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Commissaire Maigret - Romans et ... tome 58 sur 103
EAN : 9782253149071
188 pages
Le Livre de Poche (02/10/2002)
3.88/5   87 notes
Résumé :

Qui pouvait vouloir tuer la vieille Valentine Besson, dont la servante, Rose, est morte d'avoir bu un verre d'eau destiné à sa patronne, et contenant des somnifères ? Maigret, appelé à faire la lumière sur ce meurtre, soupçonne un moment Arlette, la fille de Valentine, qui semble avoir une vie privée assez trouble avec son mari, Théo. Mais la cupidité ne peut être le mobile : la vieille dame ne poss&#... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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C'est à la gare de Bréauté-Beuzeville que nous embarquons pour cette enquête, attendant le train pour Étretat. Maigret a du mal à envisager sa destination estivale autrement que comme une carte postale, « un monde artificiel, pas sérieux, où rien de grave ne peut advenir ». Il sait pourtant que derrière la façade se déroulent de vrais drames et nous allons en découvrir un nouveau avec lui.

Deux sollicitations se sont télescopées et l'ont conduit à quitter Paris. Valentine Besson en personne vient le prier dans son bureau, une élégante vielle dame, toute menue, ses cheveux d'un blanc éclatant lui donnant un air adorable, et presque simultanément le Directeur de la P-J, sur appel du Ministre, l'invite à se rendre à Étretat.
La bonne de Valentine, « la Rose », est décédée, empoisonnée à l'arsenic après avoir bu le somnifère de sa patronne que celle-ci avait trouvé trop amer. le poison était donc destiné à Madame Besson, mais qui a pu vouloir faire passer de vie à trépas cette gentille vieille dame ?
L'inspecteur du coin lui fait un petit topo rapide du passé de Valentine et de sa fortune dilapidée, de sa fille venue pour son anniversaire, et du reste, histoire que Maigret s'habitue à ce nouveau petit monde de la côte. Il n'est pas spécialement attentif et pourtant, ce n'est pas la mer qui l'empêche de se concentrer, c'est tout juste s'il lui a jeté un oeil !
Dans La Bicoque, une maison sans prétention qui se cache derrière une profusion de buissons tout serrés et une multitude de fleurs odorantes, Valentine accueille le commissaire avec grande amabilité. Ses yeux encore candides, vifs et pétillants font tout de suite penser au qualificatif de délicieuse veille dame. Elle flatte Maigret, se targuant d'avoir une collection d'articles de journaux relatant ses passionnantes enquêtes. le commissaire se laisse servir des calvados au point d'en devenir endormi, si bien que l'inspecteur normand doute de la véracité de sa réputation. Il ignore que celui-ci a pour habitude de s'imprégner de l'atmosphère et de voir plutôt la famille tout entière « par le dedans ».
La famille est complexe, recomposée. La vieille dame est veuve pour la seconde fois, elle a eu une fille d'un premier mariage et son second mari avait deux fils.
Ce sont ces trois héritiers ainsi que la famille de la Rose qui vont permettre au Commissaire de se faire une idée du contexte.
Le fils aîné se prend pour un Lord anglais, il écume les bars et entretient un alcoolisme de luxe. le cadet s'est lancé dans la politique, presque par hasard, il n'y est pas à sa place. Quand à la fille, délaissée dès l'enfance, un tantinet nymphomane, elle est mariée à un brave petit dentiste naïf qui ignore tout de ses activités extraconjugales. Une belle brochette humaine qui ne donne pas envie de côtoyer la bourgeoisie normande.
Maigret va avoir du mal trouver quelqu'un qui lui parle de la Rose, celle-ci ayant été plutôt secrète. Sa famille se braque, considérant qu'il est à la botte de Valentine.

Une bolée de cidre, quelques Picon grenadine et surtout une multitude de verres de Calvados vont jalonner cette enquête. Nous sommes en Normandie après tout.
En journée, Maigret observe les derniers touristes de septembre, leur routine de la plage au casino, les pêcheurs qui se laissent prendre en photo… le soir venu, la corne de brume perce le brouillard nocturne.

