau et de moyen de subsistance, partageant pauvreté, apathie ou colère, subissant l'inconfort de la promiscuité, des odeurs, des bruits. Quelques télescopages sont cocasses. Au milieu des Deschiens à l'américaine, Barry reste le gars sympa, incurablement positif. Il voudrait offrir à chacun le meilleur : sa passion obsessionnelle pour les montres, la possibilité d'une belle carrière dans un fonds spéculatif, la perspective d'une amitié ou d'un amour pour toujours…

Plus lucide, consciente des impairs et des insuffisances de son futur ex-mari, Seema cherche à rebâtir sa vie de son côté. Mais comment se passer du grand luxe auquel elle s'était habituée sans même s'en rendre compte ? Peut-être en renouant avec l'univers des intellectuels démocrates…

Car tout se passe en 2016. L'actualité, c'est « Trump vs Hillary ». Les petits Blancs du Sud croisés par Barry aspirent à la victoire de Trump. Les autres s'en moquent. A Manhattan, on en parle « en mode automatique » : on l'abomine, on n'y croit pas, mais on se consolera à l'idée de payer moins d'impôts.

Gary Shteyngart, un écrivain américain juif né en Union soviétique, est coutumier de l'analyse critique de la société américaine et de ses dérives actuelles. Dans les chapitres de Lake Success, alternativement consacrés à Barry et à Seema, la narration emmêle le passé au présent, ce qui en rend parfois la lecture confuse et pesante. Et sa tonalité sarcastique n'implique pas que le livre soit amusant.

La bar-mitsvah atypique du dernier chapitre est plutôt touchante. Finalement, malgré sa collection de montres et ses millions de dollars, Barry ne voulait qu'une chose : être aimé par son fils.

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Barry Cohen, le principal protagoniste de ce roman, n'a pas grand chose pour plaire : financier égocentrique, macho sur les bords, passionné de montres chères, mégalo, superficiel... Autant le dire tout de suite, je n'ai ressenti aucune sympathie pour Barry, et sa traversée de l'Amérique à la recherche de son amour de jeunesse pour fuir sa femme et son fils autiste m'a peu emballée.
J'ai quand même aimé le style, le côté souvent farfelu et assez lucide sur la société américaine. Se laisse lire, donc, mais sans plus.
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Est ce que cela vous est déjà arrivé de prendre tellement en grippe un personnage que vous n'avez pas envie de passer du temps avec lui jusqu'au bout d'un livre ? Je crois que c'est ce qui s'est passé avec Barry, New-Yorkais à la tête d'un fond spéculatif de 2.4 milliards de dollars (je recopie ce chiffre mais je n'arrive absolument pas à visualiser ce que cela représente) qui, parce que suspecté de malversation boursière, accablé face à la découverte de l'autisme de son fils, grimpe dans un bus Greyhound avec comme destination le Nouveau Mexique. Il a le vague projet de retrouver son premier amour et de refaire sa vie (comme si tout le monde allait suivre son plan). 🚌

Je m'attendais à un road trip américain à la rencontre des déclassés de l'Amérique mais Barry a pris toute la place avec son arrogance, son obsession pour l'argent et sa façon de juger tout par rapport à sa valeur financière. 🚌

Je suis allée jusqu'au bout sans regret car dans les dernières pages, Barry m'a semblé enfin un peu moins matérialiste et un peu plus humaniste mais je crois qu'à l'avenir je vais éviter tout roman qui se passe dans le milieu de la finance.
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Bon j'avoue, le démarrage a été difficile. Notamment à cause des références aux montres de luxe. C'est rigolo une fois, deux fois, mais après ça m'a un peu barbée !

Ok, un as de la finance qui perd pied, c'est un sujet qui plait bien, qui peut plaire. Mais il ne suffit pas de dépeindre une société que je ne connais pas avec quelques traits appuyés (les belles montres) pour m'embarquer. Et là, franchement, malgré les dialogues dynamiques, je n'ai pas été emportée. L'enfant autiste avec ses réactions parfois assez saines m'a néanmoins touchée. Mais c'est un livre trop long, et qui aborde son sujet de façon très superficielle tout en essayant de surprendre par un petit détail, assez vite englouti par d'autres longueurs qui suivent.

Enfin pour résumer, c'est une Amerique où la finance règne, où le capitalisme triomphe, ses fonds spéculatifs, etc. Où le peuple est laissé sur la route. C'est le cas de le dire. Mais voilà, moi aussi, je suis restée sur le bord de la route… Et le ton de l'écrivain (parait-il à l'humour mordant d'après les journaux) ne m'a pas particulièrement éblouie.

