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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La vieille dame c'est Valentine Besson.
Elle vient trouver Maigret car elle craint pour sa vie. Elle a été victime d'une tentative d'empoisonnement mais c'est sa bonne, Rose, qui a été empoisonnée et qui est morte.
Elle demande au commissaire de venir enquêter à Etretat où elle demeure dans une maison en viager appelée "La bicoque".
Maigret y va car, d'un autre côté, Charles Besson, le beau fils ou plutôt l'un des beaux fils, ils sont deux, député de Dieppe, est intervenu auprès du ministre qui est intervenu auprès du directeur de la police judiciaire qui est intervenu auprès de Maigret (ouf!), mais aussi par curiosité du fait que la Valentine l'a gentiment flatté et apprenez que tout flatteur, etc.
Certes cette vieille dame est proprette sur elle, le mari, ruiné, est mort, elle vit seule sans vraiment être très avenante avec son entourage familial, ses bonnes, les voisines...
Revêche c'est l'adjectif qui vient à l'esprit en la découvrant.

Simenon ne doit pas aimer la Normandie ou la mer car c'est le troisième bouquin que je lis de lui se passant en Normandie et, à chaque fois il pleut, il vente, il fait moche, le commissaire est maussade, heureusement il y a les bistrots et le calva. Ici c'est Etretat principalement mais Etretat en 1949 avec ses falaises et ses aiguilles, amont, aval, est un village de pêcheurs comme Yport, Fécamp et Dieppe où se passe l'action.
Ce qui fait la force de ce court récit, moins de 200 pages, c'est sa simplicité. Simple comme la vie qui se déroule dans ce coin de bord de mer et où, de ce fait, les personnages occupent l'action temps.
Simenon est un magicien de la description, trois phrases et le lecteur est dans l'ambiance. Qui aime qui et pourquoi, qui déteste qui et pourquoi...
L'opposition de la famille Besson, grands bourgeois aux habitants de la région, des pêcheurs indigents dans l'ensemble rappelle les grands auteurs du XIXème, Zola notamment.
Je me suis demandé si Maigret ne savait pas dès le début ce qui s'est réellement passé et s'il ne menait pas l'assassin à sa guise pour mieux l'enfermer dans sa nasse? Pour preuve une colère terrible comme rarement chez le commissaire laissant ses interlocuteurs pantois, sachant que le jeu était bel et bien terminé.
Encore une fois ce fut un régal de lecture.


Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Qui en voulait a Valentine Besson cette veille dame aux cheveux blanc ..Sa venue au Quai des orfèvres intrique notre commissaire Maigret .Valentine veuve de Ferdinand Besson lui explique que sa bonne est décédée en buvant le médicament que elle Valentine devait boire le soir mais quelle lui a trouver un drôle un gout .Notre commissaire se rend sur les lieux ,il va découvrir une vraie imagination est une technique presque sans faille de notre meurtrier .
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ATTENTION ! SPOILERS ! ;o)


J'ignore si c'est parce que j'en ai maintes fois vu l'adaptation à la télévision mais, pour moi, "Maigret et la Vieille Dame" est pour ainsi dire un classique. Un classique dominé par l'ambiguïté parce que, sauf à la fin où l'on se persuade que Maigret la suspectait depuis le début, fasciné, amusé et tout à la fois rebuté par ses affèteries de vieille coquette qui a eu de la chance toute sa vie ou presque, on se pose beaucoup de question sur les rapports entre le commissaire et Valentine Besson.

Valentine est une garce, dans toute l'acception du terme. Mais, au contraire des garces habituelles chez Simenon, surtout les garces d'un certain âge, elle charme, séduit, pétille, nous mène en bateau alors même qu'on se méfie d'elle et joue une comédie si parfaite que ce n'est vraiment qu'à la toute dernière minute que le masque tombe. Que ce soit dans "L'Ombre Chinoise" - où la garce était plus folle que vraiment garce, c'est vrai - ou encore dans "Signé Picpus" - où la garce ne se cachait guère d'appartenir à cette confrérie et d'en avoir toujours fait partie - Simenon suivait, en quelque sorte, une belle avenue toute plate. Avec Valentine, il s'en va par les ornières et par les petits chemins bizarres et méandreux, traîtres certes mais non dépourvus de charme.

Valentine est peut-être folle, elle aussi ? suggéreront certains. Non. Egocentrique, narcissique, mauvaise, frustrée certes par une enfance qui n'a rien eu d'idyllique mais démente, au sens où la justice l'entend ou dans l'état qui est celui de Mme Couchet dans "L'Ombre Chinoise" , non, non, trois fois non. Valentine est froide et prémédite avec soin la mort de sa domestique dont elle devine qu'elle a saisi son secret et qu'elle est prête à le partager avec Théo, son beau-fils, qu'elle n'aime ni ne déteste vraiment mais qu'elle cherche lui aussi à tuer avec la même absence de scrupules. Sans la méfiance de Théo - qui connaissait Valentine bien mieux que la pauvre Rose Trochu - il aurait d'ailleurs fini sur le carreau et cet "accident" serait passé à la trappe comme l'est passé l'"accident" de Rose, qui avait bu un somnifère destiné en fait à Valentine et parfumé à l'arsenic - ergo, c'était Valentine qu'on voulait empoisonner.