Après l'habituel démarrage quelque peu apathique, un faisceau de faits insignifiants captent notre intérêt et nous aide à soupçonner le coupable en même temps que Maigret mais celui-ci aura du mal à crever l'abcès, il ira même dans un accès de colère jusqu'à casser un carafon de Calvados.

Cette histoire ne donne pas une image très reluisante de la bourgeoisie. Avidité, cupidité et orgueil se font la part belle et il ne reste pas beaucoup de place pour les sentiments, la justice et l'équité.
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La vieille dame c'est Valentine Besson.
Elle vient trouver Maigret car elle craint pour sa vie. Elle a été victime d'une tentative d'empoisonnement mais c'est sa bonne, Rose, qui a été empoisonnée et qui est morte.
Elle demande au commissaire de venir enquêter à Etretat où elle demeure dans une maison en viager appelée "La bicoque".
Maigret y va car, d'un autre côté, Charles Besson, le beau fils ou plutôt l'un des beaux fils, ils sont deux, député de Dieppe, est intervenu auprès du ministre qui est intervenu auprès du directeur de la police judiciaire qui est intervenu auprès de Maigret (ouf!), mais aussi par curiosité du fait que la Valentine l'a gentiment flatté et apprenez que tout flatteur, etc.
Certes cette vieille dame est proprette sur elle, le mari, ruiné, est mort, elle vit seule sans vraiment être très avenante avec son entourage familial, ses bonnes, les voisines...
Revêche c'est l'adjectif qui vient à l'esprit en la découvrant.

Simenon ne doit pas aimer la Normandie ou la mer car c'est le troisième bouquin que je lis de lui se passant en Normandie et, à chaque fois il pleut, il vente, il fait moche, le commissaire est maussade, heureusement il y a les bistrots et le calva. Ici c'est Etretat principalement mais Etretat en 1949 avec ses falaises et ses aiguilles, amont, aval, est un village de pêcheurs comme Yport, Fécamp et Dieppe où se passe l'action.
Ce qui fait la force de ce court récit, moins de 200 pages, c'est sa simplicité. Simple comme la vie qui se déroule dans ce coin de bord de mer et où, de ce fait, les personnages occupent l'action temps.
Simenon est un magicien de la description, trois phrases et le lecteur est dans l'ambiance. Qui aime qui et pourquoi, qui déteste qui et pourquoi...
L'opposition de la famille Besson, grands bourgeois aux habitants de la région, des pêcheurs indigents dans l'ensemble rappelle les grands auteurs du XIXème, Zola notamment.
Je me suis demandé si Maigret ne savait pas dès le début ce qui s'est réellement passé et s'il ne menait pas l'assassin à sa guise pour mieux l'enfermer dans sa nasse? Pour preuve une colère terrible comme rarement chez le commissaire laissant ses interlocuteurs pantois, sachant que le jeu était bel et bien terminé.
Encore une fois ce fut un régal de lecture.


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ATTENTION ! SPOILERS ! ;o)


J'ignore si c'est parce que j'en ai maintes fois vu l'adaptation à la télévision mais, pour moi, "Maigret et la Vieille Dame" est pour ainsi dire un classique. Un classique dominé par l'ambiguïté parce que, sauf à la fin où l'on se persuade que Maigret la suspectait depuis le début, fasciné, amusé et tout à la fois rebuté par ses affèteries de vieille coquette qui a eu de la chance toute sa vie ou presque, on se pose beaucoup de question sur les rapports entre le commissaire et Valentine Besson.

Valentine est une garce, dans toute l'acception du terme. Mais, au contraire des garces habituelles chez Simenon, surtout les garces d'un certain âge, elle charme, séduit, pétille, nous mène en bateau alors même qu'on se méfie d'elle et joue une comédie si parfaite que ce n'est vraiment qu'à la toute dernière minute que le masque tombe. Que ce soit dans "L'Ombre Chinoise" - où la garce était plus folle que vraiment garce, c'est vrai - ou encore dans "Signé Picpus" - où la garce ne se cachait guère d'appartenir à cette confrérie et d'en avoir toujours fait partie - Simenon suivait, en quelque sorte, une belle avenue toute plate. Avec Valentine, il s'en va par les ornières et par les petits chemins bizarres et méandreux, traîtres certes mais non dépourvus de charme.