3/5
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Barry Cohen n'est a priori pas très intéressant. Ce spéculateur, on pense un peu au Loup de Wall Street, en quadragénaire, traverse une passe difficile. Son mariage bat de l'aile, son fils de trois ans est autiste sévère, et il se trouve sous le coup d'une enquête de la Commission Boursière. Tout cela ne me branchait guère. Mais l'auteur, Gary Shteyngart, a eu l'excellente idée d'expédier Barry Cohen dans un car, les fameux Greyhound, direction l'Ouest, le Nouveau-Mexique. On the road again donc, une fois de plus, avec ces rencontres improbables qui mettront Barry au contact d'une partie du vrai pays.

le voyage réserve son lot de surprises qui mêlent un brin d'invraisemblance à l'humour souvent très amer de Gary Shteyngart. Nous sommes à la veille de l'élection de Trump. Et Lake Success est une vraie petite ville américaine pas très éloignée de New York. Un nom étrange, difficile à assumer. Mais Barry n'en a cure. Car le temps des succès est peut-être derrière lui et c'est dans la poussière des freeways, highways, et dans des Greyhounds au relents d'urine et de fast food, qu'il taille la route en fait. L'envers du capital, son fond spéculatif, prend l'eau et sa tour pour milliardaires de Manhattan ne sera bientôt plus qu'un souvenir.

On pense à Tom Wolfe, genre Bucher des vanités, avec un zeste de nostalgie fitzgeraldienne. Attention on n'est pas dans l'élégance un peu décadente de Gatsby le magnifique. Et l'Amérique des losers attend Barry à chaque escale sur la route de Phoenix, Nouveau-Mexique, où il espère retrouver Layla son amour de jeunesse. Barry, qui se définit lui-même comme un républicain fiscal modéré, se retrouve au contact de camés, mais de bas étage plus que de haut vol genre Wall Street, de barmaids de cinoche, de SDF crasseux, de chicanos édentés.

Alors le fameux lévrier sur les autocars transaméricains, un Greyhound rédempteur? Vous verrez bien. Mais le monde U.S. donc un peu le nôtre, résistera mal aux coups de boutoir drôles et péremptoires, antipathiques fréquemment, mais humains sans être forcément pleins d'humanité. le long périple New York, Virginie, Georgie, Mississippi, Texas, Nouveau-Mexique est très instructif sur le pays à l'aube de l'ère Trump, mais épuisant. J'ai des envies de Wyoming, de Montana.

Merci à la personne qui m'a offert ce livre dont je ne connaissais pas l'auteur. Bientôt peut-être partagerons- nous un banc public, dans un jardin public. Do you remember?

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Un milliardaire quitte sa vie à New-York (son gigantesque appartement avec sa femme et son fils autiste) pour traverser l'Amérique en bus et essayer de retrouver son amour de jeunesse. On alterne entre le point de vue de la femme et de Barry. Les questionnements sur le couple et la vie en général ne sont pas inintéressants mais après avoir traversé l'Amérique, on se demande bien si cela valait vraiment le coup d'écouter ces deux ultra-riches. L'écriture et le style étant assez plats, je ne recommande pas particulièrement ce livre.
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Poursuivi par la justice, délaissé par son épouse, incapable de gérer la découverte de l'autisme de son fils, Barry décide de quitter sa vie et de voyager en bus Greyhound.
Un héros antipathique à la croisée d'une Amérique sur la voie de l'ère Trump. Vision d'une Amérique d'en bas par un riche New-Yorkais qui a abusé de son pouvoir et de la faiblesse des gens pour engraisser son compte bancaire, Lake Success y va fort. Un road-book rempli de personnages tous plus américains les uns que les autres, rempli de cynisme, de tromperies, de références ultra-codifiées difficiles d'accès. Des flashbacks incessants, des jugements tous plus moralisateurs que les précédents, des vérités bafouées, Lake Success est un curieux mélange qui ne laisse pas indifférent. L'auteur présente une Amérique bafouée, qui ne croit plus en rien alors que Donald Trump monte dans les sondages. Comment croire en l'avenir quand on déteste son présent. le livre lasse très vite. On croit à la rédemption de ce personnage, mais Gary Shteyngart l'emmène toujours aux limites de lui-même. Il nous interroge sur nous-même? Il nous insupporte au contraire. Sa perte d'identité, le fait de retrouver ses origines en prenant le bus pour redevenir l'homme qu'il pensait devenir blablabla... Agaçant.
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Bon sang, je ne sais pas vous, mais comment je galère pour finir ce livre! (je n'aime pas abandonner les livres dont j'ai parcouru la moitié)....
Pfffff.....le personnage de Barry est ennuyeux, son obsession pour les montres revient toutes les 2 pages....Je voudrais connaître la fin,mais il faut s'accrocher. Aucun intérêt. Livre parsemé de clichés du monde du luxe....pffffff. allez...courage,plus que 160p 😁
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Livre touffu, très bien écrit, mais qui m'a laissé sur ma faim. Je m'attendais à plus de second degré. On reste trop linéaire et du coup, on va au bout de l'histoire sans grande surprise. le fameux voyage en bus n'est pas si exotique que ça et surtout il n'y a pas dans les rencontres de quoi se remettre en question. du coup, cela affadit le personnage principal, d'autant que la conclusion est banal !
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