Car la victime, bien sûr, dans toute l'affaire, ce ne peut être, de ne doit être que Valentine. D'abord, parce que, sinon, elle risque fort de terminer ses jours en prison. Ensuite, parce qu'elle aime les grands rôles et que, pour les narcissiques, celui de "la Victime" apparaît souvent revêtu d'extraordinaires séductions. Elle, la pseudo-Victime, n'a rien fait, n'est pas responsable : ce sont toujours les autres qui le sont, qui la haïssent, qui voudraient la voir morte, qui la méprisent, qui iraient volontiers danser sur sa tombe tout en recueillant son héritage ...

Bien que - et c'est bien l'ennui dans cette affaire - personne ne puisse avoir l'idée de tuer Valentine pour son argent ou un héritage quelconque. Veuve du créateur de la crème "Juva", Ferdinand Buisson, elle a certes mené la vie à grandes guides mais, désormais, elle est pour ainsi dire ruinée, vit dans une petite maison en viager baptisée "La Bicoque" - n'est-ce pas poétique, je vous le demande ? - et n'a pour tout potage qu'une rente minuscule et ses souvenirs, notamment des parures de bijoux superbes mais imitées de ceux que son mari a dû, la mort dans l'âme, lui faire vendre il y a de cela tant d'années que nul n'y pense plus ...

Sollicité à la fois par Charles Besson, beau-fils de Valentine et député local, et par Valentine elle-même, qui fait une entrée magistrale au Quai des Orfèvres, Maigret s'embarque pour Etretat où l'attend un inspecteur Castaing qui, il l'avoue sans complexe, nage complètement. Comme à son habitude, le commissaire va, vient, boit un peu trop (du calvados surtout mais c'est parce Valentine adore ça), laisse son cerveau se vider pour mieux accueillir les idées, observe, attend ... et puis soudain se fâche comme seul Maigret sait se fâcher. Il se fâche si fort que deux solutions sont possibles : ou bien il a toujours su (mais sans avoir la moindre preuve) et il a pris tellement sur lui qu'il craque ; ou bien il est furieux que le charme, très réel, de Valentine l'ait aveuglé à ce point.

Avec, toujours, des personnages secondaires soignés, tels Arlette, la fille légitime de Valentine, aussi jolie qu'elle mais complètement déboussolée par le manque d'amour dont sa mère l'a fait souffrir ; Théo, l'ex-jeune homme riche qui s'entête toujours à ressembler ... au duc de Windsor au temps de sa gloire ; Charles, le brave type, pas bête mais détournant la tête avec pudeur quand le Mal s'approche de lui, soit parce qu'il ne veut pas le voir, soit parce qu'il redoute que cela nuise au statut social qu'il a péniblement acquis ; Henri Trochu, le frère de Rose, qui aura un destin aussi tragique et injuste que celle-ci ; Castaing, tout étonné par les "méthodes" de Maigret et intimement persuadé qu'il devrait boire un peu moins ; et puis, morte mais pourtant redoutable rivale de Valentine dans le coeur du lecteur, "la Rose", la jeune servante qui voulait lire, apprendre, savoir un peu plus, sortir de la vie dans laquelle elle était née et qui ne lui avait pas donné toutes ses chances.

Un grand Maigret, surtout à la relecture. Un Maigret, aussi, où le Mal vous sourit dès le début afin de mieux vous berner. C'est le premier que je rencontre de cette eau-là car si, dans "Pietr-le-Letton", le Mal, là encore, veut vous séduire d'emblée, il demeure - et de loin - beaucoup plus humain que Valentine Besson. ;o)
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Dans ce Maigret, comme dans les autres, on ne trouvera pas de meurtre sanglant, de détail macabre, de héros cynique. Pas de suspense haletant non plus. Encore moins une énigme complexe à l'extrême. Non.

Juste une tranche de vie, un meurtre "simple", un enquête qui avance au rythme d'une vieille horloge qui égrène les secondes, une atmosphère brumeuse, le bruit des vagues, et la comédie humaine qui se déroule devant nos yeux.

À conseiller à ceux qui aiment ce genre d'atmosphère, à déconseiller aux autres qui risquent rapidement de s'ennuyer.
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Maigret enquête en Normandie. Les falaises d'Étretat et les bistrots du bord de mer constituent le décor de ce roman. Une vieille femme prétend avoir subi une tentative d'empoisonnement mais c'est Rose, sa domestique, qui a été retrouvé morte. Une enquête au cours de laquelle le commissaire boira beaucoup, encore plus qu'à l'accoutumée, au grand désespoir de l'inspecteur local qui se demandera si la réputation du limier parisien n'est pas surfaite..
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