Valentine est peut-être folle, elle aussi ? suggéreront certains. Non. Egocentrique, narcissique, mauvaise, frustrée certes par une enfance qui n'a rien eu d'idyllique mais démente, au sens où la justice l'entend ou dans l'état qui est celui de Mme Couchet dans "L'Ombre Chinoise" , non, non, trois fois non. Valentine est froide et prémédite avec soin la mort de sa domestique dont elle devine qu'elle a saisi son secret et qu'elle est prête à le partager avec Théo, son beau-fils, qu'elle n'aime ni ne déteste vraiment mais qu'elle cherche lui aussi à tuer avec la même absence de scrupules. Sans la méfiance de Théo - qui connaissait Valentine bien mieux que la pauvre Rose Trochu - il aurait d'ailleurs fini sur le carreau et cet "accident" serait passé à la trappe comme l'est passé l'"accident" de Rose, qui avait bu un somnifère destiné en fait à Valentine et parfumé à l'arsenic - ergo, c'était Valentine qu'on voulait empoisonner.

Car la victime, bien sûr, dans toute l'affaire, ce ne peut être, de ne doit être que Valentine. D'abord, parce que, sinon, elle risque fort de terminer ses jours en prison. Ensuite, parce qu'elle aime les grands rôles et que, pour les narcissiques, celui de "la Victime" apparaît souvent revêtu d'extraordinaires séductions. Elle, la pseudo-Victime, n'a rien fait, n'est pas responsable : ce sont toujours les autres qui le sont, qui la haïssent, qui voudraient la voir morte, qui la méprisent, qui iraient volontiers danser sur sa tombe tout en recueillant son héritage ...

Bien que - et c'est bien l'ennui dans cette affaire - personne ne puisse avoir l'idée de tuer Valentine pour son argent ou un héritage quelconque. Veuve du créateur de la crème "Juva", Ferdinand Buisson, elle a certes mené la vie à grandes guides mais, désormais, elle est pour ainsi dire ruinée, vit dans une petite maison en viager baptisée "La Bicoque" - n'est-ce pas poétique, je vous le demande ? - et n'a pour tout potage qu'une rente minuscule et ses souvenirs, notamment des parures de bijoux superbes mais imitées de ceux que son mari a dû, la mort dans l'âme, lui faire vendre il y a de cela tant d'années que nul n'y pense plus ...

Sollicité à la fois par Charles Besson, beau-fils de Valentine et député local, et par Valentine elle-même, qui fait une entrée magistrale au Quai des Orfèvres, Maigret s'embarque pour Etretat où l'attend un inspecteur Castaing qui, il l'avoue sans complexe, nage complètement. Comme à son habitude, le commissaire va, vient, boit un peu trop (du calvados surtout mais c'est parce Valentine adore ça), laisse son cerveau se vider pour mieux accueillir les idées, observe, attend ... et puis soudain se fâche comme seul Maigret sait se fâcher. Il se fâche si fort que deux solutions sont possibles : ou bien il a toujours su (mais sans avoir la moindre preuve) et il a pris tellement sur lui qu'il craque ; ou bien il est furieux que le charme, très réel, de Valentine l'ait aveuglé à ce point.

Avec, toujours, des personnages secondaires soignés, tels Arlette, la fille légitime de Valentine, aussi jolie qu'elle mais complètement déboussolée par le manque d'amour dont sa mère l'a fait souffrir ; Théo, l'ex-jeune homme riche qui s'entête toujours à ressembler ... au duc de Windsor au temps de sa gloire ; Charles, le brave type, pas bête mais détournant la tête avec pudeur quand le Mal s'approche de lui, soit parce qu'il ne veut pas le voir, soit parce qu'il redoute que cela nuise au statut social qu'il a péniblement acquis ; Henri Trochu, le frère de Rose, qui aura un destin aussi tragique et injuste que celle-ci ; Castaing, tout étonné par les "méthodes" de Maigret et intimement persuadé qu'il devrait boire un peu moins ; et puis, morte mais pourtant redoutable rivale de Valentine dans le coeur du lecteur, "la Rose", la jeune servante qui voulait lire, apprendre, savoir un peu plus, sortir de la vie dans laquelle elle était née et qui ne lui avait pas donné toutes ses chances.

Un grand Maigret, surtout à la relecture. Un Maigret, aussi, où le Mal vous sourit dès le début afin de mieux vous berner. C'est le premier que je rencontre de cette eau-là car si, dans "Pietr-le-Letton", le Mal, là encore, veut vous séduire d'emblée, il demeure - et de loin - beaucoup plus humain que Valentine Besson. ;o)
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La "Maison de Poupée" de Valentine, "la vieille dame"... bien loin de celle de Henrik Ibsen... Sa bonne (une fille de pêcheurs... "lectrice de Freud") empoisonnée à l'arsenic, le bruit des vagues au loin..., ces jeunes filles en robes claires d'Etretat : "Le Rayon vert " [1882] de Jules Verne toujours prêt à surgir de l'horizon courbe, comme l'ombre portée — impalpable — de "L'Aiguille Creuse" [1909] de Maurice Leblanc... jusqu'à cette famille de pêcheurs d'Yport qui nous fait repenser à telle ou telle "scène d'intérieur" : "Les mangeurs de pommes de terre" [1885] de Vincent van Gogh, "La forge" du fameux tableau [1642-1643] des frangins Louis & Antoine le Nain, ou encore "La maison du canal" [1933] du même Simenon, d'auguste mémoire...

Simenon, seulement armé de sa mémoire — fabuleuse, unique, déconcertante, enviable —, nous a récréé "tout cela" depuis son "exil" californien, en décembre 1949 ("at Carmel by the sea").

Sa dizaine de chapitres (plus ou moins un) écrits d'une traite, en moins d'une quinzaine de jours... comme d'habitude !

Notre ami fdelorme l'a fort bien écrit ici : "un enquête qui avance au rythme d'une vieille horloge qui égrène les secondes, une atmosphère brumeuse, le bruit des vagues, et la comédie humaine qui se déroule devant nos yeux."

Il s'y passe simplement quelque chose que les tambouilleurs de "polars" (vargassiens, labellisés "scandinaves" ou autres) ne comprendront jamais : la "poésie de la vie" ou, tout simplement, la poésie introduite en contrebande...

Sous les pavés du "roman policier", la plage infinie du lyrisme...
Lien : http://fleuvlitterature.cana..
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Ecrit en 1949
Le jour de son anniversaire Valentine Besson, une veille dame sexagénaire , spécule avoir été victime d'une tentative de meurtre. Rose, sa bonne, est décédée après avoir bu le somnifère qui lui était destiné. . La famille était réunie pour fêter l'événement pour la première fois depuis des années. Il y avait ce jour-là Arlette, sa fille qui la déteste, ainsi que Théo et Charles, les fils de son défunt mari.Un roman bien ficelé suspens et arcanes omnipresents le long du recit jusqu'au denouement de l'enigme avec assez de pepites de citations
Se déroulant dans une atmosphère de vacances, le roman tend à montrer que « les gens les plus simples en apparence ont en réalité une existence compliquée ».
Enfin un roman fidèle a' la notoriété de George simenon

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Citations et extraits (62) Voir plus Ajouter une citation
Il était plus de huit heures du matin, et il faisait grand jour depuis longtemps ; mais ici, à cause du crachin et de la fraîcheur humide, on avait l'impression de l'aube.

Il n'y avait pas de restaurant à la gare, pas de buvette, seulement une sorte d'estaminet, en face, de l'autre côté de la route, où stationnaient des carrioles de marchands de bestiaux.

-- Etretat ? Vous avez le temps. Il est là-bas, votre train.

On lui désignait, loin du quai, des wagons sans locomotive, des wagons d'un ancien modèle, au vert duquel on n'était pas habitué, avec, derrière les vitres, quelques voyageurs figés qui semblaient attendre depuis la veille. Cela ne faisait pas sérieux. Cela ressemblait à un jouet, à un dessin d'enfant.

Une famille -- des Parisiens, évidemment ! -- courait à perdre haleine, Dieu sait pourquoi, enjambait les rails, se précipitait vers le train sans machine, et les trois enfants portaient des filets à crevettes.

(Georges SIMENON, "Maigret et la vieille dame" - in chap. 1 : "La châtelaine de "La Bicoque" - écrit à Carmel (Californie), décembre 1949, éd. Presses de la Cité, 1950)
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Car la mer, pour lui qui était né et avait passé son enfance loin dans les terres, c'était resté ça : des filets à crevettes, un train-jouet, des hommes en pantalon de flanelle, des parasols sur la plage, des marchands de coquillages et de souvenirs, des bistrots où l'on boit du vin blanc en dégustant des huîtres et des pensions de famille qui ont toutes la même odeur, une odeur qu'on ne trouve nulle part ailleurs, des pensions de famille où, après quelques jours, Mme Maigret était si malheureuse de ne rien faire de ses mains qu'elle aurait volontiers proposé d'aider à la vaisselle.
Il savait bien que ce n'était pas vrai, évidemment, mais cela lui revenait malgré lui chaque fois qu'il approchait de la mer, l'impression d'un monde artificiel, pas sérieux, où rien de grave ne pouvait arriver.
Dans sa carrière, il avait fait plusieurs enquêtes sur le littoral et y avait connu de vrais drames.
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Les citoyens vertueux qui protestent contre le nombre de débits de boisson ne se doutent pas que ceux-ci sont la providence des policiers. Comme par hasard, il y en avait un à cinquante mètres de l' "Hôtel de la Plage" et, en penchant la tête, on pouvait surveiller les fenêtres de Théo.

(Georges SIMENON, "Maigret et la vieille dame" - in chap. 8 : "La lumière du jardin" - écrit à Carmel (Californie), décembre 1949, éd. Presses de la Cité, 1950)
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[...] ... A ce mot-là, le silence se fit, les regards s'échangèrent. [Les Trochu] semblaient s'interroger les uns les autres, et enfin la mère dit, avec un reste de méfiance :

- "Tu lui montres la bague ?"

Elle s'adressait à son mari qui se décida, comme à regret, à tirer un gros porte-monnaie usé de la poche de son pantalon. Il comportait de multiples compartiments dont un fermait avec un bouton-pression. Il en tira un objet entouré de papier de soie qu'il tendit à Maigret. C'était une bague de style ancien, dont le chaton était orné d'une pierre verte.

- "Je suppose que votre fille avait d'autres bijoux ?

- Il y en avait plein une petite boîte, des choses qu'elle s'était achetées elle-même dans les foires de Fécamp. On les a déjà partagées. Il en reste ici ..."

La gamine, sans rien dire, courut dans la chambre et en revint avec un bracelet d'argent garni de pierres bleues en porcelaine.

- "C'est ma part !" dit-elle fièrement.

Tout cela ne valait pas lourd, des bagues, des médailles, des souvenirs de première communion.

- "Cette bague-ci se trouvait avec les autres ?

- Non."

Le pêcheur se tourna vers sa femme, qui hésita encore un peu.

- "Je l'ai trouvée dans le fond d'un soulier, dans une petite boule de papier de soie. C'étaient ses souliers du dimanche, qu'elle n'a pas portés plus de deux fois. ... [...]
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Était-ce une particularité de Maigret ? Ou bien d’autres, qui avaient les mêmes nostalgies, évitaient-ils de l’avouer ? Il aurait tant voulu que le monde soit comme on le découvre quand on est petit. Dans son esprit, il disait : « Comme sur les images. »
Et pas seulement les décors extérieurs, mais les gens, le père, la mère, les enfants sages, les bons grands-parents à cheveux blancs…
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Vidéo de Georges Simenon
"L'Homme de Londres", Georges Simenon, aux éditions le libre de poche
Mila Boursier, libraire à La Grande Ourse à Dieppe, nous parle du roman "L'homme de Londres" de Georges Simenon. Dans ce polar, l'auteur ne nous parle pas de Maigret, mais d'un homme qui prend une mauvaise décision un soir à Dieppe. de fil en aiguille, le lecteur parcourt les rues de la ville dans une haletante chasse à l'homme.
Un entretien mené à Dieppe, à la librairie La Grande Ourse.
Vidéo réalisée par Paris Normandie.
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